L'amour n'est pas un long fleuve tranquille

Chapitre 5 : La femme de sa vie

12815 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/09/2020 22:57

Chapitre V : La femme de sa vie.


           C'est armé d'une tasse à café bien chaude que je péntère dans le laboratoire d'Iron Man. Lorsque j’entre, la musique est de nouveau à fond, et Tony est penché au-dessus de son armure avec un chalumeau à la main. Encore une fois, je demande à J.A.R.V.I.S de couper la musique, ce qui sort l'ingénieur dans son travail. Il se retourne, et lorsqu'il me voit avec les cafés dans la main, il vient vers moi l'air satisfait. Tony attrape sa tasse avant de déposer un baiser sur mes lèvres, en me murmurant un petit « merci ». Je trique quand il me dépose un baiser, puisque son haleine sent, encore une fois, l'alcool. Je l’attrape par le bras avant qu'il ait le temps de s’enfuir et je lui demande avec une voix grave :

–     Tu as bu ?

–     Oui, j'ai pris un verre avec Banner tout à l'heure ? J'ai pas le droit ? Me dit-il en minaudant.

–     Si bien sûr, tant que cela reste un verre. Réponds-je sur un ton autoritaire et réprobateur.

–     Hum, on pourrait boire un verre toute à l'heure, rien que toi, moi, et un petit dîner aux chandelles. Qu'en penses-tu ? Dit-il en glissant sa main libre sur mon torse.

–     Je ne dirais pas non, dis-je un peu surpris par la bonne humeur de mon amant.

–     Bien, dans ce cas, je compte sur toi pour te faire beau ce soir ! Rendez-vous à vingt heures précises ! Me dit le brun avec un petit sourire satisfait.

–     Entendu

–     Bien, dit-il en me déposant un petit baiser, maintenant si tu peux me laisser travailler. J'ai encore du pain sur la planche avant de pouvoir profiter de mon brave petit soldat.

           Je dépose un petit baiser dans les cheveux du mécanicien qui ne tarde pas à retourner travailler. Je le laisse à ses affaires, et je repars m'occuper des miennes. Alors que je sors du laboratoire, Sam vient me trouver avec des nouvelles, de celui qui fut mon meilleur ami, James Buchanan Barnes. Sam me tend un dossier dans lequel je peux lire que des traces de lui aurait été retrouvées en Europe.

–     Les sources sont sûres ? Demande-je.

–     Ouaip, Me confirme mon partenaire. Par contre, les informations que j'ai ne date pas d'hier, donc il a très bien pu bouger entre temps.

–     On devrait aller vérifier sur place, tu viens ? Demande-je.

–     Je ne comprends même pas que vous perdiez du temps à me poser la question Cap', dit-il souriant, vous savez très bien que je vous accompagnerais, même jusqu'en enfer, non ?

–     Bien, alors va t'habiller, dis-je.


           Nous partons rapidement nous équiper, avant de monter dans le QuinJet, afin de faire un petit tour en Europe. Je n’ai pas averti Tony, car je sais qu'avec le QuinJet, j'aurais largement le temps de revenir d'ici ce soir si tout se passe sans encombre. Sauf que, rien ne se passe jamais comme prévu. Sur place, nous avons réussi à remonter la trace de Bucky avec plus ou moins de difficultés. À force de recherches, nous avons trouvés ce qui semble être la planque de mon ancien ami. Tout semble indiquer qu'il réside encore ici, puisqu'on peut encore trouver des affaires lui appartenant. Alors que je cherche dans ses affaires pour trouver l'endroit où il aurait pu se rendre, un bruit de clé dans la serrure stoppe ce que Sam et moi étions en train de faire. La porte s'ouvre sur mon ancien camard qui comprends tout de suite qu'il n’est pas seul. Avant que j’aie eu le temps de dire quoique ce soit, le soldat de l'hiver s'enfuit en courant dans les marches. Sam et moi, nous nous lançons à sa poursuite afin de le rattraper et, je l’espère, pouvoir le ramener avec nous.

           La course poursuite fut longue et laborieuse. Mais le soldat de l'hiver a visiblement déjà prévu un plan de retraite, et malgré tous nos efforts, il finit par nous semer. Cependant, j’ai eu l'espoir de le retrouver puisqu'à un moment, avec Sam, nous avons repris l'avantage. Nous nous sommes séparés pour couvrir plus de terrain, et nous avons réussi à le prendre en tenaille. Sam d'un côté, moi de l'autre, Bucky n’a d'autres choix que de nous affronter s'il veut s'échapper. Espérant qu'il me reconnaîtrait, j’ai tenté de discuter avec lui, mais en vain. Le soldat de l'hiver grâce à son entraînement de la part d'Hydra, parvient à prendre le dessus sur nous, et à nous filer entre les doigts. Il est vrai que si Sam et moi, nous retenions nos coups, ce n’est pas le cas de notre adversaire. Heureusement, les blessures qu'il nous a infligés sont superficielles. C'est après cet affrontement qu'on a perdu sa trace qu'on tente ensuite de le retrouver durant plusieurs heures, en vain. Alors que la nuit est en train de tomber, on se résigne à abandonner les recherches pour aujourd'hui, tout en sachant qu'il nous serre très difficile de remettre la main sur Bucky durant les prochains mois. En effet, il a été entraîné par Hydra afin de passer inaperçu dans la foule, et sait pertinemment comment disparaître si l'envie lui en prend. Si nous avons retrouvés une trace de lui, c’est sans doute parce qu'il a un peu relâché la pression, et qu'il a commis une erreur. Or, en lui tombant dessus ainsi, il va s'appliquer à disparaître et il nous faudra encore attendre un sacré bout de temps avant qu'il n'en refasse une à nouveau. Cela fait presque deux ans maintenant que j’ai revu Bucky pour la première fois, et que le SHIELD a été démantelé avant d'être reformé par Fury durant notre altercation avec Ultron. Deux longues années durant lesquelles Bucky a totalement disparu. Deux années où je n’ai pas été capable de sauver mon ami, et maintenant que j’ai eu une occasion de le faire, j’ai échoué, encore une fois.


           Quand nous remontons dans le QuinJet, je demande à J.A.R.V.I.S de prévenir Tony que je ne serais pas là ce soir. Il est déjà quasiment vingt heures, et il nous faudrait au moins deux heures pour pouvoir rentrer jusqu'à la base des vengeurs. Durant le trajet, nous prenons le temps de soigner nos blessures avec Sam tout en continuant les recherches sur Bucky, grâce aux nombreux documents, que nous avons récupérés chez lui. Avec un peu de chance, quelqu'un le verrait ou entendrait parler de lui durant sa fuite. Sam me promit qu'on finirait par l'attraper, et que je ferais mieux de profiter du pilotage automatique pour me reposer un peu. Il est vrai que ce soir je suis fatigué, car les rencontres avec Barnes sont toujours éprouvantes pour moi. Bucky a toujours été comme un frère pour moi, un frère que j’ai entraîné dans mon combat contre Crâne Rouge. Et qui a été capturé par Hydra avant qu'ils en fassent un soldat lobotomisé. C’est de ma faute si Barnes s’est fait capturer, je n’ai pas été en mesure de le protéger à l'époque. Et aujourd'hui encore, je ne suis pas à la hauteur...


