Kotor 1 « Sombre Disciple »

Carth accepta le verre a contre cœur, le barman de la cantina tendit un autre verre de jus de Jury a Krill qui observait les clients avec intérêt, Onasi avala la boisson d’un trait mais Kentride prenait son temps en observant une femme qui discutait avec un mec, elle était mignonne mais pas du tout le genre du contrebandier.

— Vous pensez quoi de cette femme ? Demande Krill a Carth.

— On perd notre temps, répliqua Carth énervé, je peux savoir ce qu’ont fait ici alors que nous devrions chercher le moyen de descendre a la ville basse ?       

— Vous pensez quoi de cette femme ? Répète Krill en ignorant le sarcasme.

— Elle est jolie ! Dit le militaire en lui jetant un bref coup d’œil.

— Pour une Sith oui ! Réplique le contrebandier en buvant son verre.

— Une Sith ? Dit Carth en le regardant étonné.

— Elle s’appelle Sarna et elle est a Taris de puis neuf mois. 

— Et vous comptez faire quoi ?

— L’inviter à prendre un verre. Dit Krill en souriant d’un air malicieux.

— Quoi ?! Dit Carth en le regardant avec un air de biais.

Le contrebandier se leva et marcha vers Sarna qui sirotait son verre avec ennui, en s’installant à coté, il commanda un autre verre. Sarna continuait de fixer le vide mais une voix douce la ramena à la réalité.

— Quelque chose ne va pas ?

Sarna aperçut un homme assis à côté d’elle, il dégageait un air rebelle avec sa longue frange noire coiffée sur le coté, sans parler d’un regard révolver capable de transpercer un cœur, un moment elle sourit bêtement et faillit renverser son Brandy.

— Salut vous, je ne vous ai jamais vu dans le coin avant.

— Vraiment ? Dit Krill avec un air étonné.

— Evidement ils ne nous donnent pas beaucoup de congé à nous, les officiers Sith de la base militaire.

— Les Sith ont beaucoup de goût pour engager une femme aussi ravissante dans leurs rangs.

— Vous me flattez ! Dit elle en rougissant, j’ignorais que les Tarisiens pouvaient être aussi charmants.

— Je ne suis pas de Taris.

— Vous êtes un habitant d’en haut ? Je supposais que vous seriez encore plus en colère, coincé comme vous êtes dans une planète étrangère.

— Krill Kentride ! Dit-il en présentant sa main, et non ! Je trouve Taris pas mal, je regarde plutôt le bon coté des choses, comme être assis devant vous ce soir, a vous bassinez de formules maladroites, et vous si généreuse vous acceptez d’écouter un pauvre séducteur du dimanche qui a toute les peines du monde de vous draguer.

Les deux éclatèrent de rire et Sarna secoua la tête amusée. Mais elle serra la main de Krill et le regarda avec des yeux brillants.

— Vous n’êtes pas un séducteur du Dimanche, vous vous débrouillez très bien, vous avez une attitude très positive. Et bavarder avec vous m’a remonté le moral.

— J’en suis heureux.

— Vous savez… j’aimerai vous revoir… ça vous dirait de venir dans une fête organisée par des copains ?

— Je ne raterai cela pour rien au monde. Dit Krill en la regardant dans les yeux.

— Super ! Dit elle heureuse, la plupart d’entre nous ne retournera même pas a la base pour renfermer son uniforme a clef. J’attends avec impatience de vous y voir.

Sarna se leva et partit en lui souriant au passage, Krill lui cligna de l’œil et vida son verre. Carth arriva et croisa les bras en le regardant irrité.

— ça va comme vous voulez ?

— Ouais ! Dit Krill en amusé, cette belle nana organise une farida avec toute son unité de soldat Sith et on est invités. Et vous savez ce que j’ai glané ?

— non ? Quoi ?

— La plupart n’ont pas rendus leurs uniformes a la base, il faut espérer qu’on trouve deux à notre tailles.

Carth leva un sourcil, voila une idée de génie qui va leur permettre de descendre dans la ville basse, très futé ce gars.

— Pas mal ! Dit il a contre cœur.

— Aller on y va. 

Une heure plus tard, dans un ascenseur conduisant a la ville basse, un soldat Sith montait la garde, mais vit deux cadets se présenter devant lui pour prendre l’ascenseur, le gardien fronça les sourcilles.

— Ils envoient une autre patrouille ? Surtout faites gaffe, les gangs font du grabuge.

— Compris, répondit l’un d’entre eux.

