Les sides-stories d'Etoiles et chaos

Chapitre 22 : Le pari

1830 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:22

TITRE : Étoiles & Chaos - Side-story vingt-et-un

AUTEUR : Ardell

DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada. Seul le personnage de Cinnamon est à moi.

Side-story vingt-et-un : Le pari

Samedi 13 septembre 1986

La nouvelle était tombée voilà quelques heures. Le Grand Pope avait décidé de châtier l'intruse. Selon le bruit qui courait, cette fille aurait eu l'audace d'insulter la déesse Athéna alors qu'elle se croyait seule. Un crime de lèse-majesté qui aurait été immédiatement puni de la peine de mort s'il était venu d'un Chevalier ou d'un garde. Cependant, dans sa grande bonté, le maître du Sanctuaire avait décidé de laisser une chance à Cinnamon. Puisqu'elle ne faisait pas partie de l'armée d'Athéna, il pouvait bien faire preuve de mansuétude...

Demeurer à genoux, les bras en croix, jusqu'à ce qu'elle demande publiquement pardon à la déesse, voilà les termes de l'amende honorable imposée à l'adolescente. A présent cela faisait plusieurs heures qu'elle était dans cette position. Pour tous, il ne faisait aucun doute qu'elle demanderait grâce d'un instant à l'autre.

Maison du Lion

Le Taureau, la Vierge, le Scorpion et le Verseau étaient réunis chez le Lion. Personne ne parlait, tous ayant en tête les derniers événements. Chacun observait son voisin, guettant sa réaction pour savoir comment se comporter soi-même. C'est qu'il n'y avait nul précédent à la situation actuelle.

Enfin, Aiolia se décida à briser le silence :

— Enfin, qu'est-ce qu'il lui a pris ? fit-il avec un certain énervement. Que lui est-il passé par la tête, par Athéna ?

— J'aimerais bien le savoir, répondit Milo, dans le même état d'incompréhension que son frère d'armes.

Les yeux fermés, Shaka était un peu pâle tandis que Camus demeurait impassible. Aldébaran, quant à lui, croisa les bras et secoua la tête avec désapprobation.

— Allons ! insista le gardien du cinquième Temple. Nous connaissons tous Cinnamon, elle qui est si polie, jamais elle n'aurait osé faire.. ça.

— Tu veux dire que le Grand Pope nous ment ? voulut savoir le Verseau.

— Bien sûr que non ! Enfin, je voulais dire... il y a peut-être une explication à tout cela...

— Mais laquelle ? Aiolia, je comprends ta réaction, à moi aussi cela m'a fait un choc, admit le Scorpion. Pourtant il faut voir la réalité en face. Si notre chef suprême a jugé bon de la punir, ce n'est certainement pas pour rien.

Les autres Saints d'Or ne trouvèrent aucun commentaire à faire, Milo avait tout dit. Néanmoins, l'incompréhension ne les avait pas quittés. Indécis, ils ignoraient quoi faire, et surtout comment se comporter à l'avenir en présence de Cinnamon. Le crime dont elle était accusée était si grave... Heureusement pour elle qu'elle n'était qu'une civile et que le Grand Pope avait fait preuve de clémence. Clémence dont n'aurait assurément pas bénéficié les autres habitants du Domaine Sacré.

— En tous cas, sa faute, elle est en train de la payer, rappela le Taureau.

— C'est vrai, acquiesça Milo. Et la punition est très dure... pour une simple civile. D'ailleurs elle a certainement dû implorer son Altesse à l'heure qu'il est...

—Je n'en suis pas si sûr !

Les Chevaliers se tournèrent vers celui qui venait d'arriver. Tout sourire, ce dernier s'arrêta face à eux.

— DeathMask, que fais-tu là ? interrogea Aiolia.

— Contrairement à vous, messieurs, j'ai très envie d'assister au spectacle, répondit le Cancer.

— Cela n'a rien d'un divertissement, objecta Aldébaran. Ce qu'elle a fait, et ce qu'on est en train de lui faire, je ne trouve pas cela distrayant..

DeathMask haussa les épaules :

— Si tu le dis...

— Au fait, que voulais-tu dire tout à l'heure par "je n'en suis pas si sûr" ? demanda le Scorpion.

— Simplement que je pense que cette fille est plus forte que vous ne le croyez.

— Ah ça, c'est sûr qu'il en faut de la force mentale pour te supporter, toi et ta méchanceté envers elle ! s'exclama le Lion.

Son frère d'armes eut un étrange petit sourire et proposa :

— Pourquoi ne ferait-on pas un petit pari ? Un contre cinq que la gamine sera toujours là au lever du soleil.

Aiolia et Milo faillirent s'étouffer, Aldébaran fronça les sourcils tandis que Shaka les levait en signe d'interrogation et Camus réussit parfaitement à masquer son trouble.

— Au lever du soleil ? s'étrangla le Lion. Tu oublies que c'est d'une civile dont nous parlons, pas d'un Chevalier !