           Quand enfin nous arrivons au Manoir des vengeurs, il fait déjà nuit noire. Je me rends jusqu'à ma chambre, car je n’ai qu'une envie : prendre une bonne douche et dormir un peu. Quand j’entre dans ma chambre, je dépose mon bouclier sur le côté du lit, et j’enlève mon costume afin de me rendre sous ma douche. À ma grande surprise, Tony n’est pas là, bien que je pensais qu'il m'attendrait pour me sauter dessus, car je lui avais en quelque sorte posé un lapin. Quand je sors de ma douche, je regarde les ecchymoses qui orne mon corps suite à ma rencontre avec celui que je considère comme mon frère. Heureusement pour moi, je possède un facteur d'auto-guérison qui accélère mon rétablissement. Toutefois, cela n'en reste pas moins douloureux. Je passe un t-shirt blanc, et j’enfile un jogging avant de retourner dans ma chambre. Celle-ci est encore déserte, pas la moindre trace de mon ingénieur. Je fus alors pris d'un dilemme. Je ne sais pas si je dois aller trouver mon mécanicien pour pouvoir discuter avec lui, ou me reposer, car je suis épuisé autant physiquement que nerveusement par ma journée. Je sais que la rencontre avec Tony risque d'être froide, voire de finir sur une dispute. Mais ne dit-on pas qu'il vaut mieux battre le fer tant qu'il est chaud ? Laisser la situation telle qu'elle n'est jamais une bonne idée, et pourrait conduire à seulement envenimer les choses. Je soupire, sachant que, de toute façon, je ne pourrais pas m'endormir sans avoir mis les choses au clair avec lui. Après tout, peut-être ne m'en veut-il pas ? Peut-être comprend-t-il que je suis parti en mission, et que je n’ai pas eu le temps de revenir à temps ? En tout cas, je l’espère même si, au fond, je sais qu'il sera sans doute bien plus égoïste que cela.


           Je me rends en direction de son laboratoire duquel s’échappe une petite lumière. Cette fois-ci, je ne fus pas accueilli par l'habituel vacarme dans lequel l'ingénieur aime bosser. J’avance jusqu'à lui sans que celui-ci ne daigne, ne serait-ce que, me jeter un regard. Il est occupé à souder quelque chose, et ne m'adresse pas un mot même lorsque j’arrive à sa hauteur. Il est toujours vêtu d'un vieux t-shirt et d'un jeans basique, ce qui, je l’espère signifie qu'il ne m’a pas attendu.

–     Tony ? Dis-je comme si j’avais peur de le déranger.

–     Quoi ? Réplique-t-il d'un ton glacial.

–     Je suis désolé de t'avoir posé un lapin, m'excuse-je, j'étais en mission, et je pensais avoir le temps de rentrer avant…

–     J'appelle pas ça une mission, me dit-il d'un ton dédaigneux.

–     Stark, dis-je contrarié par cette remarque que je trouve injustifiée. C'est une mission, on est parti retrouver Bucky.

–     Je sais. Se contente-t-il de dire.

–     Écoute Tony, j'ai pas la force de me disputer avec toi ce soir, alors, je viens juste m'excuser et je retourne me coucher.

–     Fais donc ça, dit-il tout aussi froidement.

–     Sérieux...Tu ne vas pas m'en vouloir pour ça ? Je pensais qu'on aurait le temps de rentrer, sauf qu'on lui est tombé dessus et...On n'a pas réussi à le rattraper...dis-je énervé contre moi-même pour ce cuisant échec. Je ne pensais sincèrement pas qu'on allait réellement le retrouver....

           Tony stoppe enfin ce qu'il est en train de faire, et se retourne vers moi. Son regard est extrêmement froid et son visage semble fermé à toute discutions. J’attrape ses mains dans les miennes, n'osant pas le prendre dans mes bras, car je sais qu'il me repoussera.

–     Tony, je suis désolé. Mais je me devais d'aller vérifier, et au final, j'ai bien fait. Je l'ai trouvé là-bas mais…il ne semblait toujours pas me reconnaître... Dis-je abattu par cette réalité.

           Car oui, j’ai grandi avec Barnes, il a été mon meilleur ami. Il m’a toujours protégé, encouragé, et il a toujours eu une confiance aveugle en moi. C'est pourquoi il m’a suivi ce jour-là, ce qui l’a conduit à devenir le jouet d'Hydra. Parfois, je me dis qu'il aurait peut-être mieux valu pour lui qu'il meurt ce fameux jour. Mais... le destin en a décidé autrement. Tony lâche un long soupire, puis fini par me dire :

–     Pas la peine de faire cette tête, Steve. Simplement, prévenez-moi quand vous sortez la prochaine fois. J'ai dû annuler le resto...

–     Quel resto ? Demande-je surpris.

–     Tu ne pensais quand même pas que c'est moi qui allais cuisiner pour notre dîner aux chandelles ? Dit-il telle une boutade, sauf que, le son de sa voix sonne toujours aussi glacial.

–     Heu bah, je pensais que oui. Je ne pensais pas que nous sortions, dis-je bêtement.

–     Et bien si, donc la prochaine fois, prévenez-moi. Je peux comprendre que vous avez envie de courir après votre zombi, mais il a quand même des limites. Dit-il en enlevant ses mains des miennes, et en se penchant à nouveau sur son travail.

–     Ce n'est pas un zombi, Tony. Et puis, Bucky est comme un frère pour moi, alors je ne peux pas le laisser seul dans cet état.

–     Oui oui, faites ce que bon vous semble, dit-il en me chassant d'un signe de la main.

–     Stark, tu es désagréable quand tu t'y mets.

–     Arrête de m’appeler par mon nom de famille comme si tu me disputais.

–     Alors arrête de me chasser comme tu le ferais avec un chien, répondis-je vexé.

–     Quoi ? Moi je trouve que tu ferais un gentil petit chien. Me dit-il sur un ton soudainement agressif.

–     Pardon ?

–     Sois un gentil petit chien, et va cou-couche panier, d’accord ?

–     Tony, tu vas trop loin là. J'ai pas pu venir parce que j'étais en mission, c'est pas comme si je t'avais posé un lapin pour aller m'amuser, ou je ne sais quoi.

