Il n'y a pas la Mort, il y a la Force

Chapitre 1 : Il n'y a pas la Mort, il y a la Force

Chapitre final

2220 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/02/2021 15:01

Cette fanfiction participe aux Défis d’écriture du forum Fanfictions . fr : « Vous m’en direz temps » (février-mars 2021).

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Il avait tout perdu. Son maître, son Padawan, ses frères, ses sœurs…Satine, Padmé, des amis, des proches, des gens qui l'avaient aimé et qu'il aimait.

Il avait échoué à tenir des promesses. Il avait échoué à les protéger. Parce qu'il n'était pas assez fort, parce qu'il était un échec.

Surtout Anakin.

Oh…Anakin.

Il avait aimé le garçon, l'adolescent et l'homme. Il l'avait chéri, il l'avait adoré, il s'était promis d'être là pour lui à ses cotés. Mais au lieu de ça…

« Je te hais ! » hurla la forme quasi-calcinée de son ancien Padawan, les yeux d'un doré effrayant.

Son frère, son Padawan, son meilleur ami.

L'être le plus important de sa vie.

Il l'avait perdu. Il l'avait laissé tomber. Il l'avait abandonné.

Désormais, il était fatigué. Epuisé. De cette vie qu'il avait tenté de combattre et de maintenir. De cette vie de souffrance. Son cœur avait été brisé, meurtri, torturé et maintenant asséché de ses larmes qu'il a tant versé, qui brûlait sous ce soleil de Tatooine, dans l'espoir qu'un jour, un garçon résoudrait tout.

Mais il n'avait plus envie. Plus envie de se battre, plus envie de souffrir, plus envie d'avancer, plus envie de voir cette avenir.

Il voulait la paix.

Il voulait juste mourir.

Ainsi, ce soir, au lieu de prendre ce thé qu'il avait trouvé au marché noir à Mos Eisley, il prit son sabre laser, qu'il avait caché dans un creux d'un des murs de sa caverne, son habitation depuis 4 ans.

Quatre ans où il était resté, quatre ans où il avait essayé de trouver un semblant de vie, quatre ans où il s'était voilé la face. Quatre ans où l'esprit de Qui-Gon lui apprenait un peu plus dans les voies de la Force. Quatre ans où rien n'avait pu apaisé son âme blessé. Quatre ans où il mourrait à petit feu.

Ne fais pas ça, Obi-Wan. Supplia la voix de son ancien maître.

Obi-Wan ne dit rien et jeta un dernier regard à son reflet dans le miroir qu'il avait brisé quelques jours auparavant. Il avait des vêtements rapiécés, ses cheveux habituellement roux semblaient avoir pris une couleur plus foncé et était devenu un amas de nœud indigne d'un Jedi. Ses yeux bleus d'autrefois ne l'était plus, le gris terne avait pris place. Il n'était plus un Jedi.

Il était une épave.

Une épave au milieu d'un désert.

Il n'était pas un Jedi.

« Je suis désolé. » lança-t-il à son jumeau.

Il ignorait s'il s'excusait pour lui-même, pour Qui-Gon ou pour la Galaxie entière. Il tourna le pommeau de son sabre vers sa poitrine, contre son cœur. Cela l'achèverait d'un coup.

« Il n'y pas la mort, il y a la Force » souffla-t-il.

Il n'y a pas la mort, il y a la Force

Il n'y a pas la mort, il y a la Force.

Il appuya sur le bouton et le laser traversa son cœur.


 

Il y a la Force.

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C'était si agréable, si paisible, si calme. Pour la première fois de sa vie, il était en paix. Est-ce ainsi la mort ? Va-t-il retrouver son maître, le revoir ? Il risquerait de le voir avec un sourire triste et lui murmurer une phrase comme…

« Obi-Wan, réveille-toi... »

Il ouvrit les yeux sous le choc, reconnaissant cette voix entre mille. Voix qu'il n'avait pas entendue depuis 4 ans, cette voix qui n'avait eu ce ton depuis 4 ans.

La première chose qu'il vit était une fenêtre, avec un rideau blanc qui flottait à cause de la brise qui rentrait dans la chambre, étrangement familière. Il retint son souffle, c'était sa chambre. Sa chambre au Temple. Comment c'était possible ?

Il tressaillit quand il sentit un bras autour de sa taille. Quelqu'un était dans son lit !

Un baiser dans son cou le fit frissonner de peur. Jamais personne ne l'avait fait un geste affectueux aussi intime. C'était si étrange, bien qu'agréable et embarrassant.

Effrayé par l'individu qui osait le toucher de cette manière si peu conventionnelle, il s'éloigna rapidement, s'échappant de son lit, mais ses pieds étant emmêlés dans les draps, il tomba tête la première au sol. Maudissant son impulsivité, il lâcha une plainte de douleur.

