Le coeur du probleme.

Chapitre 4 : Sauvetage in-extremis.

4088 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/08/2015 14:42

Ce que Sherlock Holmes me raconta par la suite.

 

Assis sur la canapé, la tête entre les mains, il tentait de réfléchir. Mais la tête lui tournait. Les coups de Lestrade, de la table et de John résonnaient encore à ses tempes et ses joues lui cuisaient. C'était le coup de John qui l'avait le plus blessé, non pas qu'il fut le plus violent, mais il l'avait déçu encore et encore. Il ne voulait pas que son seul ami croit qu'il n'ait pas de cœur. C'était vrai pourtant. Il n'avait jamais écouté ses sentiments et ne le ferai jamais. Cela troublait les sens et rendait pitoyable. Lorsque l'on côtoyai les morts et leurs meurtriers, il fallait débrancher ses émotions et s'en tenir à la froide raison. Il ne pouvait se servir de son cerveau et de son cœur en même temps.

Ce ne fut que quand des bruits d'eau lui vinrent de la cuisine qu'il se rendit compte qu'il n'était pas seul. Il leva vivement la tête et vit Kate Lestrade en train de remplir un gant de toilette de glaçons.

_ Que faites vous encore là ? demanda-t-il méchamment.

Elle ne répondit rien et s’accroupit devant lui, lui présentant le gant.

_ Puis-je me permettre ?

_ Non.

Elle l'ignora et appliqua doucement le gant sur a joue gonflée du détective. Il la repoussa violemment et lui prit le gant des mains.

_ Je vous ai dis que je ne vous permettais pas.

_ Moi, je vous dit que vous avez mauvais caractère. Maintenant cessez de faire l'enfant et laissez moi vous soigner. Il semblerait que votre médecin habituel soit parti.

_ Vous n'êtes pas médecin.

_ Je suis médecin des âmes.

Il émis un sifflement dédaigneux.

_ L'âme n'est qu'une stupide invention de l'être humain pour se convaincre qu'il ne se fera pas bouffer par des vers de terre quand il aura passé l'arme à gauche.

_ Il faut laisser les gens rêver. Laissons croire ceux qui ne savent pas.

_ Je suis de ceux qui savent et vous aussi.

_ Certes, mais il y a des choses en lesquelles je crois.

_ En Dieu ?

_ Sûrement pas. Peut être vous le dirai-je un jour.

_ Je peux le deviner.

_ Vous pouvez toujours essayer mais ce n'est pas le moment. Nous allons régler son compte à ce Ser Hunter.

_ Je ne le laissera pas s'échapper. Il n'y a pas d'autre solution que de le laisser tuer ces enfants.

_ Vous réfléchissez trop avec votre cerveau, Mr Holmes.

_ Avec quoi d'autre voulez vous que je réfléchisse ?

_ Vous pouvez allier raison et sentiments.

_ Cela ne fonctionne pas.

_ Vous n'avez jamais essayé.

_ J'ai toujours réussi en utilisant exclusivement mon intelligence. On ne change pas une équipe qui gagne.

_ Sauf lorsque l'on est en train de perdre. Changez de stratégie, Mr Holmes.

_ Comment ?

_ En écoutant votre cœur.

Sherlock se leva et cria :

_ Je n'ai pas de cœur ! John l'a dit lui même ! C'était le dernier à y croire et il s'est trompé. Je n'ai pas de cœur.

_ C'est vous qui vous fourvoyez Sherlock Holmes ! Vous en avez un. Je l'ai vu, répondit-elle, debout face à lui.

_Comment pouvez vous le savoir ?

Elle ne répondit pas et plongea son regard bleu das les yeux gris de Sherlock.

_ Regardez moi, dit-elle d'une voix beaucoup plus douce.

Il obtempéra sans trop savoir pourquoi. Elle prit sa main droite et la serra. Elle posa sa main sur le torse de Sherlock qui s'était figé, surpris.

_ Que faites vous ?

Elle ne répondit pas et fit glisser sa main légèrement à droite de sa poitrine. Elle attendit debout face à lui, le regardant dans les yeux et la main sur son cœur.

_ J'ai trouvé votre cœur Sherlock Holmes.

Elle posa la main droite du détective sur la sienne et sentant son pouls elle chuchota :

_ Vous sentez ?

