La vengeance de Clarke.

Chapitre 4

2902 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:41

Clarke, un sourire aux lèvres chevauchait au côté de Lexa, elles traversaient une prairies au galop, les cheveux flottant aux vents. Soudain, Lexa ralentit et s’arrêta au bord d'une falaise, Clarke l’imita. Côte à côte, elles regardèrent le soleil se coucher, sans un bruit, main dans la main. Lexa pencha sa tête et embrassa Clarke qui lui rendit son baisé avec fougue. Elle ne ressentait qu’un immense bonheur…

 

La sensation se dissipa petit à petit remplacée par une douleur sourde, Clarke ouvrit les yeux, elle se trouvait dans un grand lit, il faisait sombre. Elle était faible, son bras et son cou la faisait souffrir. Elle était désorientée, la sensation intense de bonheur qu’elle avait ressentie un instant plus tôt c'était dissipée. Elle rassembla ses souvenirs, juste avant de lâcher prise pour accueillir la mort, elle avait aperçu Lexa dans la foule, puis plus rien. Un sentiment de colère se disputait à de la reconnaissance quand elle songea qu’elle devait probablement sa vie à Lexa. Pourquoi était-elle passée par là juste à ce moment ?

Elle essaya de se lever mais en fut incapable, elle était bien trop faible. Juste à côté du lit, quelqu'un avait placé un verre d’eau, elle avait mal à la gorge et l'eau fraîche lui fit du bien. Elle se rendormit ensuite presque aussitôt.

 

 

Elle fut réveillée par le soleil, la journée s’annonçait radieuse, songea avec amertume Clarke, mais elle ne se faisait aucune illusion, elle était toujours prisonnière. Quelqu’un frappa et la porte s’ouvrit presque aussitôt. Une servante apporta à manger à Clarke qui était affamée. Elle se demanda si la porte de la chambre était gardée, la servante était entrée sans surveillance alors qu’elle avait déjà tué deux soldats.

À peine eut-elle fini de manger qu’un homme entra dans la chambre, sans frapper cette fois ci. Il était grand, la cinquantaine, chauve, et Clarke devina, à son expression qu’il ne l’aimait pas beaucoup.

- Bonjour, la commandante m’a chargé de vous dire que le conseille vous a accordé l’immunité, vous êtes donc libre, elle viendra vous voir dans la journée, déclara l’homme d’une traite avec une voix froide.

Puis il se retourna et sans attendre une réponse de Clarke, sortie. Le soulagement envahit Clarke, elle n'aurait pas à lutter pour sa vie une nouvelle fois, elle n'en aurait pas eut la force de toute façon. Cet homme lui avait fait froid dans le dos, sans émotions, il était dangereux Clarke en était sûr. Lexa allait passer la voir dans la journée, il fallait que Clarke se prépare à passer à l'action, ce serait certainement sa seule chance de se venger.

 

 

Quand la porte s’ouvrit enfin, Lexa apparue, seule. Clarke avait attendu ce moment toute la journée, les yeux rivés sur la porte. Lexa s’avança dans la pièce et s’arrêta à quelques mètres du lit dans lequel Clarke était allongée.

- Clarke.

Elle ne répondit pas.

- Je suis désolée.

Cette fois-ci, Clarke ne la regardant pas répondit avec colère :

- Désolée de quoi ! De m’avoir obligée à tuer tout un peuple.

Les yeux tournés vers la fenêtre, Lexa dit d'une voix basse,

- Je n'avais pas le choix.

Elle fit un pas vers le lit.

Clarke releva la tête et fixa Lexa.

- Approche toi.

Sans attendre, Lexa s’approcha et s’assit sur le bord du lit. C'est alors que Clarke, d'un mouvement rapide l'attira vers elle et la plaqua dans le lit, la bloquant de tout son poids. Une fourchette pointé sur la gorge de Lexa. Les larmes aux yeux, Clarke était partagée entre son envie de vengeance, et son affection. Lexa la fixait, ses yeux noyés dans les siens, son visage n’exprimait aucune émotion.

- “Le sang par le sang”, je ne t'en voudrai pas Clarke, chuchota Lexa, ses yeux toujours plongés dans ceux de Clarke.

Le temps sembla comme arrêté tandis que, se fixant, aucune des deux femmes n’esquissaient le moindre geste. Les émotions s’entrechoquaient dans la tête de Clarke, les souvenirs de son rêve luttant contre ceux du massacre de Mount Weather. Enfin, après ce qui avait semblé durer une éternité, Clarke jeta la fourchette au loin et s’effondra dans le lit au côté de Lexa en sanglotant.

Elles restèrent ainsi, l'une contre l'autre, jusqu'à ce que Lexa prenne la parole :

- Le conseil pense que je fais une erreur en te graciant. Mais je ne pouvais pas te laisser mourir.

- J'étais venue pour te tuer, repris Clarke, séchant ses larmes.

