DAEI

Chapitre 22 : Chapitre 22 – L'innommable

4658 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/11/2018 16:12

Chapitre 22 – L'innommable


Dante Moriarty


- Salut Rose, c'est quoi le truc flasque à côté de toi ?

- Bonjour Mr White, c'est un ami qui a besoin d'une arme de qualité Chasseur.

- Si tu veux mon avis il a surtout besoin d'exercice avant de faire mumuse avec ce genre d'arme.

- Dites, vous savez que je vous entends, non ?

- Ouais, et je n'aime pas que des gosses impressionnables veuillent faire mumuse avec des armes dans mon magasin, de plus je doute que tu ais le permis de porter ou d'acheter quoi que ce soit qui sort de ma boutique, gamin.

Je jetais un coup d'œil vers Ruby qui ne se formalisait pas plus que ça du manque de respect flagrant du magasinier, comme si tout était normal.

- À vrai dire, je ne reçois le papier que dans deux semaines mais j'ai besoin de quoi forger au moins une épée, et il me faudrait aussi un arc, un carquois et de quoi attacher tout ça, dis-je en fouillant dans mes poches à la recherche de la dérogation qu'Ozpin m'avait rédigé et signé.

- Et tu aura tout ce que tu veux le jour où tu me présentera toute la paperasse requise, en attendant je ne peux rien te fournir.

- Je pourrais le prendre pour lui, proposa Ruby.

- Ça ne marche pas comme ça Rose.

- Nan mais c'est pas la peine, j'ai un papier quelque part qu'Ozpin m'a donné, je dois juste le retrouver, dis-je en fouillant mes poches.

Mais bordel, plus ça va et plus j'ai l'impression que je l'ai laissé sur ma table de nuit ! Bon, je vais improviser.

- Tichanis ?

- Je suis dessus.

Ce qui est fantastique avec la télépathie, c'est que toute idée passe en une fraction de seconde, le temps de réaction est immédiat.

Tichanis m'aida à confectionner une illusion : une feuille sur laquelle figurait le texte qu'il faudrait pour convaincre Mr White de me vendre des matériaux de confection.

C'est assez bizarre à expliquer, mais l'illusion est…une suggestion, une illusion qui va convaincre l'esprit du vendeur d'imaginer dessus ce qui manquera pour que ça ai l'air d'une lettre officielle.

Je sortis dans un bruit de froissement plus vrai que nature le précieux document en le brandissant en l'air.

- Voilà ! dis-je d'un air satisfait en déposant la lettre sur le comptoir ainsi qu'une pièce d’identité – véritable, celle-ci – tandis que Mr White sortit ses lunettes. Mon sourire s'étendit encore plus quand l'expression perplexe de l'armurier se releva en me dévisageant.

Ils laissent vraiment n'importe qui devenir Chasseur de nos jours, bah, c'est un client en règle après tout.

- Tout me semble en règle, vous aviez dit que vous vouliez de quoi vous forger une épée ?

- En fait je voudrais aussi de quoi me forger une dague. Et je voudrais acheter un arc avec des flèches. Ah et, il faudrait un harnais pour porter le tout. Bien sûre de la Dust aussi, mais c'est bien moins urgent que le reste. Vous avez des kits de premiers secours ?

Mr White souleva un sourcil broussailleux et je n'avais pas à lire ses pensées pour savoir que ce que je venais de demander allait me revenir cher.

- Et ce sera tout ?

- A vrai dire, il me faudrait également des vêtements pour me battre, vous avez des pantalons de treillis ?

Il me désigna le fond du magasin ou s'entassaient plusieurs piles de vêtements et de présentoirs à manteaux.

C'est bien urbain de sa part.

- Sinon pour le métal, vous voulez quoi exactement ?

- Je pensais faire de l'acier de Damas, il me faudrait donc un lingots de néo-acier ayant un indice de carbone de 0,8 et du métal de météorite.