Ils restèrent là, debout face à face de longues minutes, comme si le temps s'était arrêté. Sherlock était paniqué par l'effet que lui faisait cette petite main chaude tout contre lui, mais il ne voulait pas mettre fin au contact qui lui procurait un sentiment de plénitude.

_ Votre cœur est en parfait état de marche. Il manque simplement d'un peu d’entraînement. Maintenant sentez le pulser, sentez le battre et dîtes moi ce qu'il vous dit.

_ Nous ne pouvons pas laisser mourir ces enfants.

_ Mais nous ne pouvons pas laisser Ser Hunter vous échapper.

Sherlock ressenti comme un déclic et son cerveau se mit en marche. Il serra la main de Kate et se mit à parler très vite :

_ Le cœur de Mona était vide. Le cœur n'avait pas de trace d'infarctus mais il semblait tout fripé. Il était vide. Le rouet ! Ser Hunter n'est pas chasseur mais médecin. Comment a-t-on put passer à côté de cela ? L'arme du crime parfaite !

_ Qui est ? demanda Kate, perdue.

_ De l'air ! La trace de piqûre sur la jugulaire ! Un médecin qui prend des vies en ne laissant qu'une seule petite trace. Nous pensions qu'elle avait été empoisonnée mais non ! Elle a été tuée avec de l'air. Vous me suivez ?

_ Je ne crois pas. Comment peut on être tué avec de l'air ?

Puis son visage s'éclaira. Elle avait compris.

_ Il l'a piqué à la jugulaire mais il n'y avait rien dans la seringue. Quand il l'a piquée une petite bulle d'air est allée se coincer dans une artère et le cœur n'a plus été irrigué en sang.

_ Élémentaire ! La meilleure arme qui soit, parfaitement indétectable.

Il sembla soudain se rendre compte de la position dans laquelle sil se trouvait. Il repoussa de nouveau Kate mais de façon beaucoup plus douce et se jeta sur l'ordinateur.

_ Que faites vous ?

_ Je vais chasser le chasseur.

Il se repassa deux fois les vidéos de leur contacts avec Ser Hunter et les décrypta, les passa au crible de ses yeux gris.

_ Il peut être n'importe où, dit Kate derrière lui.

_ En êtes vous sure ?

Il mit la vidéo en pause et montra une petite lucarne dans la cave.

_ On peut voir un arbre enneigé et des façades, mais elles sont floues. Les murs de la cave sont nues, ces briques rouges sont typiques des quartiers industriels de la fin du XIXème siècle. Nos recherches se resserrent au Sud de Londres.

Soudain Kate sursauta et plaqua une main sur sa bouche.

_ Notre appartement, quand j'habitais avec Mona, possédait une cave très semblable à celle ci. Je n'y suis allée qu'une seule fois mais je serai prête à mettre ma main au feu pour vous dire qu'il doit s'agir d'un immeuble voisin du notre. Vous avez dit que Mona connaissait son assassin et que c'est pour cela qu'elle l'a laissé entrer. Vous avez aussi dit que Ser Hunter était médecin. Le médecin de Mona avait un cabinet tout près de chez nous, je l'y ait accompagné une fois ou deux.

_ Vous pourriez reconnaître l'endroit ?

_ Bien entendu.

_ Alors nous avons trois quarts d'heure pour le trouver.

Sherlock s'enveloppa dans son manteau, Kate fit de même et ils quittèrent l'appartement en courant. Il appela un taxi.

_ Milner Street ! S'écria t-il. Et vite ! Je suis de la police !

Il brandit une plaque de police et le chauffeur, inquiet, appuya sur l'accélérateur. Sherlock se cala au fond du siège, croisa ses longues jambes et joignit ses doigts sous son menton. Il se passa cinq minutes dans le silence complet. Kate regardait les flocons tomber par la fenêtre mais jetait des regards fréquents à son compagnon.

_ Vous avez très envie de me parler, remarqua-t-il.

_ Oui.

_ Allez-y, vous l'avez bien mérité.

_ Est-ce la plaque de mon père ?

_ Oui.

Elle éclate de rire.

_ Qu'il y a-t-il de drôle ?

Elle sortit d'une poche de son manteau une plaque identique à celle de Sherlock.

