Murmures d'or

Chapitre 7 : Pétage de plombs

1556 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:40

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Auteur : Ardell

Murmures d'Or

Pétage de plombs

La Cloth du septième signe du Zodiaque soupira et commença :

— Et bien... J'aimerais pouvoir dire que mon porteur a toujours été un être réfléchi et calme, mais ce n'est pas le cas. Pour tout dire, jadis il était assez prompt à s'enflammer.

— Pas possible ! s'exclama le Cancer. Ce petit vieux n'a pas toujours été un un distributeur de morale à quatre sous, comme toi ?

La Balance se racla la gorge et répondit :

— Je suppose qu'on peut dire ça... Lorsqu'il était jeune, il démarrait souvent au quart de tour, mais, vu que le Pope de l'époque m'a remis à lui, je présume que ça signifiait qu'il avait la carrure pour. Néanmoins, souvent j'ai eu envie de le freiner, oh juste un petit peu. Le courage c'est très bien, mais encore faut-il avoir une idée derrière la tête avant de se lancer tête baissée dans la mêlée.

Le Poisson prit alors la parole :

— Dis, pour ce qui est de l'impulsivité, je crois que notre chaton se pose là.

— Tu sais ce qu'il te dit, le chaton ?

— Je veux simplement faire remarquer que dès qu'il y a un combat, tu fonces dedans en oubliant toute prudence. A moins que ce soit le fait de ton porteur ?

— Mais.. Non. Personne ne me force à faire quelque chose que je ne veux pas faire, déclara le Lion. Mon porteur et moi on s'entend très bien, on est en phase.

— Donc, si je comprends bien, à présent que ton porteur a découvert la sagesse, tout va pour le mieux ? demanda le Taureau à la Balance.

— ...

— Libra ?

— (murmures indistincts)

— Libr...

— Noooon ! Ça ne va pas pour le mieux ! s'écria la Balance d'un ton désespéré.

Son cri du cœur surprit les autres Cloths. Le Poisson cessa de mirer l'or de son alliage avec satisfaction ; le Verseau et le Capricorne arrêtèrent leurs messes basses ; le Lion stoppa sa bouderie et lui lança un regard étonné ; l'attention du Gémeau et du Sagittaire fut captivée ; le Cancer siffla ; le Bélier eut un regard apeuré ; la Vierge secoua la tête ; le Scorpion ouvrit de grands yeux et pour finir, le Taureau tenta de calmer son ami :

— Allons, allons, ce n'est pas grave...

— Siii ! Vous pouvez pas savoir, personne ne peut se douter de cet enfer ! Depuis qu'il est dans ce corps rabougri, il est devenu in-vi-vable ! Pour tout, pour chaque situation, il a une histoire prête à l'emploi... Une fois il a sorti une veille légende où il était question de toilettes ! De toilettes ! Même , faut qu'il ramène sa science ! J'en peux plus ! Si vous saviez...

Et la Balance éclata en sanglots déchirants.

— C'est bien, pleure un bon coup, ça va crever l'abcès, le réconforta le Taureau.

— C'est ça, chiale pour qu'on puisse te renvoyer ça à la figure, persifla le Cancer, peu enclin à la compassion. Non mais sérieux, toi qui nous bassines avec ton moralisme, voilà que tu te plains de ton porteur... qui est quoi ? fait du même tonneau que toi ! Tous les deux vous faites la paire, alors c'est pas la peine de venir pleurnicher !

L'armure du septième signe abandonna le Taureau dans les bras duquel elle sanglotait et, agrippant le col du Cancer, opposa à la face de celui-ci un visage défait, dont les yeux au regard de fou laissaient peu de chance quant à sa santé mentale.

— Hé ! protesta le Cancer en tentant de se dégager.

