Shadow the Hedgehog

Chapitre 11 : Colère et souvenirs

2309 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:40

« - Tue-la, Shadow !! »

Je ne comprenais plus rien. Autant se trouver dans un rêve… ou un cauchemar.

« - Père te demande de la tuer, renchérit-il, alors que Daisy n’était plus qu’à quelques mètres. »

Je pris une grande inspiration, et je rétorque, sec :

« - Non. »

La douleur recommença. Le cœur accélérait son rythme cardiaque, j’eus la tête qui tourne, les muscles qui tremblait, les yeux qui ne voyaient plus rien, et cette impression de se sentir faible… et le tout comme si j’étais dans un énorme bûcher.

« - Oui, lâchais-je. Je vais… la tuer ! »

La douleur cessa, et Eye disparut.

« - Shadow ? »

Daisy.

« - Va-t’en, murmurais-je sans la regarder.

- Shadow ? Ça va ? Je…

- Casse-toi. »Je tourne ma tête vers Daisy. Elle a posé une main sur mon poing fermé.

« - Shadow ? Je ne comprends pas… qu’est-ce qui se passe ?

- CASSE-TOI !! JE NE VEUX PAS TE TUER !!! »Et, la respiration courte, je me jette sur elle, tel une bête sauvage.

« - Shadow ?! Qu’est-ce que tu fais ?! Aïe !! »

Je la plaque contre le sol en tenant fermement ses poignets, et je la brule. Comme hier, sa respiration se bloque, ses battements de cœur s’arrêtent, mais elle ne crie pas. Haine sur haine, je lâche un poignet pour lui prendre le cou et l’étrangler. Elle commence à fermer lentement ses yeux, mais nos regards se croisent un instant. Je m’arrête brutalement.Le seul remède à ma rage : Maria. Elle m’apaise… et le regard bleu de Daisy qui ressemble tant à celui de Maria m’apaise net. Je la lâche, le souffle court, et elle tombe, inconsciente.

Oh non… qu’est-ce que j’ai fait… ?

Je cherche un poult sur son poignet. Je désespère, mais finalement, je réussis à en trouver un. Très faible. Mais je sais ce que je vais faire.

Je passe mes mains sur son visage. Je cherche un point de transfert. Le front. Je le frôle doucement, fais un mouvement particulier, et Daisy se réveilla en inspirant bruyamment, comme si elle sortait de l’eau :

« - Que… ?! Shadow… je…

- Ferme-la, dis-je, concentré sur ce que je fais. »

Apeurée, elle ferma tout de suite ses yeux.

« - Désolé, murmurais-je très bas. Mais tu dois garder le peu de force que tu as pour en récupérer. »

Tandis que je passais encore ma main sur son front, je chuchote encore, beaucoup plus bas :

« - Désolé. »

Je continue les mêmes mouvements.

Qu’est-ce que je fais ? C’est simple : le Chaos redonne de l’énergie. Mais c’est très dur à faire. Silver y arrive très facilement, mais pas moi. Moi, avec mon Chaos, je fais mourir les gens, au lieu de les soigner. Pas malin.

Je colle finalement mon front contre le sien, car mon point de transfert est le front à moi aussi. L’équivalent du troisième œil pour Black Doom.Le point de transfert… difficile à expliquer. Ça pourrait être comme un aspirateur. Non, plus un aimant. Un aimant à énergie. Comme le Chaos est une énergie, il est absorbé par ce point de transfert. Chez Daisy apparemment, c’est le front.

Le front… pourquoi ça me parait si bizarre ?

Front sur front (ou troisième œil sur troisième œil), je laissais mon énergie couler en elle. J’ai choisis ce moyen-là, car c’était le plus rapide. Point de transfert sur point de transfert.Je gardais mon visage contre le sien, tandis que je me concentrais pour ne pas commettre d’erreur : car je risquais d’achever Daisy.

