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Chapitre 1 : La tête, la mire et l'oeil

4631 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 05:53

Chap 1: La tête, la mire et l'oeil.

    L'orage grondait sur la petite ville perdue au milieu des campagnes suédoises. La pluie était intense. Du jamais vu. L'eau et la neige formaient des torents le long des flancs de collines, piégeant les débris et la boue. Il ne restait plus personne dans le village, tout le monde avait fui.   

    — Le moment est idéal, rugit alors un lieutenant chef en treillit au visage carré couvert de barbe de plusieurs jours.   

    Une troupe de recrue était plus ou moins rangée devant lui, luttant contre un vent violent pour ne pas tomber à force de vasciller, leurs bottes, trop grandes pour la plupars d'entre eux, dangereusement enfoncées dans la gadoue au milieu de la place du village désertée.    

    A part le chef, tout le monde tremblait. Certains se raccrochaient même les uns aux autres pour garder un semblant d'équilibre. Ils étaient une vingtaines, en tout.   

    — Vos fusils sont chargés ? tonna le chef.    

    — Oui chef ! fit la troupe d'une voix innégale.    

    — Je n'ai pas bien entendu, vous pouvez répéter? gronda-il.    

    — Oui chef, firent-ils en choeur dans un accord plus correct.    

    — C'est mieux, suivez moi.  

    Il apuya son ordre avec un geste de main. Ce fut très dur de se remêtre en route. Même le lieutenant dut faire des efforts pour avancer à vive allure. Pour les recrues, ce fut une épreuve de tous les instants.   

    Ils quittèrent la route principale du village pour s'enfoncer dans les sous bois. Un chemin escarpé montait vers un flanc de colline doté d'un plateau. Le torrent était moins violent, suffisement atténué pour permettre à la troupe de monter tant bien que mal. La  montée dura de longues minutes. Si longues que la nuit commençait déjà à tomber. Enfin, après un périple interminable, le sol redevint à peu près plat, et le lieutenant et ses soldats trouvèrent devant eux un haut grillage munit de barbelés.    

    — Nous y sommes! hurla le lieutenant pour couvrir le mugissement du vent.    

    Il fit un signe à un autre homme posté dans une tour de garde puis une partie du grillage commença à s'écarter. Le lieutenant aida la porte à s'ouvrir tandis qu'un gyrophare orange brillait dans un coin. Des soldats munis de cote de mailles vinrent saluer leur lieutenant. Les recrues avançèrent sur les talons de leur chef, regardant de tous les côtés.   

    Ils étaient dans un camp militaire. structures en pré-fabriqué étaient disposées sur deux rangées en arc de cercle autour du grillage de l'entrée, laissant un espace suffisant à la troupe pour se mouvoir. Néanmoins, le grillage semblait continuer bien au delà de la limite des bâtiment. Derrière ceux-ci, il semblait y avoir suffisement d'espace pour y ranger deux fois le village.    

    Un autre soldat s'approcha du lieutenant et les recrues du premier rangs purent entendre.    

    — La vermine est prête, monsieur.   

    Avec un sourire narquois, le lieutenant ordonna alors à sa troupe de le suivre. Ils traversèrent les deux rangées de bâtisses qui vibraient dangereusement sous l'effet de la météo.    

    Lorsqu'ils furent parvenus derrière, un autre grillage plus épais et moins haut les empêcha de passer.    

    Les recrues tendirent le cou pour voir au delà de la grille.    

    Tout d'abbord, en face d'eux, dans un creux de roche, une trentaine de tentes crasseuses étaient alignées dans une cour de béton envahie de boue. Sur la droite, une plaine entourée de grillages laissait voir cinq poteaux alignés à quelques mètres les uns les autres puis à gauche, un trou béant, une mine d'argent.    

    Le lieutenant passa la première grille. Ils prirent un court chemin à raz des tentes puis se dirigèrent vers la plaine. Une fois entrés dans la plaine, ils virent deux hommes armés de fusil d'assaut gardant une troupe d'esclaves, hommes, femmes et vieillards compris. Il n'y avait pas d'enfants. La plaine était moins gadouilleuse puis on se rendit compte que celle-ci aussi, en faite, était bétonnée.    

    — Vos fusils fonctionnent encore? fit le lieutenant.    