Une fois dans l’ascenseur les deux soldats enlevèrent leurs casques et Carth se crispa comme si l’uniforme lui donnait envie de vomir, Krill en revanche sourit amusé, les Sith équipent leurs troupes avec soin, même les kits de secours sont de premier choix.

— Il faut dire que c’était une bonne idée d’arroser la fête avec une bière Tarisienne, dit Carth a contre cœur, vous avez l’habitude des fiestas a ce que je vois !

— Buvez une seule goutte de ce breuvage et vous tombez dans les pommes, réplique Kentride, mais c’est dommage pour Sarna, je la trouvais mignonne et très sympathique.

— N’empêche que c’est une Sith ! Répliqua froidement le soldat.

Kentride secoua la tête, mais une fois la porte de l’ascenseur ouverte, les deux hommes virent une bataille sanglante entre deux groupes, une baston que Carth qualifierait de combat de rue, ils se battaient en jurant et en frappant en traître, Kentride dégaina Renoly et Carth sortit ses deux pistolets Blaster, un voyou se jeta sur Carth en criant de rage mais fut rapidement abattu par le républicain, deux autres se lancèrent a l’assaut des deux hommes en tournoyant leurs Vibrolame, Kentride et Onasi reculèrent en tirant sur eux. Ils tombaient comme des mouches, mais bientôt tout un groupe vint participer au prochain massacre, c’était des Vulckar accros a l’épice, l’un d’eux parvint a porter un coup tranchant a Kentride une fois son chargeur terminé, mais le contrebandier baissa la tête et riposta avec un crochet du gauche qui l’envoya directement au tapis, Carth abattit les Vulckar qui se ruaient sur lui mais du faire un roulé boulé au sol pour recharger son arme, puis tira sur un voyou qui lui sauta dessus en criant de rage.

Krill rechargea et tira un coup en pleine tête sur un assaillant puis frappa un autre d’un coup crosse de Renoly, puis évita une matraque paralysante et donna un autre coup de poing qui assomma aussitôt un Vulckar, Carth vida ses deux chargeurs mais ne pu éviter un coup de matraque dans la cuisse, un Vulckar leva sa lame pour le coup de grâce mais tomba foudroyer par un tir de Renoly. L’autre Vulckar jeta sa matraque pour partir mais le contrebandier leva son arme et lui envoya un tir entre les omoplates, Carth encore sous le choc regarda le contrebandier qui se tourna vers lui en rengainant son arme, cet homme lui a sauver la vie et Carth continuait de le fixer incrédule, ce dernier tendit sa main et l’aida à se relever.

— c’est bien pire que j’imaginais, dit Krill avec gravité, les Becs et les Black Vulckar sont en guerre, mais qu’est ce qui s’est passé sur Taris pendant que je n’étais pas là ?

— Les choses changent ! Dit Carth en rangeant ses Blaster.

Le républicain voulait remercier Kentride mais se ravisa, le contrebandier enleva l’armure Sith et la cacha dans un coin, puis fit signe a Carth de le suivre mais en restant aux aguets, la ville basse est une jungle, il y avait des mendiants qui dormaient au sol et des clochards qui traînant de la ferraille, sans oublier des gens armés qui se dirigeaient vers dieu sait quoi, le mot misère aurait été inutile. Les deux hommes arrivèrent enfin dans la cantina Javayar.

Une fumée d’épice se faisait sentir et Carth vit avec horreur des gens s’injecter des battons de la mort, le contrebandier pour sa part n’était pas surpris, il avait l’habitude et a vu bien pire sur Nar Shadaa ou dans des cantinas malfamées. Krill s’arrêta soudain et aperçu un groupe de Vulckar entourer un homme de petite taille, un nabot qui portait des lunettes noires mais doté d’une aura meurtrière, une présence que le contrebandier connaissait bien, un doux mélange de folie meurtrière et de sadisme dernier cri.

— Fichez le camp ! Ordonne le petit homme.

— On vient juste saluer le grand Calo Nord, même si tu es petit de taille ! Dit un Rodiens amusé.

— Un ! Prononça Calo d’une voix grave.

— Tu cherches la bagarre peut être ? Dit Vulckar nerveusement.

— Deux ! Continua Calo.

— Un ? Deux ? Mais il fait quoi ce minus ? Dit Le Rodiens surpris.

— Trois.

Calo lança rapidement une grenade aveuglante puis dégaina avec une vitesse qui ébranla Kentride, les trois Vulckar tombèrent foudroyés par les tires.

- Bon sang ! Chuchota Kentride, même moi je n’aurais pas pu tirer avec cette vitesse.

Calo rangea ses armes puis passa devant Kentride et Carth, le contrebandier croisa les bras et sourit amusé.

