Ghostbusters Underneath

Chapitre 14 : Who you gonna call

Chapitre final

2954 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/02/2021 22:09

CHAPITRE 14


Ghostbusters



New York, Manhattan, Battery Park Esplanade

4 juillet 1990, début de soirée.

En contrebas, Raymond s’afférait à préparer le méga-piège de la Ecto-5. Sur la partie supérieure du pont, chacun restait immobile et silencieux. Seul le vent du large, les clapotis de l’East River se mêlaient aux ronronnements du pack à proton de Winston. A quelques mètres de lui, la maman sorti de sa cachette avec son fils mais resta près du banc, près de Giselle. Un léger brouillard tomba sur le pont en même temps que le soleil déclinait dans le ciel. Personne n’osait parler, personne n’osait bouger. Au loin, les rues semblaient étrangement calmes sous le ciel rouge orange. Les cris de la foule montèrent crescendo depuis l’entrée sud du pont, depuis Brooklyn, et une cinquantaine de personnes paniquées avec Janine à leur tête détalèrent hors du brouillard. La rouquine, les escarpins à la main, hurla à plein poumons :

« -En voilà d’autres ! »

Depuis l’autre sortie du pont, les cris de Louis, accompagnant sa frêle silhouette émergea également de la brume. L’attroupement s’entassa autour du banc, sur lequel monta Winston afin d’avoir une vue dégagée : côté nord une poignée de pirate et leur boiteux capitaine avaient résistée au naufrage, et du côté sud une trentaine de revenant avançaient tranquillement. Ces derniers étaient vêtu de noir et avaient le teint pâle sous des casquettes en épais cotons ou de vieux chapeaux élimés, les yeux creux et les dents sales, de vilaines blessures et balafres, ils portaient presque tous des outils imposants : des marteaux, de grosses clés suédoises, une ou deux riveteuses… Conduisant cette petite cohorte, leur meneur était large de buste et d’épaule, et bien tenu son bras gauche, la tête qui lui manquait au bout de son cou déchiré.

« -Incroyable ! Ce sont les ouvriers décédés lors de la construction du pont! Expliqua Stantz d’en bas, puis il précisa en pointant le malabar du doigt : Celui-là s’est décapité en 1870, c’est vraiment impressionnant!»

Captivé qu’il était par la foule de fantômes entourant les vivants au centre du pont, Raymond ne remarqua pas que certain des badauds pointaient du doigt la baie derrière lui. Pirates et ouvriers s’immobilisèrent. Winston sortit son collègue de ses contemplations:

« -Ray! Hurla-t-il à son collègue en indiquant la baie. Le dinosaure arrive!»

Au milieu des eaux sombres de l’East River, l’immense masse rose remontait à vive allure vers le pont. Le silence fut brisé par le hurlement familier de la sirène, rapidement accompagné par les gyrophares, de la Ecto-1. La longue Cadillac blanche rejoignit tranquillement la moto de Raymond, Spengler et Venkman en descendirent. Se penchant de nouveau à l’intérieur du véhicule, Peter se saisi du micro de la radio et s’adressa a la foule au travers les hauts parleurs du toit :

« -Ne vous inquiétez plus de rien Mesdames et Messieurs, Sos Fantômes s’occupe de tout ! »

Puis continua pour lui-même après avoir lancé le micro dans la voiture:

« -On gonflera simplement un petit peu la note de Mulligan… »

Raymond s’agenouilla devant la calandre pleine de terre de la Cadillac, passant ses mains sur le pare-chocs cabossé :

« -Mais vous lui avez fait quoi ? S’enquit-il, la mine triste.

-Tu connais Speg’, il n’a pas pu s’empêcher de faire du rallye, » ironisa Venkman avec geste nonchalant. 

Puis, il fit un signe de la main à Winston, toujours sur la partie supérieure :

« -Hey, Vinnie! Tu arrives à gérer là-haut ?

-Sans problème, Pete! C’est quoi le plan ?

-On improvise, on croise les doigts et quand tout sera terminé je paie ma tournée de Miller ! »

De chaque côté du pont, les spectres restaient immobiles. Le porte-parole des chasseurs de fantômes posa sa main sur l’épaule de son collègue :

« -Bon Egon, c’est quoi le plan ? »

Celui-ci se rapprocha de la rambarde, jetant tour à tour un œil sur son détecteur PKE, et au-dessus de la monture de ses lunettes, vers l’Avatar.

