Requiem pour un astre

Chapitre 8 : Révélation

3337 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:20

Disclaimer : L'univers et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

Auteur : Ardell

Chapitre sept

Révélation

Dans notre monde

Propriété Kido

Jamian avait raison à présent c'était trois Ankous qui lui faisaient face. Ceux-ci ricanèrent et se mirent à l'entourer, tels des chasseurs encerclant leur proie. Le Chevalier balança son poing et ne brassa que de l'air, la créature qu'il avait choisie pour cible s'étant évaporée dans un nuage sombre.

— Quelle stupidité ! s'exclama l'un des ennemis. Tu n'as toujours pas compris que, quoi que tu tentes, jamais tu ne réussiras à nous vaincre ?

— Peu importe ! répliqua Jamian. Je ressayerai encore et encore, jamais je ne vous laisserai approcher de ces deux déesses !

— Pff, et comment vas-tu t'y prendre ? En appelant tes piafs à la rescousse, comme d'habitude ! Ah ah ah quel ringard !

Le Saint baissa la tête. C'était vrai, il avait déjà, à plusieurs reprises, envoyé ses corbeaux sur ses adversaires. Chaque fois cela les avait mis en fuite, cependant ils revenaient, toujours plus nombreux... Peut-être n'était-il pas de taille ? Après tout, il avait bien conscience qu'il ne brillait pas par son intelligence. Quelqu'un de plus main aurait sûrement trouvé la faille. Mais lui il ne pouvait qu'appeler ses fidèles compagnons.

Il n'avait pourtant pas le droit de laisser tomber ! Athéna comptait sur lui ! Et dame Artémis ! Ces divinités avaient mis leurs vies entre ses mains. Il aurait tellement voulu être celui qui les protégeait de tout danger. Il aurait tellement voulu effacer son erreur passée, lorsqu'il avait enlevé sa déesse !

Se battre avec des oiseaux, c'était bien joli mais ce qu'il aurait fallu, c'était...

Soudain, il ressentit une étrange sensation. Il avait l'impression qu'une flamme dorée et bienfaisante s'était allumée en lui. Cette énergie lui rendait des forces non seulement physiquement mais également moralement. Il se concentra et entendit la voix d'Athéna :

"Chevalier, tu as raison. Souviens-toi, souviens-toi les temps mythologiques et le présent que je t'ai fait alors. Chevalier, il est temps de t'éveiller à ton véritable pouvoir !"

Jamian releva la tête, abasourdi. Les temps mythologiques ? Que voulait-elle dire ? Il n'avait strictement aucun souvenir de cette période ! Néanmoins, les paroles de la divinité avaient distillé dans son cœur suffisamment d'espoir. De même que cette lueur chaude et douce continuait de briller en lui.

Athéna comptait sur lui, il n'avait pas le droit de la décevoir !

Il se concentra à nouveau et visualisa la lueur en lui. Plus il la regardait et plus elle grandissait, allant jusqu'à se changer en boule de feu, de laquelle s'échappaient des flammes hautes et claires. Sa clarté était intense, et cependant elle n'était pas aveuglante. De plus sa chaleur n'était pas désagréable, au contraire. C'était comme si ce foyer lui rendait de l'énergie. Une énergie qui croissait elle aussi d'ailleurs. Son corps ne lui avait jamais paru aussi en forme, quant à son esprit, il était si sûr de lui qu'il aurait pu monter à l'assaut de l'Olympe. Il se sentait prêt à affronter les dieux en personne, alors, ces Ankous, il n'allait en faire qu'une bouchée !

Jamian siffla. Les Ankous éclatèrent de rire une fois de plus.

Dix corbeaux arrivèrent, aussitôt suivis par d'autres dizaines.

— Imbécile, tu auras beau appeler tous les corbeaux du monde, tu ne réussiras jamais à...

La créature se tut, les yeux levés vers le ciel sombre. Celui-ci mouvait comme la surface de la mer, sauf qu'il était d'un noir de nuit. Partout où l'on posait les yeux, le firmament était envahi d'oiseaux. Ce n'était plus une centaine ou deux, mais des milliers de corbeaux qui attendaient un ordre de leur maître.

— Co... comment arrives-tu à en invoquer autant, ce n'est pas possible, tous ces piafs ne peuvent pas avoir été là, à proximité, à attendre que tu leur fasses signe !

