A-t-il un coeur?

Chapitre 1 : La rencontre

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:58

   April marche dans la rue d'un pas pressé, les bras chargés de feuilles fraîchement sorties de chez l'imprimeur. Eh oui, elle a dû aller dans un magasin, car dans le modeste appartement de l'avenue pourtant chic de Baker Streat, il n'y a pas d'imprimante. Ca lui a coûté assez cher, mais ces papiers sont très importants pour elle. Celui qu'elle regarde distraitement en marchant provient d'un site, "The Science of Deduction", la Science de la Déduction. Elle (re)lit une des affaires résolues du créateur du site. Elle le croit parfaitement quand il dit pouvoir résoudre une enquête simplement en "regardant", contrairement à beaucoup de monde, compte tenu des commentaires flamboyant sur la page Internet. D'ailleurs, "simplement", c'est tout à fait idiot, car ce n'est pas "simple" de résoudre une enquête, quelle que soit la manière dont nous le faisons. Ces affaires résolues aident la jeune fille pour ses études mais aussi pour une affaire un peu plus personnelle: résoudre un meurtre. C'est pour cela qu'une Française aussi peu dégourdie en Anglais est venue à Londres dans un petit appartement dont elle peine à payer le loyer. Chercher le fameux Sherlock Holmes pour lui confier une enquête. Il a un prénom original.

Les autres papiers sont surtout des notes, des cours, des anecdotes sur les enquêtes policières. 

Toujours absorbée par sa lecture, elle tourne à l'angle de Baker Streat... 
... Et se retrouve projetée en arrière, lâche ses papiers, tombe sur les fesses et perd ses lunettes qui sont projetées de son nez. Elle les cherche à tâtons tout en ramassant ses feuilles quand elle entend une voix : 

<<Oh, sorry Miss ! You're okay? 

Il avait une voix douce mais forte, sa silhouette était grande et à côté de lui se tenait un autre homme plus petit, certainement plus vieux. Sans ses lunettes, elle ne distingue absolument pas les traits de leur visage, seulement un contour flou. Elle peut seulement voir que le plus grand a un visage assez blême et des cheveux d'un noir de jais bouclés et en bataille et que l'autre a les cheveux blonds tirant sur le gris. Ils se baissent tous les deux et aident à ramasser les papiers. 

- Vous êtes française? 

- Euh, je... oui... yes... mes lunettes... 

A sa grande surprise, le plus grand parle aussi bien français qu'anglais. 

- Oui... Merci, dit-elle quand ils tendent les papiers vers la jeune fille. Vous n'avez pas vu mes lunettes? 

L'homme plus petit se lève et s'exclame : 

- Je crois qu'elles ont fini sous les roues d'une voiture... 

Elle les regarde les yeux écarquillés, et fronce les sourcils : 

- Oh non... Je ne vois rien sans mes lunettes... Ah ! 

Une des feuilles du tas décide de reprendre sa liberté. 

L'homme aux cheveux de jais l'attrape au vol et y jete un coup d'œil avant de la lui tendre. Il suspend son geste, et même si April ne voit pas son expression, elle a l'impression qu'il est surpris. 

- Comment vous connaissez ce site?! 

Il demande ceci dans un Français presque parfait, et lui montre la feuille. C'est celle du site "La Science de la Déduction".

- Je suis tombée dessus pas hasard... J'aime beaucoup, je trouve ça brillant. J'aimerais rencontrer son propriétaire, je cherche donc "Sherlock Holmes''. 

Pourquoi raconter tout ça? La jeune Française, rougissante, prend le papier que l'homme lui tend, les remercie et tente de traverser la rue, mais on l'attrape par le bras et la tire violemment en arrière. Poussant une exclamation de surprise, elle parvient à garder ses papiers dans ses bras serrés. Elle s'apprête à se retourner pour rabrouer celui qui a fait ça mais voit une voiture passe à toute allure là où elle se trouvaitdeux secondes auparavant  ... 
Elle se retourne finalement. C'est le même homme, il a lâché son bras. 

- Vous m'avez sauvé la vie... merci ! 

- Ce n'est rien... On vous raccompagne, ce serait bête de vous faire renverser juste après vous être fait sauver la vie. Où habitez-vous ? 

- 219B Baker Streat mais... 

Sans demander son avis, il lui prend le bras et l'entraine de l'autre côté du trottoire. 

- C'est amusant, nous sommes voisins. 

- Euh... ah? 

L'autre homme nous suit en poussant un soupir. C'est apparemment dans les habitudes du brun de faire des choses bizarres... 

S'arrêtant devant une porte, April cherche les clés dans ses poches. Introuvables. Elle panique, pose ses papiers, vide ses poches : rien. 
Les larmes aux yeux, elle se plaint : 


- Mes clés ! Comment je vais faire? Le propriétaire ne rentre que demain ! 

Elle donne un coup de pied rageur dans la porte. Ca n'arrange rien et maintenant, elle a mal au pied. 

- Un problème? 

La jeune fille sursaute. Les deux hommes n'étaient pas partis et avaient regardé toute sa crise de nerfs. 

- Oui, vous avez sans doute entendu. 


- C'est exact. Venez donc prendre le thé chez nous, nous chercherons une solution. 


- Sherlock.... 


C'est l'autre homme qui a parlé. Il à l'air désapprobateur. Normal, on ne laisse pas entrer une inconnu chez soi. Attendez... Comment il l'a appelé??? 


- Mais... comment vous vous appelez? Bégaie la Française 

Il répond en fourrant les papiers dans les bras de son ami et en prenant celui d'April pour la guider : 


- Mon nom est Sherlock Holmes, et vous avez besoin de moi. 

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