« -Il faut suffisamment l’affaiblir pour arriver à faire céder la carapace de slime qui le protège, ce n’est qu’une fois cette étape cruciale achevée que nous pourrons tenter de l’aspirer dans le mega-piège.

-Bien, et qu’entends-tu par ‘l’affaiblir’ ? »

Ray répondit à la place d’Egon :

« -Ce qu’on a là, c’est une manifestation solidifié de haine, commença t’il anxieux. Ce slime nous hait tellement qu’il a pris corps pour nous détruire… C’est à cause de nous s’il est là. »

Après un bref moment de silence, Venkman proposa à ses collègues, avec un sourire un peu sadique :

« -Et si on l’énervait encore un peu ce gros chewing-gum ?

-Il deviendra encore plus instable, annonça Spengler en refermant son PKE, esquissant un sourire entendu à son collègue. Ce pourrait être la solution.

-Quoi ? Mais quoi ? » Demanda Stanz.

Pete donna une tape amicale et volontaire sur le torse de son ami, et lui dit fièrement, se tapotant la tempe de l’index et le regard malicieux:

« -Ca a fait chboum là-dedans. »

Alors que Peter s’affairai de nouveau dans la Ecto-1, Egon pris le commandement des opérations :

« -Ray, place la Ecto-5 au milieu de la route, de façon à viser entre les poutres, indiqua t’il en pointant du doigt la structure supérieur, puis il s’adressa a Winston quelques mètres au-dessus de leurs têtes. Venkman et moi allons ouvrir la créature, quoi qu’il en sorte tu lui balance une giclé capturante. D’ici là tu gères la foule. »

Sans bien comprendre tous les tenants et les aboutissants du plan, Winston opina du chef. Ce n’est que lorsque que Pete sorti à nouveau le micro de la voiture qu’il comprit :

« -Mesdames et messieurs, New Yorkais et touristes, commença théâtralement Venkman au travers l’engin. Ce soir vous allez nous donner un petit coup de mains, nous allons vous demander de donner un peu de voix pour nous aider. Mon ami Winston ici présent va commencer à chanter, et vous allez tous faire de même. »

Les haut-parleurs du véhicule se mirent entonner les premières notes d’une chanson bien connue de tous les habitants de la grosse pomme. Pas très sûr de lui Zeddemore se tourna vers la foule, frappa des mains en cadence et se mit à chanter aussi fort que possible :

« -If there’s somethin’ strange in your neighborhood. Who ya gonna call ?! »

Et la foule de répondre d’un timide:

« -Ghostbusters ! »

Accompagné par Janine, Louis et Giselle au milieu de la foule, Winston y mit plus de conviction :

« -If it’s something weird an’ it don’t look good! Who ya gonna call?!

La foule y mit également plus de cœur:

« -Ghostbusters ! »

Spengler et Venkman se mirent côte à côte, le vrombissement de leur pack à proton à l’unisson. C’est alors que l’East River se mit à pleuvoir sur le pont en fine gouttelettes emportaient par l’Avatar qui venait de jaillir de la rivière en un prodigieux bond avant de se réceptionner lourdement sur la structure métallique. Le pont trembla. Le chant de la foule se changea en cri de terreur que Winston essaya de couvrir d’un convaincant :

« -Who ya gonna call ?! »

Dans un spectaculaire élan de courage, la foule lança :

« -Ghostbusters ! »

La créature contrariée poussa un hurlement de douleur et de colère. Aux gouttes de l’East River se mêla rapidement quelques gouttes rosâtres :

« -Ça fonctionne ! Constata Egon, satisfait.

-On croise ? Demanda Venkman.

-On croise ! »

Les deux chasseurs de fantômes firent feu de leurs canons à proton. Deux longues colonnes d’énergie jaillirent de leurs armements. A bout de bras, ils collèrent l’une à l’autre les buses des canons et mêlèrent leurs effluves. L’effet ne se fit pas attendre. Les deux hommes furent projetés en arrière et une explosion concentrée monta instantanément vers le dinosaure juché sur les poutres. La poitrine de l’énorme créature éclata sous le choc en une pluie visqueuse de chewing-gum. Le corps vide s’affala sur la structure du pont… Venkman se releva lentement, et aida Spengler à en faire de même…

« -Belle exuvie. » commenta ce dernier, admiratif, le nez en l’air, en réajustant ses lunettes.