Je perçus les pensées étonnées de Mr White tandis que le bruit de ses pas s'éloignaient en allant chercher le matériel demandé. quand à moi je fouillais le présentoir à vêtements dont le plus large moulait mes bourrelets à la manière d'un rôti ficelé, et dont aucun des pantalons ne dépassent la taille 42.

Bon ben tant pis, j'irais acheter des vêtements de sport dans un autre magasin putain de culture élitiste de la maigreur et gnagnagna.

Reposant les vêtements, je rejoignis Ruby qui restait le visage collé à une vitre où étaient exposés des gros calibres. Attends, non. Rectification : ce qui était exposé étaient de véritables symboles phalliques fait pour les mâles alpha avec un micro-pénis à compenser. Sérieusement, je ne pensais pas que le canon d'un pistolet pouvait mesurer trente centimètres de long, mais apparemment dans cet univers tout est possible, même le commerce d'armes dont le recul pourrait me casser le bras.

- Regarde le nouveau MK-43 "Veuve Noire " ! C'est une miniaturisation du fusil MK-07 "Veuve" ! Il a été adapté pour être plus léger et tout aussi puissant, je croyais que c'était encore à l'état de prototype !

Même sans mes pouvoirs, l'excitation de Ruby était palpable, elle vibrait tellement de joie que son corps entier tremblait tandis que son souffle se faisait lourd et projetait une large tache de buée sur la vitre.

Ne sachant pas quoi répondre vu mon incompétence en armes à feu, je lui dit la première chose qui me passait par la tête :

- Tu sais, se coller à la vitre est assez malpoli vis-à-vis de celui qui doit nettoyer.

Mais quel con.

Une pointe de honte perça dans sa psyché et elle s'écarta vivement de la vitre où disparaissait les traces de ses doigts et le contour de son visage.

- Tu...a l'air de t'y connaitre en armes, fit Ruby.

- Je sais pas mal de trucs sur la forge d'armes et le maniement des épées et de l'arc, mais c'est à peu près tout.

- C'est déjà beaucoup ! Je m'y connais qu'en mécanique des armes à feu et en tir de précision, mais je n'arrive pas à manier l'épée ni a tirer droit à l'arc !

- Ouais, mais je doute qu'une épée soit aussi cool que ta faux.

Elle recula en rougissant :

- Ooh ça c'est sûre, mais c'est déjà bien. C'est stupide de comparer, rien ne peut être aussi cool et magnifique que Crescent Rose !

Je me fendis d'un large sourire, contaminé par la bonne humeur que dégageait Ruby quand le pas lourd du magasinier commença à se faire entendre.

- Voilà votre acier, par contre le minerai de météorite est plutôt rare en ce moment, donc les prix s'envolent. 

- Merci Mr White, par contre j'aurais bien besoin de vos conseils pour choisir un harnais et un arc.

- J'arrive gamin.

Tiens, il est beaucoup moins méprisant qu'auparavant, même en émotions. C'est aussi soudain qu'agréable.

- Alors, j'aimerais avoir un harnais sur lequel je pourrais accrocher une épée dans son fourreau et un carquois à la taille, un arc dans le dos ainsi qu'une dague dans le bas du dos et diverses poches pour des réservoirs de Dust, médikits et autres trucs utiles.

Il caressa un menton rasé de près en réfléchissant devant le présentoir sur lequel pendouillait un amas de sangles et de bandes de cuir auquel je ne comprenais rien.

Mr White s'avança et pris un harnais composé de boucles en métal reliant des bandes de cuir.

Il soupira et reposa le harnais :

- Décidément, je devrais ranger ce foutu stand, j'y reconnais plus rien.

Ah.


Un moment embarrassant autant pour moi que pour Mr White plus tard, j'avais en main un harnais et diverses petites sacoches et je me dirigeait vers la section réservée aux arcs, toujours en compagnie de Mr White pour m'aider à choisir.

