Espoirs (dernier espoir)

Chapitre 13 : Rassemblement

Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:33

 

Système de Borja :
 
 
Ce n’était jamais arrivé en plus d’un Millénaire mais le système de Borja était
aujourd’hui le témoin d’une action mémorable : des négociations de paix entre
l’Empire et la Nouvelle République. Le Wild Karrde, un cargo modifié, passait inaperçu dans le système. Borja avait toujours été neutre et sa sécurité n’empêchait pas des contrebandiers de passer dans le coin de temps en
temps… Principalement pour se cacher des autres Gouvernements. Une
planète neutre était idéale dans ce cas précis. Mais le Wild Karrde ne semblait
pas en fuite. Il attendait d’autres vaisseaux. Le Chimaera avait fait son
apparition dans le ciel nocturne de Borja une vingtaine de minutes après le
cargo. Le vaisseau était un destroyer gigantesque. Borja qui n’avait pas connu
la guerre et s’était retirée de la politique galactique depuis des siècles n’avaient
jamais vu d’aussi grands vaisseaux. Les deux vaisseaux avaient été rejoints
quelques heures plus tard par un vaisseau aussi imposant que le Chimaera
mais d’un blanc pur et à l’aspect bien moins terrifiant. Le soleil Borj se levait
sur la capitale de la planète lors de son entrée dans le système. Tous les
habitants déjà levés n’avaient pas vu le Chimaera mais le destroyer de la
Nouvelle République fut remarqué immédiatement par des milliers de
personnes. Ils crurent d’abord être attaqués puis virent que les vaisseaux se
rejoignaient. Puisqu’ils ne s’intéressaient pas à l’actualité politique dans la
Galaxie, ils n’avaient aucune idée de ce qui se passait devant leurs yeux mais
ils étaient les témoins d’un évènement incroyable mais vrai : des vaisseaux
impériaux accostaient des vaisseaux de la Nouvelle République et ce sans
qu’aucun des deux camps n’aient dans l’esprit d’attaquer leurs ennemis. Ils
n’étaient pas alliés mais ne seraient plus bientôt ennemis. Et c’était très
important pour Ponc Gavrisom, le président actuel de la Nouvelle République.
Le Calibop était accompagné du Général Garm Bel Iblis et de nombreux
conseillers, diplomates, négociateurs,…
 
Dans le Chimaera, les officiers impériaux étaient divisés. Certains avaient une
confiance absolue en Pellaon, leur Amiral. D’autres étaient moins confiants
mais obéissaient aux ordres. Peu d’entre eux croyaient encore pouvoir diriger la
Galaxie à nouveau et écraser les rebelles. Mais certains trouvaient que Gilad
Pellaon se comportait en lâche. Pourtant même eux voulaient voir cette guerre
se finir. Ils avaient pour beaucoup une famille qui était loin d’eux sur les rares
planètes que possédait encore l’Empire. Et leurs femmes, maris, enfants,
frères, soeurs, parents, amis étaient de simples civils qui vivaient désormais
une vie normale et qui ne voulaient plus les voir partir au front, sûrs qu’ils
allaient vers une mort certaine… C’est pourquoi ils étaient là à servir sous les
ordres de l’Amiral Pellaon sur le Chimaera. Et qu’ils en étaient fiers. Au moins
étaient-ils sûrs de rentrer pour rassurer leurs proches… Et cela comptait
beaucoup pour eux. De son côté Gilad Pellaon voulait cette paix plus que
quiconque dans la Galaxie. Et il était résolu à l’obtenir. Il avait servi sur le
même vaisseau sous les ordres du Grand Amiral Thrawn. Il y a dix ans de cela,
il était alors le capitaine du Chimaera. Thrawn aurait pu vaincre la Nouvelle
République. C’était un brillant stratège et Pellaon l’avait toujours idolâtré. Mais
s’il avait voulu suivre les pas du Grand Amiral après la mort de Thrawn, il
savait qu’il avait échoué. Et Pellaon était comme Thrawn réaliste et brillant. Il
voulait tout comme le Grand Amiral chiss l’ordre et la stabilité pour l’Empire.
Et Pellaon savait que seul un traité de paix avec la Nouvelle République
assurerait l’ordre et la stabilité au sein des vestiges impériaux. Gilad ne voulait
pas mourir au combat pour tout perdre par la suite. Il voulait garder ce qu’il
pouvait encore. Et l’Empire pourrait toujours exister… L’Ordre Nouveau de
Palpatine pourrait rester sûr pour les civils innocents qui avaient foi en lui.
C’est tout ce que désirait désormais l’Amiral. Il pensa à la femme qu’il avait
aimé et qui était morte durant une bataille féroce sur Coruscant. Il ne voulait
pas que tous les innocents subissent ce sort atroce. Il voulait la paix pour tous
ceux qui la méritaient. Gilad pensa à son fils qu’il avait laissé sur Bastion. La
capitale impériale n’était pas un danger pour lui. Personne ne savait que
Mynar Devis avait un lien de parenté avec le Grand Amiral. Et Mynar non plus.
Malgré cela, Gilad aimait très fort son jeune fils. La dernière fois qu’il l’avait vu
c’était un enfant de dix ans. Aujourd’hui il était déjà adolescent… Il allait
sûrement faire un bon pilote. Gilad était corellien à l’origine. Et comme c’était
bien connu tous les corelliens étaient d’excellents pilotes. Mais beaucoup
d’entre eux, dont Yan Solo et Wedge Antilles avaient rejoint la cause rebelle au
lieu de rester fidèles à l’Empire. Yan et Wedge avaient servi un temps dans
l’armée. Solo avait été renvoyé. Antilles l’avait quittée, il n’avait pas d’excuses…
Mais ils étaient tous les deux parmi les pilotes les plus célèbres de la Galaxie.
Gilad regarda l’hologramme de son fils. Ce n’était pas une image récente qu’il
donnait de Mynar mais cela aidait l’Amiral à penser à l’avenir et à la survie de
l’Empire dans ce cas précis. Mynar. Pellaon voulait que son fils grandisse dans
un monde en paix comme tous les pères de l’univers. Et il allait, contrairement
à tous ces parents, réaliser ce rêve en négociant un traité de paix avec la
Nouvelle République. Il contemplait toujours l’hologramme de son fils. Il avait
douze ans lorsque cet enregistrement avait été réalisé. Et cela faisait cinq ans
que Gilad Pellaon n’avait pas pu rendre visite à Mynar Devis… Cinq ans où il
avait dû se battre sans relâche contre la Nouvelle République… Mais bientôt il
n’aurait plus à s’en soucier. Bientôt il pourrait rendre plus souvent visite à son
enfant, à son fils unique,…
Bientôt, ils seraient en paix.
 
