Les sides-stories d'Etoiles et chaos

TITRE : Étoiles & Chaos - Side-story six

AUTEUR : Ardell

DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada. Seul le personnage de Cinnamon est à moi.

SIDE-STORY SIX : De l'avenir de Cinnamon

Palais du Grand Pope — Mardi 1er juillet 1986

Arrivé devant le trône, Aphrodite mit un genoux à terre et attendit.

— Cette jeune fille qui a récemment traversé les douze Maisons... commença son supérieur. Que penses-tu d'elle ?

Aphrodite se permit un sourire :

— Mignonne, quoi qu'attifée n'importe comment. J'en ai mal pour elle. Mais je suppose que ce n'est pas ce que vous voulez savoir...

Le maître du Sanctuaire acquiesça et le Saint des Poissons continua :

— Une gamine courageuse, bien qu'elle ne soit pas Chevalier. Non seulement il fallait un certain cran pour oser traverser les douze Maisons, mais il semblerait qu'elle ait accomplit ce miracle dans des conditions particulièrement difficiles.

— Que veux-tu dire par là ? demanda le Pope, intéressé.

— Le Chevalier du Cancer, monseigneur, je crains qu'il ne lui ait fait payer cher le droit de passage de son Temple...

— Quoi ?

Se rendant compte qu'il venait d'hausser la voix, le Pope se reprit et poursuivit plus calmement :

— Voudrais-tu dire que ce... que le Saint du Cancer se serait permis de toucher à cette fille ? Voilà qui est indigne d'un membre de la Garde Dorée...

— Monseigneur... avez-vous l'intention de montrer à DeathMask votre désapprobation ?

— Qu'est-ce que tu sous-entends ? Que je devrais châtier un Chevalier d'Or pour s'être comporté en maître sur son territoire ? Si je punis DeathMask, je n'ose imaginer le scandale. Et depuis quand prête-t-on plus attention à une simple civile plutôt qu'à un Saint d'Or ? Non, le Chevalier du Cancer a largement exagéré cette fois, cependant le sanctionner ne servirait qu'à instaurer un climat d'insécurité, car où va-t-on lorsque l'élite de la Chevalerie est désavouée ? N'aies crainte, je lui parlerai... en privé.

"Ça oui je vais lui parler... et je te garantis qu'il va m'entendre !"

Plus tard

— Comment as-tu osé ? attaqua le maître du Sanctuaire lorsque DeathMask arriva devant lui.

Comprenant que l'humeur de son supérieur n'était pas au beau fixe, le Cancer mit un genou à terre et baissa la tête avec prudence.

— Puis-je au moins savoir ce que j'ai fait... encore ? demanda-t-il.

Peut-être avait-il un peu trop molesté les jeunes apprentis mais il fallait bien que quelqu'un leur montre que la vie n'était pas facile, à ces jeunes !

— Ne fais pas l'innocent, répondit le Pope en le pointant d'un doigt menaçant. Je veux parler de cette fille !

Un bref instant, DeathMask ne comprit pas. Puis son regard s'éclaira.

— Ah, ça !

— Oui, ça. Je te signale que ton rôle était seulement de la laisser passer ou non. Tu avais le droit de la tuer, encore que je suis content que tu ne l'aies pas fait, mais oser la toucher ! Pourquoi, à ton avis, l'ai-je autorisée à vivre sur le Domaine Sacré, au milieu de la Chevalerie d'Athéna ?

D'accord... Monsieur n'avait pas eu la primeur, voilà pourquoi il le houspillait ainsi. Était-ce de la faute du Cancer s'il avait eu envie de se détendre un peu ? C'était vraiment un monde de se mettre dans des états pareils pour si peu de choses... Après tout, si Saga voulait cette fille, et bien qu'il la prenne !

Sans doute DeathMask avait-il besoin de provoquer son vis-à-vis car il déclara :

— Désolé, j'ai regardé partout et je ne l'ai pas trouvé.

— Trouvé quoi ?!

— Ton prénom tatoué sur sa peau.

Le Chevalier d'Or crut que le Pope allait lui sauter dessus et il se raidit immédiatement en prévision de l'attaque... qui ne vint pas. Le cosmos de l'usurpateur reflua et disparut. Néanmoins il remarqua que son poing droit était serré à s'en faire blanchir les jointures.

— Espèce d'insolent, comment oses-tu ? Tu mériterais que je te pulvérise sur le champ !

Le Pope avait prononcé ces mots avec une certaine difficulté comme s'il devait lutter contre quelque chose. Il se renversa dans son fauteuil et prit un temps de réflexion avant de poursuivre d'une voix plus calme :

— Ce que tu as fait est indigne d'un Saint d'Or, ce n'est ni plus ni moins qu'un crime.. Si Athéna savait cela... Personne ne doit être au courant, est-ce que c'est clair ?

— Très clair.

Et DeathMask courba encore la tête pour assurer l'autre de sa bonne foi. Au fond il le savait bien, le Pope, cet hypocrite, se moquait bien de cette fille, de ce qui lui était arrivé. Il était seulement vexé comme un gosse à qui on aurait retiré son cadeau de Noël. De toute façon, maintenant qu'elle vivait au Palais, il était plus que certain qu'il allait en profiter. La gamine n'était là que pour satisfaire les caprices sexuels de son Altesse.

Et, franchement, le Cancer n'en avait rien à faire.

Palais du Grand Pope — Lundi 15 septembre 1986

Assis sur son trône, la tête penchée sur une de ses mains, le maître du Sanctuaire était en proie à une de ces migraines qu'il connaissait si bien. Deux voix se disputaient en lui, provoquant la tempête qui sévissait sous son crâne.

— Allons, ne me dis pas qu'elle ne l'a pas mérité !

—Tu es ignoble... Infliger un tel traitement à cette enfant, c'est... c'est inhumain !

— Oh je t'en prie ! Je te signale que cette pauvre enfant a réussi à m'échapper, rien que ça ça vaut une punition exemplaire. De toute façon, pourquoi tu te plains ? Je te signale qu'elle avait le choix. Si elle m'avait demandé pardon, le châtiment aurait pris fin bien plus tôt. Mais j'avoue que je suis amusé de voir jusqu'où elle a été capable d'aller... A présent, elle y réfléchira à deux fois avant d'essayer de me repousser. Comme si on pouvait repousser le Grand Pope lui-même !

— Ah non, tu ne vas pas recommencer ! Laisse cette fille tranquille, elle n'est pas pour toi ! D'ailleurs tu devrais la chasser du Domaine Sacré, sa place n'est pas ici.

— Il est hors de question qu'elle s'en aille. Pas alors que nous venons de lui découvrir un pouvoir caché. Ce serait une erreur de ne pas chercher à s'en servir, tu ne crois pas ?

Un rire résonna à l'intérieur de Saga, lui donnant des frissons de peur et de dégoût. Pourquoi n'était-il pas assez fort pour se débarrasser de ce monstre qui sévissait à travers lui ?

— Ce que tu as dit à DeathMask... c'était une plaisanterie, n'est-ce pas ? Tu n'as pas la réelle intention de la lui livrer...

— Bien sûr que si. Je te promets de ne plus la toucher... mais si je ne deviens pas son maître, je veux au moins pouvoir choisir celui qui la brisera.