           Le brun se contente de soupirer et se retourne vers son travail à nouveau. Il se mure dans le silence tout en ignorant ma présence. Il demande même à J.A.R.V.I.S de mettre la musique à fond, afin de définitivement mettre fin à cette entrevue. Cependant, je ne suis pas du tout en accord avec le comportement de mon amant. Je trouve cette attitude enfantine, et moi j’ai envie de finir cette discutions. Je demande à J.A.R.V.I.S de couper la musique, mais l'IA, plus fidèle à son maître qu'à moi, reste lui aussi sourd à cette demande. Agacé, je plaque l'ingénieur contre la table tout en le maintenant face à moi, afin qu'il ne puisse plus se dérober. Il se débattit en m'ordonnant de le lâcher.

–     Je ne vais pas te lâcher, Tony ! Pas tant qu'on n'aura pas une discutions sérieuse ! Et coupe la musique, dis-je sur un ton autoritaire.

–     Pas envie, me dit l'ingénieur tout en se débattant. Lâche moi Steve, tu ne vas pas m'obliger à parler si j'en ai pas envie !

–     Bien sûr que si, réplique-je. Sinon je ne te lâcherais pas, et tu sais que je ne suis pas du genre à abandonner.

–     J.A.R.V.I.S, coupe la musique, finit-il par dire après un petit silence.

           Mes menaces sont sérieuses, je ne suis pas du genre à abandonner. Même si je suis fatigué, je pourrais passer la nuit entière à ses côtés jusqu'à ce qu'il se décide à me parler. Si je sais que Tony peut être lui aussi têtu, il sait que je n'abandonne jamais, tant que je n’ai pas ce que je veux. Je ne sais pas si ce côté borné est une qualité, ou un défaut, chez moi. Mais, je ne baisse jamais les bras lorsque j'ai l'impression d'avoir raison, ce qui peut être un avantage sur le terrain, bien que cela puisse s'avérer dangereux puisque je lutte même au-delà du raisonnable.

           Nous nous regardons en chien de faïence durant plusieurs minutes sans que l'un de nous ne brise le silence. Je maintiens toujours le mécanicien, afin qu'il ne puisse pas se défaire de mon emprise, et qu'il ne puisse pas fuir notre conversation. Ce fut donc Tony qui fut contraint de rompre le silence en premier :

–     Sérieusement Steve, on ne va pas passer la nuit-là, à se regarder dans le blanc des yeux, quand même ?

–     Non j'attends que tu me parle.

–     Bah tu peux attendre. Crache-t-il avec mépris.

–     Oh mais j'ai tout mon temps. Dis-je sur un ton calme et posé.

–     Écoute, Steve, j'ai autre chose à foutre que de te parler. J'ai du travail, et je n’ai, de toute façon, rien à te dire, ok ?

–     Je ne te lâche pas, dis-je toujours aussi calmement et articulant bien chacun de mes mots.

           Tony semble s'impatienter, car il tente à nouveau de se débattre en m'intimant de le lâcher. Il a beau s'agiter autant qu'il veut, je force suffisamment pour le tenir sans la moindre difficulté. Je me contente de le tenir sans bouger, et sans rien dire. Je le fixe l'air déterminé, sachant que ma patience poussera vite à bout mon amant qui n’en a aucune. Sûrement à bout de nerfs, il finit par abandonner avant de me cracher avec mépris :

–     Bon, tu m'as saoulé ! Compris ? Ça me saoul que tu te barres comme ça, sans rien me dire, alors qu'on avait prévu quelque chose ! Que tu partes en mission, d’accord ! Mais que tu m'oublies comme ça ! Faut pas exagérer ! C'est pas comme si on était en quarante, et qu'il n'y avait aucun moyen de communication ! Tu pouvais très bien prévenir J.A.R.V.I.S que tu ne pouvais pas me rejoindre, mais non, toi tu m'appelle trois heures plus tard pour me dire que tu ne rentrerais pas ! J'ai de quoi être en colère, non ?

–     Tony, je suis désolé...Je pensais sincèrement pouvoir rentrer à temps au départ. Et après, nous nous sommes lancés dans une course poursuite contre Bucky, je n’ai pas eu le temps de te prévenir.

–     Mais bien sûr, tu n’as pas eu un seul moment dans toute l'après-midi, pour me dire qu'il y avait des chances pour que tu ne rentres pas ? Tu sais, c’est pas grave hein, t’as le droit de m'oublier après tout, on n'est juste amant, ce n'est rien, me dit-il sur un ton de reproche.

–     Je ne t'ai pas oublié Tony, mais j'avais juste autre chose en tête. Et toi, plus que tout le monde, tu sais ce que c'est que d'avoir quelque chose en tête, non ? Quand je suis rentré au QuinJet, j'ai demandé à J.A.R.V.I.S de te prévenir que je ne pourrais pas venir, mais je ne pouvais pas t'appeler alors que j'étais en train de me battre contre Bucky, non ?

           Le brun soupire et me lance toujours un mauvais regard. Je relâche mon emprise sur lui avant de le prendre dans mes bras. Le génie se laisse faire sans pour autant me retourner mon geste d'affection. Toutefois, il se dégage rapidement de mon étreinte, et a toujours ce même air furieux sur le visage.

–     Tu devrais aller dormir Steve, me dit-il soudain rompant ainsi le nouveau silence qui s’est installé entre nous. Tu as l'air épuisé.

–     Oui, j'ai pas l'habitude de ne pas dormir, moi.

–     Oh ça je le sais bien, quand on est abstinent depuis les années quarante, ça en fait des longues nuits de sommeil ! Dit-il sur un ton de raillerie, même si le son de sa voix reste toujours aussi glacial et qu’il affiche un sourire crispé.

–     Tu n'as pas tort, réponds-je avec le même sourire forcé qu’il affiche, tu viens te coucher avec moi ?

–     Non, j'ai des trucs à terminer ici. Je te rejoindrais dans la nuit, mais ne m'attends pas.

–     Tu me promets que tu vas me rejoindre ?

–     Si je me couche, oui. Approuva-t-il la tête à nouveau penché sur son travail.

–     D'accord, bonne nuit, Tony, dis-je en l'embrassant dans le cou. Je t'aime.

–     Oui oui, dit-il en me chassant à nouveau de la main.

