Murmures d'or

Chapitre 9 : Pleurnicherie

1630 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 22/05/2016 18:19

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Auteur : Ardell

Murmures d'Or

Pleurnicherie

Toutes les armures se tournèrent vers le Lion, avides d'en savoir plus sur sa relation avec son porteur. La Cloth du cinquième signe du Zodiaque se racla la gorge et commença :

— Pour tout dire, j'ai noté une légère amélioration dans son comportement. Non parce qu'avant, c'était intenable. Sous le prétexte que le pauvre petit chou a souffert de la soit-disant trahison de son frère, il me bassinait avec ses états d'âme...

"Pourtant, au début, j'ai bien essayé de le mettre sur la voie, en lui parlant via le cosmos. J'essayais de l'inciter à réfléchir par lui-même, à faire confiance à son cœur...

Ici, le Cancer ricana.

— Mais oui, son cœur, riposta le Lion. Ça peut paraître cucul dit comme ça, mais vous savez tous combien les Chevaliers sont friands de ces formules : « brûle mon cosmos » « Je me battrai de toute mon âme »« je sens dans mon cœur que tu n'es pas mauvais, bien que tu sois mon ennemi »... Blablabla.

"Donc, j'ai tenté de lui ouvrir les yeux. Peine perdue, cet imbécile n'écoutait rien et passait son temps à pleurnicher — surtout ne le répétez à personne ou sa réputation va en prendre un coup... Mais il était sans cesse : « ouin, mon frère tu as trahi le Sanctuaire, ouin, les autres Chevaliers/gardes sont tous contre moi... ». Mais arrête donc de geindre comme ça et remue-toi un peu le cerveau ! Voilà quel était le fond de ma pensée.

"Sérieusement, le type il est Saint d'Athéna, et Saint d'Or en plus, et il est pas fichu de remarquer que sa déesse n'est plus dans le Domaine Sacré !

À ces mots, les autres armures secouèrent la tête avec désapprobation.

— Moi je lui aurais envoyé une ou deux petites piqûres bien dosées...

Le Verseau mit un terme au rêve éveillé du Scorpion :

— Je sais que l'acupuncture te fait fantasmer, mais n'oublie pas que, sans ton porteur, tu ne peux pas faire grand-chose. Notre rôle est de protéger ces incap... heu, ces Chevaliers. Mais c'est vrai que c'est très frustrant de ne pouvoir leur dire le fond de notre pensée.

— Donc, reprit le Lion, j'ai dû supporter ses combats contre les autres Chevaliers et même des gardes, non mais des gardes, quoi ! parce que monsieur devait laver l'affront laissé par son frangin. Mais quel affront ? avais-je envie de hurler. II est parti avec la gosse divine pour lui sauver les miches ! Le cosmos d'Athéna n'est plus là, bon sang c'est quand même pas compliqué à comprendre, si ?

— Si on va par là, aucun de nos porteurs ne s'en est rendu compte, nota le Taureau.

— Oui, mais le tien, il te soûlait pas avec ces histoires de trahison. De double trahison : celle envers le Sanctuaire et celle vis à vis de lui-même. Cette histoire me sortait par les yeux...

— Tu dis pourtant que tu as remarqué une amélioration ? intervint la Balance.

— Oui c'est vrai, et heureusement, sans quoi j'aurais été dans l'obligation de le quitter. Cette amélioration est venue après son passage au Japon, quand il a rencontré la vraie Athéna. Bien sûr, d'abord ce crétin a voulu la transpercer de son attaque, pour soi-disant la tester... Mais oui, c'est ça : alors soit, c'est ta déesse et ce que tu fais est un crime de lèse divinité, soit ce n'est pas elle et tu balances ton Plasma Foudroyant sur une donzelle humaine et sans défense... Chapeau mon gars, pour un Chevalier, t'as tout compris...

"Finalement, il aura mis le temps mais il a enfin compris. Sauf qu'il est revenu au Domaine Sacré. Où il a subi l'attaque du Grand Pope, qui lui a lavé le cerveau. Mais bien, hein, dans le genre, je lave plus blanc que blanc... Ah ! du blanc, il y en avait dans sa tête. C'était tellement impeccable qu'il ne restait plus de place pour les neurones.