— Mais justement, moi je voulais quelqu'un de calme, de raisonnable ! C'est vrai que je vous énerve avec mes leçons moralisatrices, mais avec lui, ça va bien plus loin ! Tu peux pas comprendre ! Ce type, c'est l'enfer ! Avec lui c'est tout ou rien. Après chaque bataille, il faut qu'il analyse le combat. Il analyse tout ! J'en peux plus... De l'air, j'ai besoin d'air ! De laisser mon pauvre cerveau se reposer... Un tel degré de raisonnabilité, de moralisme, c'est pas humain ! Je peux pas faire un pas, un mouvement, sans qu'il ne me sorte une de ses fables ! Au-secours...

— Heu... fit le Cancer.

Et il refourgua la Balance dans les bras du Taureau, lequel continua de consoler son ami. Les gémissements de celui-ci étaient si sonores que...

— Non mais ça va, c'est bon, on a compris ! dit le Scorpion. Mets la en sourdine, on va t'entendre et si Mū arrive, c'en est fini de notre petite réunion !

— Je suis désolé...

— Scorpius, apparemment Libra a gardé en lui ce fardeau sans en parler à quiconque, alors maintenant que les vannes sont ouvertes, c'est difficile pour lui de se contenir.

— Monsieur Taurus, psychologue pour armures, se moqua le Cancer.

— Personnellement j'ai un peu de mal à comprendre. Tu es tellement moralisateur toi-même, franchement ça m'étonne que tu penses ça de ton porteur.

— Tout simplement Pisces, parce que là, trop c'est trop. Il voulait quelqu'un qui se batte, et qui soit en même temps raisonnable. Or là il a droit au summum de la sagesse. Lorsque celle-ci est poussée à l'extrême, on peut craindre des dommages cérébraux irréversibles.

— Maintenant que tu le dis, Taurus, c'est vrai que j'avais remarqué que Libra avait un petit grain... insinua le Cancer.

— Mais il va s'en remettre hein ? s'inquiéta le Verseau.

Sa sollicitude toucha la Balance qui avait cessé de pleurer, seul un tressaillement le secouait de temps à autre et il reniflait régulièrement.

— Merci Aquarius... Je suis... je suis navré de m'être donné en spectacle comme ça. Si vous pouviez ne rien dire à personne...

— Ne t'en fais pas. N'est-ce pas, Cancer ?

Et le Taureau de rouler de gros yeux menaçants à son confrère.

— Mais oui, mais oui...

— Mon pauvre Libra, j'ignorais que ton partenariat avec le champignon était si dur... s'apitoya le Gémeau. On dit que c'est lui qui doit succéder à mon porteur à la place de Grand Pope, mais franchement, quand on entend ça, on peut douter du bien fondé d'une telle décision !

— Ce Dohko doit avoir un problème : pour réussir à mettre sa Cloth dans un tel état, faut vraiment y aller ! Personne n'a fait passer de tests psychologiques aux porteurs avant qu'ils n'enfilent leurs armures ? voulut savoir le Capricorne.

— Ah oui, tiens ! On aurait dû le faire pour le mien, qui sait ce qui s'est passé dans son enfance pour avoir le désir de tout découper comme ça !

— Moi qui croyais que seuls Saga et sa Cloth étaient dérangés... murmura la Vierge.

— Oh toi la ramène pas, quand on passe son temps les yeux fermés, ça n'est pas non plus un très bon indicateur de santé mentale... le rabroua le Scorpion.

— Je t'ennuie, Scorpius.

— Et moi je t'emm...

— Scorpius, Virgo ! C'est fini ces querelles de cour de récré, oui ?

Devant le ton sévère du Taureau, Scorpion et Vierge se turent mais continuèrent à se fixer dans le blanc des yeux.

Brusquement le jour se fit dans la salle. Le Chevalier du Bélier s'avança vers les Cloths, tout en froissant les deux points sur son front. Non, rien. Il aurait pourtant juré avoir entendu comme des cris.

Son regard se posa sur l'armure de la Balance et il dit, sûr de lui :

— Ma pauvre amie, je te comprends, à moi aussi ton porteur me manque, nous aurions bien besoin de sa sagesse...

Sur ce, il quitta la pièce, rendant celle-ci aux ténèbres.

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