Je souffle d’un coup lentement sur son visage, elle rouvre lentement ses yeux. Le front toujours en contact avec le sien, je me perds dans le regard de Maria. Ça me fait du bien et du mal à la fois. Comme si… une flèche enrobée de miel me traversait le cœur.

Maria…

Les images de sa mort me revinrent.

 

Maria…

 

« - Cours, Maria, cours !!! »

Je la tenais par la main, tandis que l’on courrait pour échapper aux hommes armés. L’ARK était envahie par les services secrets luttant contre les sciences dangereuses, GUN, et ils voulaient notre mort, à moi et Maria.

Elle tombait à plusieurs reprises pendant notre course folle, et elle avait les larmes qui coulaient sur ses joues.

« - Maria, tout va bien se passer, lui dis-je sans cesse alors que je la relevais. Nous allons survivre !

- Mais, disait-elle dans un sanglot. Et Grand-père ? Et ma fille ? Et Sonic et Silver ? Ils vont mourir ! »

Elle pleura de plus belle. Les larmes montaient elles  aussi en moi. Je la pris d’un coup dans mes bras, et elle s’arrêta de pleurer. En sentant son cœur battre à la chamade, je fus encore plus stressé. L’adrénaline,  la peur, l’inquiétude montait. Je lui murmurai quelques mots :

« - Tu vas voir la Terre, Maria. Et les enfants aussi. C’était ton rêve ! Notre rêve.

- Mais Sc...

- Oublie-le. Ne prononce plus jamais ce nom de ta vie. Tu te sentiras mieux après.

- Oui… Oh, Shadow, je t’aime !! »

Elle avait dit cela en m’étreignant encore plus fort, et en relâchant quelques larmes. Elle serrait ma fourrure, et elle essayait de ne plus pleurer.

« - Moi aussi, je t’aime, lui répondis-je doucement. Mais on doit y aller, Maria. Je veux te sauver. »

Elle me fixa de ses grands yeux bleus, dans lesquels je me perdais, mais elle hocha la tête, et se releva. Nous courions encore vers la capsule de sauvetage, et quand nous arrivâmes à celle-ci, Maria me dit, toutes larmes effacées :

« - Je vais faire les derniers réglages. Monte dans la capsule !! »

Je suivis les ordres de Maria, mais j’avais eu tords. La capsule s’était fermée d’un seul coup pendant que je ne regardais pas ma protégée, et quand je tournis ma tête vers elle, je fus horrifié : elle était au sol, et blessée. Du sang sortait d’une blessure au bras, vers l’épaule. On lui avait tiré dessus. Quand je levai mon regard vers la personne qui était supposée l’avoir blessée, je fus choqué : il tirait sans relâche et sans émoi vers moi et Maria, en riant aux éclats. Je criais à chaque coup de feu :

« - Maria !!!!

- Shadow… sois bon… envers les êtres vivants, disait-elle, mourante, en levant sa main tremblante vers moi. Chacun… mérite de vivre… sans maladie… avec une famille… ce que je n’ai pas eu. »

Elle continuait à parler, malgré les coups de feu, forte comme le fer. Elle se baignait presque dans son propre sang, et l’homme qui tirait ria fort et haut. Je fus violemment touché à la tête, mais je ne ressentis même pas la douleur. Je ressentais celle de Maria. Je versais des larmes douloureuses, mêlant sang et eau, tristesse et haine, colère et désespoir. Et le soldat tira sur Maria une dernière fois. Cette fois, il avait atteint le cœur. Le regard de Maria croisa le mien, mais je remarquai avec horreur… qu’il était vide. Tout ce passa au ralentit quand elle tomba, et qu’elle prononça ses derniers mots :

« - Adieu… Shadow the Hedgehog. »

Elle tira sur la manivelle à côté d’elle, et elle expira, à bout de force, à bout de vie. Moi, pleurant comme jamais, je criais toute mon âme :

« - NON !!! MARIA !!! JE T’AIME !! REVIENS !!! MARIA !!!!! »

Et la capsule s’éjecta vers la Terre. Derrière, je voyais l’ARK exploser en mille morceaux, et je me sentais perdre connaissance, tandis que je sombrais dans un profond traumatisme. Mais je continuais de crier et de pleurer, jusqu’à ce que la capsule touche la Terre, m’évanouissant dans ce seul nom.

