Scream
INT. INFIRMERIE DE L’INSTITUT – MATIN
Une lumière douce filtre à travers les rideaux.
Liv repose dans un lit, pâle, des bandages au poignet.
Sidney est assise près d’elle, la main posée sur la sienne.
SIDNEY (doucement)
— Tu dors comme quand tu étais petite… Tu te souviens ? Je te lisais Cendrillon, et tu faisais semblant de ne pas avoir peur.
Elle esquisse un sourire triste.
Louis entre discrètement, épuisé.
LOUIS
— Elle ne s’est toujours pas réveillée ?
SIDNEY
— Non. Le choc a été trop fort. Et… ce bébé la fatigue plus qu’il ne devrait.
Louis baisse la tête, inquiet.
Un instant plus tard, Jim entre à son tour, une enveloppe à la main.
Son visage est grave.
JIM
— Louis… il faut qu’on parle. Seuls.
Sidney sort lentement, laissant les deux hommes face à face.
INT. COULOIR – CONTINU
Jim pose l’enveloppe sur la table.
Ses mains tremblent légèrement.
JIM
— J’ai demandé des analyses… pas pour toi, ni pour moi. Pour elle. Pour le bébé.
(pause)
Et il y a quelque chose que tu dois savoir.
LOUIS (méfiant)
— Dis-moi.
Jim inspire profondément.
JIM
— Le bébé… a nos deux ADN. Le tien et le mien.
LOUIS (abasourdi)
— Quoi ?!
JIM
— C’est impossible, je sais. Mais les résultats sont clairs. Deux séquences génétiques masculines.
(pause)
Les médecins pensent à un cas rarissime : une fécondation double, deux ovules, deux pères… mais un seul fœtus viable.
Louis s’appuie contre le mur, secoué.
LOUIS
— Ça veut dire quoi ? Qu’on… qu’on partage cet enfant ?
JIM (bas)
— Ça veut dire que sa grossesse est un risque énorme. Que le corps de Liv ne comprend pas ce qui se passe.
(plus grave)
Si on ne la surveille pas, elle pourrait ne pas s’en sortir.
Un silence.
Derrière la porte entrouverte, Teyssier a tout entendu.
Il recule lentement, bouleversé.
INT. BUREAU DE TEYSSIER – PLUS TARD
Teyssier s’assoit lourdement, pensif.
Constance entre avec une trousse médicale.
CONSTANCE
— Tu as l’air ailleurs, Emmanuel.
TEYSSIER (pensif)
— Cette fille… Liv. Elle me rappelle Charlène.
(pause)
Trop fière pour demander de l’aide, trop fragile pour se sauver seule.
(plus bas)
Et elle va mourir si on ne fait rien.
Constance pose une main sur son bras.
CONSTANCE
— Alors fais ce que tu fais de mieux : protège tes élèves.
Un bref sourire triste traverse son visage.
INT. HALL DE L’INSTITUT – JOUR
Sidney est avec Rose et Clotilde.
Elles parlent bas.
SIDNEY
— Je n’ai jamais voulu l’impliquer dans tout ça.
— Liv est née après le dernier massacre. Je pensais l’avoir mise à l’abri, ici.
ROSE
— Tu crois que Ghostface… s’en prend à elle pour te punir ?
Sidney hoche la tête, les larmes aux yeux.INT. INFIRMERIE – FIN D’APRÈS-MIDI
Liv bouge légèrement dans son sommeil.
Sa respiration devient irrégulière.
Louis et Jim entrent en silence.
LOUIS (ému)
— Elle m’a dit qu’elle voulait tout recommencer. Qu’on allait être heureux, tous les trois.
JIM (bas)
— Ce bébé… c’est peut-être plus qu’un accident. C’est un symbole.
LOUIS (amer)
— Ou une malédiction.
Sidney rejoint la pièce, les yeux brillants.
SIDNEY
— Peu importe d’où vient cet enfant. Ce qui compte, c’est qu’il vit. Et qu’on le protège, comme maman l’aurait fait.
Un instant suspendu.
Soudain, les machines s’affolent.
Le rythme cardiaque de Liv s’accélère.
Louis se précipite à son chevet.
LOUIS
— Liv ! Liv, reste avec moi !
Constance arrive en courant.
CONSTANCE
— Elle fait un malaise vagal ! Écartez-vous !
Les alarmes résonnent.
Sidney retient un cri.
Après quelques secondes terrifiantes… l’écran devient plat.
Le silence.
CONSTANCE (terrifiée)
— Elle tombe dans le coma.
Louis s’effondre, les larmes aux yeux.
Jim baisse la tête, impuissant.
Sidney s’approche du lit, caresse la main froide de Liv.
SIDNEY (en chuchotant)
— Tiens bon, petite sœur… Tiens bon.