— Pas mal le style.

— Un ! Prononça Calo d’une voix terrible.

Kentride fronça les sourcilles et regarda Calo froidement, il voulait tellement se mesurer a lui, prouver qu’il savait dégainer rapidement mais le temps lui manquait et Krill dut reconnaître qu’il n’avait aucune chance contre ce gars, il était bien plus rapide.

— Relaxe ! Déclara Kentride en souriant. Je viens juste boire un verre.

— Futé ! Répliqua Calo amusé.

Krill le suivit du regard quand il s’éloigna mais prononça à voix basse :

— Pour cette fois.

Kentride entendit soudains une voix familière qui semblait amusée par le spectacle       

— Je connais presque tout le monde dans la ville basse, mais je vois un vieil étranger qui n’a pas donné signe de vie depuis six mois.

— Traites moi encore de vieux et je te garantie que ton ami la grosse poile portera des fleurs a ton enterrement.

Carth aperçu une jolie Twilek bleue assise dans une table aux cotés d’un grand Wookie qui s’empiffrait, Kentride poussa un soupir et salua Mission d’une tape amicale dans la main, cette dernière paraissait heureuse de voir Kentride et le républicain trouvait son sourire fort jolie, on aurait dit une petite fille qui jouait les méchantes reines, elle devait l’air d’avoir seize ou dix sept ans, elle portait un pantalon blanc et une veste remplis de poche, mais le Républicain remarquait aussi une Vibrolame bleue cachée sous sa veste.

Le Wookie avait une fourrure dorée et un regard bestial, portant un grosse ceinture avec de nombreuses grenades, une arbalète Wookie était accroché sur son dos, il se contentait de manger en ignorant totalement la présence des nouveaux venus.

La plupart des gens trouvaient Mission trop jeune pour une voleuse, mais elle formait avec Zaalbar un duo de choc qui fallait éviter a tout prix, elle réussissait a pirater des systèmes de sécurités jugés inviolables, et s’était évadé plusieurs fois de prison, la Twilek savait aussi se défendre et pratiquait la self défense mieux que personne, son jouet préféré était la Vibrolame qu’elle maniait a la perfection, Zaalbar était son ange gardien et ne la quitte pas d’une semelle, tout deux sont connus pour leurs coups réussis, il arrivait a Davik d’appeler ses neurones d’informaticienne et surtout Krill qui l’a sauver un jour des esclavagistes, pour elle, Kentride possédait un cerveau de chef, toutes les opérations qu’il avait menés sont réussis, aucun échec connu a ce jour, mais elle regarda Carth méfiante et :  

— C’est qui ce Cow Boy ? Demande-t-elle en le désignant de la tête      

— Capitaine Carth Onasi ! Répondit aussitôt le militaire, marine républicaine. Vous faites un drôle de couple avec ce Wookie.

— D’où tu as péché ce gars ? Dit elle amusée.

— C’est une longue histoire ! Répondit Kentride, en attendant tu peux me dire ce qui se passe ? Depuis quand les Becs et les Vulckar sont en guerre ?

— Depuis que ce fumier de Brejik a pris la tête des Vulckar.

— Brejik a quitté les Becs ? Dit Krill surpris.

— Ouais, Gadon lui a refusé le bâton du grand maréchal si tu vois ce que je veux dire, et Brejik l’a mal digéré.

— Qui est Brejik ? Intervint Carth.

— Il faisait parti des Becs, un vrai enfant de coeur que je trouvais secoué sur les bords, expliqua Kentride, pas étonnant que les Vulckar font du grabuge.

— C’est devenu la cata et la ville basse et à feu et à sang, hier Zaalbar et moi ont a faillis se faire avoir par un groupe.

Zaalbar grogna et Kentride fit une grimace.

— Il dit que c’est toi qui as dit un truc pas gentil à un Vulckar, un truc sur sa mère.

- Ce n’est pas ma faute ! Dit elle en regardant le Wookie sidérée, il m’a traité de gamine, tu voulais que je fasse quoi ?

— Que tu la fermes au moins une fois, dit Krill en levant son index.

— Je ne peux pas c’est plus fort que moi.

— Est-ce qu’ont peut s’il vous plaît revenir sur des sujets plus graves ? Coupa Carth nerveusement.

— Autre chose ! Dit Kentride en ignorant Carth, c’est qui la petite terreur qui a buter les trois Vulckar ?

— Calo Nord, dit Mission d’une voix grave, ce gars est le meilleur chasseur de prime de la galaxie, il a tué plus de personnes que la peste Iridienne, je l’ai vu tuer des gens juste parce qu’ils essayaient de lui causer.