Lexa ne répondit pas et Clarke continua les yeux fixés au plafond.

- Je ne pourrai jamais te pardonner.

Lexa c'était tournée vers Clarke.

- Je suis désolée Clarke. Je pensais que l'amour était une faiblesse et que , pour le bien de mon peuple je devais suivre la tradition des commandantes et non mes envies. Tu peux comprendre mieux que personne le fardeaux qu'un chef doit porter.

Elles ne dirent rien pendant un moment, quelqu'un toqua à la porte. Lexa se leva et alla ouvrir, elle parla à voix basse avec l'homme qui était venu parler à Clarke le matin même.

Puis elle revint vers Clarke :

- Je dois partir un moment, je repasserai ce soir.

Elle se tourna pour partir quand, hésitante, elle continua dans un murmure,

- Je ne te retiens pas prisonnière, tu peux partir à tout instant, mais j'espère que tu seras encore là ce soir.

Puis elle passa le seuil de la porte d'un pas rapide, sa robe volant derrière elle.

Clarke était bouleversée, elle ne savait plus quoi faire. Elle n'avait pas réussi à se venger de Lexa, mais c'était encore pire, elle ne lui en voulait plus. Que devait-elle faire. Elle ne pouvait pas retourner à Arcadia, affronter son peuple sans l'avoir vengé, elle pouvait encore reprendre sa vie seule dans la forêt mais elle en était lasse. Elle pouvait aussi rester ici au côté de Lexa. Confuse et fatiguée, elle se recoucha.

 

 

Quand elle se réveilla, Lexa était endormie juste à côté d'elle. Sans ses peintures de guerre et son air de commandante, elle ne semblait plus être la même personne. Elle resta quelques minutes à contempler Lexa endormie puis se leva. Elle trouva de la nourriture sur la table et mangea avec appétit. Elle se sentait mieux et son corps la faisait moins souffrir, il fallait maintenant qu'elle pense à son avenir, que devait-elle faire ? Elle allait rester un moment ici avec Lexa, puis aviserait ensuite. Elle retourna dans son lit, elle ne trouvait pas le sommeil après tout ce temps passé à dormir, elle regarda donc Lexa dormir. Elle se sentait bien dans cette chambre au côté de Lexa, elle s'imaginait rester ici avec elle pour toujours, sans soucies. Mais elle savait que cela n'était pas possible. Lexa était la chef de l'alliance, entre les intrigues politiques, la guerre et la vie dangereuse sur terre, il y aurait toujours un nuage pour assombrir son horizon.

Lexa ouvrit les yeux et lui sourit.

- J'espère que ce n'est pas moi qui t'es réveillée, lui chuchota Clarke.

- Non pas du tout, répondit Lexa en s'étirant sous les draps.

- J'aimerai parler de la suite, continua Clarke d'un air gêné.

- Tu peux rester ici autant que tu veux, dit Lexa, j'aimerais que tu restes, reprit-elle.

- En fait, moi aussi j'aimerais rester, je ne peux pas supporter de retourner à Arcadia, là-bas, les gens ne comprendraient pas… Mais rester ici ne menace t-il pas ton pouvoir ?

- Non, personne ne te connaît, je n'ai pas révélé ton identité devant le conseil et personne ne t'as reconnu, ou si quelqu'un l'a fait il ne c'est pas manifesté. Gracier un prisonnier est ici très rare mais sûrement pensent-ils que je veux te transformer en assassin secret, expliqua Lexa.

- Mais que vais-je devenir ici ? Comment cacher ma présence ? demanda Clarke.

- Cela ne sera pas nécessaire, je suis la commandante, j'ai le pouvoir de loger et de voir n'importe qui, déclara Lexa en souriant, ne t'en fais pas.

Après un court silence, Lexa reprit sur un ton plus sérieux.

- Nous sommes à deux doigts de la guerre contre le Skycru.

- Quoi ? s'écria Clarke en relevant brusquement la tête.

Elle la reposa sur l'oreiller et, tandis qu'elle caressait les cheveux de Lexa celle-ci lui expliqua.

- Il y a eut des affrontements, ton peuples étend son territoire obligeant les miens à s'éloigner, si ils ne coopèrent pas, ils menacent de les tuer, il y a déjà eut plusieurs morts.

- Mais ma mère ne ferait jamais une chose pareil !

- Quand lui as-tu parlé pour la dernière fois ? demanda Lexa.

- Pas depuis… Mount Weather, lâcha Clarke.

- Les choses ont peut-être évoluées, ta mère n'est peut-être même plus la chancelière.

- Je pourrais lui parler, empêcher la guerre, dit Clarke.

- Si les événements continus ainsi, je ne pourrais pas empêcher mon peuple de se venger, ce ne sont encore que des événements isolés, reprit Lexa.

Les yeux de Lexa papillonnèrent et Clarke murmura en rigolant.