Jamian sourit.

— Creation of living, chuchota-t-il.

Artémis fronça les sourcils et se tourna vers sa sœur.

— Qu'est-ce donc, une nouvelle technique ?

Athéna répondit :

— Disons plutôt une ancienne. Il s'est inconsciemment souvenu des temps mythologiques, lors de notre première Guerre Sainte. À l'époque, je lui avais fait ce don, une technique qui lui permettrait d'invoquer tous les corbeaux qu'il voulait, même s'il fallait les créer pour cela.

Artémis ouvrit la bouche, stupéfaite par une telle impudence et surtout inconscience de la part de sa sœur.

— Ne me dis pas que tu lui as donné ce pouvoir ! Mais il est réservé aux dieux ! Tu es complètement folle !

— Cela ne fonctionne qu'avec les corbeaux, comme c'est avec eux qu'il se bat. Rassure-toi, il ne peut guère donner vie à tout et n'importe quoi.

— Et comment y est-il arrivé, pourquoi seulement maintenant et pas avant ?

— Tout simplement parce qu'avant, il n'avait pas frôlé le septième sens. Durant un bref instant, l'ultime cosmos s'est éveillé en lui, lui permettant ce miracle. Cependant il n'en a même pas conscience...

Pendant ce temps, Jamian leva le bras, puis le baissa en direction de ses adversaires. Les désignant ainsi à la vindicte animale. Les Ankous se changèrent en fumée, néanmoins les oiseaux, obéissant aux ordres de leur maître, se précipitèrent vers eux. De leurs battements d'ailes, ils dissipèrent la brume sombre, et de leurs becs, ils la déchirèrent. Assaillis de toutes parts, déchiquetés, les Ankous poussèrent un hurlement de dépit.

Brusquement ils disparurent.

Épuisé par sa prouesse, le Saint tentait de reprendre son souffle et maugréa :

— Ils ont encore filé, ces lâches !

Lorsqu'ils reviendraient il faudrait tout recommencer...

Brusquement il sentit la main de sa déesse sur son épaule. Elle souriait.

— Et moi je crois qu'ils ne reviendront pas, pas alors qu'ils savent maintenant de quoi tu es capable.

— A... Athéna, cette attaque, c'est la première fois...

— Depuis les temps mythologique, oui. Cette technique était scellée en toi, attendant sans doute ce jour. Si tes corbeaux ont réussi à mettre à mal les Ankous, c'est tout simplement parce que la vie c'est-à-dire ta technique, s'est opposée à leur pouvoir mortifère. Je savais que je pouvais avoir confiance en toi !

Jamian rougit de contentement. Athéna le félicitait ! Il n'était donc pas un pauvre type sans cervelle, il avait de la valeur en temps que Chevalier !

Ivre de fierté et de joie, il se prosterna devant la déesse.

— Athéna, c'était un honneur de vous servir. Je veux dire, vous et Sa Majesté Artémis.

Anwvyn

Le chêne – Duir

Fort de son exploit précédent, Algethi se concentra. Que son cosmos atteigne son paroxysme, qu'il devienne fort, le plus fort du monde ! Que sa puissance écrase son adversaire ! Il le pouvait, il en était capable, il le sentait au fond de lui !

Sûr de lui, il lança sa technique... Fergus fit de même, au même instant...

Les deux attaques, en se rencontrant, provoquèrent une déflagration qui repoussa violemment les belligérants, chacun allant heurter le mur de racines se trouvant derrière lui. Fergus se releva le premier.

— Tu te débrouilles, accorda-t-il. Mais tu es encore trop faible !

— N'importe quoi, je vais te montrer ce que je vaux vraiment !

Et Algethi se prépara à envoyer son attaque...

"Algethi ! Certains ennemis sont manipulés ! Regarde ses yeux !"

Le Chevalier, interrompu dans son élan, releva la tête comme s'il pouvait voir à l'extérieur, tout en haut du chêne. Cette voix... Astérion ! Mais depuis quand était-il capable de communiquer par télépathie ? Algethi croyait qu'il pouvait seulement lire dans les pensées. Pas partager les siennes.

Comme le lui avait recommandé son pair, il observa les yeux de son ennemi. Effectivement, une trace noire encerclait ses iris. Tiens, d'ailleurs, pourquoi n'avait-il pas remarqué avant son regard étrangement fixe ?