— Et alors ? Bon vous jouez ou pas ?

Les autres se récrièrent. Si DeathMask avait envie de s'amuser aux dépends de la jeune fille, cela le regardait mais il était hors de question qu'ils s'abaissent à son niveau !

— Tant pis, fit-il en tournant les talons. Je sens quant à moi que je vais bien m'amuser...

Et le Cancer quitta la cinquième Maison.

Maison du Capricorne

— Salut Shura ! salua DeathMask en arrivant devant son frère d'armes.

— DeathMask.

— Je te propose quelque chose, que dirais-tu de parier sur l'entêtement de cette fille ?

— Qui cela, Cinnamon ?

— Non, une des lavandières de Rodorio ! Bien sûr que je te parle de Cinnamon ! Je suis certain qu'elle sera dans cette même position au lever du jour. Alors, ça te dit ?

— Je ne sais pas pourquoi elle s'est permise de critiquer Athéna, d'ailleurs sa punition est méritée. Seulement cela ne me dit rien de parier avec toi. L'affaire est trop grave pour que l'on puisse s'en amuser. De plus, tu oublies que les jeux d'argent sont interdits ici. Qu'en penserait le Grand Pope s'il l'apprenait ?

Devant le regard sévère de son vis-à-vis, le Cancer leva les mains et soupira.

— D'accord, très bien ! Je vais trouver quelqu'un d'autre.

Maison des Poissons

— Que me vaut ta visite, DeathMask ? voulut savoir Aphrodite en voyant arriver celui-ci.

— Et bien tout d'abord j'aimerais me rendre au Palais de son Altesse, ensuite, est-ce que tu voudrais parier ? Je mise que Cinnamon ne bougera pas avant d'avoir passé vingt-quatre heures dans cette position.

— Vingt-quatre heures ? Tu la prends pour une apprentie ou quoi ? Tu sais bien que c'est imposs...

Le Poisson s'interrompit. Le Cancer n'avait pas dit qu'il pariait qu'elle s'effondrerait au plus vite, au contraire, il semblait persuadé que l'adolescente réussirait à tenir. Étrange pour quelqu'un dont on savait son inimitié envers cette fille... Si quelqu'un ici n'oubliait jamais que Cinnamon restait une intruse au Sanctuaire, avec toutes les faiblesses que cela supposait, c'était bien DeathMask.

— Toi... tu caches quelque chose... comprit Aphrodite.

Son frère d'armes éclata de rire.

— Bah disons que j'ai simplement envie de m'amuser un peu ! Tu ne veux pas en faire de même ? Tant pis...

Et le Cancer prit congé.

Palais du Grand Pope

En arrivant en vue du Palais du Pope, DeathMask s'adressa à des gardes. Ceux-ci, sûrs et certains de n'avoir rien à craindre, acceptèrent le pari proposé par le Saint d'Or. On avait beau faire partie de l'élite de la chevalerie d'Athéna, on pouvait apparemment faire preuve de bêtise... D'abord stupéfaits que le terrible Cancer puissent émettre l'hypothèse que cette fille ne bougerait pas ni n'implorerait grâce, ils avaient décidé de donner suite à sa proposition. C'était évident, il allait perdre...

Enfin le Chevalier arriva près de Cinnamon. Celle-ci était toujours dans la même position, sauf que ses bras penchaient et que sa tête était baissée. Les yeux fermés, elle paraissait prête à s'effondrer à tout instant.

DeathMask se pencha vers elle et lui murmura à l'oreille :

— J'ai parié que tu ne tiendrais jamais jusqu'au lever du soleil...

Aussitôt, l'adolescente ouvrit les yeux. Elle se redressa sensiblement et remonta ses bras à l'horizontale. Devant les témoins stupéfaits, elle semblait puiser une nouvelle énergie. D'où ? On ne savait exactement. Et que lui avait dit le Cancer ?

Le Saint d'Or sourit en voyant la nouvelle attitude de la pénitente, puis il disparut dans le Palais du Pope. Il était temps de raconter certaines petites choses à sa Seigneurie...

Cinnamon, quant à elle, ne comprenait pas pourquoi le Cancer s'acharnait à nouveau sur elle. Parier qu'elle ne tiendrait jamais aussi longtemps.. Evidemment qu'elle ne pourrait pas tenir, une telle chose était impossible ! Ah il était sûr de remporter son pari... Cependant, lorsqu'il lui avait murmuré ces mots à l'oreille, la jeune fille s'était sentie galvanisée. Cela faisait des heures qu'elle demeurait dans cette position inconfortable, prête à flancher à tout moment. Des heures qu'elle supportait la douleur atroce qui parcourait ses membres. Une douleur qu'elle endurait pour avoir soit-disant insulté la déesse Athéna. Ce supplice, cette souffrance, c'était en Son nom. L'adolescente n'était pas prête de l'oublier...

 

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