Wesker's Revenge

Chapitre 3 : Fin du chapitre 1

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 07:23

Le professeur Valérie Rumbelow se redressa sur sa haute chaise pivotante. Elle avait pris l´habitude de se vautrer comme un sac pour s´approcher au maximun de la paillasse et terminait la journée pliée par une barre qui lui martyrisait les reins. L´age, quelle humiliation. Trente ans plutot, elle avait passé des nuits dans les salles désertes des laboratoires, repoussant au delà du raisonnable la fatigue qui lui collait aux épaules, s´endormant au petit matin le front contre son bureau. Un minuteur aggressif la reveillait, une ou deux plus tard, pour la contraindre à reprendre le fil d´une incubation, ou d´une cinétique. Elle n´avait jamais regretté ces années d´acharnement, ni les traces inévitables qu´elle avait laissé. Elle se foutait de ses rides, de ses cheveux blancs qu´elle coupait très court pour minimiser au maximum le temps consacré à leur entretien. Elle se foutait même de l´échec calme de ses deux mariages qui, après tout ne lui avaient pas amené le plus important. A plus de cinquante ans, elle pouvait enfin l´affirmer: ses doutes les plus amers, ses défaites les plus dévastatrices, se trouvaient derrière elle, mais ses victoires les plus eclatantes, elle les obtiendrait içi. Ces couloirs, ses salles dont elle connaissait les odeurs mieux que celle de sa propre peau, avait été témoin de quelques moments de pur bonheur, lorsqu´elle tenait un début de solution et qu´elle sentait l´univers s´entrouvrir pour elle.

Peut être quinze ans auparavant avait-elle pensé que la décision de sa fille de retourner vivre avec son père allait lui saccarger le coeur de façon irrémédiable. Elle avait eu tort. L´humiliation digérée, elle avait admis qu´elle n´était sans doute pas la mère idéale pour une adolescente lymphatique mais revancharde qu´elle comprenait à peine. L ´énergie qu´il fallait deployer pour convaincre Caitlin de la moindre banalité, pour la forcer à secouer sa flemme, à travailler un peu en évitant les pires conneries l´épuisait.L´image de la mère trop occupée par son travail, donc égoiste et dénaturée, que lui renvoyait sa fille avec un machiavelisme consommé, l´empoisonnait progressivement. Valérie était certaine que son ex-mari n´était pas étranger à cette statégie de dévalorisation et de culpabilisation, puisqu´il lui avait reproché les mêmes choses durant leur mariage.

Pourquoi aurait-elle du tout abondonner afin de permettre aux pères puis à la fille de vivre comme eux le souhaitaient? Qu´obtiendrait-elle de leur satisaction au bout du compte?La délectation du sacrifice? Catlin avait donc rejoint son père après une scène assez théatrale l´opposant à sa mère, au cour de laquelle elle lui avait balancé tant d´horreur pêle-mêle que Valérie avait fini par eclater de rire. S´il avait d´abord été ravi de cette imbécile victoire sur son ex-femme, la lune de miel fialiale et paternelle avait vite cédé la place aux tempêtes.Catlin avait compris à son cuisant déplaisir, que le père attendait de sa fille ce qu´il ne tolérait pas chez sa femme: une réussite universitaire et professionnelle. La paresse et l´intelligence modeste de son unique rejeton l´avait déçu puis exaspéré, sans doute parce qu´il en découvrait l´ampleur.Les punitions de sorties ou d´argent de poche n´ayant pas servi à grand chose, il s´était vite desintéressé de sa fille. Catlin avait "pris sa route" sans qu´aucun de ses parents sache très bien ce qu´elle entendait par là. Elle s´était marié très jeune, voyant dans cette union la dernière solution joignant la paresse à la molesse. La jovialité généreuse du garçon avait rassuré Valérie bien que ne l´ayant jamais rencontré. Le couple vivait maintenant en Floride.

Valérie s´était d´abord contentée des nouvelles qu´elle reccevait parfois, et puis Catlin avait décidé d lui mettre sous le nez le pire d´elle même, et c´était au moin une chose pour laquelle elle possedé un indeniable talent. Ce jour là, autour de la table ovale, le déballage haineux et mercenaire de cette grande jeune femme qu´elle avait porté neuf mois et soulevé des années durant, avait dévasté Valérie. Elle était soudain parvenue à la conclusion que si elle résistait à cela, elle deviendrait à jamais une femme stérile, excluant d´elle les germes les plus meurtrier de la douleur: ceux qui naissent de ses propres cellules, Catlin. Valérie avait resistait. Le lendemain, elle avait jeté les minuscules souvenirs qui la retenaient à sa fille: les photos, quelques dessins, un cendrier orange en patte à modeler.

