Les Train Twins

Chapitre 10 : Somewhere over the rainbow

7342 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/10/2021 12:21

Chapitre 10

 

Somewhere over the rainbow

 

Le concert sur l’esplanade de l’île Citrus avec Jenny en bikini avait eu l’effet escompté. Les jours suivants, les spectateurs étaient de plus en plus nombreux pour voir la belle Jenny, mais aussi l’étonnant Ramboum. Ils avaient pu rajouter deux autres chansons : "Girls just want to have fun" de Cyndi Lauper et le "Jour parfait" de Peterson que Fry et Jessy avaient déjà joué à leur retour de l’île Shamouti. L’Étoile de Jade était prise d’assaut par les touristes, même si les employés d’Alexandra avaient dû refouler plusieurs personnes qui pensaient qu’il s’agissait d’un hôtel de passe… Les Train Twins avaient feint l’ignorance sur l’origine de ce malentendu de mauvais goût.

A la fin du mois de juin, les trois musiciens avaient enfin quitté l’Archipel Orange pour libérer leur chambre d’hôtel et commencer leur long périple maritime jusqu’à Sinnoh. A l’aube, ils avaient fait leurs adieux à Alexandra et à l’Étoile de Jade, l’hôtel était désormais complet pour toute la saison estivale. Ils avaient pris la mer sur le dos du Wailord de Jenny avec leurs instruments et leurs bagages. Ils naviguèrent toute la journée direction plein Est. Les longs trajets pouvaient être ennuyeux, mais les jumelles savaient rentabiliser leur temps. Jenny avait lu toute la journée, elle n’avait pas souvent l’occasion de se faire de telles journées pleines et studieuses. Jessy avait pris sa guitare acoustique et essayait de composer une chanson, elle avait emprunté le ramboum de Fry pour les percussions. Elle avait aussi laissé sorti son aquali pour qu’elle s’entraine un peu toute seule. Médie améliorait sa précision en visant de son pistolet à ô les goélises qui les survolaient ou les tentacruels qui s’approchaient trop près de Wailord. Fry, lui, avait du mal à tenir en place. Il avait emprunté un livre à Jenny, mais sa lecture l’avait vite lassé. Il était excité comme un petit garçon venant d’obtenir son premier pokémon et s’apprêtant à débuter son voyage initiatique. Jessy, agacée, finit par lui ordonner de venir près d’elle pour répéter, mais il avait la flemme de déballer sa batterie. Jenny n’était de toutes façons pas favorable à cette idée pour le bien être de son wailord. A la place, Jessy et Fry finirent par faire une jam session maritime à deux guitares plus ramboum. Puis, vers seize heures, Jenny leva les yeux de son livre.

« Ça y est, on arrive. »

Fry avait jeté sa guitare et s’était précipité vers la proue, c’est-à-dire la tête de wailord, pour observer la première île de l’Archipel Arc-en-Ciel : l’île rouge. Elle se voyait de loin à cause de l’immense volcan en son centre, le Mont Braise. Le trio accosta dans le petit port implanté dans une crique au sud de l’île. Fry se laissa glisser le long du flan de wailord jusqu’au ponton. Il regarda le volcan majestueux, il jaillissait derrière les petites maisons du seul et unique village de l’île. Les jumelles regardèrent leur compagnon avec un certain amusement.

« Fry Morgan, bienvenue à Kanto ! Lança Jessy en posant ses poings sur ses hanches.

- C’est cool… » Répondit Fry dont le sourire finit par s’ébranler au bout de quelques secondes pour se transformer en grimace.

« Mais honnêtement je ne m’attendais pas à une énième île…

- Pourtant ma sœur a raison. Nous sommes officiellement sur le territoire de Kanto. Si on traversait la mer au nord, on arriverait à Cramois’île et après…

- Et après ce n’est pas important ! » Affirma Jessy en bondissant à son tour sur le pont.

Elle donna une tape amicale dans le bras de Fry.

« T’inquiète, dans deux mois il y a notre concours à Sinnoh, on ne restera pas longtemps ici.

- Je ne m’inquiète pas, au moins je visite.

- Quand vous aurez fini de jouer les touristes tous les deux, venez m’aider à décharger ! » Cria Jenny.

Elle avait déjà laissé sorti son lockpin et son braségali. Jessy appela son galopa et sa tengalice pour les aider. Ils se dirigèrent vers le centre pokémon de la petite ville, chargés de toutes leurs affaires.

« Au fait, on ne va pas avoir le même problème que sur l’île d’Hamlin ? Demanda Fry.

- C’est-à-dire ?

- Bah on ne peut pas répéter dans un centre pokémon.

- Si, mais on ne fait qu’une petite halte ici, répondit Jenny. Ensuite on va sur l’île cinq, il y a un camp de vacances, eux ils nous laisseront jouer autant qu’on le souhaite.

- Tu as vraiment pensé à tout. » Commenta Fry avec une pointe d’admiration dans la voix. Jenny lui offrit un sourire charmant et un clin d’œil coquin en guise de réponse.