La porte du bureau de l’Amiral s’ouvrit discrètement. L’hologramme de Devis se
désactivait automatiquement quand celle-ci s’ouvrait et ce pour protéger le
secret de la filiation de l’enfant. Devis serait une cible facile pour les ennemis
de Pellaon, même sur Bastion. Et ce même à quinze ans. Gilad Pellaon leva la
tête et vit un lieutenant entrer.
 
« Amiral, dit-il, le croiseur de la Nouvelle République vient d’arriver dans le
système. Ponc Gavrisom, le Président demande si vous voulez négocier la paix
dans son vaisseau ou dans le vôtre…
- J’arrive, répondit l’Amiral. »
 
Pellaon pensa une dernière fois à Mynar et sut qu’il faisait ce qu’il devait faire
pour son fils et pour l’Empire…
 
 
Dans le croiseur de la Nouvelle République aussi, les passagers et officiers
étaient divisés. Tous savaient qu’ils oeuvraient pour la paix et se réjouissaient
donc de ces négociations mais beaucoup doutaient encore de la sincérité de
l’Empire. Même si Thrawn était bel et bien mort, Gavrisom lui-même devait
admettre qu’il appréhendait cette rencontre, mais Leia Organa Solo, une Haute
Conseillère, l’ex-présidente de la Nouvelle République et une Jedi avait
rencontré l’amiral Pellaon et avait été convaincu de sa bonne foi. Le seul qui
n’avait aucun doute était Garm Bel Iblis. Le général corellien avait rencontré
Pellaon sur l’Aventurier Errant quelques jours auparavant. L’amiral lui avait
alors proposé d’ouvrir des négociations de paix. Garm était aussi sûr de lui que
Leia : c’était enfin la fin de cette guerre. Et ils avaient su convaincre le
Président calibop de se rendre au rendez-vous qu’avait fixé Pellaon. Le système
était neutre. Pellaon fait les choses de la bonne façon, pensa-t-il.
 
« Gavrisom, le Chimaera nous répond, fit l’officier de communications
- Bien passez-moi la communication, répondit le Calibop.
- Bien Président. »
Garm sourit, ce n’était que des procédures inutiles mais la raison de leur
venue, elle, dans le système de Borja était les négociations de paix. Et celles-ci
allaient commencer… Garm tendit l’oreille et entendit une nouvelle voix, bien
plus grave, prendre la parole.
- Bienvenue à vous Président Gavrisom, je suis l’Amiral Pellaon, Suprême
Commandeur des Forces Impériales, je souhaite entamer ces négociations de
paix le plus rapidement possible. Je suppose que vous aussi. Si vous le voulez
bien, je peux me rendre à bord de votre vaisseau mais si cela ne vous dérange
pas j’avais pensé que des négociations en monde neutre étaient préférables.
C’est pourquoi j’ai choisi le système de Borja. Mais le vaisseau où ces
négociations auront lieu devrait être lui-même neutre. Qu’en dites-vous ?
(Garm jeta un coup d’oeil sur les senseurs et vit qu’effectivement il y avait un
troisième vaisseau en orbite, un cargo. Il regarda autour de lui par l’un des
hublots panoramiques et vit le vaisseau de Talon Karrde. Gavrisom avait peut-être
lui-même compris.) Ce serait plus simple également pour Talon Karrde qui
veut lui-même négocier avec nous.
- Je suis au courant du projet de Karrde, répondit Ponc Gavrisom, mais je
préférerais négocier sur un vaisseau impérial que dans l’un des cargos modifiés
d’un contrebandier. Je me rendrais donc sur le Chimaera avec ma délégation
diplomatique.
- Vous recevoir à bord sera un honneur, répondit Gilad Pellaon satisfait de lui,
nous vous attendons. »
 
L’Amiral coupa la communication. Il dut certainement prévenir Karrde de
monter à bord du Chimaera. Dans le vaisseau diplomatique présidentiel, les
officiers préparaient le départ de la délégation. Gavrisom, Bel Iblis et tous leurs
conseillers prirent une navette pour rejoindre le Chimaera. Au même moment,
ils virent le Wild Karrde se diriger vers le vaisseau impérial. Garm, assis à côté
du Calibop murmura au président :
 
« On y est… »
 
Gavrisom hôcha lentement la tête tout en fixant la masse noire
grandissante du destroyer stellaire impérial.

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