Un léger ronronnement accompagna l’éclairage public qui se mit en marche. Les regards scrutèrent les ombres, se croisèrent inquiet, dans un silence pesant. Silence que Janine ne tarda pas à briser :

« -Hey, les gars ! Les zombies ont disparu ! »

Les formes spectrales avaient semble-t-il désertées l’avenue piétonne. Il faisait nuit désormais. Egon qui balayait les environs de son détecteurs PKE avança une explication :

« -L’énergie psychokinétique est en pleine redistribution…

-Là haut ! » Hurla Stantz en pointant le ciel.

Piquant en chute libre depuis les nuages gris, une longue forme bleue électrique aux allures de dragons chinois, accompagné d’un grognement claire et puissant. Des nervures de lumières parcouraient son corps massifs, de son cou à son interminable queue, en passant le long de ses côtes. « -Tiens-toi prêt mon Raymond, » conseilla calmement Venkman, le point serré sur la poignée de son canon a proton.

D’abord sous le choc de l’apparition, Winston se ressaisi et dégaina son canon a proton et switcha l’interrupteur du pouce, régla une petite molette, et hurla :

« -On l’arrose ! »

 Trois magnifiques éclaires d’énergies oranges filèrent jusqu’au monstre, l’enserrant à la gorge. La longue gueule de l’animal fut fauché dans sa lancé, et l’arrière train passant dessous dans un râle de douleur.

« -On le tiens, lança Spengler. On le ramène au milieu du pont ! »

Zeddemore, Venkman et lui-même forçant, à bout de bras, sur leur canon, trainant dans le ciel du bout de leurs effluves l’imposant saurien bleu. Ray fit crisser les pneus de la Harley, lui faisant faire demi-tour. Il pianota sur quelques touches entre ses cuisses, sur le réservoir. Le side-car se mit à vibrer, puis s’ouvrit en deux laissant filer un fin rayon de lumière en ligne droite vers le ciel. Ignorant la douleur qui brulait les muscles de leurs bras, ses trois collègues positionnèrent la créature au plus près du rayon. De la paume, Ray frappa le bouton coup-de-poing rouge sur le côté de l’engin, libérant un fantastique cône d’énergie. La bestiole sembla nager à contre-courant, prise dans l’aspiration du méga-piège. Les gars coupèrent les effluves. Dans un bruit de succion, mêlé au cri de colère et de douleur, l’Avatar disparu au cœur de l’étrange machinerie blanche et ovale, qui se referma tranquillement. Un petit « bip » satisfaisant indiqua que tout danger était écarté. Lentement, puis avec une clameur grandissante, la foule scandait :

« -SOS FANTÖMES ! SOS FANTOMES ! »

Puis du côté nord du fleuve, montant de Roosevelt Island, le feu d’artifice éclata dans les cieux libérés de nuage, reflétant sur l’eau ses couleurs vives, comme pour signifier le soulagement, et la joie des seuls occupant du pont de Brooklyn.




O



EPILOGUE



New York, Manhattan, Tribeca Parc

8 juillet 1990, vers 11h.


           Quelques jours s’étaient écoulés depuis les évènements du pont de Brooklyn. Les chasseurs de fantômes avaient fermé boutique pour un peu de repos mérité : Raymond mis ce temps à profit pour débosseler le pare-chocs de sa pauvre Cadillac, Egon laissa de côté ses expériences sur le slime afin de se consacrer à sa champignonnière sur le toit de la caserne, Peter avait passé tout le samedi avec Dana et Oscar, finalement de retour à New York, il avait également passé pas mal de temps au téléphone avec Mr Victor pour organiser le barbecue sauvage de ce beau dimanche. Les rayons du soleil filtrait au travers les arbres du petit parc de Tribeca, à deux rues de la caserne, et éclairait doucement l’enfilade de planche posée sur de solides tréteaux. Autour, jouaient des enfants, sous la surveillance de leurs parents. Sur cette modeste table de banquet était disposé pèle mêle jus de fruit, packs de bière, assiettes et autres couverts en carton. Et à quelques mètres, vêtu de sa vieille veste de base-ball, Mr Victor retournait des saucisses dans un barbecue fait maison composé d’une grille, d’un vieux vase d’expansion coupé en deux, des tubes soudées en guise de pied, fabrication Stantz. Le pauvre Mr Victor avait bien du mal à suivre la discussion que lui imposée Louis :