Valérie Rumbelow éteignit la hotte à flux laminaire et retira les grosses lunettes qui protégeaient les manipulateurs contre le déluge des ultraviolets qui en stérilisait en permanence l´interieur. Cinq heures du matin. Elle n´avait pas vu le temps passer. Le ronron anesthésiant qui inondait en permanence la salle de culture l´endormait. Mélange de climatisation, du bruissement des hottes, du sifflement léger des hautes bouteilles de gaz, avec pour rythme un rale incongru: sa respiration génée par le masque. Elle essuya d´un revers de la manche de sa blouse la sueur qui dégoulinait de son nez et décida qu´elle devait s´aérer un peu avant de commettre une bourde de concentration faiblissante; les moindres erreurs peuvent prendre des proportions colossales lorsque l´on travaille avec des produits hors de prix et potentiellement dangereux. Elle arracha la charlotte en fin plastique qui recouvrait son crane, ses protections de chaussures et sortit, refermant derrière elle la lourde porte du laboratoire que ses travaux avaient fini par arracher à la pingrerie des gestionnaires.

C´était une installation sécurisée dont rien ne devait sortir avant décontamination. L´air, comme l´eau, circulait au travers de systèmes complexes de filtres superposés qui garantissaientleur pureté pour l´intérieur de la pièce et leur innocuité pour l´extérieur. Tout les déchets expérimentaux passaient dans un sas pour être collectés dans une grosse chaussette imperméable aux bactéries et aux virus. La chaussette était ensuite scellée à la chaleur puis enfouie dans un conteneur en carton épais triplé de plastique et d´aluminium qui serait incinéré. Une petite fortune, quelques mètres au prix d´un bel appartement.

Valérie activa le digicode sécurisé et pouffa. Le temps de la contrainte, des courbettes et interminables dossiers de demande de crédits était révolu. Elle n´aurait plus à dépendre du bon vouloir des financiers.
Budget illimité, matériel à la pointe de la technologie, équipe de scientifiques à son entière disposition. Voila ce que lui avait promis cet homme étrange qui l´avait abordé il y a maintenant quatre mois alors qu´elle rentrait d´une interminable journée. Cela lui avait semblait tellement irréel, improbable. Le genre de proposition dont rêve tout chercheurs et qu´il présente qu´une seule fois dans la vie.

- Pourquoi moi? lui avait-elle demandé aussi méfiante qu´intéressée.

- Tout simplement parce ce que vous êtes la meilleur dans votre spécialité. J´ai mené ma petite enquête, professeur Rumbelow. Vos travaux sur la virologie font référence dans le monde scientifique. Un cerveau tel que le votre mérite beaucoup mieux que le poste que vous occupez actuellement.

- Vous savez, je n´ai jamais été très sensible à la flatterie.

- Je ne dis que la stricte vérité. Un jour, un de mes vieux amis m´a dit qu´il était devenu ce qu´il grace à vous.

- Vraiment! Je pourrais savoir de qui vous parlez.

- Bien entendu! Il s´agit de l´un de vos anciens élèves, William Birkin.

- Je me souviens de lui en effet, avait-elle répondu sans hésiter une seconde. Un garçon très brillant, ce que j´appelais un passionné. Je me souviens qu´il venait me poser un nombre incalculable de questions à la fin de mes cours. Il en faisait de même avec tout ses professeurs pour dire vrai. C´était un plaisir de discuter avec lui. A cette époque, il m´exposait des thérories des plus interessantes. Que devient-il?

- Il est mort, malheureusement. C´est une très grande perte! C´est d´ailleurs pour cela que je suis venue vous voir, professeur. Je, enfin je veux dire mes employeurs, souhaite ardement que vous repreniez les recherches de William là où il s´était arrêté.

- Je pourrais avoir quelques précisions, monsieur... Je viens de me rendre compte que vous ne vous êtes pas présenté. Comment dois-je vous appeler?

- Mon nom est Wesker, Albert Wesker.

- Et pour qui travaillez-vous?

- Ca, il m´est impossible de vous le réveler. Mes employeurs tiennent à garder l´anomyma. Si par bonheur, vous acceptiez mon offre, c´est à moi que vous ferez votre rapport hebdomadaire.

- J´imagine que je n´en saurais pas plus sur la nature des travaux de Birkin tant que je ne vous aurez pas dit oui, n´est ce pas.

- Vous avez tout compris, professeur Rumbelow. Les enjeux sont très important.