- Il faut dormir maintenant, même les belles commandantes fortes comme toi on besoin de repos.

Lexa sourit, releva la tête et déposa un baisé sur les lèvres de Clarke, se blottit contre elle et s'endormit presque instantanément. Clarke était aux anges, elle se sentait bien, elle profita un moment de cette sensation, le corps chaud de Lexa blottit contre le sien avant de s'endormir.

 

 

Le lendemain, quand Clarke se réveilla, Lexa était déjà partie, elle trouva le petit déjeuné prêt sur la table avec un mot de Lexa :

 

Je dois m'occuper d'affaires urgentes, je t'ai laissé Ida, il t'accompagnera et pourra ta faire visiter la ville si tu le souhaite.

Bisou, ta Lexa.

 

Après s'être habillée, Clarke sortie et trouva Ida devant la porte. C'était un jeune homme d'environ un mètre quatre-vingt, le visage jovial ce qui était rare pour un Grounder. La vie à Polis est sûrement moins dure qu'à la campagne, songea Clarke. Peu loquasse, il la guida hors de la tour dans un dédale de couloirs et d'escaliers. Une fois à l'extérieur, il la suivit pendant qu'elle flânait dans Polis. Il y avait des échoppes de marchand partout, on y vendait de tous. Des produits comestibles, des peaux de bête, et d'autre articles dont Clarke n'arrivait même pas à trouver l'origine ou l'utilité. Elle passa devant un stand qui vendait des objets d'arts, elle s'arrêta. Elle demanda à Ida comment marchait le système de commerce ici. Il lui répondit qu'elle pouvait prendre ce qu'elle voulait, Lexa c'était occupée de tout.

Il faudrait que je parle de cela avec elle, songea t-elle.

Elle prit tout de même un carnet de feuille et des crayons en charbon de différentes duretés, dessiner lui avait manqué.

Elle continua dans les allées, les gens la dévisageait, elle ne savait pas si ils la reconnaissaient comme Clarke ex-commandante des Skycrus ou si c'était son aspect différent de ceux des Grounders qui attirait l'attention. Elle n'y fit pas attention et la matinée passa à toute vitesse.

Quand elle arriva à la tour après sa visite du marché, Lexa l'attendait.

- Alors, la visite t'as plu ?

- Oui, je ne pensais que le marché était si grand ! Je n'ai même pas reconnu tous les objets que j'ai vu, répondit Clarke.

- Nous y irons ensemble la prochaine fois, et je répondrai à toutes tes questions, allons manger maintenant.

Au côté de Lexa, Clarke monta jusqu'en haut de la tour.

- Je prends toujours les escaliers, bien qu'il y ait un système d'ascenseurs, je ne les aime pas, lui dit Lexa.

- Un système d’ascenseur ? Sans énergie électrique ? J'aimerai bien étudier ce système, s'exclama Clarke.

- Avec plaisir, je te le montrerai cette après midi, lui répondit Lexa en souriant.

Elle arrivèrent dans une chambre immense avec une vue magnifique sur la vallée.

- C'est ma chambre, le privilège d'être commandante, déclara Lexa en entrant.

- La vue est splendide d'ici, s'exclama Clarke.

Lexa n'eut pas le temps de répondre l'homme chauve apparut derrière elles.

- Heda ! Votre présence est requise, l'affaire est importante, lâcha t-il essoufflé.

- Qui y a t-il ? demanda Lexa. Son visage avait reprit son masque de commandante et pas une émotion n'était visible.

- Un villageois est arrivé, il demande à vous parler de toute urgence, l'affaire est grave.

- Fait le venir tout de suite, dit Lexa avec autorité.

Clarke attendit a côté de Lexa sans un mot, quand le villageois fit son apparition, elle constata que celui-ci était exténué, ses vêtements étaient sales et déchirés, il était couvert de griffure et n'avait pas dû se reposer ni manger depuis longtemps.

- Heda, s'écria t-il tombant à genoux.

- Parle !

- Je viens de mon village, pas loin de celui des Skycrus, j'étais parti à la chasse et quand je suis revenu, le village avait disparu, commença l'homme d'un ton hésitant.

- Disparu ? questionna Lexa.

- Oui, plus rien, juste des traces qui se dirigeait vers la rivière, quand je les ai suivies, je suis tombé sur … , sa voix se brisa, il lui fallut quelques instants avant de reprendre, ils étaient tous là.

Le sang de Clarke se glaça.

- Tous là ? continua Lexa.

- Exécutés, femmes, enfants, guerriers. Alignés sur la berge, une balle dans la tête pour chacun.

La tête de Clarke se mit à tourner, que pouvait-il bien se passer à Arcadia. Lexa et Clarke se regardèrent. Clarke le savait, Lexa n'avait pas le choix, elle devait venger son peuple.

- Rassemble l'armée des clans, dit-elle à l'homme chauve d'un ton glaciale, nous partons en guerre !

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