Murmures d'or

Chapitre 10 : Virus

1760 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 04:05

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Auteur : Ardell

 

Murmures d'Or

Virus

— Tu te plains que ton porteur est indécis ? Laisse-moi te dire ce qu'est un indécis... Tout a commencé lorsque le Pope Shion a désigné Aiolos comme son successeur. J'ai bien senti que mon porteur se réjouissait pour son confrère. Sincèrement. Et brusquement je l'ai entendu se dire à lui-même : « Maudit sois-tu, Aiolos ! ». Et là aussi, il était sincère. J'ai pensé qu'il était fatigué, et aussi un peu vexé de ne pas avoir été choisi. Que ce n'était que temporaire.

"La nuit même, il a assassiné son supérieur, puis il s'est rendu dans la chambre d'Athéna avec cette dague en or. Là je me suis dit « d'accord, donc il est vraiment énervé et il s'est vengé du Pope, et maintenant il veut éliminer la gosse divine pour ne pas être gêné dans sa prise du pouvoir. C'est bien, mon porteur est quelqu'un qui sait ce qu'il veut et qui met tout en œuvre pour l'obtenir ».

"Et voilà-t-il pas qu'après que Shura lui ait dit que sa mission était accomplie, et une fois seul, monsieur se met à pleurer ! Heu, je sais pas si tu es au courant, mais c'est TOI qui a ordonné l'exécution du Sagittaire... Là, j'avoue que je ne comprenais plus. Il voulait gouverner oui ou non ? Il devait se débarrasser des gêneurs, oui ou non ?

"Les années ont passé. Je savais qu'il se rendait parfois à Rodorio pour apporter de la nourriture aux indigents, et soigner les malades. Et dans le même temps, je pouvais entendre ses pensées, cruelles et mesquines vis-à-vis des villageois. Il se considérait comme un dieu et les autres n'étaient pas dignes de lui.

— Un sacré hypocrite celui-là, nota le Cancer.

L'armure des Gémeaux le détrompa :

— Oh que non ! C'était ce que je pensais au début, mais force m'a été de constater qu'il était de bonne foi. Voyez-vous, il croyait ce qu'il pensait, que ce soit de nobles ou odieuses pensées. Le mec il était capable de ressentir et de penser deux choses différentes en même temps.

"Forcément, son comportement s'en ressentait. Tantôt il était aimable et magnanime, tantôt c'était une vraie peau de vache. Du coup moi je ne savais plus sur quel pied danser. On était censé défendre la paix et la Justice, ou bien tout faire pour continuer à régner comme un despote ? J'ai cru à un moment qu'il avait enfin choisi son camp. En effet, depuis quelque temps, depuis surtout qu'il se faisait passer pour Arles, le frère du défunt Pope, il multipliait les coups bas et les ordres machiavéliques. C'était, par exemple, la construction d'une immense pyramide de glace, en Sibérie.

"Alors, quand les Bronzés sont arrivés dans la troisième Maison, j'étais certain qu'il allait les écraser comme des moucherons. Mais ce Chevalier Andromède a réussi l'exploit de le toucher, alors même s'il se trouvait loin de lui. Cette fois, c'était sûr, le Bronze allait finir aplati comme une crêpe.

"Et là j'ai vu mon porteur, celui qui avait la puissance et la force, celui qui avait tué le précédent Pope, celui qui était suffisamment balèze pour faire sa loi, ce type je l'ai vu parler à son reflet dans un miroir. Son reflet qui lui a dit « non arrête, c'est pas bien ! ». Et nianiania. Résultat, il a laissé Andromède sortir de la Maison en vainqueur.

Ici, si la Cloth des Gémeaux avait eu un chapeau, elle l'aurait ôté de sa tête et l'aurait mordu de toutes ses forces.

— Raah je vous raconte pas ! Dingue, j'allais devenir dingue ! Non mais c'était pas bientôt fini ? Mon porteur, c'était un type bien ou une crapule ? Et moi, je servais qui, ou quoi ? Non parce que j'aurais bien aimé savoir dans quel camp j'étais, moi !

"Il y a eu la bataille finale. Allez, maintenant c'est le moment de montrer qui tu es vraiment, essayais-je de dire à mon porteur. Je voulais l'encourager à choisir une position et à s'y tenir. Je l'ai vu pleurer (oui, encore) quand il a enlevé son masque devant Pégase. Bon, il a choisi son bon côté, me suis-je dit avec soulagement.