           Je n’aime pas qu'il me chasse ainsi, mais je pris sur moi. Je sais bien que c’est la façon de faire de Tony, et qu'il a fait un petit pas vers le pardon. Mais je ne peux pas m'empêcher d'être énervé par cette attitude. Ne voulant pas déclencher une nouvelle dispute, je quitte donc le laboratoire de mon amant avec un petit goût amère. Cela ne fait qu'une journée que nous sommes ensemble, et nous nous sommes déjà disputés. S'il est vrai que lorsque je me suis mis avec Stark, je me doute que notre relation ne va pas être de tout repos, je n’envisageais pas que les choses pourraient se gâter si vite. Je savais que le brun était quelqu'un d'exigeant dans ses relations, et qu'il en avait cumulé un certain nombre. Il me l’a dit lui-même par ailleurs. C'est pourquoi, j'ai peur qu'il finisse par se lasser rapidement de moi si je le mets en colère aussi vite. Mais que pouvais-je faire ? Il est hors de question que je laisse tomber Bucky, mais il est vrai que j'aurais dû prévenir Stark. La prochaine fois, je prendrais mes précautions, même si je pense pouvoir revenir dans les temps. Avec Tony, la moindre erreur de jugement peut prendre des proportions insoupçonnées. Je me couche dans mon lit avec toutes ces questions qui tournent dans ma tête. Je suis épuisé, mais j'eus tout de même du mal à trouver le sommeil. En m'endormant, je ne peux pas m'empêcher d'espérer que l'homme de fer finira par me rejoindre. Que je puisse, au moins, me réveiller à ses côtés.


           Dans la nuit, le bruit de la porte m’éveille, et alors que je suis encore moitié endormi, je sentis quelqu'un se glisser dans mes draps. Je me rapproche doucement vers la personne qui vient de se coucher à mes côtés. J'entends la voix de Tony qui me murmure :

–     Tu ne dors toujours pas ?

           Je me contente de grommeler en guise de réponse. J’attrape mon ingénieur dans mes bras, et ne tarde pas à plonger à nouveau dans un sommeil profond. Heureux de le savoir à mes côtés malgré notre dispute d'hier soir.


           Le lendemain matin, je fus réveillé par les rayons du soleil qui filtre à travers mes volets entre-ouverts. La matinée doit déjà être bien avancée, puisque le soleil est déjà assez haut dans le ciel. Je m’étire en douceur, alors que je remarque l'absence du mécanicien à mes côtés. Si je commence à me demander si ce qui s’est passé cette nuit n’est qu'un rêve, j'entends un bruit provenant de ma salle de bain qui me confirme que je n’ai pas passé toute ma nuit seul. Je demande à J.A.R.V.I.S d'ouvrir en grand mes volets, afin de laisser la lumière envahir toute ma chambre. C'est en entendant les volets, que je vis le milliardaire sortir de ma salle de bain, dans l'un de ses luxueux costumes. Je souris en le voyant ainsi, car il est d'une élégance à faire pâlir. Son costume noir est porté par-dessus une chemise à la blancheur ivoire, le tout étant orné par une cravate rouge afin d’égayer la tenue. Et malgré qu'il n'en ait pas réellement besoin, Tony porte des lunettes de soleil à la monture noir et aux carreaux rouges. En le voyant ainsi, je sais que si on peut reprocher des tonnes de choses à Stark, son manque de style n'en fait pas parti. Lorsqu'il en a envie, il peut être l'un des hommes les plus beaux qu'il m'ait été donné de voir. Il s'approche de moi sensuellement avant de venir poser ses mains autour de moi afin de pouvoir m'embrasser en douceur. En se redressant, il me dit avec un petit sourire :

–     Tu as dormi comme une souche, Cap'.

–     Oh oui je sais, je me souviens vaguement que vous êtes venus me rejoindre hier soir, puis plus rien.

–     Oui enfin, je vous ai rejoint à six heures, ce n'était plus vraiment le soir. Dit-il avec un grand sourire.

–     Ah oui, effectivement, mais quelle heure est-il ? Demande-je intrigué.

–     Il est... Se coupe-t-il en regardant sa monture luxueuse, déjà huit heures du matin.

           Il est déjà huit heures du matin, et en effet, j’ai dormi bien plus qu'à mon habitude. Mais, ce qui me trouble le plus ce matin, ce n’est pas la longue nuit que j’ai passé, mais l'attitude du milliardaire avec moi. Si hier soir, il m’adressait à peine la parole, ce matin les choses semblent finalement aller mieux d'elle-même. Peut-être a-t-il réfléchi à son comportement après mon départ hier ? En tout cas, je préfère le voir ainsi.

–     Bon, ce n'est pas que je ne t'aime pas, mais je dois y aller.

–     Tu vas où ? Demande-je intrigué.

–     J'ai rendez-vous à Stark Industrie à dix heures, et comme c'est à Miami, je dois partir maintenant, sans quoi je serais en retard.

           Mon cœur se serre quand il m'évoque Stark Industrie, car je sais que s'il va là-bas, il ne manquerait pas de retrouver Pepper. Après tout, elle est toujours la présidente de Stark Industrie, et il m’est difficilement concevable que Tony aille à une réunion sans elle. Je ne peux alors m'empêcher de lui demander :

–     Pepper sera là-bas ?

–     Évidemment, me répond indubitablement le génie, c'est la présidente de Stark Industrie, alors j'espère bien qu'elle va venir aux rendez-vous avec les actionnaires. Tu sais, c'est Pepper la personne fiable dans notre coup…se coupe-t-il.

           Couple...Il va dire couple…Comment dois-je réagir face à une telle bourde alors qu'il s'apprête à la rejoindre...

–     Je sais, réponds-je en grimaçant.

–     Je ne voulais pas dire ça, me dit-il avec un air gêné sur le visage. C'est sorti tout seul, j'avais l'habitude de dire ça avant…

–     Je sais Tony, t'en fais pas…

–     Je dois y aller, me dit-il en m'embrassant furtivement. Je serais sage, promis.

–     Oui, sois sage, réponds-je froidement, À ce soir.

–     À ce soir, sauf si vous partez encore à l'autre bout du monde chercher un zombi.

–     Ou si vous préférez passer la soirée en couple, répondis-je ironiquement.

           Il me jeta un regard étonné avant de quitter la pièce d'un pas vif. Quant à moi, je m'affale dans mon lit en soupirant. En couple ? Il a vraiment dit ça…Même si je sais qu'il ne s’agit que d'un lapsus, parce qu'ils ont passés plusieurs années ensemble, j’ai peur que cela révèle simplement le fond de sa pensée. Après tout, Tony pense toujours que Pepper est la femme de sa vie, il l’a encore dit à Banner hier. Et si finalement l'analyse de Banner est la bonne ? Et si je ne suis pas qu'un nouveau projet ? Un nouveau jouet avec lequel il s'amuse afin d'oublier la belle rousse ? Et si, en le revoyant dans son magnifique costume noir de jais, Pepper regrette de l'avoir abandonné ? À cette idée, une forte émotion me submerge, et je sais que je n'avais aucune chance face à elle. Sincèrement, je n’ai qu'une envie : aller le retenir. Mais je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas l'empêcher d'aller gérer sa propre boite, et je n’ai pas le droit de l'empêcher de faire ce qu'il veut de toute manière. Et quand bien même j'essayerais, il n'en ferait de toute façon qu'à sa tête. Je n’ai alors plus qu'à attendre qu'il revienne espérant que ses retrouvailles avec Pepper ne soient pas trop chaleureuses.