    Les recrues pointèrent leur arme vers le ciel enragé et tirèrent chacun une balle. Oui, les M-1 Garands fonctionnent toujours, mais le bois de cet antique fusil à magasin ne tarderai pas à pourrir par ce temps.    

    — On vous les laisse, fit l'un des soldats.    

    Tous deux partirent, laissant les esclaves liés les uns aux autres à leur triste sort. Une demi douzaine d'autres accoururent et tandis que le chef fit mettre en rang ses recrues, ils attachèrent alors cinq esclaves aux cinq poteaux. Ils se mirent alors en retrait.

    Le chef se mit devant les recrues plus ou moins régulièrement alignées. Il tournait d'un bout à l'autre de la ligne et jaugeait chacun de ses hommes. Ceux-ci tremblaient toujours mais cette fois, la peur et l'apréhension devaient y être pour quelques chose. Le lieutenant se planta alors devant le milieu de la rangée puis montra les poteaux d'un signe de main.

    — Vous savez ce qu'il vous reste à faire. Alors, un volontaire?

    Une main tremblante se leva dans l'assemblée.

    — Mais... Monsieur, on nous avais dit qu'on aurait pas à tuer durant l'entraînement.

    Le lieutenant, une main agitant nerveusement sa machoîre mal rasée, vint se planter devant le troisième homme à gauche en partant du centre. Il le toisait fixement, longuement, puis se mit en colère.

    - Il semble que la majorité d'entre vous n'aie décidément rien pigé à ce qu'est un entraînement ici. Dans cette armée, nous voulons des soldats, des vrais aux nerf à toute épreuve. Des hommes forts et intelligents qui n'ont pas peur d'accomplir le sale boulot même s'il est pour la bonne cause. Mais pardonnez moi si je vous demande pardon (personne ne ria), MAIS ALORS QUE FOUTEZ VOUS ICI SI VOUS AVEZ PEUR DE TENIR LE FUSIL !?

    Ce dernier hurlement suffit à faire reculer toute la troupe. 

    - Êtes vous en train de me signifier que je perds mon temps avec une bande de scouts incapable ? Vous n'avez donc pas l'honneur et les couilles pour assumer votre choix? Si vous désertez, qui défendra l'Empire à votre place, hein, qui !? Bande de lâches!

    Il y eut un lourd silence dans l'assemblée seulement romput par la pluie ou un gémissement provenant d'un des poteaux. Le chef les lorgna tous les uns après les autres. Ceux qui se trouvaient soumis au jugement faisaient de leur mieux pour regarder leur suppérieur dans les yeux, les autres pâlissaient d'avantage lorsque leur tour approchait.

    Les dix-sept premières recrues lui apparurent alors comme des lâches, des pavaneurs doués d'aucune paroles. Mais le dix-huitième était sensiblement différent.

    C'était un garçon blond au visage neutre et arrondi qui soutint son regard sans sciller, une once de détermination qui fut difficile à ignorer au fond de ses yeux verts. Le lieutenant resta impassible. Le garçon le défiait du regard. Ce dernier ne devait avoir plus de dix-sept ans. Au bout d'une minute de silence, longue et troublée, le garçon s'avança d'un pas décidé vers son lieutenant et annonça d'une voix juvénile et déjà brisée:

    — Je me portes volontaire.

    Il portait son fusil contre son torse comme un soldat au garde à vous. Il y eut un frémissement général.

    — Très bien, fit calmement son suppérieur, alors vas-y. Montre nous.

    Le garçon ferma les yeux, inspira et médita un instant. A la surprise de tous, le chef le laissa faire. Lorsqu'il réouvrit les yeux, une lueur s'était allumée. Une lumière à la fois folle et contrainte.

    Mais aucune lumière n'éclairait ses macabres intentions. Il se plaça d'un pas lent devant un des poteaux, à une quinzaine de mètres puis leva son fusil. Le vieillard qui y était attaché le regarda de ses yeux morts, de son âme battue et meurtrie, le peu de chaire tremblant derrière les liens qui le maintenaient. Le garçon aligna son oeil, la mire et la tête chauve de la victime et tira.

    Le bruit se répandit en échos. Le garçon resta quelques secondes figé, ses cheveux longs lui fouettant les joues et les épaules. Il ne scilla pas lorsque le crâne explosa et répandit son sinistre contenu par terre.