- Tu ne disais pas que tu t'y connaissait en arc ? me demanda Ruby qui décrocha son regard d'un dissipateur de chaleur pour un fusil anti-matériel présenté dans une vitrine.

- Je m'y connais en maniement d'arc, je peux toucher sans problème une cible à cinquante mètres en plein centre, mais je suis une bille pour savoir quel arc serait le meilleur. Je sais qu'un bon arc se doit d'avoir une corde tendue et un bois souple, mais c'est à peu près tout.

- J'ai plusieurs modèles, tous qualité Chasseur évidemment, mais qu'est ce que tu recherche petit ? Puissance ? Durabilité ? Ou peut-être ergonomie ?

- Et bien, je me battrais principalement à l'épée, donc je n'aurais pas besoin d'avoir un arc tellement puissant qu'il puisse perforer un blindage, évidemment ça serait bien qu'il soit durable, et ergonomique...on parle de la poignée ?

- Pas exactement, répondit-il en prenant un arc court.

- En fait, je préférerais avoir un arc long, c'est plus encombrant mais...

Avec un ronronnement, les branches de l'arc s'étendirent, transformant l'arc court en arc long.

- Ok, c'est très cool pour un arc, c'est puissant comment ?

- Selon le fabriquant, on peut percer une plaque d'acier de trois millimètres quand il est en mode arc court et percer une plaque de cinq millimètre quand il est en mode arc long. Ce n'est pas le plus puissant mais la mécanique intérieur est solide, et la conception étanche de l'arc permet d'éviter que des particules ne s'infiltrent et grippe le mécanisme.

- Ok, je suis convaincu. Il coûte combien ?

- 25 000 liens.

- ça...fait beaucoup ?

- ...Tu me pose une question ? Oui c'est plutôt cher, mais cet arc les vaut.

- Ok, rajoutez ça à ma note je vous prie, ainsi que ce carquois s'il vous plait, lui demandais-je en désignant un carquois en cuir rigide pouvant se fermer afin d'éviter qu'il ne se vide de son contenu entre deux acrobaties.

Maintenant que j'avais réglé le problème de l'équipement, il me manque deux-trois choses plus ou moins importantes, comme un médikit ou de la Dust, quelque chose comme une grenade fumigène serait sympa aussi, mais je crois que Corvo en a un petit stock, donc je pourrais lui demander au pire.

- Il me faudrait ensuite un kit de soins si vous en avez.

- J'ai pas, tu devrais aller voir à la pharmacie au coin de la rue. Cela dit, tu sais comment t'en servir au moins ?

- Mais oui, ne vous inquiétez pas, sinon pour de la Dust...

- J'en ai seulement sous forme de munitions, pour en avoir sous forme de poudre ou de cristaux, il faudra aller à un magasin spécialisé. Ce sera tout ?

- Je crois bien, je n'ai besoin de rien d'autre. ça fera combien ?

- 73 500 liens, annonçât-il tandis que la mâchoire de Ruby faisait du yo-yo.

- Mais...c'est beaucoup plus que la bourse que Beacon nous a accordé ! s'écria-t-elle.

- Ah ça, c'est le fer de météorite qui coûte très cher, si ce n'était pas un matériau de forge très prisé, j'aurais pu le revendre à un musée ou un collectionneur, précisa Mr White.

- Pas de problème, répondis-je en lui tendant une carte bancaire, et cette fois-ci ce fût la mâchoire de White qui fit du yo-yo.

- C'est…ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une black card, tu es le fils d'une vieille famille de Chasseurs ?

- Mais non voyons ! C'est juste que ma bourse s'est faite retardée par des procédures administratives d'au moins un mois, donc Ozpin m'a prêté sa carte bancaire.

Monsieur White passa une main sur son visage avec un sourire en coin :

Évidemment, c'est exactement son genre de faire ça.

- Très bien, voilà la facture et un sac, bonne journée gamin. Bonne journée Rose.

