Les sentiments des dresseurs

Chapitre 3 : BlackthornShipping - Peter x Sandra

2342 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 24/12/2016 12:22

Un chapitre dont je suis moins fière, mais il a tout de même plu à sa publication, donc je le laisse. Bonne lecture !


* * *


Sandra se retourne sur le ventre et s’appuie sur un coude. Elle jette un coup d’œil à son cousin, allongé à côté d’elle. Il dort.

« Comment est-ce qu’il a pu s’endormir juste après ? » soupire la jeune femme.

Elle a les joues rouges et a un peu transpiré. Elle se lève, se rend à la salle de bain, et se passe un peu d’eau sur le visage. Lorsqu’elle revient se coucher, son regard tombe sur les couvertures roulées aux pieds du lit. Elle les ramasse et les remet en place, en recouvrant soigneusement Peter, comme le ferait une maman.

« Il n’était même pas couvert... Ça l’a épuisé à ce point ? »

Elle se glisse sous la couette et se demande pour la première fois comment ils en sont arrivés là.

. . .

Ils viennent de sortir d’un des nombreux hôtels de la ville de Port Yoneuve, à savoir l’Orient Yoneuve. La demoiselle commence immédiatement à s’emporter :

« Peter, tu n’as réservé qu’une seule chambre ?!

— Mais Sandra... Pourquoi t’es fâchée ? »

La réponse coule pourtant de source ! Elle pousse un soupir excédé. Le Maître du Plateau Indigo ne peut pas le voir, car il marche devant elle, mais elle croise ses bras sur sa poitrine généreuse et lève ses jolis yeux bleu cobalt au ciel.

« J’y crois pas... Et me demander mon avis, ça t’as jamais traversé l’esprit ?

— Mais on est cousins, je ne suis pas un inconnu quand même...

— Ça n’a rien à voir ! rugit-elle. Tu n’as pas à faire ça ! Aller, balance, c’est quoi ton excuse ?

— Est-ce que tu as vu le prix des chambres pendant le Pokémon World Tournament ? C’était super cher, et j’ai pensé qu’on pouvait partager une ch...

— C’est minable comme justification ! coupe-t-elle. Mi-nable !

— Je ne vois toujours pas le problème, j’ai pris une chambre avec deux lits...

— On a été changés d’hôtel, je te rappelle !

— Oui, et il est encore plus chic que l’Orient, tu devrais être contente...

— Et si il n’y a qu’un lit, hein ? Tu feras comment, monsieur le génie ?!

— Pourquoi il n’y en aurait qu’un ?

— Je te rappelle que le type de la réception nous a pris pour un couple ! Un couple !! Tu te rends compte ?! Alors oui, désolée, mais y’a de forte chance pour qu’il n’y en ai qu’un ! »

Peter est habitué aux sautes d’humeur de sa cousine. Il sait que ça lui passera et, en général, il se contente de rester calme et d’attendre. Mais cette fois, sa dernière remarque lui donne envie de la taquiner. D’un seul coup, il se retourne, l’attrape par la taille de la main droite, la renverse en arrière, lui ébouriffant au passage une mèche de cheveux bleus. Il approche à quelques centimètres son visage de celui désormais aussi rouge qu’une baie Tomato de Sandra.

« Et ça te gêne qu’on nous prenne pour un couple ? susurre-t-il en souriant.

— L... Lâ... Lâche-moi Peter ! rétorque-t-elle en tournant la tête, toujours en colère.

— Réponds à ma question...

— N... Non... Enfin... oui ! A... Arrête ça ! » proteste-t-elle en se tortillant, en vain.

Le Maître rit, l’embrasse sur la joue, juste à côté de ses lèvres, et la libère. La Championne, lui donne un coup de coude en grognant quelque chose d’incompréhensible, mais ne râle plus désormais. Il la connaît bien. Il sait qu’elle éprouve des sentiments amoureux à son égard, même si elle refuse catégoriquement de l’admettre pour le moment. Ça ne fait rien, le dracologue attendra qu’elle soit prête pour faire sa déclaration. Elle ne pourra pas vivre dans le déni toute sa vie.

Ils pénètrent dans le bâtiment, et une jeune femme aux cheveux noirs ramenés en un chignon serré les accueille.

« Bonsoir, bienvenue au Supraluxe Yoneuve, les salut-elle avec un charmant sourire.

— Bonsoir mademoiselle, nous avions réservé une chambre pour l’Orient Yoneuve et...