« -Non, parce que, on a beau dire, acheté au kilo, ça reviens moins cher, mais il faut pouvoir en congeler une partie, c’est ça le secret, et si c’est du vieil électro-ménager, la consommation électrique n’est pas toujours avantageuse… » Louis pris une gorgé de sa Miller bien fraiche, avant de continuer, pour le plus grand malheur de Mr Victor « Sans parler des risques d’incendie… J’ai un oncle… Enfin, j’avais un oncle qui… »

Egon portait le jeune Oscar, uniquement vêtu d’une couche et d’un petit t-shirt qui jouait avec l’une des bretelles de Spengler. Le bébé blond était fasciné par les reflets de lumière dans les lunettes du scientifique qui ne pouvait se retenir de sourire :

« -Vous nous avez manquez, tu sais ? » dit-il affectueusement à Dana qui était à ses côtés.

La maman d’Oscar, ne quittait pas Peter de ses grands yeux. Ce dernier, tout comme Raymond, portait sa fameuse combinaison beige. Les deux hommes dansaient pour distraire les enfants. Dana passa ses longs doigts dans les boucles de ses longs cheveux bruns. Egon cru bon de préciser :

« -Vous lui avez terriblement manqué également. »

La musicienne referma son gilet de laine sur sa chemisette, le regard dans le vide avant de concéder :

« -Il nous a manqué également. » Et d’ajouter, d’un doux sourire : « Vous nous avez tous manqué, les gars. » Elle marqua une pause, puis demanda, comme si elle avait besoin d’être rassuré :

« -Pete s’est adoucie ces derniers temps ?

-Autant que faire ce peu. Admit Spengler. C’est à toi qu’on le doit.

-Et a Oscar. » Précisa t’elle d’un sourire sincère.

Egon leva l’enfant à bout de bras, et avec un grand sourire, dit au petit bonhomme :

« -Les enfants peuvent accomplir des miracles, c’est un fait scientifique ! »

Janine s’était éloignée de la foule, un peu pour échapper au laïus sur la sécurité incendie dans laquelle s’était lancé son petit ami, mais surtout parce qu’elle s’inquiétait pour Winston, seul sur le trottoir, à regarder la rue, et surveiller les taxis, les mains dans son pantalon gris.

« -Elle va venir. » Lui dit-elle calmement.

Winston se tourna vers elle avec un sourire un peu crispé :

« -Elle aime se faire attendre. Je pense qu’elle me fait seulement payer de ne pas l’avoir appelé ces derniers jours… C’est de bonne guerre… »

Les enfants se mirent à crier et à rire. Winston et Janine se retournèrent. Bouffe Tout venait de faire son apparition, et la boule verte tournait autour de Venkman enragé, un paquet de chips à la main. Stantz pris la défense de l’ectoplasme :

« -Mais laisse-le veut-tu ! Il a bien le droit de participer le pauvre ! Après tout ce qu’il a vécu ! 

-Ce qu’il a vécu ? Et moi, j’ai pas le droit à un peu de paix après ce que moi j’ai vécu ? »

Les deux amis sur-jouait leur dispute pour le plus grand plaisir des gamins hilares qui scandaient des « Vas-y Bouffe Tout ! Vas-y Bouffe Tout ! »

Dans le dos de Winston, une douce voix amusée commenta :

« -Vous ne vous ennuyez jamais. 

-Non, ça on ne sait pas faire… » Dit Winston, soulagé, avant de se retourner.

Elle était là. Son petit sac en bandoulière, une petite veste légère sur sa robe à fleur, Giselle avait le sourire aussi doux que le vent frais dans les feuilles. 

« -Hey, Fit Winston.

- Hey, répondit-elle.

-Je te paie une bière? »



FIN





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