- Bonne journée Monsieur White ! répondit cette dernière avec enthousiasme.


Après avoir constitué une petite trousse d'urgence à la pharmacie du coin et avoir essuyé une poignée d'allusion au sujet de Yang, comme quoi elle est gentille, attentionnée et badass, je commençais à en avoir un peu marre que Ruby pense sincèrement que je n'ai pas remarqué son petit manège. Je dis pas les deux-trois premières fois, mais là elle n'arrête pas. D'autant que je ne sais toujours pas pourquoi j'intrigue notre amie la pin-up.

J'avise Ruby qui sautille joyeusement à mes côtés, deux sacs de courses dans chaque main :

- Ruby ?

- Oui ?

- Pourquoi Yang est aussi bizarre vis-à-vis de moi ?

Pro tips pour télépathes : quand vous posez une question surprenante aux gens, ils pensent immédiatement à la réponse, c'est comme si je vous demandais qui est la personne que vous aimez le plus, vous penserez immédiatement à votre premier amour ou à un membre de votre famille, et c'est pas grave. C'est instinctif.

Et bon dieu Ruby ne m'a pas déçue.

Il y eu quelques fractions de secondes pendant lesquelles elle réfléchit au sens de mes mots. Puis le flot de ses pensées bugga, un peu comme un ordinateur qui freeze avant de redémarrer en accéléré.

Ses premières pensées furent sur une Yang en colère que le secret soit éventé, les suivantes sont sur toutes les fois où cette dernière m'observait à la dérobée, et enfin, la conversation que Ruby et sa sœur ont eu à plusieurs reprises : cette dernière qui se réveille d'un rêve à propos de moi.

Oh. C'est donc ça.

Et bien, même un télépathe surpuissant peut ignorer des secrets ont dirait. En même temps, pour ma défense elle est rarement proche de moi, et les seules moments ou elle est à moins de dix mètres de moi c'est lors du repas au self, lequel fourmille des pensées des autres élèves sans même prendre en compte le bruit des conversations. Et de toute façon ce n'est pas comme si j'essayais de lire constamment les pensées de mes camarades.

Ruby jetait des coups d'œil à droite et à gauche en quête d'inspiration pour trouver un mensonge qui soit crédible et qui en plus me ferait me rapprocher de Yang. Oui, car elle pense sincèrement qu'une fille du calibre de Yang aurait le moindre intérêt pour un garçon qui frôle l'obésité tout en cumulant une tendance à la dépression et à la maladresse autant physique que verbale et ce, au beau milieu d'une académie devant comporter deux-cents élèves masculins beaucoup mieux gaulés et intéressants que moi.

Ah, naïve et adorable, comme le sont toutes les vrais lolis.

- Et bien en fait e-elle est allergique à ton shampoing, me répondit-elle nerveusement en laissant glisser son regard sur une vitrine qui exposait de nombreux produits de beautés.

- Incroyable, répondis-je d'un air impassible.

- Je sais, pas vrai ? fit Ruby en reprenant confiance en elle.

- C'était à prendre au sens propre Ruby, et je soutiens que c'est impossible d'y croire.

- M-mais c'est vrai !

- Tu es à peu près aussi douée pour mentir que j'aime les musiques commerciales Ruby, et dieu sait que mon intérêt pour ce genre de daube frise le néant.

Elle sembla trouver immédiatement le sol particulièrement intéressant.

Je levais les yeux vers le ciel.

Comment je vais bien pouvoir l'amener à m'avouer que Yang rêve de moi ? Je préfèrerais pouvoir légitimer le fait que je sache cela par un aveux de Ruby.

J'observais ma loli préférée regarder le bout de ses chaussures, autant par honte de s'être fait prendre en train de mentir que de peur de révéler autre chose sur sa sœur. Et voilà que je me sens coupable en m'imaginant sa bouille triste quand Yang l'engueulera. Bah, après tout j'imagine que ce n'est pas nécessaire de lui extraire plus d'informations.