           Alors que je viens à peine de me lever, J.A.R.V.I.S m’avertit que le Fixer a été aperçu à Singapour. Paul Norbert Ebersol, plus connu sous le nom de Fixer, est l'un des agents les plus fidèle d'Hydra. S'il s'est arrangé pour disparaître, durant notre traque sans relâche des membres de l'organisation criminelle, son retour ne signifie rien de bon. Je décide de convoquer tous les vengeurs restant à la base afin de convenir ensemble d'une intervention. Nous nous retrouvons tous dans la salle de réunion quelques minutes après mon appel. Tout le monde arrive chacun son tour l'air encore ensommeillé, d'ailleurs, je remarque que Clint est encore en pyjama lorsqu'il nous rejoint. Encore une fois, seul manque à l'appel, Tony qui vient de partir et Natasha, qui n’est toujours pas revenu de sa mission avec le SHIELD. J'expose brièvement la situation à tout le monde et je leur explique que nous allions embarquer tous ensemble dans le QuinJet afin d'aller intercepter le Fixer avant qu'il n'ait le temps de commettre quelconques larcins. Banner me demande, l'air inquiet, s'il est obligé de venir.

–     Non, Banner, vous pouvez rester, ici, le rassure-je. Cela ne devrait pas nécessiter de Code Vert.

–     Cap', je ne suis pas sûr que vous ayez besoin de moi, ajoute Clint en se frottant les yeux.

–     Bien, Vision, Wanda, Thor et Sam, allez-vous équiper, on se rejoins dans trois minutes au QuinJet.

–     Quoi ? Dit Wanda étonnée, tu ne viens pas Clint ?

–     Et non, ma petite Wanda, mais je sais très bien que tu pourras t'en sortir sans ton vieux sur le dos.

–     Mais ? Dit-elle en me regardant cherchant à comprendre mon attitude conciliante envers l'archer.

–     L'anniversaire de sa fille est aujourd'hui, précise-je à Wanda, je pense qu'il compte rejoindre sa famille dès qu'il sera suffisamment réveillé.

–     Et oui ! Dit-il tout sourire. Vous vous êtes souvenu de son anniversaire ? Dit-il étonné.

–     Bien entendu vous pourrez lui souhaitez de ma part quand vous la verrez, dis-je en souriant avant de me retourner vers les autres : Avengers, le temps compté, alors dépêchons nous.

–     Comptez sur moi, me confirme Clint.

           Sur ce, nous partions tous nous équiper, et c'est trois minutes plus tard, que nous nous retrouvons tous devant l'avion. Je pris tout de même soin d'envoyer un message à Tony afin de le prévenir que je pars dans une mission, et d'éviter qu'il s'énerve comme hier soir. Et puis, après tout il est aussi un membre important de l'équipe, et il doit savoir ce qui se passe à Singapour, non ? Et s'il a envie de nous rejoindre dans sa tenue d'Iron Man, ce ne serait qu'un plus pour l'équipe. Tant pis si pour cela, il doit abandonner une certaine rousse à une ennuyeuse réunion d'actionnaire. D'autant plus que j’ai, involontairement, aggravé le danger de la mission au travers des messages envoyés à l'homme de métal. Malheureusement, la réunion du brun doit être vraiment importante, puisqu'il se contente de me répondre « Sois prudent, je t'aime XOXO. Ps : XOXO, ça veut dire bisou chez les jeunes ;) ». Je ne réponds rien, après tout, je suis en mission et je n’ai pas de temps à perdre avec des messages à caractère privé.


           Lorsque nous arrivons à Singapour, nous prenons le temps d'observer les faits et gestes du Fixer grâce au drone de Faucon. Puis, quand j'estime qu'on a assez d'informations, j'établis une stratégie et nous sommes intervenus. Le fixer nous donne un peu de fils à retorde mais, l'équipe est suffisamment forte pour pouvoir l'arrêter sans trop de dommage. Après l'avoir coincé, nous avons contacté le SHIELD afin qu'ils puissent le mettre en prison, et que nous puissions ensuite l'interroger. Toutefois, cet interrogatoire fut peine perdu, et Paul Ebersol refuse de nous adresser un quelconque mot. On le laisse aux bonnes mains des agents du SHIELD qui nous a assurés qu'ils le feraient parler. Après tout, je lui ai bien dit qu'il ferait mieux de tout me dire maintenant, s'il n’a pas envie de souffrir. Alors que je m’apprête à rentrer, je croise Sharon Carter, la petite fille de Peggy Carter, dans les couloirs du SHIELD. Sharon fut mandatée par Fury pour veiller sur moi après ma réinsertion dans le XXI ème siècle. Elle s’est installée à côté de chez moi en prétendant être une simple infirmière. Si nous avons un peu flirté à cette époque, savoir qu'elle m’a menti durant des mois, m’a refroidi à son égard. Je suis d'autant plus déçu qu'il s'agit de la nièce de Peggy Carter. C'est pourquoi, j’ai coupé court à toute potentielle relation entre nous, d'autant plus qu'après cela, j’ai commencé à me rapprocher de Stark. La jeune femme s'arrête à ma hauteur, et me salue avec un sourire qui semble amicale.

–     Bonjour, Captain America, me dit-elle solennellement.

–     Bonjour, Sharon, réponds-je.

–     Vous allez bien ? Enchaîne-t-elle.

–     Bien et vous ? Réponds-je par politesse.

–     Très bien. C'est moi qui vais m'occuper d'interroger le Fixer. Je vous tiendrais au courant dès qu'il m'aura livré les informations qu’il détient. Dit-elle sur un ton très professionnel.

–     Parfait, réponds-je en souriant poliment. Je compte sur vous pour savoir ce qu'il manigançait là-bas.

–     Vous pouvez compter sur moi, Captain America. Je ne vous décevrais pas. M'assure-t-elle puis après une petite pause elle reprend : Puis-je vous poser une question personnelle, Monsieur ?

–     Heu...oui, réponds-je pris au dépourvu par cette soudaine demande.

–     Est-ce vrai que vous êtes en couple avec Tony Stark ?

–     Comment le savez-vous ? Demande-je décontenancé.

–     J'ai croisé Natasha qui m'en a avertis, dit-elle avec toujours ce même sourire figer sur son visage.

–     Ah, dis-je surpris que Natasha aille raconter ma vie jusque dans le SHIELD, et bien, heu oui, c'est vrai.

–     Je vois, se dit-elle à elle-même.

–     Bien Sharon, je dois vous laissez, les autres m'attendent.

           Je m'éclipse aussi vite que possible. Alors que je tourne dans un couloir, j'entends une voix familière derrière moi qui me dit :

–     La pauvre, apprendre que l'homme qu'on aime est homosexuel, ça ne doit pas être facile.