"J'ai vu, Astérion. Que faire pour le sortir de ce maléfice ?"

"Hélas, je crois que pour cela, il faudra s'en remettre à la personne qui les manipule... Je vais tâcher d'en savoir plus avec mon adversaire. En attendant, tiens bon !"

Tenir bon, tenir bon... Cela ne devrait pas être difficile. Après tout, n'était-ce pas ce qu'il faisait depuis tout à l'heure ?

Le Noisetier – Coll

La nausée le serrait dans ses bras, encerclait sa tête dans un étau, rendait sa vision floue et lui donnait la désagréable impression de se trouver sur le pont d'un navire en pleine houle... D'ailleurs, il ne put s'empêcher de vomir de la bile.

Il se redressa ensuite, essuya sa bouche d'un revers de main, et sourit :

— Tu sais que tu fais vraiment chier avec ta technique ?

— La tienne m'ennuie aussi, tu sais, répondit Cathbad.

— Alors pourquoi continuer ? Je le vois bien que tu es possédé. Aide-moi à te sortir de ce maléfice et tout ira mieux pour tout le monde. Je suis sûr que ce n'est pas ta volonté de te battre !

Cathbad fronça les sourcils et cligna des yeux plusieurs fois. Dante crut avoir attiré son attention, mais brusquement, son adversaire se secoua comme pour chasser les propos du Saint de son esprit. Lorsqu'il refit face à celui-ci, le cercle autour de ses yeux était encore plus sombre.

Dante soupira.

"Dante ! Ton ennemi est-il manipulé ?"

Interdit, le Chevalier reconnut la voix d'Astérion. Ainsi il lui était possible d'utiliser la télépathie, en plus de la lecture de pensées... Pas mal.

"Astérion ! Oui j'en suis sûr, ses yeux..."

"Je vais essayer de glaner des renseignements. Ça ira ?"

"Tu plaisantes ? Dépêche-toi de trouver ce qui se passe ici, avant que je le réduise en bouilli !"

Dante avait répondu cela par bravade, en réalité, il n'avait jamais affronté un adversaire aussi... Ah non, tout bien réfléchi, il y avait eu Phénix. L'oiseau immortel surpassait quand même ce Cathbad. Même si avoir envie de vomir en plein combat n'était pas des plus faciles à supporter.

Le tilleul – Peith

Astérion avait réussi à communiquer avec ses frères d'armes. D'après les renseignements qu'il avait obtenus, trois Sidhes sur cinq étaient manipulés. Cúchulainn, Cathbad et Fergus. Pourquoi Conall et Bran ne l'étaient-ils pas ?

Pour son adversaire, Astérion pensait que nulle nécessité n'avait été de l'envoûter. Ce type, avec son regard mauvais et sournois, n'avait pas besoin qu'on lui tienne la main et qu'on lui dise quoi faire. Ce combat, cette bataille... il les voulait. Il était de son plein gré entré au service de Cythraul.

Quant à Bran... Peut-être le dieu du mal connaissait-il un point faible, une raison quelconque de le forcer à obéir. Bien sûr il se pouvait également que Bran soit du même genre que Conall. Mais Astérion se disait que non, un seul, c'était suffisant.

Il se concentra de toutes ses forces. Au même moment, son adversaire lança son attaque et le Saint fut projeté en arrière. Il se releva cependant bien vite et envoya son Million Ghost Attack. Un instant désarçonné, Conall mordit la poussière à son tour.

— Tu ne veux pas m'en dire plus, constata Astérion. Dans ce cas, je vais lire en toi comme dans un livre ouvert. La personne qui t'aide à occulter tes pensées n'y pourra rien.

Conall se releva avec un sourire mauvais.

— C'est ça, essaie donc ! fit-il.

Le Chevalier se concentra. De toutes ses forces. Le vide qu'il lisait dans l'esprit de son ennemi ressemblait un peu à de la neige sur un écran de télévision. Peu à peu, dans cette neige, des formes apparurent, cependant elles étaient très difficiles à distinguer dans la blancheur.

Conall poussa un cri de rage et lança sa technique. Mais Astérion l'évita en sautant en l'air. Durant un bref instant, l'image dans sa tête avait disparu. Puis elle revint. Une silhouette se dessina.

Aifé ! Ainsi c'était cette sorcière qui s'était amusée à manipuler les Sidhes ! Elle devait avoir des pouvoirs psychiques très puissants...