    A la manière d'un automate, le garçon baissa son arme et se plaça devant le second poteau. C'était une femme, cette fois. Elle était maigre et elle commença à hurler à mort en le suppliant de s'arrêter, ses cheveux sales secoués de tremblements.

    Il ne prononça mots. Il aligna à nouveau ses objectifs, attendit quelques secondes et fit feu. Il sentit derrière lui un mouvement de répulsion dans l'assemblée. Seul le lieutenant contemplait la scène à la manière d'un homme regardant pour la énième fois le même film à la télévision.

    Il se plaça devant le troisième poteau. Il abbatit l'ouvrier qui s'y trouvait, une balle. Une. Entre les deux yeux. Puis il fit de même avec le quatrième esclave, toujours avec ces gestes fous, innocents et contraints. Arriva maintenant le dernier poteau. Il mit moins de temps à aligner la tête, la mire et l'oeil. Mais cette fois-ci, il eut plus de mal à appuyer sur la gachette. Une simple pression et le baptême du sang était finit... Mais non, là, c'était impossible.

    Il avait abbatu un vieillard aveugle, une femme souffreteuse, un ouvrier affaibli et un homme malade. Mais la simple détermination ne suffisait pas pour abattre un enfant. Un être si pur ne pouvait être abbatu de la sorte.

    — Qu'est-ce qu'il y a, fit le lieutenant d'une voix geignarde, tu n'es donc pas à la hauteur de la tâche?

    Le blond réaligna la cible. Le petit garçon le fixait, mais il ne suppliait pas, ne criait pas. Comment faire? "Il souffre", fit une voix dans sa tête, comme pour le convaincre que ce crime constituait un mal pour un bien. "Si tu ne fais rien, il restera indéfiniment".

    Le garçon blond poussa un dernier soupir. Il se reprit alors, et se fit violence pour ne pas décevoir son aîné. Il réaligna, ferma les yeux et tira. Le bruit qu'il entendit suffit à lui faire comprendre qu'il avait atteind sa cible. Mais il ne regarda pas à quoi cela allait ressembler. Il préféra se retourner vers son mentor. Il n'ouvrit pas les yeux tout de suite. Il entendit la voix de son lieutenant, claire, et aussi norrmale que possible:

    — Impressionnant. Ta détermination t'as permi de passer au dessus de la morale. C'est ce que je recherche avant tout chez un soldat. Dis moi, c'est quoi, ton p'tit nom?

   Il poussa un soupir, la respiration légèrement saccadée. 

   — Tu en a encore beaucoup à apprendre. Et tu y arrivera très vite. Alors, ton nom?

    De sa voix juvénile et légèrement tremblante, le garçon répondit:

    — Alexandersson, monsieur. Lars Alexandersson.

                                                  *

    Lorsque le garçon eut réouvert les yeux, il voyait devant lui un autre homme. Ce n'était ni le lieutenant de l'époque, avec sa barbe dégeulasse et son treillit, ni une des recrues avec lesquels il a débuté son entraînement. L'homme était en pantalon de karaté et torse nu, exhibant une misculature conséquente. Il avait une cicatrice sur l'oeil gauche, et ses cheveux blonds avaient légèrement viré au châtain clair. Ce dernier portait des mitaines et de la sueur luisait sur son front, ses bras et son torse. Ses grandes mains étaient appuyées de chaque côtés d'une vasque. L'homme en face de lui renvoyait un regard haineux et déterminé.

    Lars ouvrit le robinet d'eau froide avant de s'asperger le visage. Il avait le souffle court, comme à chaque fois que ce cauchemard refaisait surface. Il ne cessait de le hanter depuis au moins vingt ans. L'entraînement de Shorinji Karaté venait de prendre fin. Il s'était conclu par des matches. Lars n'en avait perdu aucun. Comme le lieutenant n'avait cessé de lui répéter, "Tu es doué de telles aptitudes physiques et mentales que tu deviendras bientôt un exemple pour tous". Quel exemple? Lars ne se voyait pas comme un commandant ou un messi. Il se voyait avant tout soldat. 

    Un homme fit irruption dans le vestiaire. Lars tourna la tête vers lui et le regarda à travers une rangées de casiers. La pièce était à peine éclairée. On y voyait mal, mais il discernait clairement le visage de l'homme. Ses yeux pouvaient tout voir tant qu'il y avait de la lumière.