"Et soudain le voilà qui attaque le petit Bronze. Marre, j'en avais marre... Tellement que j'en ai pleuré (oui, moi aussi). Pégase a cru que je chialais parce que mon porteur me décevait. Mais en fait, c'était parce que j'en avais ras-le-bol de le voir osciller comme une girouette au gré des courants d'air. Mais qu'il se pose une fois pour toutes, nom de... Qu'il me dise quoi faire ! Se battre à la fois pour le Bien et le Mal, c'était pas une vie. Je voulais lui dire de choisir son camp une fois pour toutes. Mais ce crétin n'a rien compris.

"Lorsqu'il a attaqué Athéna, j'ai pu constater qu'au même moment, son cœur pleurait des larmes de sang. Cette fois c'en était trop ! Je l'ai quitté. Pas parce qu'il défendait le mal, comme l'a cru cette cru, heu... la déesse. Mais parce que je voulais lui donner une leçon et le faire réfléchir. Bon mon gars, t'es bien gentil mais quand tu sauras ce que tu veux, fais-moi signe !

— En somme, qu'il se soit attaqué à Athéna, qu'il ait fait tant de mal, ça t'était égal, toi tu désirais juste savoir où te situer, remarqua la Balance.

— Mais... oui. Moi je veux savoir pour qui ou quoi je me bats. C'est le B.A BA, non ?

"Toujours est-il que quand Athéna a dit que l'attaque des Bronzes avait détruit son côté maléfique, j'ai eu envie de crier « victoire ! ». Enfin, enfin j'allais pouvoir me battre dans une seule direction, pour un seul but. Pas trop tôt ! J'étais prêt à revenir vers lui, on allait pouvoir travailler ensemble correctement.

"Et c'est là que cet imbécile s'est fracassé la poitrine.

"Noooon ! ai-je hurlé. Pitié, ça ne peut pas finir comme ça ! Maintenant je me retrouvais sans porteur. Alors que la guerre contre Hadès se rapprochait de jour en jour. J'étais bon pour finir sur une étagère, au lieu d'accompagner les autres au combat. Décidément, ce Saga, il m'aura tout fait... A cause de lui, j'avais eu droit à des maux de tête carabinés, et lorsque c'était enfin terminé, ce débile, ce salopiaud, décidait de se faire la malle. Ah oui, super, très courageux !

"Je vous le dis, ce porteur, c'était déception sur déception...

Le Gémeau conclut ses paroles en secouant la tête. Le Cancer siffla.

— Dis-donc, t'es plutôt indécis toi-aussi, rappela-t-il en regardant son confrère d'un œil soupçonneux.

— Mais c'est vrai ! s'exclama le Capricorne. Regardez : Virgo se prend pour l'élu des dieux, Gémini n'arrive pas à se décider, Aquarius joue les professeurs, Libra nous ennuie tous avec sa morale de quatre sous, Scorpius qui fantasme sur l'acupuncture...Vous vous rendez compte de ce que ça veut dire ?

Les armures échangèrent un regard et haussèrent les épaules.

— Non... dis-nous, demanda le Taureau.

— Nos porteurs nous contaminent, voilà ce que ça veut dire ! Ce sont des virus sur pattes et ils nous refilent toutes leurs saloperies !

— Heu, moi je vais bien, fit le Taureau Bon je suis un peu.. beaucoup c'est vrai, déçu que mon porteur se fasse battre le premier mais au fond, il ne me dérange pas.

— C'est vrai certains ne sont pas atteints, comme toi-même Capricornus. Au contraire, tu es l'exact contraire de ton porteur...

— Ça ne fait rien, Libra. J'ai peut-être eu la chance de naître immunisé contre ce virus. Mais je n'en démords pas : nos porteurs vont finir par nous tuer, ou par nous rendre fous.

— Que peut-on y faire ? demanda le Verseau.

— N'importe quoi, pourvu que ça cesse ! On se bat à leurs côtés, on risque nos peaux à les protéger pendant que les ennemis leur balancent des attaques de malades, moi je dis stop !

— Et que proposes-tu ? voulut savoir le Cancer.

Le Capricorne hésita un bref instant, puis :

— C'est simple. Faisons grève !

 

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