Murphy et Sandie

Chapitre 2 : Chapitre 02

1466 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/03/2015 15:26

 

« - Sandie.»

    Murphy prend le temps d’enregistrer cette information, jamais il n’a entendu ce prénom, ni dans les 100, ni ailleurs. Il hoche lentement la tête, se redressant ensuite pour regarder la jeune fille de haut.

« - Je peux savoir ce que tu faisais sur la plage et dans cet état ?»

    La dénommée Sandie ne lève même pas son regard et trouve soudainement que tortiller ses doigts est intéressant. Pourtant, le brun s’attarde pour avoir une réponse concrète sur le pourquoi du comment cette fille a fait son compte. Des secondes passent où seuls leurs cages thoraciques obligent leurs deux corps de bouger, la respiration de la jeune fille se fait plus rapide. Finalement, elle continue de manger en laissant Murphy cogiter sur sa propre question. Se levant alors en tournant de l’œil, il se sert lui-même de cet alcool fort qu’il avait gouté en arrivant ici, se trouvant dans la salle à manger près d’une des motos rouges exposées. Il avance difficilement la première gorgée qui l’en irrite presque mais il en prend encore une, serrant le verre dans sa main, sa jumelle posée sur le bord de la table. Son regard reste cependant fixé sur celle qui a complètement abandonné son bonheur d’être seul et il faut le dire; sans emmerdes. Alors qu’il veut laisser tomber cette réflexion par rapport à cette fille, sa petite voix se fait entendre comme un souffle et comme si elle a peur des conséquences qu’elle va devoir subir en suivant…

« - Qu’est-ce que tu fais ici ? Surtout, comment es-tu arrivé jusqu’ici ?»

    Sans plus attendre, John s’approche d’elle d’un pas dur et il parle d’une voix presque grossière et violente ce qui a la répercussion de faire recroqueviller Sandie sur elle-même.

« - Je ne vois pas pourquoi je répondrais à ta question alors que tu n’as pas répondu à la mienne.»« - …Je me suis échappé d’un camp de terrien, ça te va comme réponse?» lâche-t-elle plus durement que sa phrase précédente.

    Murphy fronce les sourcils en entendant sa voix se casser presque à ses mots, il soupire et il s’assoit de nouveau sur le canapé, à son opposé.

« - Moi aussi une fois je me suis échappé de leur emprise, mais j’étais dans un piteux état comparé à toi, je remarque que tu as eu de la chance, ou alors ils ne font pas autant de mal à une fille qu’à un garçon.»

    Après ses paroles, sa voix est beaucoup plus détendue que précédemment, Sandie relève son visage et se tourne avec réticence vers celui qui a l’air de vouloir communiquer avec elle et c’est avec la bouche pleine qu’elle lui répond.

« - J’en sais rien, et je m’en fiche.»

La voir changer presque soudainement de comportement lui fait prendre un peu de recul. Il a plusieurs questions en tête et il s’abstient vraiment de les lui poser car c’est peut-être un peu trop tôt et même lui ne peut se livrer à une personne qu’il ne connait que depuis quelques minutes. D’ailleurs, Murphy ne se livre presque jamais…Après un court moment de silence, Sandie se fait plus curieuse.

« - Depuis combien de temps es-tu là ?»« - Quatre jours.» répond simplement le brun.La conversation n’est en aucun cas très passionnante, alors Murphy se lève du canapé ayant toujours son verre de cristal dans sa main droite, il boit le reste de son contenu cul-sec avant d’aller le repose sur la table du côté salle à manger de cette grande pièce.

« - Tu n’as pas l’air trop désordonné pour un garçon.» fait-elle la remarque.

De là où il se trouve, un rire court sort de sa gorge piquée par l’alcool qui vient de passer. Il ne prend pas la peine de la regarder et tire une des six chaises pour s’y asseoir, ses coudes se posant sur la table.

« - Dans tous les cas même si ce n’était pas rangé, je n’allais pas le faire pour toi.» dit-il fièrement.

Sans se laisser marcher sur les pieds, Sandie continue.

« - Je n’allais pas te demander ça de toutes façons… d’ailleurs quel est ton nom à toi ?»« - Comment je m’appelle n’est pas vraiment important.» réplique-t-il.

        La jeune fille fronce les sourcils en se tournant vers lui comme pour chercher une explication du pourquoi du comment il n’a pas envie de lui dire son prénom. Elle se lève, le sachet de nourriture encore rempli dans les mains et tout en portant un biscuit entre ses lèvres, elle marche vers la porte d’acier. Assez difficilement d’ailleurs car elle a encore l’air un peu sonné des périples qu’elle a du faire face avant de faire la rencontre du mystérieux jeune homme. Lui, toujours assis sur une des chaises en bois, lui lance un regard et hausse un sourcil avant de laisser sa voix envahir la grande pièce.« - Et maintenant tu veux aller où ?»« - Comme si cela peut intéresser ta personne.» lui lance-t-elle en lui adressant un regard des plus profonds et noirs.« - Hé, je viens de te sauver la vie et c’est comme ça que tu me remercies ? Même pas un merci d’ailleurs.» se moque Murphy.« - Oh pardon excuse-moi mais j’aurais très bien pu me remettre sur pieds quelques minutes après avoir atterrie sur cette maudite plage.» gronde-t-elle. « - C’est moi qui m’excuse de t’avoir emmené ici et de d’avoir donner à manger. C’était pas grand chose mais tu pourrais au moins reconnaître ça.» dit-il levant les yeux au plafond, agacé.« - Bien-sûr. Aller salut.» souffle-t-elle avant de pousser une des portes lourdes qui isole bien comme il faut cette maison.

        Murphy reste offusqué par le comportement si changeant de cette fille. Il reste bouche-bée en la voyant sortir comme ça, sans même un merci, une excuse ou quoi que se soit d’autre. Aurait-elle était vexée du fait qu’il n’a pas eu envie de lui donner son nom ? De toutes les manières il s’en fiche pas mal à ce moment. Bon débarra ! Et lui qui a pensé un court instant qu’il allait devoir partager cette maison avec cette fille, heureusement que non.Pour fêter cela, il se rempli un autre verre d’alcool et le boit en douceur, voulant évidemment penser à autre chose. Et ses pensées se dirigent rapidement vers lui-même, lorsqu’il a été attrapé par les terriens ; il a vécu un réel enfer et rien que d’y retrouver les images dans sa mémoire lui fait froid dans le dos.

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