_ Une plaque de police sert toujours, fit-il remarquer en pinçant les lèvres pour ne rien laisser paraître de son amusement.

Il observa longuement la jeune femme. Ce qu'elle avait fait dans le salon était à peine croyable. Son contact l'avait secoué et inspiré. Elle l'avait stimulé comme...comme l'aurai fait un paquet de cigarette ou un patch de nicotine. Elle sentit son regard et elle se tourna vers lui avec un sourire moqueur.

_ Vous avez très envie de me parler.

_ Oui.

_ Allez-y, vous l'avez bien mérité.

_ Comment saviez vous que j'ai un cœur ?

_ Grâce au Docteur Watson.

_ John vous a dit quelque chose ?

_ Non, mais vous avez été blessé qu'il perde confiance en vous, cela vous a touché qu'il dise que vous n'ayez pas de cœur. Cela m'a suffit pour comprendre qu'il n'en était rien, que vous aviez un cœur mais qu'il était protégé, profondément enfoui. J'ai juste trouvé le chemin pour l'atteindre.

_ Croyez-vous que John me pardonnera ?

_ Sûrement. Il vous aime. Vous devriez lui montrer plus souvent que l'inverse est vrai aussi.

_ C'est difficile.

_ Je n'ai jamais dit que c'était facile. Il est plus aisé d'ériger une muraille que de la détruire.

Elle le laissa méditer sur cela jusqu'à leur arrivée Milner Street. Là, il paya le taxi et ils sortirent de la voiture en vitesse. Ils coururent le long de la rue à la recherche d'un cabinet médical. Kate finit par le trouver au numéro 50 de la rue.

_ C'est là, dit-elle en montrant une grosse porte en bois. Allons -y.

_ Non, j'y vais seul, dit Sherlock. Votre père me tuerai s'il savait que je vous ai emmené la dedans.

_ Je viens avec nous. Je m'occupera des enfants et je jure que je ferai tout ce que vous me direz. Laissez moi entrer pour les retrouver.

_ Bien.

La porte n'était pas verrouillée. Sherlock tira un revolver de la poche de son manteau et ils entrèrent sur la pointe des pieds. Kate lui indiqua où se trouvait la cave et ils descendirent un étroit et raide escalier de pierre. Ils arrivèrent effectivement dans une pièce aux murs de briques rouges, basse de plafond et éclairée par une ampoule nue, une mince lucarne ne laissant pas filtrer assez de lumière pour pouvoir y voir clair. Les enfants étaient serrés les uns contres les autres, au fond de la cave. Kate se précipita vers eux, Sherlock sur les talons. Avec soulagement, ils constatèrent qu'ils étaient toujours vivants et stoppèrent l'arrivée de morphine dans leurs veines.

_ Est-il parti ? chuchota Kate.

_ Non, il est toujours là.

_ Comment le savez-vous ?

_ Je n'ai pas le temps de vous l'expliquer, il doit être à l'étage, je vais aller voir.

Kate voulu parler mais il l'en empêcha.

_ Non, ce coup-ci vous restez ici. Vous avez promis de m'écouter, rappelez-vous. Veillez sur les enfants, appelez la police, je me charge de Ser Hunter.

Il se releva et commença à s'éloigner quand elle le rappela :

_ Soyez prudent Mr Holmes.

Il hocha la tête et commença à remonter le raide escalier. Il eut une hésitation puis revint sur ses pas et passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

_ Kate ? appela-t-il.

_ Oui ?

_ Appelez moi Sherlock.

Elle eut un sourire timide et chuchota :

_ Soyez prudent, Sherlock.

 

Toutes les pièces du cabinet étaient vides. Pas la moindre trace d'un meuble. L'étage était également désert, des traces aux murs et dans la poussière témoignaient d'un déménagement récent : deux ou trois jours d'après Sherlock. Il ne semblait pas y avoir âme qui vive. S'accroupissant, le détective inspecta le sol. Avançant méthodiquement, il finit pas trouver ce qu'il cherchait : des traces dans la poussière fraîche. Des traces d'un homme d'environ un mètre quatre-vingt qui cherchait à se se déplacer vite et silencieusement. Elles ne devaient pas avoir plus de cinq minutes. Ainsi, Ser Hunter était effectivement toujours dans l'immeuble. Aux aguets, le revolver chargé, Sherlock suivit les traces qui le menèrent dans une nouvelle pièce. Les traces s'arrêtaient au niveau de la fenêtre qui semblait avoir été ouverte récemment. Sherlock jura, Ser Hunter lui avait échappé. Il s’apprêtait à appeler Kate quand il entendit derrière lui un déclic. Son cerveau se mit en marche. Berreta avec silencieux. Homme, un mètre quatre-vingt, entraîné au tir. La fenêtre était trop haute pour qu'il saute. Aucune autre issue. Il était tombé dans un piège.