- Bon, si tu ne veux pas me le dire, je comprends, dis-je en soupirant, tu peux m'emmener à la boutique de Dust ?

Elle acquiesça de la tête, les yeux toujours rivés au sol.


De retour à Beacon, les bras chargés d'une dizaines de sacs réparties entre Ruby et moi, je dû m'arrêter devant la porte de mon dortoir.

- Qu'est-ce qu'il y a Dante ? me demanda Ruby.

- J'ai pas mon scroll pour ouvrir la porte. Tu peux déposer les sacs ici s'il te plaît ?

- Tu veux que je t'aide pour retrouver ton scroll ?

- Non, il est à l'intérieur, mais merci quand même.

Elle recommença à se sentir un peu mal à l'idée d'avoir trahie le secret de sa grande-sœur et à se demander comment elle allait bien pouvoir nous mettre ensemble.

Je soupirais :

- Ruby ?

- Oui ?

- A propos de Yang, elle ne me regarde pas avec une curiosité intéressée, comme...euh...

- Comme moi je regarde Corvo ?

- Non, toi tu le regarde comme un bout de viande baignant dans de la sauce.

- Tu m'avais promis que ça se voyait pas !!!

- Mais j'déconne !

Elle me tira la langue et partie en direction de son dortoir.

Une fois que je ne l'ai plus eue en vue, je sorti mon scroll d'une poche et le passai devant la serrure électronique et frappais longuement sur la porte pour signaler que j'allais entrer.

Finalement ce fut mon fidèle partenaire qui vint m'ouvrir, m'exposant à l'odeur musquée qui avait envahie la pièce.

- Dis donc Corvo, il va falloir qu'on s'organise un peu pour éviter ce genre de situation, j'ai dû inventer une excuse pour éloigner cette pauvre Ruby d'ici.

- Et ma compagne s'est empressée de partir par la fenêtre quand elle a compris que tu revenais. Plus ça va et plus j'ai l'impression que ta réputation est désastreuse.

Je lui tendais quelques uns de mes sacs :

- Cherche pas, les gens sont cons. Il y en a qui pensent sincèrement que les heures de rattrapages avec Mlle Goodwitch sont des heures où c'est moi qui joue de la cravache, même si il y a plusieurs autres élèves qui y assistent.

Corvo laissa échapper un gloussement de rire en imaginant l'improbabilité de la chose :

- En fait, je crois que la rumeur la plus réaliste est celle qui dit que tu es une sorte de dieu du chaos.

Je ne pu m'empêcher d'afficher un immense sourire :

- Oh oui mortels, inclinez-vous devant le tout-puissant dieu du chaos : Discord !

- Qui ?

- T'inquiète, c'est un…

Je m'interrompis en voyant un trace mouillée sur mon lit.

- Corvo. Ne fait plus jamais ce que tu as fait sur mon lit.

- Oh, pardon, c'est juste qu'on s'est un peu emballé et…

Je posais mes mains sur ses épaules et laissais affleurer mon pouvoir, illuminant mes yeux d'un feu bleu.

- Plus jamais.

Corvo leva un sourcil l'air de dire "t'es sérieux ?" puis roula des yeux.

- Bon d'accord, je ne le ferais plus.

Il m'aida à ranger mes vêtements, la nourriture et mes fournitures de forgeage achetée et leva un sourcil devant les fioles de Dust que j'avais apporté.

- Je ne savais pas que tu savais manier la Dust, commenta-t-il.

- C'est pour forger, je t'expliquerais plus tard. Et laisse la farine, le sucre, les œufs et le chocolat dehors, je vais cuisiner un truc.

- Tu as une amie à remercier ?

- Plusieurs en fait. Et dis-moi Corvo, tu ferais comment pour parler à quelqu'un d'un sujet qui est très embarrassant pour vous deux ?