    Il était mal râsé, et ses cheveux étaient noirs et en bataille. Il avait à la main une paire de gants de boxe et une serviette autour des épaules. Cet homme s'appelait Tougou, et était le meilleur (et le seul) ami que Lars n'eut jamais eu.

    — Pas trop fatigué? fit ce dernier.

   Tougou se dirigea vers la douche de vestiaire tandis que Lars se posa sur un des bancs près des casiers.

    — Nan, je commence à peine à me réchauffer, répondit Tougou en élevant la voix derrière le mur carrelé de la douche de vesttiaire. Demain, c'est le grand jour, n'est-ce pas?

    Lars entendit l'eau de la douche couler. Il essuya la sueur qui coulait sur son buste à l'aide d'une serviette avant de se décider à remêtre son armure. Il se sentait mal, du moins il avait quelques angoisses. Cédant alors au noeud dans son estomac, Lars demanda à Tougou, élevant la voix:

    — Est-ce que tu as peur?

    Ce dernier sortit sa tête de derrière le mur et regardait Lars d'un air intrigué.

    — Moi, peur? Pourquoi cette question?

    Le grand blond soupira. Tougou sembla comprendre, car il répondit à sa place:

    — Moi et les autres, nous sommes des soldats, c'est notre métier. On a une cause. Ne t'en fais pas pour nous, on tiendras le coup.

    Lars releva la tête. Il voulut dire quelques chose, exprimer ses inquiétudes à ce sujet, mais il n'y parvint pas.

   Depuis toujours, Lars Alexandersson vivait avec la hantise de voir ses hommes tomber autour de lui. Lars défend une cause. Celle de la Mishima Zaïbatsu, et il était hors de question que ses soldats ne meurent à cause de lui.

    Depuis une quinzaine d'années, Lars est au commandement de l'équipe d'intervention spétiale de l'entreprise Mishima, et sa plus grande ambition est actuellement d'accomplir sa mission sans y laisser d'hommes.

    Tougou est le premier à avoir rejoint l'équipe, et depuis, il est le seul membre de l'équipe à y être encore en vie. Les autres sont morts, et leur remplaçants aussi. Malgré tout, Lars a reçut la médaille du "Commandant Méritant" pour son engagement auprès de ses hommes: Malgré ces pertes, Lars demeure aujourd'hui le commandant le plus attentif et est à l'origine de nombreuses défaites ennemies. Son chemin, Lars l'a tracé dans le sang.

    Tougou sortit de la douche, une serviette autour de la taille. Lars avait toujours la tête basse, plongé dans ses réflexions. Le voyant ainsi immobile, Tougou eut un incompréhensible sourire et lança brusquement:

    — T'es amoureux?

    Surpris, Lars releva la tête.

    — Moi? Non, pourquoi le serais-je?

    — Bah, je sais pas, peut être parce que tu es un homme...

    — Non, je ne suis pas un homme. Je ne suis qu'un soldat.

    Tougou alla derrière le casier en sifflotant. Lars l'entendit s'habiller en même temps qu'il repensait à sa mission. Ils devaient embarquer le lendemain dans un avion de transport pour le japon, et les détails de "l'intervention à haut risque" lui seraient donnés sur place. Ecoutant son orgueil, Lars a accepté, refusant l'idée même de désistement. Il espérait maintenant que ce choix hâtif ne lui fasse plus perdre d'hommes. Lars sentait que si cela se reproduisait, il ne le supporterait pas.

                                         *

    — Combiens vous êtes à embarquer? fit le copilote en voyant arriver Lars, en tenue d'officier de la Mishima, sa cape trident voletant violement sous l'effet du vent, de la poussée des réacteurs et de l'hélice du tout nouvel engin de transport. Tougou était sur ses talons, en uniforme de soldat, le visage découvert, suivit des onze autres, tous portant des casques.

    — Voyez plus tôt, répondit l'officier de sa voix grave. Combien d'heures?

    — Bah, Okinawa est juste derrière la mère de chine... Deux heures suffieront.

    — Tant mieux, fit Lars puis il se tourna vers ses subalternes; Allez les gars, tout le monde embarque!

    Il y avait seize places assises dans un transporteur d'assaut aérien. Lars et Tougou se mirent face à face et ce dernier engagea la conversation.

    — Tu ne m'as pas répondu franchement, fit le second à son chef et ami. Alors, comment elle s'appelles? Tu lui manques?