L’île volcanique était très peu peuplée, mais le village était équipé d’un centre pokémon paradoxalement assez grand, chargé d’accueillir les dresseurs de passage venus chassés les pokémon feu. L’île était aussi dotée de plusieurs plages, dont certaines magnifiques comme la plage trésor. Lorsque les Train Twins arrivèrent au centre pokémon, les trois adolescents furent étonnés de l’effervescence qui y régnait. Il y avait du monde partout, beaucoup de dresseurs allaient et venaient dans tous les sens.

« Je croyais que ça devait être un coin pépère ? Fit remarquer Fry à ses deux compagnes de voyage.

- Normalement oui…

- Croyez-en mon instinct de maître pokémon, ça, ça sent la compétition. » Lança Jessy en se tapotant l’arête du nez.

Son visage se transforma en quelques secondes ; ses yeux bleu électrique lançaient des éclairs, elle se voyait déjà inscrite et sur le haut du podium avec son raichu. Le trio prit renseignement auprès de l’infirmière Joëlle, ils devaient de toute façon demander une chambre.

« Ah vous tombez mal, il y a un tournoi de pokémon feu au sommet du Mont Braise demain, je n’ai plus aucune chambre de libre.

- Un tournoi de pokémon feu ? Releva Jessy dont le sourire s’agrandit. Vous connaissez les modalités ?

- S’il te plaît Jess, reste concentrée, supplia Jenny avant de s’adresser à l’infirmière Joëlle. Où peut-t-on dormir alors ? On n’a presque pas d’argent et on est chargés.

- De toutes façons les auberges sont toutes saturées. Vous êtes venus en bateau ?

- Non sur mon wailord pourquoi ?

- Je pense qu’il reste de la place dans le centre pokémon de ma cousine sur l’île quatre au sud d’ici. Son appareil de transfert est cassé alors beaucoup de dresseurs ont changé de centre. J’étais sur le point de l’appeler pour m’assurer que le réparateur que je lui ai envoyé est bien arrivé, si vous voulez je peux lui demander de vous réserver une chambre.

- Oui s’il vous plait ! Ce serait très gentil, et nous on va reprendre la route, tu es d’accord Jessy ? Jessy ? »

Jenny se retourna de tous les côtés pour chercher sa sœur, elle avait disparu.

« Mais où elle est ?

- Elle est en train de parler avec un type là-bas, dit Fry en montrant l’autre rouquine du doigt. Ma main à couper qu’elle est en train de se renseigner sur le tournoi. »

Et Fry put garder sa main : Jessy revint les voir avec un sourire déterminé.

« C’est génial il y a bien un tournoi : il faut trois pokémon de type feu et le gagnant remporte un prix de 1000 pokédollars. Je vais m’inscrire !

- T’as trois pokémon feu ? Demanda Fry, il ne connaissait que son dracaufeu et son galopa.

- Non mais Jenny peut me prêter Gali et c’est tout bon !

- Jess par pitié arrête de passer du galifeu au bourrinos ! Se lamenta Jenny. On a un problème : on ne peut pas dormir ici, il n’y a plus de chambre de libre et en attendant Gali il est dehors avec la sono ! Il faut qu’on pousse jusqu’à l’île verte. L’infirmière Joëlle a appelé sa cousine pour nous garder une chambre…

- Bon ben voilà, y a pas de soucis alors ! S’exclama Jessy. Faut toujours que tu t’énerves pour rien.

- Et c’est toi qui me dis ça ?

- Moi je sais quand il faut râler et pourquoi, c’est tout un art figure toi. »

Fry ne put s’empêcher de rigoler. Jenny attendit que sa sœur se retourne pour sourire à son tour, amusée. Elle frappa du revers de la main son compagnon pour qu’il cesse de rire et c’était un bon prétexte pour le toucher.

Les pokémon furent très mécontents de devoir rebrousser chemin avec leur lourd chargement. Wailord mit le cap vers l’île numéro quatre, au sud. Ils la rejoignirent en moins de deux heures, soulagés, tout le monde en avait marre de naviguer, y compris Lord. Le paysage était très différent de la première île et Fry apprécia cette rupture de décor, il commençait à sentir un peu le dépaysement et c’est précisément ce qu’il désirait. Au Centre Pokémon, l’infirmière Joëlle leur confirma qu’il restait de la place et que sa cousine l’avait bien prévenu de leur arrivée.

« Jane, je peux vous laisser vous installer sans moi ?

- Pourquoi ? Tu comptes faire quoi toi ?

- Je vais appeler maman pour récupérer Etna. Fais pas cette tête-là ! Pour une fois que je l’appelle moi-même !

- Jessy t’es impossible ! Pesta Jenny. T’as rien écouté de ce que disait l’infirmière Joëlle ! L’appareil de transfert est en panne ici.

- Quoi ?!? » S’écria Jessy avec une grimace horrifiée.

Fry était fasciné par sa capacité à exprimer démesurément certaines émotions.

« Mais tu pouvais pas me le dire avant qu’on parte de l’autre île ?!?