–     Natasha...Dis-je un peu agacé.

–     Il fallait bien qu'elle le sache, non ? Dit-elle en s'approchant voluptueusement de moi.

–     J'aurais préféré être celui qui l'en avertisse Nat'. Et puis, ne va pas t'amuser à raconter ma vie à tout le monde ici.

–     D'ailleurs en parlant de ta vie, tu n'es pas trop jaloux que ton amant passe sa journée à batifoler avec son ex ?

–     Comment tu sais tout ça ?

–     Je suis une espionne Steve, c'est mon travail de tout savoir pour toi.

–     Pour moi oui, mais pas sur moi, d'accord ?

           Elle m'esquisse un sourire en guise de réponse. Je demande à Natasha comment s’est passé sa mission et en quoi elle consiste. Elle reste évasive, à la fois sur le contenu, et sur le déroulement de sa mission. Pourtant, je peux voir à son attitude qu'elle hésite à m'en parler. Sachant que je ne peux pas la forcer à me communiquer ses doutes, je me contente de lui faire comprendre qu'elle peut toujours venir me voir quand elle le souhaite pour discuter. En parlant de discutions, j’ai envie de lui faire part de mes problèmes avec Stark. Même si j’ai peur qu'elle me dise que je suis ridicule à me torturer l'esprit. J'attends que nous soyons tranquillement installés dans le QuinJet pour discuter avec elle à l'abri des oreilles indiscrètes. Wanda, Vision et Thor sont déjà reparties pour le manoir des vengeurs plus tôt dans la journée, tandis que, je suis resté au SHIELD pour superviser l'interrogatoire du Fixer. C'est pourquoi, ce soir, je suis seul avec Natasha dans l'avion, ce qui nous permet de discuter en paix.

–     Nat', je peux te demander ton avis sur quelque chose ?

–     Bien sûr Steve, dit-elle l'air quelque peu surprise.

–     En fait, dis-je sans trop savoir par où commencer. J'aimerais te parler de Tony.

–     Je suis tout ouïe.

–     Eh bien, tu sais qu'il est parti voir Pepper aujourd'hui et, alors qu'on discutait ce matin, en plaisantant, il a sorti que Pepper était celle qui était la personne responsable dans leur couple. Il s'en est excusé tout de suite, mais bon... Et puis, il a dit à Banner qu'elle était la femme de sa vie hier. Dis-je conscient que mon explication fût plus qu'embrouillée, et que je pars dans tous les sens.

–     Banner est venu te dire ça ? Dit-elle en haussant les sourcils.

–     Non, je les aie entendus discuter.

–     Hum, finalement je ne suis peut-être pas la seule espionne du groupe, dit-elle avec un sourire à la fois charmeur et amusé.

–     Nat', sois sérieuse je t'en prie, penses-tu que Stark s'amuse avec moi ?

–     Difficile à dire avec quelqu'un comme Stark. Mais je ne pense pas qu'il s'amuse avec toi.

–     Tu es sûre ? Parce que...il dit tout le temps que Pepper est la femme de sa vie, et puis, le lapsus de toute à l'heure....

–     Ce n'est qu'un lapsus justement. Tony est encore blessé par sa rupture avec Pepper, et tu le sais, puisque c'est pour ça que vous avez commencés à vous fréquenter.

–     Oui je sais...Mais...je n’arrive pas à me dire que Tony puisse m'aimer...

–     Et pourquoi pas ?

–     Comment pourrait-il aimer quelqu'un comme moi ? Demande-je le plus sincèrement du monde.

–     Steve, tu es Captain America, je ne sais pas ce qu'il te faut de plus. Dit-elle avec un sourire amusé et remplit d’empathie.

–     Ça n'explique rien du tout, réplique-je, Tony est un séducteur, il peut avoir qui il veut, alors pourquoi il irait s'embêter avec moi alors qu'il peut avoir mieux ?

–     Mieux que toi Steve ? Tu es une personne courageuse, et forte. Mais également sensible, vaillante, et intelligente. Mais tu es aussi droit dans tes bottes, forts de tes principes, et on peut compter sur toi quel que soit notre problème. Comment trouver mieux que ça ? Enfin pour un homme, parce que malheureusement pour les femmes, ton seul défaut est que tu préfères les play-boy que les jolies espionnes.

           Je souris à ces mots, cela me touche d'entendre ce que pense Natasha de moi. Surtout en des termes aussi élogieux. Je ne prête pas attention à sa petite remarque sur Sharon, car je préfère largement me concentrer sur Stark.

–     Je ne pense pas être tel que tu me décris, d'après Stark j'ai de nombreuses parts d'ombres, dis-je en souriant un peu.

–     Personne n'est parfait Steve, et surtout pas Stark. Et je ne pense pas qu'il aimerait quelqu'un de parfait, au contraire. Je suis sûre qu'il est soulagé de te voir imparfait.

–     Sûrement, mais je n’aime pas le savoir avec Pepper....

–     C'est normal, n'importe qui serait jaloux, mais pourquoi tu ne lui dis pas ?

–     Je ne peux pas l'empêcher de vivre sa vie....

–     Mais, je suis sûre que Stark aimerait l'entendre. Il est du genre à vouloir que les choses tournent autour de lui, alors s'il sait que tu te torture l'esprit, il va aimer ça. Alors que s'il pense que tu t'en fous, il serait bien capable d'aller plus loin avec elle, juste pour te provoquer.

–     Pas faux...Mais je déteste l'idée de le bloquer uniquement pour que je puisse me sentir mieux. Ce n'est pas comme ça dans un couple, on est censé se faire confiance.

–     Si Banner allait revoir son ex-fiancée, je m'arrangerais pour lui faire payer subtilement.

–     Oui enfin... Je n'aime pas qu'on se dispute avec Tony, cela ne fait que deux jours qu'on est ensemble... Et on se dispute déjà...Ce n'est pas...normal....

–     L'amour passionnel est comme ça Steve, surtout avec quelqu'un d'aussi excessif que Tony.

–     La passion rend aussi dingue que ça ?

–     À ce qu'on dit, me fit-elle remarquer, parce que moi, je ne l'ai jamais connue.

–     Nat', tu ne la ressens pas avec Banner ?

–     Je crois que je suis incapable de ressentir une telle passion. J'aime Banner, mais d'un amour doux et réconfortant. C'est ce dont, Banner et moi, nous avons besoin. Un amour calme, loin de toute tempête, des cris, et des larmes. Mais Tony lui est toujours dans la passion, parce que lorsqu'il aime, il n'y a pas de limite. Que ce soit l'argent, les cadeaux ou les disputes, tout sera disproportionnel. La seule question que tu dois te poser est de savoir si toi aussi tu veux d'un tel amour et si tu pourras le supporter.