    — Mais... Tu es cinglé... Fit l'officier, laissant malgré lui échapper un pâle sourire, il n'y a personne dans ma vie. Et il n'y a jamais eu personne.

    Ce qui était parfaitement vrais. Lars n'a jamais connu l'amour, et il ne l'avait jamais cherché. Il s'en moquait éperduement. Les sentiments les plus forts était ceux qu'il éprouvait à l'égard de ses hommes, ceux qui l'accompagnent dans ses missions avec courage et honneur. C'était cela, pour lui, les vrais valeurs, celles qu'il fallait enseigner. Lars n'a jamais manqué d'honneur.

    L'image revint. Le poteau, l'enfant, les remords. Sans s'en rendre compte, il donna un coup de poing contre la carlingue de l'hélico, résonnant dans tout l'habitacle. Il y avait tout de même une exeption, un jours où Lars a faillit à ce code d'honneur. Un jours qui faisait tâche. Ses suppérieurs avaient beau appeler cela "de la détermination", Lars trouvait que c'était juste une cupide lâcheté. Cet évènement sans nom faisait tâche à son histoire. Il ne pouvait le supporter.

    — Calmes toi, vieux... On s'angoisse tous, nous aussi. On ne sait pas qui vas y rester, ou perdre un frère... Nous aussi on se pose ces questions... C'est des choses qui doivent arriver. Même les meilleurs ne peuvent l'éviter.

    Tougou avait parlé d'une voix douce, comme pour le rassurer. Lars se contenta de répondre:

    — Tu as raison... Faut garder la tête froide, puis il demanda: On arrive quand?

    — Dans aproximativement trente deux minutes, fit le pilote qui semblait avoir entendu sa requête.

   Les soldats chargèrent leur fusil d'assaut. On vit peu après se dessiner au loins les côtes japonaises. Leur destin les rattrapais. C'est là bas qu'un intermédiaire les instruira alors de leur mission.

                                          *

    — Officier Alexandersson, vous voilà enfin. je vois que vous avez amené la cavalerie...          

    C'était le colonel Taïshitzu, de la Mishima. le supérieur direct de Lars. Il était grand, un peu ridé, les cheveux grisonnants mais fort et robuste comme un ours. Il devait approcher la cinquantaine, ce qui ne l'empêchait pas de se tenir le dos bien droit.

    — Regardez comme ils sont frais les perdraux, fit Tougou en désignant l'équipe d'intervention qui s'occupait de décharger les caisses d'armes et de matériel de l'hélicoptère, vous ne pouvez pas rêver mieux, Colonel. Alors, on commence quands?

    Tougou avait la forme et le moral. lars ferma les yeux un instant, ne pouvant se résoudre à lui casser son délire. Il voulait les ordres, rien de plus.

    — Du calme, je dois d'abbord vous expliquer précisément quelle sera le but de cette... intervention.

    Un soldat fit irruption, c'était Cartright, le numéro six, Lars étant Alpha et Tougou Bêta, les autres étaient numérotés de un à onze.

    — Le matériel est chargé dans le blindé et les troupes ont réambarquées.

    — Très bien, fit le colonel. Montez avec moi dans mon véhicule, officier, votre bras droit peut se joindre à nous si il le souhaite mais nous serions un peu serrés tout de même...

    Tougou leva les mains.

    — J'ai entendu, je vais avec les autres. Lars... A tout a l'heure, sur le terrain.

    — A plus, ne t'endors pas en route, hein?

    — Naaann, tu me connais.

    Sur ce, Tougou tourna les talons et s'enfonça dans le blindé dont la lourde porte arrière se referma derrière ses occupants.

    Le Colonel Taïshitzu conduit Lars à l'arrière d'une jeep militaire et l'y accompagna. Un chauffeur en uniforme de l'armée les y attendais. Lars regarda longuement l'arrière du blindé. Qu'est ce qu'il aurait aimé se trouver avec son équipe... Il ne supportait pas de voyager en première classe comme un privilégié. Mais son titre oblige...

    — Chauffeur, mettez les gaz!

    — Oui monsieur.

    Le chauffeur écrasa la pédale pour rattraper le blindé. La voiturre fit un soubresaut. Lars attendit que son chef lui remêtte les instructions avant d'arriver. Pourvu que tout se passe bien. Si un de ses hommes y restait, il était sûr de ne pas s'en remêtre, cette fois-ci.

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