— Oh, oui, je vois... Vous êtes bien Peter, Maître des régions de Johto et Kanto ?

— En effet.

— Parfait, voilà votre clef, Hector va vous faire visiter votre chambre. Nous vous souhaitons un agréable séjour chez nous.

— Merci. »

Il n’y a qu’un seul lit. Un très grand lit à baldaquin, plus luxueux que tout ce qu’auraient pu imaginer les deux dresseurs en venant ici, mais un seul lit quand même. Sandra s’apprête à étrangler son cousin, quand le jeune garçon brun qui les a escortés leur donne quelques informations :

« Tout est compris dans le prix de la chambre, la télévision, le wi-fi... C’est votre premier hôtel qui a réglé la différence.

— Mais... Mais on ne peut pas dormir là ! proteste immédiatement la Championne d’Ébènelle. C’est...

— Sandra, arrête... soupire Peter avant d’éviter de justesse un coup de pied.

— Il y a un problème, madame ? s’enquit le garçon de chambre.

— Vous... n’avez pas d’autres chambres libres ? tente-t-elle avec espoir.

— Non, je regrette... Avec tous ces tournois, tous les hôtels de la ville sont pleins à craquer. Il y a un problème avec celle-ci ? D’habitude tous les couples en sont très satisfaits...

— Mais on est pas un couple, bon sang !

— Vraiment ? Je suis navré, mais l’Orient Yoneuve ne nous a annoncé qu’une seule réservation, je ne peux rien faire pour vous. »

Le brun glisse cependant à l’oreille du dracologue :

« Je ne devrais pas, mais laissez-moi vous donner un conseil : si vous n’êtes pas encore ensembles, votre chance c’est cette nuit. C’est un joli brin de fille que vous avez là. »

Les joues de Peter s’empourprent, et il se contente de bafouiller une réponse inintelligible. L’autre sourit et annonce avec malice :

« Bon, une dernière chose, avant de vous laisser... Nous en fournissons à tous les couples, et nous les rangeons toujours dans ce tiroir. Je vous souhaite une bonne nuit.

— Par Arceus, on est pas un couple !! Écoutez-moi, s’il vous plaît, je... »

L’employé fait mine de ne pas avoir entendu.

« Les ? De quoi il parlait, et c’était quoi ce ton bizarre ? » se demande à voix haute Peter d’un ton sincèrement innocent.

Il s’approche de la table de nuit désignée juste avant, mais une botte lancée à travers la pièce qui manque de le frôler l’en empêche. Il se retourne immédiatement vers sa cousine, debout, les yeux flamboyants.

« Parce qu’on plus tu veux vérifier, pervers ?!

— Mais je voulais juste...

— Tu sais très bien de quoi il parlait, ne fait pas l’innocent !! explose-t-elle. T’avais prévu ça depuis le début, hein, espèce de... de...

— Écoute, Sandra... (Il remarque la deuxième botte qu’elle tient en main et déglutit). Je te jure que je...

— Sombre crétin ! Quand bien même ça ne serait pas le cas, ça ne change rien à la situation ! On fait quoi, maintenant ?!

— Je suis désolé...

— T’es vraiment insupportable avec tes idées à la noix ! »

Elle ouvre rageusement sa valise, attrape quelques affaires et la referme tout aussi brutalement, avant de s’enfermer dans la salle de bain.

« Je te préviens, tu dors par terre, déclare-t-elle sèchement avant de claquer la porte.

— Sandra, je...

— Boucle-la ! » crie-t-elle à travers la porte.

Le Maître soupire, mais n’insiste pas. Quelques minutes plus tard, la jeune femme revient, et Peter manque de s’étrangler. Elle ne porte qu’une nuisette blanche très, très courte. Elle est légèrement transparente aussi, et met en valeur ses courbes parfaites. Ses cheveux ne sont plus attachés en une queue de cheval haute et serrée, mais retombent avec grâce sur ses épaules.

« T’es pas en pyjama ? questionne la dresseuse en levant un sourcil étonné. J’espère pour toi que t’as pas l’intention de dormir à poil.

— Non, ne t’en fait pas... Je... Je vais me changer... »

Il se dépêche d’attraper ses affaires dans sa propre valise et s’enferme à son tour. Il ressort rapidement de la salle de bain, vêtu d’un pantalon bleu et d’un t-shirt de coton blanc. Sandra est assise sur le lit, les bras croisés. Il lui jette un coup d’œil, et remarque le décolleté plongeant qui met en valeur sa poitrine, qui lui semble terriblement accueillante. Le sang commence à lui monter au nez.