- L’infirmière nous l’a clairement dit ! Je ne pouvais pas deviner que tu ne l’avais pas entendu !

- Fais chier ! Cracha Jessy en frappant du poing dans le vide.

- Elle nous a aussi dit qu’elle avait envoyé un réparateur… Avec un peu de chance, il s’est déjà occupé de la panne. » Soupira Jenny.

Une lueur d’intérêt jaillit dans le regard de Jessy et elle fila vers la machine à transfert. Jenny, prudente, préféra la suivre, Fry également. Il y avait en effet quelqu’un près de la machine à transfert, ou plus exactement dans la machine à transfert. Le capot métallique sous la machine était grand ouvert et un homme, vraisemblablement de petite taille en jean et chemise à carreaux, s’était faufilé à l’intérieur jusqu’à la poitrine. Jessy slaloma entre les outils éparpillés autour de l’appareil pour le rejoindre.

« Eh toi ! Cria Jessy d’une voix mal aimable. C'est toi qui répare la machine à transfert ? »

Jenny lança un regard en biais à Jessy, elle trouvait sa question stupide : pourquoi ce type aurait la moitié du corps glissée sous l'engin s'il n'était pas le réparateur ?

Le jeune homme sortit la tête de sous le gigantesque appareil pour regarder Jessy. Il portait un grand masque devant le visage pour le protéger des étincelles du fer à souder. Derrière la vitre fumée, les joues du technicien s'embrasèrent en un clin d'œil lorsqu’il aperçut la jolie Jessy. Dans un mouvement mal contrôlé de ses bras, il s'arracha le masque du visage, emportant avec lui une paire de lunettes aux verres épais. Le garçon, perturbé et tremblant, tâtonna autour de lui parmi ses outils pour récupérer ses lunettes. Ses pupilles noires se dilataient tellement qu’on ne voyait presque plus ses iris bleu foncé. Jenny en profita pour l'observer avec attention, comme elle aimait le faire à chaque fois qu'elle voyait une nouvelle personne ou une espèce rare de pokémon. Jessy aussi le regardait, son regard bleu luisait d’impatience. Comme il galérait à trouver ses lunettes, Jenny se pencha en avant et ramassa les verres qui avaient atterris entre deux pinces coupantes. La jeune fille tendit les lunettes à son propriétaire dans un geste amical.

« Meu… Merci ! » Balbutia le garçon en remettant les lunettes sur son nez et, dans la précipitation, de travers.

Le garçon avait un visage assez juvénile avec une petite bouille de ratentif, il était très mince et ses cheveux blonds clairs non coiffés lui donnaient une certaine ressemblance avec un ancien premier ministre britannique. Il aurait sans doute pu être relativement mignon sans ces traces de crasse noire sur les joues et surtout ses lunettes rectangulaires plus épaisses que des culs de bouteille. La première chose qu’il vit après le flou myope fut le visage souriant et chaleureux de Jenny, ses joues rougirent de plus belle, il commençait à ressembler au colhomard de Fry. Il se redressa rapidement devant Jessy et Jenny pour les saluer. Il était très fluet et faisait à peu près la même taille qu'elles, peut-être même mesurait-t-il un ou deux centimètres de moins. Jenny et Fry étaient étonnés par son jeune âge, ils s’attendaient à voir un adulte pas un gamin, mais Jessy, elle, ne pensait qu’à ses pokémon.

« Euh oui, c'est... C'est moi. »                                                              

Le blondinet tremblait devant Jessy dont l'attitude toujours bourrue n'était pas faite pour rassurer les gens timides. Le regard du garçon passait rapidement de Jessy à Jenny, il n'avait pas l'habitude de parler à des jumelles. Jessy grommela quelque chose, le mécano ne comprit pas le moindre mot et il eut un léger mouvement de recul, comme un pokémon sauvage apeuré. Jessy écarquilla les yeux puis passa rapidement une main devant les yeux du gamin tétanisé.

« Eh oh, je te cause ! Tu m’écoutes ? Il plane totalement celui là !

- Euh, je, je… Euh… »

Jenny étouffa un rire tout en tirant sur le bras de sa sœur pour la forcer à reculer. Elle se dressait devant le petit technicien comme un haydaim en plein brame.

« Du calme Jessy, tu vois bien que tu lui fais peur…

- Comment ça j’lui fais peur ? T’en as d’autres des comme ça ?

- A mon avis, elle n’a pas complètement tord... » Marmonna Fry avec un petit sourire en coin. Jenny se plaça devant sa sœur et commença à parler d’une voix douce au garçon.

« Bonjour. Ma sœur voulait savoir quand la machine serait réparée ?

- Ah euh… J’ai… J’ai presque fini.

- C’est quand ça presque ? Aboya Jessy.

- D’i… D’ici une heure sans doute, ce sera bon.

- Ok. Une heure ça ne devrait pas être trop dur à tuer. On va rester dans les parages par contre, il faut absolument récupérer Etna ce soir, sinon je peux dire adieu au tournoi et aux 1000 pokédollars.