- Bien sur! J´espère que vous n´attendez pas de moi une réponse immédiate. J´ai le droit à un délai de reflexion?

- Oui, naturellement, avait lancé Wesker en sortant de sa poche une feuille de calepin. Je vous ai noté sur ce papier une adresse. Si vous acceptez, soyez y vendredi prochain à 22h précise.

Elle avait passé le reste de la soirée à peser le pour et le contre dressant, comme elle le faisait à chaque fois qu´elle avait une décision importante à prendre, un tableau avec d´un coté les "plus" et les "moins " que lui apporteraient ce nouveau poste. Bien sur, elle serait très bien payée, pourrait utiliser du matériel dernier cri et non pas les antiqués qu´il pouvait difficilement s´offrir avec les maigres subventions de la faculté. Sans oublier que la virologie était sa véritable passion. Pourtant, elle devait l´avouer, ce Wesker ne lui plaisait pas du tout. Il s´était montré si évasif. Elle aimait avoir toutes les cartes en mains pour prendre une décision afin de ne n´avoir aucune mauvaise surprise. Là! Il était clair qu´il lui manquait plusieurs paramètres. Ce petit jeu avait continué jusqu´à la date du rendez-vous. Un rendez-vous qu´elle avait finallement accepté jugeant que si elle refusait, elle pourrait le regretter toute sa vie.

Avait-elle eu tort? Si elle avait eu des doutes en retrouvant comme convenu Wesker, ils s´étaient vite dissipés quand elle avait commencé à étudier les documents qu´il lui avait ramené. Des années et années de recherches, d´echecs, de réussites y étaient retranscrit. Elle n´avait pas vu la nuit passée, totalement absorbé par ce qu´elle lisait, effrayée par moment, ébahie à d´autres. Birkin avait tout simplement mit au point le virus le plus destructeur existant sur terre, transformant ceux qu´il infectait en des êtres dépourvus d´émotion, insensibles à la douleur. La machine de guerre idéale en quelque sorte... Et cette homme voulait qu´elle améliore ce qui pourrait devenir le pire fléau que la terre est connu... Elle avait senti un fléau d´adrénaline lui parcourir le corps... la sensation de devenir quelqu´un d´autre, comprenant ce qu´elle tenait entre ses mains. La vie, celle de milliers, de millions de gens... Tout cela s´était vite évanoui. Aujourd´hui, il lui arriver de se demander si elle avait pris la bonne décision. La réponse était oui. Le virus, avec elle, était entre de bonnes mains. Que serait-il arrivé si ce Wesker avait fait appel à l´un de ses chercheurs déjantés qui ne rêvent que d´une seule chose, se prendre pour Dieu

 

Soudain la sensation d´un désordre des lieux, une nouvelle présence la tira de ses pensées. Elle se tourna brutalement, faisant pivoter sa chaise pour distinguer la silhouette du nouveau venu. Ce type lui donner décidement la chair de poule. Aussi froid qu´un iceberg au beau milieu de la banquise. A chaque fois qu´elle l´avait rencontré, que ce soit de jour comme de nuit, il portait des lunettes de soleil au verre teinté très sombre ce qui empêchait quiquonque de croiser son regard. Qu´avait-il à cacher? Elle s´était de nombreuses fois posé la question et à chaque fois arrivait à la même conclusion, mieux valait ne pas le savoir.

-Bonjour professeur Rumbelow, lança Wesker apparament d´excellente humeur d´après l´intonation de sa voix.

Il se tenait debout dans un coin mal éclairé de la pièce, les bras croisé, enfin c´était l´impression qu´il donnait. Quelque chose était posé à ses pieds. D´après la forme et la taille, cela ressemblait à une malette.

-Oui bonjour, murmura-t-ellr prise au dépourvue

-Je ne pensais pas vous trouver içi à une heure aussi peu orthodoxe. Vos recherches avancent comme vous le désirez? Vous avez tout ce qu´il vous faut j´espère?

- Je vous rassure, tout se passe très bien. Le stade d´expérimentation sur les mammifères est en cours et les résultats sont à la hauteur de nos espérences. EN ce qui concerne la phase finale... enfin les cobayes, vous savez...

- Je n´ai pas oublié, vous les aurez dès demain. Je vous ai trouvé de très beaux spécimens, des anciens membres des forces spéciales d´interventions...

-Vous savez...

- Oui professeur?

- Enfin, je suis... je me sens très mal à l´aise. Utiliser des cobayes humains est contraire à l´éthique. C´est immorale et surtout monstrueux. Peut etre...