Quelques secondes de silence passèrent tandis que je rangeais mes nouveaux habits dans ma commode pratiquement vide.

Après avoir un peu réfléchi, Corvo me répondit :

- Je crois que le meilleur moyens de faire ça est d'en parler directement avec l'intéressé dans un lieu où vous êtes seuls. Il faut faire ça comme retirer un pansement : d'un coup sec. C'est à propos de Nora ?

Je laissais échapper un petit ricanement :

- Allons Corvo, un seul d'entre nous peut lire dans les pensées, l'autre a dégueulassé mon lit.

- Techniquement, c'était ma partenaire, répondit-il avec un sourire rêveur et une pensée pour les yeux couleurs bleu ciel, parfait contraste pour les cheveux couleur corbeaux qui descendaient sur les délicieuses courbes de la fille que je carressais de ma main…

Je secouais la tête de gauche à droite de toute mes forces pour faire partir ce que j'appel des pensées parasites. Quand ce fut chose faite je décochais un regard noir à Corvo qui me regardais d'un air mi-amusé mi-intrigué.

- Pensées parasites ? hasarda-t-il.

- Pensées parasites, confirmais-je.

Il se contenta d'hausser les épaules comme pour dire "désolé j'y peux rien".

Je soupirais intérieurement. Si seulement il avait la moindre idée de ce que c'est que de ressentir des pensées comme si c'était les mienne pour ensuite réaliser que, non, ce sont celles de mon partenaire le queutard.

Bon, j'ai du pain sur la planche. Entre Nora qui me déteste, Yang qui m'évite, Jaune que je vais devoir pousser vers Pyrrha, les leçons supplémentaires auxquelles je dois assister et les diverses emmerdes qui vont forcément me tomber sur la gueule à l'improviste, ça va être chargé.

- Cela fait si longtemps que je n'ai pas forgé, je sens que je vais m'amuser…ronronna Tichanis.

Ah ouais, je devais aussi forger mes armes, ce qui devrait me prendre plusieurs journées entières de travail épuisant. Putain.



Omake : Des cookies pour cette bunny-girl !


Dante Moriarty


- Salut les gars, bien ? fis-je en entrant dans le dortoir de la team CFVY.

Oh non, pas lui.

- Salut, fit Coco en feuilletant un magazine de mode ses sempiternelle lunettes de soleil sur le nez.

- Oh...bonjour Dante, me répondit Velvet.

Est-ce qu'il vient me remercier ? Je me demande s'il pourrait m'aider à me rapprocher de Corvo ?

- Bonjour Dante, me répondit Fox, le seul membre du groupe que ma présence ne gênait pas plus que ça.

Tiens, son pas est moins lourd que d'habitude. Il a perdu du poids ?

Yatsuhashi quand à lui était absent.

- Je venais remercier Velvet de m'avoir sauvé la vie.

- Ah ? Mais ce n'était rien, me répondit Velvet avec un sourire qui semblait à la fois modeste et gentil.

Est-ce que ça ferait trop bizarre pour lui si je lui demandais des photos de Corvo torse nu ?

Ouais, heureusement que j'ai ma télépathie histoire de tuer mes rêves dans l'œuf. Monde de merde.

- Tes cookies ont une odeur délicieuse, c'est aussi pour Velvet ? demanda Fox.

- Ouais, répondis-je en sortant un tupperware de ma sacoche, vous m'en direz des nouvelles. D'ailleurs Fox, tu te rappel la photo que j'ai prise avec ton scroll ? je me demandais si tu pouvais-

- Je l'ai effacée, coupa Coco.

- Pourquooooi !?!

- C'est une photo de moi et Velvet !

- Mais elle était adorable cette photo ! Pourquoi tant de haine envers le moe ?!

- Le quoi ? demanda Velvet.

- C'est dégueulasse de prendre des photos d'une fille endormie !

- Tu le fait sonner beaucoup plus crade que ça ne l'est.

- Ah oui ?