"Et c'était reparti pour un tour ! Cette fois, il s'en prenait aux défenseurs d'Athéna, les vrais, ceux qui la protégeaient depuis le début. Il a fallu l'intervention de ce Cassios pour rompre le sortilège.

— Ah, Cassios... fit le Capricorne avec une certaine nostalgie. Je sais pas vous, mais moi je l'aimais bien. Vous croyez qu'il aurait eu la même technique que mon porteur si on avait travaillé ensemble, tous les deux ?

— Tiens c'est pas idiot comme idée, ça, approuva le Verseau. Parfois, faut pas chercher loin, les Chevaliers ratés sont pleins de qualités que n'ont pas les Saints diplômés.

— Ben en tout cas, il pouvait pas être pire que nos porteurs, déclara le Cancer.

— Pour en revenir à mon histoire, depuis que la mort de ce Cassios lui a ouvert les yeux, mon porteur s'est enfin décidé à se battre du bon côté. Et maintenant, c'est plus « mon frère je te hais » mais « mon frère je t'admire ». Ça été long mais il y est arrivé !

— Je sais pas comment tu as eu la patience de supporter ça, moi j'aurais pas pu, avoua le Scorpion.

— Au fait, ton porteur, c'est quel genre ? voulut savoir le Lion.

— Le genre indulgent. Non c'est vrai ! Pour chaque combat, il me sort sa Scarlett Needle. Jusque-là, tout va bien. Mais après une ou deux piqûres, il invite son adversaire à choisir entre la mort et la folie. Parfois ça va très vite, à peine le temps d'une petite pique que, oups, le gars est déjà mort. Mais parfois ça dure, ça dure... Avec Hyôga par exemple. Pendant trois plombes, j'ai dû supporter les « Encore douze... huit... cinq piqûres et tu seras fini » et les « Je me bats pour Athéna, je n'ai pas peur de mourir, ma cause est juste ». Sérieux leur duel, il commençait à s'éterniser.

"Moi ce que je reproche à mon porteur, c'est de laisser le choix à l'ennemi. Mais flanque lui Antarès tout de suite au lieu de tergiverser ! C'est vrai, quoi, avec un adversaire comme le Cygne, il prend le risque que ce dernier découvre le septième sens. Parce que, oui, un Chevalier qui dure autant de temps sans clamser dans un combat contre un Chevalier d'Or, risque de trouver l'ultime cosmos... Et c'est bien ce qui est arrivé, d'ailleurs. Quand Hyôga est sorti de la huitième Maison, mon porteur avait pas l'air con. Soit il avait attaqué et blessé un vrai défenseur d'Athéna, soit il laissait partir un ennemi dangereux. Il arrivait pas à se décider, alors il s'est dit « on verra la suite des combats ».

"Moi c'était tout vu, quelque soit le vainqueur, c'est les types indécis qui allaient payer. Que la foudre vienne du Pope ou de la déesse, forcément, l'un des deux allait sortir vainqueur et malheur aux Saints qui n'avaient pas scrupuleusement combattu pour lui.

"Tout ça pour dire que je trouve mon porteur un peu trop hésitant. Ou trop laxiste, c'est vous qui voyez. Avec cette manie de laisser le choix à l'ennemi. Manquerait plus qu'il l'installe dans un fauteuil et qu'il le laisse choisir le programme télé ! Non mais oh ! C'est ta Maison, c'est à toi d'anéantir ton adversaire une bonne fois pour toutes, au lieu de le mettre devant un choix ! Et s'il choisit de gagner, hein ? T'auras pas l'air bête. Bon je dis ça, je dis ça... Je sais bien que, normalement, un Chevalier d'Or ne perd jamais.

— Mais il peut se faire retourner le cerveau, glissa le Lion.

— Heu, minute Scorpius...

Tous se tournèrent vers le Gémeau, qui poursuivit :

— Tu te plains que ton porteur est indécis ? Laisse-moi te dire ce qu'est un indécis...

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