           Natasha n’a pas tort, après tout, Tony est comme ça. À vivre la vie à cent à l'heure que ce soit dans le bon comme dans le mauvais. Alors que moi, je suis l'opposé de Tony, j'aime profiter de chaque instant, avoir des moments de repos et être mesuré dans quasiment tout ce que je fais. C'est sans doute pour cela que depuis toujours avec lui, nos disputes sont fréquentes, alors même que je ne suis pas du genre à m'embrouiller avec les personnes qui m'entourent. Alors, est-ce que je veux d'un amour qui sera entrecoupé de disputes ? Dans le fond, je crois que la réponse est évidente. Si tel n’est pas le cas, je ne me serais pas mis avec lui, et depuis que nous sommes ensemble, je réalise que je n'ai pas envie de le perdre. C'est pourquoi cette histoire avec Pepper me travaille autant.

–     Nat', je crois que oui, je veux d'un tel amour. Quant à savoir si je pourrais le supporter, seul le temps nous le dira.

–     Tu as raison Steve, dit-elle avec un petit sourire. Ne réfléchis pas trop, et soit honnête avec lui.

–     Merci Natasha, tes conseils sont précieux.

–     De rien Steve, je suis ravie de voir que tu me fais suffisamment confiance pour m'en parler.

–     Normal, dis-je en posant ma main sur l'épaule de ma partenaire, nous sommes amis, alors j'ai toute confiance en toi.

           Cette fois-ci, Natasha sourit avec un air troublé sur le visage. Je sais que la jeune femme est persuadée qu'à cause de son passé, personne ne peut lui faire confiance excepté Clint Barton. Je connaissais le passé de Natasha, du moins une bonne partie de son passé, et si elle ne s'est pas toujours battue pour ce en quoi elle croyait, aujourd'hui, elle a changé. Elle se battra jusqu'au bout pour ses convictions, et elle me l’a prouvée. Alors, même si on peut me traiter d'idiot ou de naïf, moi je lui confierais ma vie les yeux fermés. Mais même si je pense ça, à chaque fois, que j'en fais mention devant la belle jeune femme, elle semble heureuse de cette marque de confiance.


           Après quelques heures de voyages, nous revenions enfin à la base des vengeurs en fin de journée. Nous avons continué à discuter de tout et de rien avec Natasha durant le reste du trajet, et lorsque nous débarquions, elle me conseille une dernière fois d'aller parler à cœur ouvert à mon ingénieur. Je décide de m'exécuter, et après une bonne douche, je me rends dans le laboratoire de Tony. Or, à ma grande surprise, celui-ci est désert, et il n'y a aucune trace de mon amant. Je me rends donc dans la salle commune, et je demande aux quelques personnes présentes si quelqu'un l’a vue. Vision me répond qu'il est dans le laboratoire avec Banner, car le scientifique lui a demandé de l'aide. De ce fait, je me rends au laboratoire, où je trouve Banner seul.

–     Bonjour, Banner.

–     Oh, bonjour Captain, me dit-il l'air surpris de me voir ici.

–     Avez-vous vue Tony ? On m'a dit qu'il travaillait ici avec vous.

–     Ah oui, me dit-il en triturant ses mains, je lui ai demandé son avis sur un sujet toute à l'heure. Mais il est reparti.

–     Vous savez où il est allé ?

–     Aucune idée, il m'a dit qu'il avait du travail.

–     Hum d'accord, merci Banner.

           Je décide de ne pas déranger le brave docteur plus longtemps, car visiblement, ma présence le dérange. Il est vrai que Bruce a tendance à vouloir rester seul, et je n’aime pas le voir mal à l'aise comme ça. En sortant, je demande à J.A.R.V.I.S où est son maître, celui-ci me dit alors qu'il est sorti sans pour autant m'indiquer l'endroit où il s’est rendu. Quand je lui demande des précisions, l'IA continue de rester évasif, sans me dire ce que fait Stark exactement. Je n’aime guère les cachotteries de mon amant, mais je sais que je ne pourrais pas parlementer avec J.A.R.V.I.S qui est programmé pour dire ce que Tony lui dit, et rien de plus. Même si son intelligence artificielle est assez évoluée, il n'en reste pas moins que J.A.R.V.I.S est un logiciel, et qu'il est impossible de le convaincre de quelque chose. Je me suis contenté de demander à l'IA de me prévenir lorsque son maître serait de retour. En attendant, j'ai rejoint les vengeurs dans le salon.


           Alors que la nuit est déjà tombée, et que nous nous sommes réinstallés dans le salon après avoir partagé un repas tous ensemble, je n’ai toujours aucune nouvelle de Stark. Cela commence à m'inquiéter autant qu'à m'agacer. Si je sais où il est, j'arrêterais de m'inquiéter pour lui. En l'attendant, je décide de retourner dans ma chambre afin de griffonner sur mon carnet, car c'est une occupation qui aide mon esprit à s'évader. C'est vers minuit que J.A.R.V.I.S me prévient que le milliardaire vient de revenir à la base. Quelques minutes plus tard, l'ingénieur rentre dans ma chambre en soupirant. Il défit sa veste et sa cravate qu'il jeta alors sur mon lit. Il a l'air agacé, mais me salut tout de même. Après lui avoir retourné la politesse, je lui demande alors :

–     La réunion s'est éternisée ?

–     Non, elle s'est clôturée ce matin, alors votre casse-tête chinois, vous avez réussi à le résoudre ?

–     Heu oui. Dis en réalisant qu'il parle de notre intervention à Singapour. Nous avons arrêté le Fixer sans difficulté, toutefois, il refuse de parler.

–     Je suppose que le SHIELD saura le faire coopérer alors, me dit-il d'un ton relativement détaché.

–     Tony, tu étais où ?

–     Occupé, me répondit-il l'air pensif, je vais prendre un bain, tu viens ?

–     Non, j'ai déjà pris le mien.

–     Bien

           Il disparut dans la salle de bain, me laissant seul avec mes questions. S'il n'était pas sorti pour une réunion, qu'était-il parti faire dans ce cas ? Aurait-il passé la soirée avec Pepper ? Après tout, ils se sont vus ce matin, et peut être que cela a débouché sur une réconciliation. Auquel cas, il n'est pas impossible qu'ils aient passés la soirée ensemble. Encore une fois, je me retrouvais avec des questions qui reste sans réponses et un amant trop occupé pour y répondre. Je décide d'attendre mon partenaire, même si encore une fois, il fait durer son bain. Au bout d'un heure, mon amant sort de la salle de bain avec juste une serviette sur les épaules avec laquelle il égoutte encore ses cheveux. Il vient alors se glisser dans le lit avec moi, laissant tomber la serviette sur le sol. Il se rapproche de moi avec un petit sourire malicieux et passe sa main sous mon t-shirt.

–     Je mangerais bien une bonne tablette de chocolat ce soir, dit-il lubriquement.