- Euh… Reprit d’une voix timide le technicien. C’est que il… Il y a déjà une longue liste d’attente pour… Pour le transfert… »

Jessy se tourna vers le blondinet et le fusilla du regard. Le garçon se tassa entre ses épaules, on aurait dit un caratroc essayant de cacher sa tête dans sa carapace.

« Il y a tant de monde que ça ? » Demanda Jenny.

En guise de réponse, le blondinet pointa du doigt un carton de pokéballs derrière lui. Elles étaient toutes étiquetées, Fry se pencha avec curiosité au dessus de la boîte et vit sur chaque autocollant le nom du propriétaire, le nom et l’adresse du destinataire, ainsi que le pokémon prévu pour l’échange le cas échéant.

« Y’a l’air d’en avoir au moins une quarantaine, commenta Fry.

- Quoi ?!? »

Jessy faillit s’affaler sur le sol, tellement elle était dépitée. Jenny regarda sa sœur avec compassion, puis elle reporta son attention sur le jeune mécanicien. Elle afficha son plus beau sourire et, les mains jointes devant sa jupe, elle s’adressa à lui en essayant de faire pression sur sa poitrine avec ses bras pour la gonfler.

« Dis-moi, comment tu t’appelles ?

- Bab-beuh, je… Scott… Network…

- Enchantée Scott, je suis Jenny, elle c’est Jessy et lui c’est Fry. Écoute, on est super embêtés car on a des matchs pokémon prévus demain et ma sœur a absolument besoin de récupérer sa dracaufeu, sinon elle ne pourra pas s’inscrire. C’est très urgent alors… Est-ce que je peux te demander une faveur ?

- U… Une faveur ?

- Oui… »

Scott était en sueur, jamais une fille ne l’avait regardé avec des yeux pareils, c’était à la limite de l’attentat à la pudeur. Scott était asthmatique, il sentait la crise arriver à pas de galopa, il ne pouvait déjà plus respirer, l’émotion était trop forte. Tandis qu’il tapotait nerveusement sur sa poche pour vérifier qu’il avait bien son inhalateur avec lui, il réussit à baragouiner.

« Beuh, c’est que… Oh… Oui, mais que… Quelle… Quelle fav-faveur ? »

Jenny agrandit son sourire, avec un peu de charme, elle pouvait faire faire n’importe quoi à n’importe quel homme.

« Répare vite cet appareil et laisse nous l’utiliser en premier, on fera vite promis, après on libère la place.

- C’est… Ce n’est pas très correct tu sais… » Réussit-il à dire.

Jenny pencha la tête sur le côté et fit une petite moue de chinchidou.

« Je sais mais c’est un cas d’extrême urgence, s’il te plaît… »

Scott déglutit avec difficulté, la rouquine s’approchait encore de lui. Elle était trop près, beaucoup trop près. Dans un geste plus vif qu’une attaque de farfuret, Scott sortit son inhalateur et inspira une profonde bouffée avant de ramasser son masque à souder de son autre main. Il l’enfila aussitôt et jeta son inhalateur dans sa boite à outils. Avec hâte, il se glissa sous la machine, un tournevis dans une main une pince à bec dans l’autre. Jenny ne l’avait même pas vu attraper les outils, elle était très étonnée, elle ne pensait pas que ce gringalet puisse être plus rapide qu’un insécateur. La rouquine se tourna vers ses amis avec de grands yeux ronds, puis leva le pouce et leur sourit en signe de victoire. Fry se retint de rire.

« On peut dire que tu es sacrément persuasive ! » Lança-t-il tandis que Jessy regardait toujours avec perplexité Scott allongé sous la machine à transfert, il avait recommencé à travailler et faisait un raffut du diable.

« Mais c’est quoi ce type ? » Finit elle par demander à voix haute plus pour elle-même que pour les deux autres.

Jenny agrandit son sourire de satisfaction et Fry tapota l’épaule de Jessy avec camaraderie.

Les trois ados rejoignirent leur chambre commune pour y décharger leur bazar et libérer leurs pokémon de leurs fardeaux. L’infirmière Joëlle ne semblait pas ravie de voir autant de malles encombrantes dans son hôpital, elle ne fit pourtant aucun commentaire. Le trio retourna ensuite s’asseoir dans le hall où se trouvait l’appareil de transfert. A leur grande et agréable surprise, le petit technicien répara la machine à transfert en vingt-cinq minutes montre en main. Jessy jubilait. Lorsque que le blondinet se présenta devant eux en retirant son masque avec un sourire timide, Jess lui pinça la joue avec sympathie avant de se ruer sur la machine fraîchement retapée. Le garçon la regarda s’éloigner en se massant la joue, elle l’avait pincé drôlement fort… Le jeune homme discret ne disait rien, mais Fry amusé était prêt à parié que lui pensait : "Mais c’est quoi cette fille ? ". Fry et Jenny se rapprochèrent de Scott pour lui parler.

« Tu nous avais dit une heure, t’as été drôlement rapide ! Lança Fry admiratif.

- C’est vrai, comment tu as fait ? Renchérit Jane.

