Les sides-stories d'Etoiles et chaos

Chapitre 18 : Un lien

1805 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 18:31

TITRE : Étoiles & Chaos - Side-story dix-sept

AUTEUR : Ardell

DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada. Seul le personnage de Cinnamon est à moi.

Side story dix-sept : Un lien

Kanon avait beau le lui ordonner, Cinnamon ne pouvait rester enfermée dans sa chambre. Elle avait trop envie de les voir. Les Généraux. Elle avait déjà fait la connaissance de Bian, lequel l'avait accueillie assez fraichement ; de Io avec lequel elle avait immédiatement sympathisé ; de Sorrent qui l'avait charmée avec la mélodie de sa flûte ; de Isaak qui lui avait rappelé messire Camus, comme lui chevalier du froid ; et de Kasaa avec qui ça s'était plutôt mal passé. Il en restait un, le gardien du pilier de l'Océan Indien. La jeune fille s'avança sur le territoire du dernier Général. Et, lorsqu'elle le vit enfin, la surprise fut totale.

Krishna de Chrysaor était installé dans la position du lotus, les yeux fermés... et il lévitait devant son Pilier. Immédiatement Cinnamon songea à sa première rencontre avec messire Shaka. Ce fut avec le cœur gonflé d'espoir qu'elle le salua :

— Bonjour...

— Que fais-tu ici ? Ce n'est pas la place d'une civile.

Le Marina ouvrit les yeux et la fixa de son regard pénétrant, inquisiteur. L'adolescente déglutit et se força à sourire :

— Pardonnez-moi mais j'avais tellement envie de vous rencontrer !

— Et bien tu m'as vu maintenant, tu peux t'en aller.

— Mais...

Voilà qu'il se comportait comme Bian ! Décidée à ne pas céder, Cinnamon poursuivit :

— J'ai remarqué votre position, vous étiez en train de méditer, n'est-ce pas ?

— Et alors ? fit Krishna en haussant un sourcil. Es-tu venue troubler ma concentration ?

— Oh non ! Mais j'aime bien méditer moi aussi. C'est fou ce que ça détend !

— Je n'ai pas besoin de compagnie.

Déroutée, la jeune fille se décida à parler de l'arme qu'elle venait de remarquer, laquelle était fichée dans le sol, non loin du Général.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle en la désignant.

Aussitôt le Marina posa pied à terre et se saisit de ce qui était une grande lance.

— C'est mon arme, la Lance d'Or, daigna-t-il répondre.

— Elle est magique ? fit l'adolescente avec un espoir enfantin.

— Magique ? Elle est indestructible si tu veux savoir. Et capable de transpercer n'importe quoi. Mais je ne vois pas pourquoi je te dis ça...

Cinnamon joignit les mains sur sa poitrine, l'air soudain extatique. Une arme indestructible... comme l'Excalibur de messire Shura ! Laquelle surpassait l'autre ? Oh comme comme elle aurait aimé voir un combat (amical) entre les deux hommes !

— C'est fascinant ! J'aimerais bien la voir en action...

— Et puis quoi encore ? Je ne te dois rien, et surtout pas l'obligation de te divertir. Allez file ! J'ai assez perdu de temps.

Comprenant enfin qu'il était vain d'insister, l'adolescente consentit à prendre congé. En la voyant partir, le Général soupira. Elle était longue à la détente mais elle n'était qu'une fille inoffensive. Il se promit d'en parler au Dragon des Mers pour savoir d'où elle venait et ce qu'elle faisait là. Elle ne représentait aucun danger pour leur Empereur sans quoi elle aurait déjà été tuée par l'un ou l'autre des Marinas.

Elle revint un peu plus tard. Certes, Krishna ne voulait pas la voir, mais elle elle avait besoin de se trouver près du Général. La méditation, comme messire Shaka... La lance d'Or comme l'épée de messire Shura... Cet homme lui rappelait trop ses chers Chevaliers. Elle ne pouvait tout simplement faire comme si de rien n'était. Et elle fit semblant de ne pas remarquer le soupir d'agacement du Marina.

— Encore toi ? Qu'est-ce que tu veux ?

— J'aime bien votre Lance. Vous êtes sûr que je ne peux pas la voir en action ? supplia-t-elle.

— Tu es bien impertinente ! Cette Lance est sacrée, elle n'est pas là pour satisfaire les caprices d'une gamine.

— Oh allez, s'il vous plait !

— Mais... non enfin !

Était-elle simple d'esprit ? Pourquoi en comprenait-elle pas qu'elle le dérangeait ?

— Ah enfin ! C'est là que tu te caches !

Le gardien de l'Océan Atlantique Nord apparut, visage dissimulé sous son casque.