Cette fois, il ne put éviter l'attaque de son adversaire et se retrouva à terre, après avoir heurté de plein fouet le mur de racines derrière lui.

— J'ai compris, dit-il en se relevant. C'est cette Aifé, n'est-ce pas ? C'est elle qui a envoûté tes compagnons d'armes !

— Hé hé hé, Aifé n'est qu'un pion, lâcha Conall.

Un pion. Donc il y avait quelqu'un qui manipulait Aifé, tout comme il manœuvrait les Sidhes envoûtés. De qui s'agissait-il ? Certainement Cythraul !

Astérion se concentra à nouveau. Cette fois, il vit un écran noir. Une forme humaine se dessinait dans cette obscurité mais il était impossible de distinguer ses traits.

À quoi ressemblait le dieu du mal celte ?

Conall se prépara à attaquer une fois encore. Le Chevalier interrompit sa vision et lança sa technique. Plus rapide que son ennemi, il parvint encore à le mettre à terre.

Ce n'était pas suffisant. Tant que Conall se relèverait, Astérion ne pourrait pas se concentrer assez pour lire dans son esprit.

Voyons, depuis qu'il était ici, il parvenait à communiquer par télépathie avec ses pairs. Donc son pouvoir s'était accru. Il devait donc être possible de savoir ce que cachait ce type. Il fallait qu'il puisse se concentrer tout en évitant les coups. Ou alors, tenir occupé son adversaire le temps nécessaire.

Il se concentra encore. Cette fois, sur sa propre technique. Une petite flamme s'était allumée en lui, vaillante. Il se sentait brusquement... différent. Il avait l'impression que sa vision s'était améliorée, bien qu'il n'ait jamais eu de problème de vue. Son corps lui paraissait léger et empli de puissance.

Il lança son Million Ghost Attack. Conall commença par ricaner, puis il se tut, effaré.

Alors que la première fois cette attaque n'avait duré qu'un temps relativement court, cette fois, elle ne s'arrêtait pas. C'était plusieurs Astérions qui, en suspension dans les airs, envoyaient des ondes de choc avec leurs poings. Le Sidhe croisa ses bras devant son visage, mais cela ne l'empêcha pas de se retrouver à terre. Cette fois c'était fini, les doubles de son ennemi allaient disparaître.

Ce ne fut pas le cas. Toujours ils étaient là, toujours ils balançaient leurs poings.

Il ne pouvait pas voir le véritable Astérion, debout devant lui, dissimulé par ses clones. Ceux-ci étaient tellement présents dans l'esprit de Conall qu'il ne voyait rien d'autre.

Ayant réussi à occuper son ennemi, Astérion se concentra sur l'esprit de celui-ci. Chose incroyable, il pouvait utiliser son don télépathique tout en menant son attaque ! Comment était-ce possible ?

Cependant, mieux valait en profiter pour tenter d'en savoir plus. Qui sait si le temps ne lui était pas compté ?

Sur l'écran noir, la silhouette se mouvait, comme si ses traits étaient dessinés et redessinés par un artiste qui n'aurait pas trop su quelle apparence lui donner. Astérion se concentra davantage. Il ne pouvait pas voir ni sentir le filet de sang qui coulait de sa narine.

Puis, peu à peu, le sombre commença à s'éclaircir. La silhouette se détacha progressivement, prenant petit à petit une apparence. L'apparence de...

Impossible !

Abasourdi parce qu'il venait de comprendre, Astérion ne put conserver sa technique effective et ses clones disparurent. Aussitôt, un coup de poing l'envoya plusieurs mètres en arrière. Il tenta de se relever, en vain. Il se sentait pris d'une grande faiblesse, comme si son exploit l'avait vidé de ses forces.

— Peu importe ce que tu as vu, ta vie va s'achever ici et maintenant ! menaça Conall en se préparant à attaquer de nouveau.

Astérion essaya encore de se relever, de se préparer au coup suivant. Aussi faible qu'un nouveau-né, il ne put qu'encaisser.

Pourvu qu'il retrouve ses forces, vite ! Il devait prévenir quelqu'un de toute urgence.

Hélas, tout comme ses capacités physiques l'on aurait dit que son pouvoir avait disparu...

S'il était devenu aussi faible qu'un apprenti, ce serait compliqué de battre Conall.

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