- Euh… J’étais motivé. » Répondit Scott avec un sourire gêné.

Jenny gloussa d’amusement, elle était fière d’inspirer une telle motivation.

« Il faut que j’aille prévenir l’infirmière Joëlle que la machine est réparée.

- Non laisse, je m’en occupe, dit Fry. Vous deux surveillez Jessy, au cas où elle casserait la machine une deuxième fois, elle en serait bien capable ce mammochon. »

Scott cligna des yeux, perplexe. Derrière lui, il entendait des cris. Il se retourna et vit Jessy devant l’écran du vidéophone relié à la machine à transfert. Elle était en train de se disputer – une fois de plus – avec la professeure Léon. Jenny soupira, mais ne put contenir son amusement, elle était habituée aux retrouvailles mère-fille de Jess et Florine, mais Scott lui s’inquiétait pour la machine, il avait pris la plaisanterie de Fry au premier degré. Il n’avait sans doute pas totalement tort de se montrer préoccupé.

« Ne t’en fais pas, lui dit Jenny comme si elle avait deviné ses pensées. Ma sœur n’en a pas pour très longtemps et elle n’a jamais agressé la moindre machine à transfert auparavant.

- Il faut un début à tout, alors ça ne me rassure pas…

- Ih ih ih… Tu es un marrant en fait. Où est-ce que tu as appris à réparer ce genre d’appareil ?

- Chez moi, avec mon père. C’est lui qui a fabriqué la première machine à transfert de l’archipel Arc-en-Ciel. Les suivantes aussi d’ailleurs…

- Sans blague ? »

Jenny cligna des yeux avec étonnement.

« Je vois que tu as des pokéballs… Tu es un dresseur ? » Ajouta-t-elle en apercevant trois petites bosses sous la chemise de Scott, au niveau de la ceinture.

« Pas vraiment non. J’ai déjà combattu avec eux, mais ce fut contraint et forcé et on ne peut pas dire que ce fut brillant.

- Alors tu es scolarisé ici ?

- Non, j’ai terminé le lycée.

- Le lycée ? » Releva Jenny de plus en plus étonnée.

Elle lui aurait donné à peine treize ou quatorze ans.

« Tu as quel âge ?

- Seize ans, dix-sept à la fin de l’année.

- Sérieux ? Tu fais beaucoup plus jeune que ça. Attends… Tu dis avoir terminé le lycée ? Tu as sauté des classes ?

- Euh oui, une quand j’étais en primaire. Je viens de passer mon bac, mais je suis trop jeune pour m’inscrire en école d’ingénieur, ça pose des tas de problèmes administratifs, surtout que je ne suis pas inscrit dans le registre des dresseurs, alors j’ai décidé de faire un peu de bénévolat ici et de remplacer mon père en attendant.

- Tu as le baccalauréat ? A seize ans ? Répéta Jenny, avec un sourire hébété.

- Je hem oui… Ne… Me regarde pas comme ça s’il te plaît, ça me gêne.

- Te regarder comme quoi ? Demanda Jenny, elle prenait un réel plaisir à converser avec ce petit bonhomme finalement plus vieux qu’elle.

- Comme si j’étais un pokémon bizarre… » Couina le technicien.

Jenny cligna des yeux, elle trouvait ce garçon vraiment étrange mais il inspirait la sympathie. Aux yeux de la rouquine il ressemblait effectivement à une petite chose fragile, un peu comme un korillon pris dans un vent hivernal. Scott fixait ses chaussures, c’était plus fort que lui, il était intimidé quand il parlait à un inconnu, mais c’était surtout le regard bleu si perçant de cette jeune dresseuse qui le perturbait. Jenny reprit la parole d’une voix douce.

« Je suis désolée, je ne voulais pas te froisser. Je cherchais juste à faire connaissance.

- Ah ? »

Le garçon avait l’air sincèrement étonné, il osa regarder Jenny et le magnifique sourire de celle-ci lui réchauffa le cœur et les joues. Il finit par sourire lui aussi.

« C’est moi qui suis idiot, ne t’excuse pas. Je n’ai pas l’habitude que des filles comme toi m’adressent la parole pour autre chose que me demander de réparer un truc.

- En fait, c’est aussi ce que je t’ai demandé… Répondit Jenny avec un air embarrassé.

- C’est vrai, admit Scott en se frottant l’arrière du crâne.

- Qu’est-ce que tu voulais dire par une fille comme moi ?

- Eh bien, euh… »

Alors qu’il commençait à se détendre, Scott parut soudain très mal à l’aise, il avait prononcé ces mots sans réfléchir. Il baissa à nouveau les yeux pour contempler le carrelage et répondit à Jenny dans un marmonnement inaudible.

« Je voulais dire une jolie fille… »

Jenny avait de suffisamment bonnes oreilles pour entendre la réponse de Scott. Elle lui répondit avec un sourire radieux.

« Merci ! Il ne faut pas être gêné comme ça. Quand tu fais un compliment à une fille essaye de la regarder en face au moins. Sinon comment feras-tu pour en séduire une ?