Un rire se fit entendre, tandis qu'il se remit sur ses pieds, prêt à hurler sur la personne qui le tourmentait.

« Je te pensais pas aussi maladroit, Maître… »

Obi-Wan écarquilla les yeux en voyant Anakin, dans le lit, sur ses coudes, le fixant avec amusement. Ses cheveux mi-long bruns ébouriffés étaient décoiffés et son torse nu laissa deviner qu'il n'avait aucun vêtement sur lui, bien que la couverture recouvrait ses parties intimes.

« Que…fais-tu là ? Grinça-le maître Jedi méfiant.

Face à ce ton froid, Anakin perdit son sourire et fronça les sourcils.

- Obi ? ça va ? Tu as fait un cauchemar ?

Il se rampa jusqu'au bord du lit, avant de le rejoindre à ses cotés et c'est là qu'Obi-Wan le vit entièrement nu et nota au passage que lui aussi l'était aussi. Il attrapa le drap au sol et se recouvra, reculant face à l'avancée de cet Anakin méconnaissable, évitant soigneusement de regarder son entrejambe. Ne pouvait-il pas se couvrir, au nom de la Force ? Et pourquoi était-il nu dans sa chambre ?

C'était une illusion, forcément. Ou bien un rêve, quoiqu'il qualifierait ça d'un cauchemar plutôt. Obi-Wan se mit alors à penser qu'il avait été capturé par l'Empire et que Palpatine l'avait mis dans une sorte de transe, qui le torturait mentalement, si c'était le cas, c'était réussi.

« Hey, Obi-Wan, dit Anakin tendrement en levant les bras comme pour l'apaiser, qu'est ce que tu as, tu sais que je ne te ferai aucun mal…

- C'est un mensonge…c'est faux, répliqua-t-il en serrant les dents, tu veux me tuer…tu me hais, laisse-moi, tue moi, si tu veux, mais laisse-moi en paix ! »

Il évita judicieusement de le regarder. Il avait encore ce douloureux souvenir de son ancien apprenti, qui avait assassiné sauvagement des enfants, des initiés, des Padawan…et qui dans sa folie, avait attenté à sa vie, de cet homme qui avait été brulé vif sur Mustafar, parce que, dans sa miséricorde, il n'avait pu se résoudre à le tuer.

Anakin se figea, blêmit alors, ouvrant la bouche sans qu'aucun mot ne sorte. Il fit un pas en avant, mais Obi-Wan se recroquevilla, aculé contre le mur de sa chambre. Ce n'était pas sa chambre, le temple n'était plus, les Jedi n'existaient plus, pourquoi l'avoir emmené ici ? Dans cet endroit plein de souffrance ? Il lâcha un sanglot, qui finit par échapper face à ses souvenirs du passé qui n'avaient cessé de le hanter depuis ce jour fatidique.

Il s'était suicidé ! Pourquoi était-il ici ?

« Obi-Wan, tu ne vas pas bien, écoute, nous allons aux Halls des Guérisseurs… fit Anakin d'un ton si doux que cela surprit le maître jedi qui n'avait jamais vu son apprenti lui parlait de cette manière. Généralement, c'était réservé à Padmé.

- Laisse-moi ! Hurla Obi-Wan en pleurs, laisse-moi ! »

A peine eut-il dit cela, que le jeune homme sortit en trombe de la chambre, le laissant définitivement seul. Ses membres tremblaient et pourtant il n'avait pas froid, il se sentait malade et pourtant la Force était en paix. Il attrapa ses vêtements qui avaient été jetés négligemment à terre et s'habilla. Il chercha son sabre laser à sa ceinture mais ne le trouva pas. Il ouvrit le tiroir de sa table à chevet et fut soulagé de constater qu'elle était rangé là, à sa place habituelle.

Si c'était un rêve, alors il devait se réveiller. Il devait se forcer à se réveiller, quoi de mieux que se tuer dans son rêve. De toutes manières, il avait prévu de mourir et il irait jusqu'au bout pour être enfin en paix. Si l'Empire voulait le torturer, il ferait tout pour mourir, il se laisserait faire, mais il se battrait pour pouvoir rejoindre la Force.

Et encore une fois, il porta son sabre laser contre son cœur et inspira profondément. Il fallait en finir au plus vite.

Au moment où il s'apprêtait à appuyer sur le bouton, la porte de la chambre s'ouvrit, dévoilant un Anakin habillé de ses tuniques noirs, le visage pâle et les yeux horrifiés.

« Non ! s'exclama-t-il la terreur dans la voix, mais qu'est ce que tu fais ! »

Le sabre lui fut tiré de sa main par la Force. Le jeune homme avait attrapé son arme et le regardait avec horreur et confusion.