_ Les mains derrière la tête, Sherlock Holmes, dit la voix de Ser Hunter. Votre revolver sur le sol. Faîtes le glisser doucement vers moi. Ne tentez rien sinon je vous colle une balle dans la nuque. Voilà. Maintenant retournez vous doucement vers moi, les mains bien en évidence. Très bien. Je crois que c'est a chose la plus raisonnable que vous ayez faite depuis que vous avez chercher à me doubler. Quel plaisir de prendre Sherlock Holmes à son propre jeu.

_ Quel jeu ?

_ Celui de la déduction , bien sur ! Je vous ai laissé une série de petits indices que vous étiez le seul à pouvoir remarquer. Il m'avait dit que votre curiosité serait piquée et que vous viendriez jusqu'ici.

_ Qui ça « il » ?

_ Je ne sais pas Sherlock Holmes. Juste une voix au téléphone. Quand j'ai su que mon patron n'allait plus garantir ma sécurité j'étais, je l'avoue, désespéré. Mais Il m'a appelé et a dit que je n'aurai plus jamais peur si je faisais ce qu'il me demandait de faire. Il m'a demandé de vous faire parvenir ses amitiés et de vous assurer qu'il regrettait fortement de ne pouvoir être présent à l'heure de votre mort.

_ Vous allez me tuer ?

_ Oui, il eut un petit rire ravi. Puis je descendrai votre petite amie et tous ces pauvres enfants que vous n'avez pas put sauver. La police mettra des jours à vous retrouver et moi je serai loin.

Sherlock chercha l'erreur dans le plan de Ser Hunter. Cet homme s'était bien joué de lui mais il n'allait certainement pas le laisser gagner.

_ La jeune fille qui m'accompagne a déjà appeler la police à l'heure qu'il est et toutes les unités de Londres convergent vers ici. Vous pourrez me tuer mais vous n'aurez pas le temps d'avoir les autres.

Ser Hunter éclata de rire et Sherlock fronça les sourcils. Quelque chose lui avait échappé.

_ Il y a de fortes chances pour que votre amie ait tenté d'appeler la police mais elle n'a sûrement pas réussi ! J'ai coupé toutes les antennes environnantes : aucun appel, ni SMS, ni rien ne peut ni entrer ni sortir de cet immeuble. Vous êtes fait Sherlock Holmes.

Cela ne pouvait pas finir ainsi. Il y avais forcement un moyen, pensa Sherlock. Mais force lui fut de convenir qu'il n'y avait pas d'échappatoire. Il lut dans le regard de son adversaire que son heure était venue.

_ C'est fini Sherlock Holmes. Tournez vous à présent, les mains sur la tête. Je vais compter jusqu'à trois et quand j'aurai fini, vous serez partis vers d'autres horizons, lointains et inconnus. Un mot avant de mourir ?

_ Non.

Ser Hunter s'esclaffa. Il leva son arme et la pointa sur la nuque de Sherlock.

_ Un.

Le détective plongea son regard vers la blancheur du ciel. Il voyait les flocons tournoyer vers le sol, irrésistiblement attirés par la fin de leur voyage.

_ Deux.

Il ferma les yeux. « Au revoir John. » pensa-t-il.

_ Trois.

Il entendit un coup de feu et un gémissement pitoyable. Pouvait-il vraiment émettre un tel son ? Était-ce cela la mort ? Tellement rapide que l'on avait l'impression que rien ne c'était passé.

Sherlock fit volte face. Ser Hunter gisait sur le ventre, une large tache de sang apparaissant sur son épaule. Derrière lui, Kate brandissait un revolver à deux mains, tremblante de tout son corps. Il donna un coup de pied dans le Berreta de l'assassin qui voltigea à l'autre bout de la pièce. Il s'approcha doucement de lui et le retournant il lui dit :

_ Qui est pris à son propre jeu, disiez vous?