Elle s´arreta nette en voyant tout sourire disparaitre du visage de son interlocuteur. Elle déglutit, son rythme cardiaque s´accelera brusquement, si brusquement qu´elle en eut le souffle coupé. Wesker avança d´un pas pour se retrouver sous la lumière d´un néon. Ce qu´elle vit alors lui sembla tellement improbable qu´elle se refusa dans un premier à y croire. Elle avait du s´endormir en travaillant, elle faisait un affreux cauchemar.

- Oh mon dieu...!

C´était sorti tout seul. Elle n´avait jamais rien vu de tel... Son regard, son regard n´avait plus rien d´humain. Une iris jaune, une pupille de forme ovale comme les reptiles... La partie droite de son visage était partiellemement brulé. Le plus étrange était qu´il ne semblait pas en souffir plus que cela.

- Que vous est-il arrivé?

- Oh ça, rien de bien mechant... Ma constitution, comme vous venez de vous en rendre compte n´est plus celle d"=´un humain ordinaire. Je cicatrise très vite. Dans quelques jours, il n´en paraitra plus rien. Mais revenons à nos moutons, professeur. Vous ne voulez tout de meme pas faire machine arrière?

- Non, bien sur que non. C´est juste que...

- Professeur Rumbelow, je vous rappelle que vous aviez toutes les cartes en mains. Je ne vous ai pas caché qu´il y aurait une phase d´expérimentation sur des humains et il me semble que vous étiez parfaitement d´accord. Pourquoi ce brutale changement d´opinion?

- Je me suis mal faite comprendre. Je ne reviens pas sur ce que j´ai dit, il est clair qu´il faut tester sur des humains cette nouvelle souche de virus. Je pense simplement qu´il est encore trop tot, que nous devrions poursuivre les tests sur les mammifères afin d´obtenir un virus plus stable que celui que nous avons synthétisé pour le moment.

- Le problème, c´est que nous n´avons plus beaucoup de temps. Mes employeurs exigent des résultats et ce rapidement. Nous commencerons la phase ultime d´expérimentation demain.

- Attendez...

- A propos Professeur, comment va votre fille? Elle s´appelle Catlin n´est ce pas? Un bien joli prénom, je trouve. Vous saviez qu´elle avait eu une adorable petite fille.

- Ecoutez Wesker, laissez ma famille en dehors de tout cela;

- Il ne tient qu´à vous qu´il en soit ainsi. Je ne suis pas un monstre vous savez, enfin façon de parler, je suis simplement un homme ayant de grande responsabilité et qui doit rendre des comptes à des gens qui ne connaissent pas le sens du mot patience. Un de mes hommes se trouve actuellement en Floride. Je n´ai qu´un coup de telephone à lui donner. J´imagine que vous ne voulez pas que nous en arrivions là.

- Espèce d´ordure, songea-t-elle se retenant de ne pas lui sauter à la gorge. Elle n´avait pas le choix, elle devait obeir. Sa fille avait un enfant, elle était heureuse... malgré leur relation houleuse, elle l´aimait toujours. Catlin ne devait pas etre melé à cette histoire.

- Il sera fait comme vous le désirez Wesker. Oubliez tout ce que je vous ai dit, je ne poserais plus aucun problème. je peux vous l´assurer.

- Catlin vous en sera éternellement reconnaissante. Autre chose, voici des données sur le virus T-Véronica mis au point par Alexia Ashford. Je suis certain qu´elles vous seront très utiles. J´ai eu la chance de voir ses effets sur sa créatrice elle-même lors d´un petit voyage dans la base Antarctique d´Umbrella. Une pure merveille. Je ne regrette pas d´y être allé surtout que j´ai eu la chance d´y rencontrer une vieille connaissance. Je vous ai ramené également un petit souvenir, lança Wesker en faisant signe à Rumbelow de le suivre dans le couloir. Je vous présente Steve Burnside. Il a été infecté par le virus T-Véronica.

- Pourquoi est-il dans cet état?

- Alexia n´a pas surporté qu´il se rebelle contre elle. Je compte sur vous pour le remettre sur pieds. J´ai de grands projets pour lui.

- Vous pouvez compter sur moi, je ferais de mon mieux, assura Valerie tentant de masquer au mieux le dégout que lui procurer Wesker.

- J´y compte. Mes employeurs portent de grands espoirs sur vos travaux. Je vais vous laissé à présent, il me reste quelques petits détails à regler lança Wesker souriant, une première fois depuis qu´elle l´avait rencontré. Il semblait aussi excité qu´un gamin le matin de Noel.

- Oui, songea Wesker. Je suis certain que Rebecca Chambers, John Andrews et David Trapp seront des cobayes de premier choix

 

Laisser un commentaire ?