— Tu tombes bien Dragon des Mers, tu vas pouvoir me débarrasser de... ça.

— Je suis désolé, elle t'a dérangé ? Je veillerai à ce que ça ne se reproduise plus.

Satisfait, Krishna hocha la tête.

— Que fait-elle ici, elle une simple civile ? voulut-il savoir.

Kanon lui servit la même soupe qu'il avait déjà servie aux autres :

— Sa Majesté Poséidon, dans sa grande bonté, a décidé de sauver cette pauvre fille de la noyade. Elle est assez... innocente.

Ça oui le gardien de l'Océan Indien l'avait remarqué. Bien heureux les simples d'esprit, les dieux les avaient à la bonne.

— En tout cas, tu ferais mieux de l'avoir à l'œil, pour éviter qu'elle ne gêne un autre Marina. Pour tout te dire je ne savais pas comment me défaire de ce pot de colle.

Aussitôt Cinnamon rougit puis le sang se retira de son visage. Voyant qu'elle allait parler, Kanon lui mit très vite la main sur la bouche pour la faire taire.

— Tu as raison mais je ne peux pas être partout, j'ai autre chose à faire que de jouer les baby-sitter.

— Enfermes-la dans sa chambre.

— Elle sait crocheter les serrures, improvisa celui qui s'était désigné chef des Généraux.

Il ne pouvait pas dire que cette fille pouvait se téléporter en empruntant Yomotsu.

— Je ne suis pas un pot de colle ! protesta soudain l'adolescente en ôtant la main de Kanon de sa bouche.

— Et en plus elle répond...

Le Dragon des Mers eut un sourire crispé.

— Une innocente, je te dis ! Ne fais pas attention... Allez Cinnamon, il est temps de rentrer au Palais maintenant.

Il la prit par le bras et l'entraîna avec lui en direction du Temple de Poséidon.

— C'est pas vrai, je ne suis pas un pot de colle !

— Décidément ça t'a marquée ! fit le Dragon des mers avec un sourire cruel.

Ils étaient de retour dans la chambre de l'adolescente. Les yeux brillants, la jeune fille paraissait indignée.

— Quand j'étais au collège, il m'arrivait de rester avec des élèves, uniquement pour ne pas me retrouver toute seule dans la cour de récréation. Un jour, ils m'ont traitée de pot de colle. Depuis j'ai beaucoup de mal à me lier avec quiconque, expliqua-t-elle. Je ne suis pas du genre à m'incruster, plus maintenant en tout cas !

— Ah oui ? Alors que faisais-tu avec Krishna ? Tu n'avais pas remarqué que tu le gênais ? Et tes petites histoires de collège, excuses-moi si ça me laisse froid...

— Mais il a une Lance d'Or, comme messire Shura qui lui a une épée magique dans son bras. Et il fait de la méditation, comme messire Shaka !

Kanon comprit alors. C'était un lien que la jeune fille avait cru trouver auprès du Marina. Un lien avec ses chers Chevaliers d'Or. Mais ces derniers avaient disparu de sa vie, elle ferait mieux de s'y faire une fois pour toutes !

— Krishna n'est pas Shura, ni Shaka, rappela-t-il. Aujourd'hui tu n'es plus au Sanctuaire d'Athéna. Et ce serait vraiment bien que tu arrêtes de déranger mes Généraux.

Cinnamon croisa les bras et se détourna avec une moue boudeuse.

— Certains ne sont pas aussi désagréables. Io, lui, il m'aime bien.

— Tu le déconcentres de sa mission ! Continues comme ça et je t'attache ! menaça-t-il.

L'adolescente baissa la tête d'un air contrit.

— D'accord Kanon... Désolée.

Le Dragon des Mers l'observa d'un œil soupçonneux mais prit le risque de la croire sincère. Elle ne voulait pas lui créer d'ennuis, elle voulait juste profiter de la moindre petite chose qui raviverait les souvenirs qu'elle avait des Saints d'Athéna.

— C'est bon... Mais n'oublies pas, les Généraux ne sont pas tes amis, ce sont des guerriers qui ont autre chose à faire que faire la causette à une petite fille.

Oui Cinnamon le savait, elle n'avait jamais eu d'amis et n'en aurait jamais. Simplement, elle pouvait quand même apprécier certaines personnes. Ce Krishna en avait déjà assez d'elle, peu importait. Elle elle l'aimait quand même. Il représentait un lien avec les Chevaliers d'Or. Elle avait besoin de lui comme elle avait eu besoin d'eux. Oui mais il l'avait traitée de... Et alors ? Elle avait l'habitude des insultes. Ce qui comptait, c'est qu'elle tenait quand même à lui.

C'était décidé, elle retournerait le voir. Na !

 

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