- Ma réflexion était euh… Déplacée.

- Mais non voyons ! Pas du tout ! Ça fait plaisir à une fille d’entendre un garçon lui dire qu’elle est jolie ! Enfin quand c’est dit poliment, sincèrement et avec autant de délicatesse. »

Scott avait retrouvé sa teinte écrapince. Pour être gentille, Jenny tendit la main pour redresser les lunettes de Scott toujours de travers. Elle lui effleura le visage, le technicien crut qu’il allait défaillir. Jessy déboula alors comme une attaque tornade, elle tenait dans la main une pokéball qu’elle exhibait triomphalement.

« Mission accomplie ! »

Scott sursauta, trop troublé par le geste tendre de Jenny et le cri de Jessy à deux secondes d’intervalle. Il fit un pas en arrière et s'emmêla les jambes, il enfila par inattention son pied droit sous un nœud de câbles qu’il avait laissé là suite à sa réparation. La catastrophe était courue d'avance. Dans un vol plané impressionnant, Scott s’étala la tête la première dans la caisse de pokéballs et la renversa sur le sol. Les balls roulèrent dans tous les recoins de la pièce, en heurtant les murs et les meubles, la plupart des pokéballs s'ouvrirent, libérant ainsi leurs locataires de tous types et, plus grave, de toutes tailles. Un ronflex imposant occupait désormais le centre de la pièce et écrasait une dizaine de bébés pokémon malchanceux, sortis avant lui de leurs balls.

« Ron... Flex ?

- Pi pi !

- Mag !

- Grui, grui ! »

Un pichu, un magby, un gruikui mais aussi des toudoudous, des fouinards, des mimigals, des bulbizarres, des ceribous et tant d'autres piaillaient sans discontinuer. Le centre ressemblait à une vraie ménagerie. Un dynavolt mal dressé, à peine sorti de sa pokéball, venait déjà de déféquer par terre. Scott s'était fait très mal aux genoux, il essayait de se relever en grimaçant de douleur, déjà un posipi lui était grimpé sur le dos.

« Pi pi !

- Dé... Désolé, murmura le garçon, la bouche tordue par la douleur et les joues rouges de gêne.

- Mais c’est quoi ce type ? » Répéta Jessy consternée.

Attirés par le bruit, Fry et l’infirmière Joëlle accoururent dans la salle de transfert.

« Oh là là… Attends je vais t'aider. » Fry s'approcha du blondinet en slalomant entre les pokémon paniqués et l'aida à se relever. Jenny fit un bond de côté pour éviter un gruikui qui traversait la pièce en couinant.

« Bon, je crois qu’on devrait l’aider nous aussi.

- Ouaip. »

Jessy se retroussa les manches et commença par attraper par la peau du cou un magby qui passait. De sa main vacante elle sortit la copainball de Raichu.

« Pit viens l’aider !

- Rai chu ?

- T’es chargé de rattraper les pichus.

- Rai rai ! »

Pour réduire la ménagerie, l’infirmière Joëlle et Scott expédièrent les pokémon via la machine de transfert au fur et à mesure que Jenny, Jessy et Fry les attrapaient.

Une heure plus tard, tout était rentré dans l’ordre. Epuisés, les jumelles et Scott s’écroulèrent contre le mur. Appuyée contre la machine à transfert, l’infirmière soupira de soulagement.

« On forme une bonne équipe tous les cinq ! » Lança Fry sur un ton joyeux.

Les autres le regardèrent en grimaçant.

L’après-midi mouvementée se termina ainsi et laissa place à la soirée. Jess emprunta son braségali à Jenny et s’envola aussitôt vers l’île rouge pour aller s’inscrire au tournoi avant la deadline nocturne. A vol de pokémon, le trajet entre les deux îles prenait moins de temps qu’une réparation de machine par Super-Scott. Fry de son côté était parti se promener avec ses pokémon du côté du lac et de la grotte de glace. Avec un plaisir non dissimulé, il avait enfilé son pull avant d’y aller.

Jenny était restée seule dans le centre pokémon, elle avait passé une grande partie de sa journée à bouquiner, mais elle profitait de ce dernier moment de solitude pour lire encore quelques revues scientifiques. Sa rencontre avec Scott, bien que sympathique, l’avait un peu contrariée. Après réflexion, elle avait réalisé qu’elle jalousait le jeune technicien. Seize ans et il avait déjà le bac… Elle, elle espérait qu’à seize ans elle aurait au moins réussi à obtenir le titre de maîtresse pokémon. Ainsi, elle aurait pu retourner à Kanto pour elle-même terminer le lycée et ensuite, à dix-huit ans, poursuivre ses études à l’université pour un jour prendre la succession de sa mère comme professeure pokémon. Mais alors qu’elle allait célébrer ses seize ans, au lieu de réviser pour le bac, elle se retrouvait à sillonner les îles du sud pour devenir chanteuse pop-rock… Certaines personnes auraient envié sa place et c’est vrai qu’elle trouvait ça cool, la musique et les garçons qui la trouvaient sexy sur scène, mais quelque part au fond d’elle, elle avait un goût amer de regrets. Tandis qu’elle terminait la lecture d’un article sur les méga-évolutions à Kalos, la soif se fit sentir et l’amertume de ses réflexions nécessitait une boisson gazeuse bien sucrée pour oublier.