- Ouais, en fait après que toi et Velvet vous vous soyez évanouie, je vous ai installé sur le lit, et vous étiez tellement adorable, j'ai pas pu m'empêcher de vouloir immortaliser la scène.

- Mais quel taré prendrait des photos de filles qu'il a assommé quelques minutes avant !?!

- Alors, je sais que je me répète, mais tu le fait vraiment sonner beaucoup plus crade que ça ne l'est. De toute façon, je suis certain que des tas d'autres garçons auraient réagis de la même manière.

- Ben voyons...

- Mais si, des études ont prouvés qu'une immense majorité des garçons réagissent d'une manière totalement erratique et impulsives au contact de jolies jeunes filles inconscientes, alors prendre une petite photo de rien du tout...

- Le compliment ne prend pas. Et tu resteras seul jusqu'à la fin de tes jours.

J'aimerais, mais j'ai un dieu centenaire qui me lâchera probablement jamais.

- J'ai entendu ça.

F*ck.

- Sinon, il est où Yatsuhashi ?

- Il est sorti dans les bois pour méditer.

- Ah, "méditer", hein ? Je le comprends, c'est pas toujours évident d'avoir l'intimité et le calme nécessaire pour "méditer" quand on cohabite à 4 dans 16 m². Je le comprends, c'est plutôt difficile de pouvoir méditer en paix alors qu'on est que deux dans notre chambre avec Corvo.

- Tu médite aussi ? me demanda Velvet.

- Oui, quand je le peux, même si je préfère le faire à l'intérieur, du genre le matin sous la douche, ou quand je suis seul dans mon lit. Mais bon, chacun ses goûts.

- Dans t-...mais c'est pas de la méditation ça !

- Ben...si. Tu sais, c'est un exercice qui te permet de vider ton esprit et d'évacuer du stress, entre autre choses. Je me trompe ?

- Oui ! Enfin, non mais...c'est pas ce que fait Yatsuhashi ! protesta Velvet

- Ben voyons, et tu crois qu'il fait quoi pendant qu'il est seul ? Combien de temps dure sa méditation ?

- Euh, entre une demi-heure et trois quart d'heure ?

Je ne répondis pas, je me contentais de leur adresser un large sourire pendant que leurs traits se décomposaient sous le poids du doute.

- Non, je refuse de croire qu'il fasse ça, protesta Coco.

- Hun. Et l'un de vous l'a déjà accompagné à l'une de ses séances de "méditations" ?

- Non, il dit qu'il préfère être seul, répondit Fox.

- Ah ? Bah, de toute façon ça va vite se voir si j'ai raison ou pas, quand il revient proposez-lui des cookies. S'il se lave les mains, j'ai raison.

Ah, j'avais oublié les cookies dommage mais je ne pourrais pas en manger, je dois pouvoir rentrer dans du 36 avant les soldes de cette année.

J'eus un léger sourire en entendant les pensées de Coco. J'ouvris le tupperware et un arôme de chocolat et de biscuits mêlés promettant un nirvana de sensations à leurs papilles gustatives envahis la pièce. 

Ah putain mais ça sent super-bon...mais mon régime...

- Faites -vous plaisir. Oh, et si j'ai raison, Coco, tu m'offre une canette de jus à la cafétéria, ok ?


Je mangeais tranquillement avec Corvo et quelques lève-tôt de JNPR et RWBY quand quelqu'un abattit violement une canette de jus de raisins à côté de mon plateau.

Je levais les yeux vers les lunettes de soleil les plus létales qu'il m'a été donné de voir :

- Euh...salut Coco.

- Tu as gagné ton pari et j'ai pas pu résister aux cookies. Je faisais un régime pour perdre un tour de taille mais j'en ai gagné un, alors je vais te le dire franchement pour que ce soit clair.

Elle enleva ses lunettes de soleils et me fusilla du regard le plus mortel qui soit :

- Je te déteste, Dante Moriarty.


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