« Qu’est-ce que tu regardes ? » demande-t-elle froidement en lui lançant, sans même le regarder, sa deuxième botte à la figure.

La chaussure volante manque le jeune homme, mais lorsque la championne se retourne, et aperçoit le liquide rouge s’écouler de son nez, elle change radicalement d’attitude.

« Ah ! Peter, je t’ai touché ?! Je... Je suis désolée, je ne voulais pas vraiment... Excuse-moi ! »

Heureusement qu’elle ignore que cette hémorragie ne doit rien à son geste, mais à sa tenue. Elle attrape la boîte de mouchoirs sur la table de nuit, et compresse le nez de son cousin avec le petit carré blanc.

« Mets la tête en avant... Je suis désolée, d’habitude je n’arrive jamais à te toucher... Je suis désolée, je te traite comme... un sale pervers alors que tu veux juste bien faire... Je sais pas pourquoi je suis aussi méchante avec toi... »

Une fois l’hémorragie arrêtée, le Maître lui sourit.

« C’est pas grave, c’est aussi ma faute... »

Il l’aime comme ça, sa cousine, avec son sale caractère qui cache un véritable cœur d’or.

« J’ai sommeil, avec ce décalage horaire et tout... Et puis on commence les combats tôt demain... Est-ce que ça te dérange si j’éteins ?

— Non, j’allais dormir aussi.

— Bonne nuit Peter.

— Bonne nuit, petit Draco. » la taquine-t-il en l’embrassant sur le front.

Elle pouffe, fait semblant de lui donner un coup de coude en murmurant « T’es bête ! » puis se glisse sous les couvertures en se recroquevillant légèrement sur elle-même. Le dracologue éteint les lumières, puis hésite un moment. La colère de la jeune femme est retombée, mais elle ne l’a malgré tout pas invité à dormir dans le même lit qu’elle. D’un autre côté, le matelas est tellement large que la présence du jeune homme ne devrait pas la déranger.

« On dormait souvent ensembles quand on était petit, tente-t-il, espérant ainsi éviter son sort.

— N’y pense même pas. On était gosse. Et cousins.

— On est toujours cousin. » fait-il remarquer en s’asseyant à côté d’elle.

Elle lui tourne le dos, couchée sur le flanc droit, son bras replié en dessous de sa tête. Elle ne réagit pas face à cette intrusion.

« Oui, mais... on est des adultes. C’est plus pareil.

— Qu’est-ce qui n’est plus pareil ?

— Ben... je sais pas... Dormir avec toi, c’est... différent maintenant.

— Mais rien n’a changé entre nous pourtant...

— Si, on a grandi.

— Mais ça ne change rien. Je crois que c’est plutôt toi qui a changé.

— Comment ça ? l’interroge-t-elle avec agacement.

— C’est parce que maintenant tes sentiments ne sont plus les mêmes. C’est parce que tu ne me vois plus de la même façon que ça te gêne autant, mais je suis toujours le même.

— Qu’est-ce que tu insinues ?! »

Avant de pouvoir répondre, il reçoit quelque chose de moelleux en pleine figure. Sandra rallume la lampe de chevet, et lui assène un nouveau coup d’oreiller en riant.

« Tu crois que je vais me laisser faire ? »

Il attrape un autre oreiller et riposte aussitôt.

« Eh, on frappe pas une femme !

— C’est toi qui a commencé !

— Et alors ? »

Ils échangent encore de nombreux coups d’oreillers, morts de rire. Puis ils fatiguent petit à petit, avant de s’écrouler sur le lit, épuisés.

« On est toujours des enfants... remarque à voix haute Peter.

— Ouais... »

. . .

Sandra soupire en souriant. Seuls, tous les deux dans une chambre, avec un seul lit... et ils faisaient une bataille de polochons. Elle vérifie encore une fois que son cousin dort, puis se rapproche de lui, jusqu’à se blottir contre son torse. S’il se réveille, elle lui dira que c’était lui qui a remué dans son sommeil, et elle lui ordonnera de rester sur la moquette jusqu’à la fin de la semaine. Mais pour le moment... elle en profite un peu. Il n’y avait pas vraiment de mal à ça... si ? Elle passe un bras autour de lui, et s’endort enfin.

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