Elle sortit de la chambre et se dirigea vers le hall du centre où elle avait repéré un distributeur. A cette heure tardive, elle s’attendait à trouver le hall désert. A sa grande surprise, elle tomba sur Scott, assis, penché sur une table avec des outils autour de lui. Il semblait très concentré sur sa tâche. Un grenousse tournait en rond dans le hall, il était très sage, mais avait l’air de s’ennuyer ferme.

« Il est à toi ce pokémon ? »

Scott se redressa brusquement, il n’avait pas entendu Jenny arriver.

« Quoi ? Grenousse ? Non il n’est pas à moi… »

Jenny s’approcha de la table et put voir une pokéball éventrée en deux fragments. Scott avait détaché l’un des circuits intégré de la capsule.

« Qu’est-ce que tu fais ? L’interrogea Jenny.

- Ce pokémon devait être envoyé chez le professeur Lem à Kalos aujourd’hui, mais à cause de ma maladresse de tout à l’heure la pokéball s’est brisée et l’infirmière n’a pas pu l’envoyer. Alors je la répare pour qu’on puisse transférer grenousse.

- G’nousse ! Cria le pokémon en reconnaissant son nom.

- Tu sais réparer les pokéballs ? S’exclama Jenny à la fois surprise et impressionnée.

- Ce n'est pas très compliqué tu sais, répondit Scott flatté malgré tout. Je pourrais t'apprendre si tu veux.

- Ce serait avec plaisir, mais ce n’est vraiment pas difficile ?

- Oh oui, pour qui a quelques connaissances de base en électronique mais tu as l'air d'en avoir dans la cervelle. »

Il pointa du doigt la revue Science&Pokémon qu’elle trimballait sous son bras. La première page était dédiée à la nouvelle invention de la Devon SARL. La rouquine étouffa un rire alors que Scott réalisait ce qu'il venait de lui dire. Il rougit, la jeune fille agita la main pour le remercier de son compliment, certes maladroit mais tout de même plaisant.

« C’est rare que quelqu’un me prenne au sérieux, d’habitude tout le monde croit que je ne suis qu’une fille superficielle simplement parce que je suis jolie.

- J’ai vu le dracaufeu de ta sœur tout à l’heure quand elle s’est envolée… Vous n’êtes pas n’importe qui n’est-ce pas ?

- Que veux-tu dire ?

- Ce… Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir des pokémon aussi puissants, répondit Scott sur un ton hésitant.

- C’est vrai… Sourit Jenny. Tu aurais cinq minutes à m’accorder ?

- Ah, euh oui oui bien sûr. Euh… Pourquoi ?

- Suis-moi. »

Jenny sortit du centre pokémon. Dans le crépuscule, les deux ados descendirent vers la plage. Une fois arrivée au bord de la mer, Jenny se tourna vers Scott en souriant et prit entre ses mains ses pokéballs qu’elle dégoupilla toutes en même temps. Elle les lança en l’air et ses partenaires, à l’exception de Wailord qui se reposait déjà dans la baie derrière elle, jaillirent de leurs lasers de lumière. Avec l’air pâteux caractéristique des êtres vivants s’apprêtant à faire leur nuit, Raichu, Givrali, Altaria, Lockpin et la tengalice de Jessy se présentèrent devant Scott sans vraiment comprendre pourquoi on les dérangeait maintenant.

« Je te présente Chu, Myria, Sweet, Loki et Walkyrie. Et bien sûr Lord derrière moi ! Il manque mon braségali, Tengalice appartient à Jess. »

Depuis la mer, le pokémon baleine poussa un cri étiré de salutation. Le spectacle de ces pokémon surpuissants alignés devant lui dans le soleil couchant aux côtés de la charmante Jenny était un émerveillement pour Scott. Il ouvrit la bouche, mais ne trouva rien de bien malin à dire, tant de beauté le submergeait.

« Bon aller ! Dit joyeusement Jenny. Montre-moi ces pokémon que tu caches sous ta chemise ! Et il n’y a pas d’allusion salace je te rassure ! »

Les joues de Scott s’empourprèrent à nouveau tandis qu’il détachait les trois pokéballs de sa ceinture à outils.

« Je te préviens ils n’ont rien d’impressionnant… »

Il libéra un magnéti, un clic et un pijako.

« Alors, euh, voici Magnet, Tic-Tac et Jako…

- Ça alors un pijako ! Il est magnifique ! »

Jenny caressa les plumes vives et colorées de l’oiseau. La belle rousse regarda attentivement le pokémon chantant, une lueur apparut dans son regard bleu ciel.

« Tu accepterais de me le prêter ? »

Scott cligna des yeux, un peu étonné et pris de court.

« Ah euh… Si… Si tu veux, mais euh… Pourquoi faire ?