 

Maria…

 

« - Heu… Shadow… ? »

Quoi ?! Que… où je suis... ?

Il me fallut un certain temps pour retourner à la raison. J’ai toujours la même position qu’avant, front sur front. Daisy était maintenant totalement consciente, et elle me regardait avec de grands yeux. Je n’avais pas fait attention, car j’ai été comme hypnotisé par ce regard. Quand je me détache de ces iris bleus, j’en ai mal aux yeux, et je me sens d’un coup très seul. Oui, malgré que… je sois complétement sur Daisy, je me sens seul. Mes souvenirs lugubres me font mal au cœur, mais me permettent de sentir Maria juste auprès de moi. Mais cette fois, les souvenirs ont été trop fort, incontrôlables. Comme si je les revivais. C’était horrible.

Mais à quelques centimètres, les lèvres de Daisy bougeaient pour parler :

« - Shadow ? Tu… enfin…

- Désolé, murmurais-je. »

Je me redresse lentement, et je me mets à genoux auprès de Daisy. Elle aussi s’assoie, et me regarde avec des yeux inquiets. Je me perds une fois plus dans son regard, mais aucun souvenir ne revient. Daisy, d’un coup, demande :

« - Qu’est-ce qu’il y a ?

- Rien, dis-je, en baissant ma tête d’un coup.

- C’est faux, devine-t-elle. Y’a un rapport avec… moi ?

- Non, avouais-je. Pas avec toi. Avec tes yeux. »

Daisy porta instinctivement ses mains aux joues, juste en dessous des yeux, et ils clignèrent plusieurs fois.

« - Qu’est-ce qu’ils ont de spécial, mes yeux ?

- C’est ça qui crée la ressemblance entre toi et Maria. »

Elle ouvrit la bouche, étonnée.

À vrai dire… Daisy n’a pas beaucoup de points communs avec Maria. Daisy est brune, plus vers le roux, tandis que Maria était blonde. Maria avait des lèvres fines et fendues, et blanches. Daisy, elle, les a quasi-boursouflée, et presque rosées. Elle a un teint bronzé, tandis que Maria était blanche comme le lait. Daisy est visiblement plus petite que moi de trois à cinq centimètre, mais je levais ma tête pour regarder Maria dans les yeux, qui me dépassait de la même mesure que je dépasse Daisy ! Daisy a une belle taille, mais Maria était très fine. Elle avait les cheveux lisses, et les cheveux de Daisy sont ondulés-bouclés. Mais leur seule ressemblance est leurs yeux. Et ce n’est pas juste une ressemblance : ce sont les mêmes !

Mais Daisy reprend la parole :

« - Je ressemble à… Maria ?

- Non, dis-je. Mais tes yeux sont les mêmes que les siens. On dirait qu’elle t’a donné ses yeux. C’est incroyable. Vous partagez les mêmes yeux.

- Oh, lâche Daisy. C’est une belle formulation !

- Et quand je te regarde dans les yeux, je revois Maria, et des souvenirs qui l’accompagnent.

- Et qu’est-ce que tu as vu ? »

Mon visage s’assombrit d’un coup. Et je lui réponds :

« - Sa mort...

- Oh, désolée !!

- Ce n’est rien… »Je lui souris à contrecœur. Elle me rend mon sourire, mais elle frotte ses bras brulés. Elle regarda les brulures, et elle dit :

« - Je… enfin…

- Je sais, murmurais-je, confus. Pardonne-moi.

- C’est déjà pardonné, dit-elle en souriant. Chacun à ses petites colères ! »Grandes colères pour moi… 

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