Le blessé émis un gémissement plaintif.

_ Vous avez à présent deux solutions : vous me révélez l'identité de votre employeur et je vous fait un bandage pour éviter que l’hémorragie ne vous tue avant que l'ambulance n'arrive. Sinon, je puis vous assurer une agonie lente et douloureuse.

Ser Hunter serra les lèvres dans un signe de dénégation. Doucement, Sherlock appuya la paume de sa main sur l'épaule blessée de l'homme qui étouffa un cri dans a manche.

_ Qui est votre patron ?

_ Je ne sais pas ! Je vous le jure, je ne sais pas !

_ Vous mentez ! cria Sherlock en appuyant plus fort.

_ Non ! Je le jure. Vous devez me croire. Je ne l'ai jamais eu que par téléphone ! Mais je sais qu'il sera au Royal Palace demain soir ! Il y a un dîner-gala pour les gens de la haute société et il y sera.

_ Comment le savez vous ?

_ Il me l'a dit ! Vous devez me croire !

Sherlock le fusilla du regard et prit cinq minutes pour lui faire un bandage sommaire.

_ Prenez mon portable pour appeler les secours, dit le blessé d'une voix faible.

_ Je croyais que les téléphones ne marchaient pas, répondit Sherlock, dubitatif.

_ Le mien si.

Le détective le fouilla, non sans au passage, effleurer la blessure. Puis, se redressant, il sembla remarquer la présence de Kate pour la première fois.

_ Est-ce que ça va ? demanda-t-il.

La jeune femme était livide et se cramponnait au mur, tenant le revolver comme s'il s'agissait d'un serpent.

_ Je ne suis pas sure, répondit-elle. Je viens de tirer sur un homme.

_ Et de sauver la vie d'un autre. Venez, sortons d'ici. Nous devons appeler la police.

Doucement, il la pris par la main et la fit sortir de la pièce.

_ J'ai essayer d'appeler la police tout à l'heure, dit-elle en reprenant peu à peu contenance. Mais personne ne répondait.

_ Ser Hunter avait tout prévu, c'était un piège qui m'était adressé.

Kate lâcha la main de Sherlock.

_ Je viens de tirer sur cet homme, dit-elle, dépassée par la situation.

_ Oui, et vous m'avez sauvé la vie. Merci, au fait.

_ Tout le plaisir était pour moi, répondit-elle en tentant de sourire.

_ Je vous préfère comme cela, dit Sherlock cherchant à être rassurant. Vous êtes sure que ça va aller ?

_ J'ai besoin d'un petit instant et ça ira.

_ Bien, j'appelle la police pendant que vous vous remettez.

_ Vous avez une drôle de manière de traiter les personnes en état de choc, fit-elle remarquer.

_ Vous n'êtes pas en état de choc.

_ Je crains que si.

_ Non.

_ Puisque je vous dit que si ! C'est moi la psychologue ici !

_ Si vous avez la force de me tenir tête, c'est que vous n'êtes pas en état de choc.

Devant ce jugement arbitraire mais non sans fondement, Kate sourit plus sincèrement.

_ Les enfants ! s'exclama-t-elle soudain.

_ Allez voir comment ils vont ! Je vous avais pourtant dit de ne pas les quitter des yeux !

_ Vous êtes gonflé !

 

La police arriva dix minutes plus tard, Lestrade en tête. Alors que tous se précipitaient vers les six enfants avec du matériel médical, il s'élança vers sa fille.

_ Kate ! Que fais-tu ici ? Tu es toute pâle, que c'est-il passé.

Du coin de l’œil, il aperçut Sherlock et il s'exclama :

_ Ne me dis pas que tu l'as suivi ici ?

_ Lestrade, dit Sherlock, votre fille a été d'une bravoure exemplaire aujourd'hui mais ce que nous venons de vivre à été très dur. Je crains que nous soyons en état de choc.

_ Quoi ? s'étrangla le policier de Scotland Yard.

_ Amenez nous des couvertures, s'il vous plaît, demanda Sherlock à un urgentiste que venait vers eux.

 

 

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