— J’ai entendu parler de lui.

— Il traîne souvent dans les bureaux de prime de Zax, mais je ne pense pas qu’il y cherche du travail, les avis de recherche sont du menu fretin : bien trop bas pour un chasseur de prime de son calibre. Je parie cent crédits que Davik l’a engagé pour un travail spécial pour l’échange.

— Bastila ! Conclut Carth, ils doivent sûrement chercher Bastila pour la vendre aux Sith.

— C’est qui Bastila ? Intervint Mission vivement.

- Ecoutes ! Dit Krill a voix basse, une capsule de sauvetage s’est écrasé dans la ville basse, dans cette capsule se trouvait une Jedi. Les Sith sont à sa recherche et il faut absolument la trouver avant les Sith ou l’Echange.

— Et ? Dit Mission intriguée.

— Si les Vulckars l’ont coincé, je dois la sortir de là mais il me faut de l’aide.

— Tu veux quoi ?

— Vérifier la dernière hypothèse.

— Gadon pourra nous renseigner, mais encore ?

— Je cherche des équipiers, une acrobate et un géant de muscle.

— Zaalbar fera le géant puisqu’il a une dette envers toi, mais je ne suis pas très chaude pour jouer les acrobates avec les Sith, je me disais bien qu’il y avait un hic avec les cents milles crédits, ce travaille que tu me proposes est cent mille fois plus dangereux que tout les coups que tu as fais.  

— Je sais mais tu es la seule en qui je fais confiance, j’ai tourné ça dans la tête et je ne vois personne d’autres.

— Sauf que maintenant les condés sont les Sith, et les Sith ne mettent jamais les gens en prison, ils les tuent tout simplement.

— T’en as pas marre de graisser la patte de Davik ? Dit Krill froidement, c’est dangereux oui ok, pas une bagarre entre deux piliers de comptoir, ou un demeuré qui veut cramer la gueule de quelqu’un avec sa bonbonne a gaz, c’est du lourd ma puce.

Mission secoua la tête et Zaalbar s’arrêta pour écouter Kentride. Puis grogna froidement.

— Qu’est ce qui a ? Réplique Krill en colère, je m’excite si je veux, ça va péter et il va pleuvoir du sang par hectolitre, c’est le beau vieux temps qui rapplique, la male chance, les jours de guignes ou crèves, la poisse qui revient, mais aujourd’hui je n’ai plus le choix.

— Tu n’as jamais travailler pour les boules a zéros ! Dit Mission en désignant Carth, les types de son genre nous prennent pour des voyous sans âme. Pour quoi tu tiens tellement à trouver cette Bastila ? Qu’est ce que tu veux prouver ? T’es pas un soldat ou un redresseur de tort, mais un homme d’affaire qui pèse le gros lot en pensant à la fois aux risques et aux conséquences  

— Peut être ! Dit Krill calmement, mais j’y étais dans l’Endar Spire et je me suis frictionné avec les Sith, et tu sais quoi ? J’en ai rien a foutre qu’ils gagnent ou qu’ils perdrent la guerre, mais il y a un gosse qui m’a sauver la peau et si je ne rembourse pas ma dette envers lui, traites moi de plus grand salopard de l’univers.

Krill ferma les yeux un moment puis :

- Je ne suis pas un enfant de cœur ! Et pour moi il n’y a que les crédits qui comptent, je me lève tous les jours et je ne sais même pas pour quoi je suis là, mais il a fallut qu’un brave type donne sa vie pour que je comprenne, alors Mission ne m’oblige pas a te supplier, aide moi a trouver cette nana, je le dois a Trask, en échange tu auras un gros paquet de fric, la dessus tu peux me faire confiance.

Carth baissa la tête, les paroles de Kentride l’ont fortement ému, ce n’est peut être pas un si mauvais type au fond, devant l’hésitation de Mission, il intervint :

- Je ne vous vois pas comme un voyou sans âme, aidez nous à trouver Bastila et vous serez payés, je vous en donne ma parole.

Mission baissa les yeux puis :

- Ok je suis avec toi Krill.

- Zaalbar ? Demande Kentride en regardant le Wookie.

Ce dernier grogna qu’il suivrait Mission ou elle allait et qu’il pouvait compter sur lui, Kentride poussa un soupir soulagé

- Gadon doit savoir ou se trouve la Jedi ! dit il enfin.

- Tu sais quoi ? Dit Mission amusée, j’ai toujours eu à l’idée que tu étais le saint patron en personne.