Les sides-stories d'Etoiles et chaos

Chapitre 4 : Un anneau mystérieux

1646 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 14:40

TITRE : Étoiles & Chaos - Side-story quatre

AUTEUR : Ardell

DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada. Seul le personnage de Cinnamon est à moi.

SIDE-STORY QUATRE : Un anneau mystérieux

Sanctuaire sous-marin — Palais de Poséidon

Cinnamon frappa un léger coup puis entrouvrit la porte.

— Kanon ? appela-t-elle.

Aucune réponse ne lui parvint et, de plus, un coup d'œil dans la chambre du Dragon des Mers lui apprit que celle-ci était déserte. La jeune fille hésita une seconde puis elle haussa les épaules et entra. Elle aimait beaucoup cette pièce, dont la décoration était digne du leader des Généraux de Poséidon. Le grand lit taillé dans le fossile d'une créature marine préhistorique et le gigantesque dragon de corail et de nacre qui le surmontait...

Cinnamon allait repartir lorsque son regard accrocha quelque chose. Tiens, ce coffret sur la table, il n'était pas là la dernière fois qu'elle était venue ici. Aussitôt, elle s'approcha, piquée par la curiosité. Un regard à droite et à gauche pour s'assurer que personne ne la voyait et l'adolescente souleva le couvercle. Aussitôt un sourire passa sur ses lèvres et elle saisit délicatement l'anneau doré qui reposait sur un lit de velours noir. Que faisait Kanon avec ce bijou ? Tiens et d'abord, est-ce qu'il était à sa taille ? Elle allait le passer quand :

— Repose ça tout de suite, malheureuse !

La jeune fille sursauta et laissa tomber l'anneau qui roula à terre. Kanon, car c'était lui, poussa un juron et se pencha immédiatement, scrutant le sol avec une certaine anxiété.

— Oups, fit Cinnamon, réellement confuse. Je suis désolée...

Elle s'agenouilla aussitôt et se mit elle-aussi à chercher mais le Dragon des Mers s'exclama :

— Toi tu ne bouges pas ! T'en as assez fait !

— Mais...

— J'ai dit, tu ne bouges pas ! Ou tu recevras la raclée de ta vie !

L'adolescente se releva et se contenta d'observer Kanon qui cherchait le précieux anneau. Il finit par pousser un soupir de soulagement et se releva, le bijou entre ses doigts.

— C'est quoi cet anneau ? demanda Cinnamon.

Le Général la regarda avec une sorte de pitié méprisante. Était-ce la peine qu'il lui explique son plan merveilleux ?

— Cet anneau, répondit-il lentement, c'est celui des Nibelungens...

— Des Nibel quoi ? Je croyais que c'était une bague de fiançailles !

Kanon faillit s'étrangler.

— Une bague de fiançailles ? Pour qui, pour toi ? Non mais tu rêves ma pauvre fille !

Cinnamon fit la moue et croisa les bras. Par les dieux qu'elle avait horreur de cette insulte...

— Ah non, tu ne vas pas commencer à bouder ! Et puis d'abord, je peux savoir ce que tu fabriques dans ma chambre ?

— Je voulais te voir, admit la jeune fille d'un ton effectivement boudeur.

— Oui, et bien maintenant tu m'as vu. Ouste ! Dehors avant que tu ne provoques une autre catastrophe !

— Je veux rester avec toi, Kanon.

— Pas question, je te signale que j'ai du travail, moi. Alors tu vas retourner bien gentiment dans ta chambre et plus vite que ça !

— Non ! Je ne veux pas rester enfermée toute seule. Je veux être avec toi...

— Et moi je ne veux pas, répliqua le Dragon des Mers d'une voix exagérément douce et chantante.

Soudain il cria :

— Tu vas retourner dans ta chambre tout de suite, et vite ou je me fâche pour de bon !

Cinnamon sursauta pour la deuxième fois en l'espace de quelques minutes. Comprenant à son ton que son Kanon ne plaisantait pas, elle baissa la tête et s'enfuit vers la porte. Là elle se retourna et braqua sur le Général un regard lourd de reproches. Enfin elle disparut.

Resté seul, Kanon leva les yeux au ciel. Il avait eu chaud.

Il reposa l'anneau dans son coffret et songea à verrouiller la porte de sa chambre. Ce genre de chose ne devait plus se produire. Jamais. Il quitta la pièce et était en train de refermer la porte lorsqu'il sentit quelqu'un s'agripper à lui. Cinnamon venait de lui sauter dessus et s'accrochait à lui de toute la force de ses bras.

