La fin de l'Histoire
La plainte du vent s'est tue, le temps l'a emportée
Le cri des vagues n'est plus, la lune blanche l'a volé
Les murmures sourds des flammes, la terre a étouffés.
Il ne lui a suffi, somme toute, que de céder.
Le temps a écrasé les montagnes ancestrales
A détruit le Soleil, éteignant la lune pâle
L'aimant rond qu'elle était, dans un dernier râle
A hurlé à la nuit l'invasion de ce mal.
Une ombre a attrapé l'air vif qui s'enfuyait
L'a, contraint et forcé, obligé à céder.
Et le vent, plus jamais, jamais ne soufflera
Sur les plaines dont le sol a séché cette nuit-là.
Lentement, dans un silence, la Terre de tourner,
Sans une protestation, s'est soudain arrêtée.
La chaleur des déserts, on ne sait où envolée,
A laissé à sa place une morsure glacée.
La vie, d'un coup est morte.
Elle a fui, lâchement.
Et partir de la sorte
N'est pas partir gaiement.
C'est une sortie honteuse sur un tapis de fleurs
Aux pétales desséchés, aux tiges racornies
La lumière s'est éteinte, la noire Faucheuse a ri
En tuant de l'Histoire le vénérable cœur.