Les contes de l'Eiesia - Le coeur d'argent

Chapitre 11 : Chapitre 11: une quête pour la vérité (partie 2)

Chapitre final

1157 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/10/2021 13:41

Edelweiss s’est brutalement redressée, sentant des sueurs froides parcourir son corps. Le cauchemar qu’elle venait de vivre était tout simplement atroce. En inspectant les alentours, elle réalisa qu’elle était dans un véhicule qu’elle ne connaissait pas. Assise à sa droite, Annabelle.

“Vous tardiez à vous réveiller,” déclara la rousse, “donc Bowsie a demandé de vous transférer à Sarasaland pour que vous puissiez vous reposer.”

Étrangement, les mots ne sont pas venus à Edelweiss. L’autre a éclaté de rire.

“Allons, faites pas cette tête! Ce n’était pas si terrible!”

Hilarant, oui. Mais elle était incapable de verbaliser l’expérience qu’elle venait de vivre tellement c’était atroce. Est-ce que c’était vraiment l’avenir? Par tout les dieux, ça ne présageait rien de bon…

“Quand tout arrivera?” murmura Edelweiss quand elle sentit sa voix revenir.

“Ah, ça, je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est que quelqu’un a pactisé pour ça.”

Un pacte? Mais qui pouvait avoir pactisé pour qu’une horreur pareille se produise? Qui pouvait détester les siens à ce point? Non, pas Shokora, quand même…

Le sourire d’Annabelle était plus doux, plus discret, mais toujours aussi désagréable, comme si ce qu’elle avait pu montrer était une vaste blague trop bien ficelée. Edelweiss détestait ça, elle se sentait comme un lapin piégé dans les mâchoires d’une meute de loups. Le véhicule s’est finalement arrêté aux abords du palais d’Acerim, et la rousse a aidé la princesse a récupérer sa moto dans le coffre.


Alors qu’Edelweiss rangeait sa moto dans le garage, elle avait comme seul projet de dormir jusqu’à s’être convaincue qu’elle était dans un vaste cauchemar. Mais Waluigi l’a intercepté, la demandant dans la chambre d’amis à cause de Shokora.

Son fiancé l’a bien entendu rassuré sur l’état de la jeune femme, disant qu’elle semblait juste très fatiguée. Puis il a changé de sujet.

“Tout va bien? Tu m’as l’air un peu pâle…”

“Merci de t’inquiéter chéri,” répondit-elle, “mais j’ai juste fait pas mal de route pour pas grand chose. J’ai besoin de me reposer un peu.”

Elle pouvait tromper beaucoup de gens, mais Waluigi n’était clairement pas de cette catégorie. Son regard inquiet en témoignait.

“Ecoute, je veux pas que tu te mettes dans tout tes états pour un bouquin…”

"Ça n'arrivera pas, promis.”

Il n’était toujours pas convaincu, c’était évident. Mais il devra se contenter de ces mensonges jusqu’à ce qu’elle puisse démêler le vrai du faux de sa vision.


L’état de Shokora était mieux que ce qu’Edelweiss pensait voir. Elle était réveillée, mais visiblement exténuée. Ainsi, elle avait les jolis cheveux pêches de sa mère, mais aussi les yeux bleus de son père. Son regard s’est concentrée sur la princesse un instant avant qu’elle ne regarde à sa droite, sur un petit chat intégralement noir endormi.

“Eh bien dame Edelweiss,” commença-t-elle. “Vous qui croyez tout savoir, vous pouvez me dire ce que fait ce chat dans ma chambre?”

Pas de doute, c’était bien elle. Passant outre le manque de politesse, la princesse s’est approchée.

“A vrai dire, je crois que c’est votre Sacran.”

“Quoi? Mais toute ma famille a des loups…”

La brune a haussé les épaules.

“On a bien tous des Sacran différents dans ma famille.”

Shokora ne semblait pas convaincue.

“Hum, je suppose que c’est mieux que d’être possédé par un monstre…”

La pauvre fille était amère avec cette histoire. Surtout qu’elle semblait avoir été consciente de tout ce qu’il s’était passé.

“Tes parents seront condamnés pour ça, je préfère te prévenir à l’avance.”

En réponse, Shokora a juste fermé les yeux. Elle ne devait pas être d’humeur à avoir cette conversation. C’est vrai qu’il faudrait qu’elle se repose. Edelweiss l’a pris comme signal pour partir, ayant elle aussi besoin de repos.


---


Après un moment à se retourner dans son lit, la princesse à la longue chevelure accepta l’idée que, malgré la fatigue qui la tiraillait suffisamment pour l’empêcher de mettre une tenue plus confortable, elle ne pouvait pas dormir. Et par tout les dieux, sa cheville était de plus en plus douloureuse. C’est comme si la peau se faisait ronger à l’acide depuis des heures, mais ne bougeait pas. Elle se décida enfin d’enlever sa chaussette pour regarder ce qu’elle pouvait avoir pour que ce soit aussi désagréable. Des papillons oranges ont immédiatement quitté sa cheville, virevoltant comme des petites flammes avec une forte odeur de soufre qui a envahi sa chambre. Puis ils se sont dirigés vers la porte, se glissant sous cette dernière. Elle avait peut-être rêvé, mais la brûlure sur sa cheville, elle, était bien réelle. Elle n'était pas anodine avec sa forme de papillon. Étrangement, ça a rappelé quelque chose à Edelweiss. Il n'a pas fallu plus de temps pour qu’elle quitte son lit et saute sur son sac à dos. Bon sang, elle a rarement eu autant envie de prier. Si elle n’avait pas le livre, elle-

Oh.

Il est là!

Annabelle et Bowser l’avaient remis dedans, peut-être car ils n’en avaient aucune utilité.

C’est donc soulagée que la princesse s’est saisie de l’ouvrage et a commencé à le feuilleter. Elle s’est arrêtée sur une page où l’image présentait un papillon humanoïde avec des ailes oranges, entouré de petites lumières. Elle a commencé à traduire le texte à côté.


Solmantis, le papillon damnateur.

Cette eiesienne tertroforme est reconnue pour être un vil prédateur. Elle est toujours entourée d’une nuit de papillons qui brûlent tout à leur contact. Sa présence est toujours annoncée par une odeur de soufre.

Vivant en osmose avec ses papillons, elle peut aussi bien entrer dans les souvenirs des autres que lire leur avenir, généralement pour les envoûter et ensuite les cuire par la chaleur générée des ailes des insectes. Il est possible de lui échapper, mais les papillons servent aussi à marquer ses futures victimes d’une marque caractéristique. A ce jour, nous ne connaissons aucune personne marquée qui a vécu plus de cinq ans.


En bas de la page se trouvait un dessin de la marque, la même qu’Edelweiss avait à la cheville. Puis elle a compris: elle était condamnée, mais d’autres personnes dans ce château allaient mourir dans moins de cinq ans.

Laisser un commentaire ?