— Mais c'est pas vrai ! s'exclama le Dragon des Mers. Veux-tu me lâcher, espèce de groupie écervelée !

— Je t'ai dit que je voulais rester avec toi, répondit-elle en resserrant son étreinte.

— Et moi j'ai dit non !

Tant pis pour elle. Kanon se dégagea brutalement, envoyant la jeune fille à terre.

— Aïe !

— Bien fait. Quand je dis non, c'est non. Tu crois que j'ai que ça à faire, jouer les babysitteurs ? Je commence à en avoir assez de tes caprices ! Tu mériterais que je t'attache et que je t'enferme à double tour. Je me demande d'ailleurs pourquoi ce n'est pas déjà fait...

Et de darder sur l'adolescente un regard menaçant. Celle-ci se releva. Ses lèvres tremblaient et ses paupières clignèrent plusieurs fois. Allons bon, voilà qu'elle allait se mettre à pleurnicher maintenant !

— Je te demande pardon, dit-elle d'une voix basse et tremblotante.

Elle respira un grand coup pour se calmer mais cela ne suffit pas et elle dû porter la main à ses yeux. En la voyant les frotter d'une manière enfantine, Kanon se sentit coupable d'avoir crié. Cette fille était comme une gosse, il l'avait oublié. Excédé, il soupira.

— C'est bon, c'est rien, dit-il. Je voudrais juste que tu te tiennes tranquille. J'ai beaucoup de choses à faire et je ne peux pas m'occuper de toi tout le temps.

Cinnamon baissa la tête et se tordit les doigts, signe chez elle de nervosité.

— Tu es très fâché contre moi ? demanda-t-elle. Tu me détestes ?

— Mais non, je ne te déteste pas. Je voudrais juste que tu comprennes que je ne peux pas être derrière toi sans cesse. Dis-moi, tu les collais aussi comme ça les Chevaliers d'Or ?

La jeune fille eut alors un drôle de sourire, un sourire qui mit le Dragon des Mers mal à l'aise tant il semblait un mélange d'innocence et de perversité.

— Pas besoin. Il y avait messire DM qui s'occupait de moi. Il ne m'a jamais laissée, lui, jamais... Jusqu'à ce que les Bronzes arrivent. Je les déteste.

Et Kanon comprit. Cinnamon avait besoin que quelqu'un s'occupe d'elle, elle avait besoin d'une surveillance constante ou elle faisait connerie sur connerie. Il fallait que quelqu'un l'encadre, si besoin avec sévérité. Elle ne supportait pas son refus de rester avec lui parce qu'elle avait l'impression d'être rejetée, abandonnée. Or elle avait le rejet en horreur, elle ne supportait pas l'abandon. Malgré le mal qu'il avait pu lui faire, le Chevalier du Cancer avait été comme un tuteur pour elle, le garde-fou dont sa personnalité instable avait eu besoin. Pas étonnant qu'elle se soit autant accrochée à lui : non seulement il était chargé d'elle mais en plus il devait bien la connaître. Peu importaient les viols répétés qu'il lui avait fait subir, ou peut-être justement à cause d'eux, l'adolescente était devenue affectivement dépendante de lui au point de regretter sa mort... Elle n'avait pas seulement enduré des abus physiques, il avait également abusé d'elle émotionnellement.

Maintenant qu'il n'était plus là, Cinnamon se retrouvait seule et perdue. Et devinez qui elle avait choisi comme remplaçant de son messire DM ? Voilà pourquoi elle voulait tant être avec lui. Il lui fallait quelqu'un à qui s'accrocher. La pauvre, là non plus elle n'était pas tombée sur le prince charmant. Parce que Kanon avait bien l'intention de se servir d'elle. C'était bien pour ça qu'il la gardait avec lui, non ?

— Va dans ta chambre, dit-il d'une voix calme. Je viendrai te voir plus tard.

Le regard bleu-mauve s'illumina.

— C'est vrai ?

— Mais bien sûr, allez.

Cinnamon sourit, esquissa une révérence et s'en fut vers sa chambre en chantonnant.

Le Dragon des Mers resta sur place un instant. Oui il avait l'intention de se servir d'elle, néanmoins il la préférait comme ça, légère et joyeuse.

 

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