« Rends-le moi ! ordonna Obi-Wan désespéré.

- Non ! Qu'est ce que tu croyais faire, Kriff !

- Ça ne change rien ! Laisse moi mourir !

- Jamais, nom d'un bantha, Kriff, Obi-Wan ! »

Anakin s'élança vers lui et Obi-Wan crut qu'il allait le frapper, mais au lieu de cela, des bras chauds l'enlacèrent et le serrèrent. Le souffle du plus jeune chatouilla la nuque du maître et il prit un certain temps à comprendre que son Padawan lui faisait un câlin.

« Je ne sais pas ce que tu as, Obi, mais je t'en supplie, ne refais plus jamais ça…ne le refais pas, pria Anakin la voix rauque, je t'aime, je t'aime et je t'aimerai toujours, mon idiot de maître…

- Je veux…mourir, laisse moi mourir, je n'en peux plus de tout ça…gémit Obi-Wan de plus en plus confus, ne sachant quoi penser de cette réaction.

- Pourquoi ? Obi-Wan pourquoi ? Nous sommes heureux, ensemble ! s'écria-t-il en s'écartant.

- Si seulement, c'était vrai…si seulement…

- Mais c'est vrai…

- J'ai perdu Qui-Gon, je t'ai perdu Anakin…je n'ai plus rien. Qui que tu sois, qu'importe où je suis…cela ne changera pas. »

Il eut soudainement un silence et Obi-Wan crut enfin que cela était terminé, que l'illusion allait s'arrêter mais au lieu de cela, les mains de son cher apprenti lui attrapèrent le visage, ce qui l'amena à rougir brusquement, car jamais Anakin n'avait osé le prendre de cette manière.

« Qu'est-ce que…

- Maître, je suis là, vivant comme toi…et Qui-Gon est vivant. Penses-tu que c'est irréel ?

- Bien sûr que ça l'est.

- Etends la Force autour de toi et tu verras la vérité. » dit Anakin dans un petit sourire.

Obi-Wan déglutit en se demandant où ce rêve – ou quoique ce soit – voulait l'amener, mais il devait en avoir le cœur net. Normalement s'il était en train de dormir, s'il activait la Force, il ne devrait pouvoir changer son environnement à volonté. Si c'était une illusion, la Force lui indiquerait les anomalies qui pourraient l'en sortir. Si c'était réel, il percevrait distinctement tous les êtres vivants autour de lui.

Il ferma les yeux et se concentra alors, envoyant une pulsation de Force autour de lui, cherchant à étendre son rayon pour ainsi déceler la vérité de cet instant.

C'est alors qu'il découvrit la vie. Autour de lui, il n'y avait que la vie. Des êtres qui vivaient, qui s'activaient, des sensibles à la Forces et des non-sensibles. Il reconnut des signatures familières, signatures qu'il n'avait pas ressenti depuis quatre longues années. Il n'y avait pas d'Obscurité, juste de la Lumière. Il percevait même les émotions des certains : la paix, le calme, l'amour, la joie, la plénitude. Toutes ses sensations dans la Force qui avaient disparu lors de l'Ordre 66 lui étaient revenus, ce bonheur d'être à nouveau dans le Temple, chez lui, chez sa famille, cette sérénité qu'il avait quand il rentrait à chaque fois de missions et qu'il revenait au Temple.

Il était de retour chez lui.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il avait les larmes aux yeux. Il ignorait si c'était parce qu'il était heureux de retrouver des gens qu'il avait perdus ou bien parce que la Force avait été cruelle avec lui de le ramener dans ce passé (certes étrange) qu'il l'avait tant fait souffrir.

« Alors…tout ça, c'est réel ? bredouilla-t-il incapable d'y croire.

- Oui, je suis réel, je suis vivant…oh maître, je ne sais pas ce que tu as rêvé, mais jamais je ne pourrais te tuer… »

Sans même qu'il ait pu anticiper cela, Anakin l'embrassa sur ses lèvres, alors que leur lien dans la Force vibrait d'amour. Sur la surprise, Obi-Wan le repoussa doucement, avalant difficilement ce qu'il venait de se passer. D'une part, parce qu'il avait découvert qu'ils avaient encore un lien, beaucoup plus renforcé qu'auparavant, mais d'autre part, parce qu'il ne comprenait pas ce baiser. Baiser qu'Anakin dédiait normalement à Padmé.

« Pourquoi…m'as-tu m'embrassé ? questionna-t-il bouleversé.

Le jeune Jedi cligna des paupières face à sa question, puis éclata d'un rire ravissant.

- Mais…Obi…parce que nous sommes mariés.

- Quoi ? »

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