- Il faut absolument que je le montre à Jessy ! Cria Jenny en ignorant la question de Scott. Elle va être dingue ! »

Les deux adolescents badinèrent en flânant un peu sur la plage en compagnie de leurs pokémon. Le pijako de Scott s’était vite amouraché de Jenny et restait perché sur son épaule. Une fois en confiance, le jeune réparateur était plutôt bavard.

« Tic-Tac et Magnet sont en quelques sortes mes assistants, mais Jako est un cadeau de ma mère, elle l’a ramené de voyage.

- Tes parents vivent dans cet archipel alors ?

- Ils y vivaient, mais ils ont déménagé il y a très peu de temps. Moi je suis resté parce que beaucoup de gens comptent sur moi ici.

- C’est vraiment chouette de ta part. »

Scott sourit et détourna les yeux, un peu gêné.

« C’est surtout l’infirmière Joëlle qui est cool de me laisser une chambre à temps plein dans le centre pokémon de l’île rouge… Et vous venez d’où toi et ta sœur ?

- Du Bourg Palette, Fry lui vient de l’Archipel Orange, c’est là-bas qu’on s’est rencontrés.

- Rencontrés... C’est ton petit ami ? Demanda le jeune homme d’une voix si timide qu’elle était à peine audible.

- Non, et ce n’est pas celui de ma sœur non plus au cas où tu te poserais la question. Quand je dis rencontré c’est à cause de notre groupe de musique.

- Un groupe de musique ? S’étonna Scott. Vous jouez de la musique ?

- Tout à fait ! On compte traverser l’archipel pour nous rendre à un festival de musique à Sinnoh. On cherche un endroit où répéter tranquillement, je pensais que peut-être le camp de vacances de l’île cinq nous accepterait.

- Il y a plus simple : sur l’île cinq il y a un entrepôt vide. C’était une ancienne base de la Team Rocket. Il y a vingt ans, mon père l’a racheté pour y stocker du matériel et ses machines.

- Oui ! S’enthousiasma Jenny. Ça pourrait le faire ! Mais je suppose qu’il n’y a plus d’électricité.

- Si c’est le seul problème je peux vous trouver facilement un générateur, c’est mon crédo.

- Tu ferais ça pour nous ? » Demanda Jenny avec un sourire reconnaissant et le regard pétillant.

Elle était habituée à obtenir tout ce qu’elle voulait en faisant les yeux doux aux garçons, mais cette fois ci elle n’avait rien tenté volontairement et elle était réellement étonnée de la générosité de sa nouvelle connaissance.

« Oh oui bien sûr ! » S’écria Scott.

Lui et Jenny furent interrompus par le vol rapide d’un dracaufeu au-dessus de leurs têtes. Le pokémon feu chevauché par sa dresseuse déchira le ciel nocturne comme une gigantesque griffe de flammes. D’en haut, Jessy repéra sa sœur et sa tengalice sur la plage et elle demanda à Etna d’opérer un virage serré pour venir se poser sur le sable près d’eux. La dracaufeu se posa majestueusement près du groupe de promeneurs. Jessy sauta du dos de son pokémon, elle souriait de toutes ses dents, signe qu’elle était de très bonne humeur.

« Ça y est ! J’suis inscrite ! Demain j’y retourne pour le tournoi !

- Et nos répétitions alors ? Fit Jenny avec un air mi moralisateur mi moqueur.

- C’est bon, le tournoi ne dure qu’une journée. Dimanche on met le cap sur l’île cinq et lundi à l’aube on s’y remet ! »

De nouveau intimidé, Scott se glissa instinctivement derrière Jenny pour se protéger de ce que son subconscient lui indiquait pour l’heure comme son double démoniaque.

« Il est où Fry ?

- Il est parti se balader du côté de la grotte de glace, expliqua Jenny. Mais il est tard, il est peut-être rentré au centre pokémon… On ferait mieux d’aller vérifier.

- Ouaip, en plus je dois me coucher tôt pour être en forme demain ! »

Jenny se tourna vers Scott et lui offrit un magnifique sourire très chaleureux.

« Je suis désolée Scott, je vais devoir t’abandonner. J’espère que tu n’es pas trop triste ? » Ajouta Jenny sur le ton de la plaisanterie tout en prenant son air mignon. C’était plus fort qu’elle, il fallait toujours qu’elle charme ses interlocuteurs. Sur ce point, elle ressemblait beaucoup à une idole kantosienne ou à une artiste pokémon de Kalos. Les joues du jeune homme prirent une teinte proche de la pivoine.

« Ab, eub, non, si, enfin je… C’est… C’était quoi la question ?

- Ih ih, c’est une blague. A demain alors Scott !

- Ah, euh, demain je rentre sur l’île un. Je, euh… Si tu veux que je t’apprenne à tu sais, à ré… Réparer les pokéballs, tu me trouveras au centre là-bas. Je dis ça au cas où… Où on ne se croiserait pas demain matin.

- C’est bien noté. Bonne nuit !

- Bonne nuit… »

 

A suivre…

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