–     Tony, tu faisais quoi ce soir ? Demande-je en ignorant ce que disait mon partenaire.

–     Tu n'as pas plutôt envie de savoir ce que j'ai envie de faire ce soir ? Dit-il en glissant sa main dans mon pantalon.

–     Tony...Dis-je en remontant sa main. J'ai pas envie ce soir, je t'ai attendu pour qu'on puisse discuter un peu.

–     Oh ! Ce doit être extrêmement grave si tu préfères parler que baiser

–     Tony, sois sérieux ! Dis-je encore choqué par les propos de l'ingénieur. Tu faisais quoi ce soir ? Tu étais avec Pepper ?

–     Non. Dit-il en marquant une petite pause avant de reprendre. J'étais à une réunion pour une nouvelle fondation que je créé pour aider des étudiants.

–     Vraiment ? Pourquoi me le cacher alors ?

–     Je ne te le cache pas, dit-il l'air étonné, je ne te dis juste pas tout ce que je fais, quand je sais que ce que je fais va t'ennuyer.

–     Mouais, réponds-je peu convaincu par les explications de mon amant.

–     Oh bah, quoi mon cœur, tu ne vas pas me faire la tête parce que je vais financer les projets de petits étudiants fauchés, non ?

–     Non...non, non, bien sûr que non, mais bon. J'ai pas l'impression que tu me dise la vérité.

–     Roh, et pourquoi je te mentirais ?

–     Parce que tu étais avec Pepper...

–     Oh, dit-il avec un petit sourire charmeur, le grand Captain America serait-il jaloux ?

           Je rougis bêtement à cette question, et je ne parviens qu'à bafouiller un « non ». Ce qui fait rire mon amant qui passe ses mains autours de mon visage, et vient plaquer ses lèvres contre les miennes. Quand le baiser fut rompu, je ne parviens plus à regarder Stark dans les yeux, et ce fut lui qui reprit la parole :

–     Mon cher Steve, je suis amoureux de toi, et je ne te tromperais pas avec Pepper. Dit-il d'une voix rassurante.

–     Et elle ? Tu l'aime ?

–     Oh Steve sérieusement, tu n'écoutes pas ce que je te dis, ou quoi ?

–     Si j'ai entendu que tu m'aime, mais pas que tu ne l'aime plus.

–     C'est du pareil au même tout ça, dit-il en voulant m'embrasser à nouveau.

–     Pas du tout, dis-je en tournant la tête pour fuir son geste d'affection.

–     Roh, quoi ? Tu veux que je te dise que je ne l'aime plus ? C'est débile, dit-il.

–     Tony... écoute, je dois t'avouer quelque chose, dis-je l'air sérieux.

–     Quoi ? Me demande-t-il un peu surpris.

–     L'autre soir, quand tu étais au laboratoire avec Banner, j'ai entendu une partie de votre discutions...Celle où tu lui avouais que Pepper est la femme de ta vie, dis-je en grimaçant un peu, Comment suis-je censé le prendre ? Sachant que ce matin, tu te considères encore en couple avec elle.

–     Steve, c'était un lapsus ce matin

–     Et pour Banner c’était un lapsus aussi ?

–     Non, mais depuis que je suis avec Pepper, j'ai toujours considéré qu'elle était la femme de ma vie. Roh, ne fais pas cette tête, dit-il en remarquant la grimace que j’ai faite en entendant ces mots. Steve, toi tu es l'homme de ma vie, si ça peut te rassurer.

–     Si tu l'dis…

–     Steve, je ne me remettrais pas avec Pepper, et sache qu'elle ne veut plus se remettre avec moi non plus.

–     Mais combien de fois vous vous êtes disputez comme ça avant de vous remettre ensemble quelques mois plus tard ? Demande-je contrarié.

–     Steve ! Me dit-il d'un air autoritaire. Tu as oublié ce que je t'ai dit hier ? Je ne suis plus avec Pepper, et puisque tu tiens tant à l'entendre, je suis toujours très attachée à elle. Mais je ne l'aime plus, parce que sinon, je ne me serais jamais mis avec toi. Peu importe le nombre de fois où je me suis séparé de Pepper avant, lorsque nous étions séparés, ni elle ni moi n'allions voir ailleurs. Parce qu'on savait qu'on finirait par se remettre ensemble. Mais cette fois, c'est différent. Je suis avec toi, et même si on est très attaché l'un à l'autre, on ne se remettra jamais ensemble.

–     D'accord, dis-je un peu troublé par ces révélations. Mais, je n'aime pas quand tu la vois.

–     Normal, dit-il froidement, mais je ne pourrais jamais arrêter de la voir. On travaille ensemble et je ne peux pas concevoir ma vie sans elle, alors, si tu ne peux pas le supporter, dit le moi maintenant.

–     Non, non, mais tu peux toujours la voir, je ne vais quand même pas t'interdire de voir quelqu'un. Mais, évite de me dire ce genre de chose, parce que...ça m'énerve vraiment.

–     Et j'adore l'expression de ton visage quand tu es vraiment énervé, me dit-il en tentant à nouveau de m'embrasser.

–     Tony, je ne suis pas vraiment d'humeur ce soir.

–     Roh, t'es pas drôle ! Me dit-il, mais c'est vrai que tu dois avoir la libido d'un vieux de cent ans !

–     Très fin Tony

–     Oh quoi ? Ça aussi ça te vexe ? Dit-il en riant.

           Je ne pris même pas la peine de répondre, tandis que mon amant vient se lover contre moi. Il me dépose un petit baiser dans le cou avant de se blottir confortablement à mes côtés. Il glisse ses jambes entre les miennes, et attrape ma main pour jouer avec. Je soupire, mais je fini tout même par passer mes bras autour de lui afin de le garder collé à moi.

–     Bonne nuit, mon chéri, me dit-il avec un petit sourire aguicheur.

–     Bonne nuit Tony, réponds-je plus froidement.

           Au bout d'une demi-heure, Stark semble s'être endormi, puisqu'il ne bouge plus, et que sa respiration est devenue régulière. Je ne sais pas quoi penser de la discutions que nous avons eu, Tony et moi. Je pense qu'il est sincère quand il me dit qu'il m’aime, mais il aime toujours Pepper, et ça aussi c'est une certitude. Malgré qu'il m'ait dit qu'il est simplement attaché à elle, en réalité, c'est bien plus que ça. Ça explique aussi son comportement, son alcoolisme, et je suis toujours persuadé que si Pepper revenait vers lui, il n'hésiterait pas longtemps avant de se remettre avec elle. En tout cas, ma décision est prise, j'irais voir Pepper demain, afin d'en savoir plus sur ce que la belle rousse ressent vis-à-vis de son ex-partenaire. C'est en songeant à tout cela, que je fini par m'endormir à mon tour.


           Hélas, encore une fois, mon sommeil fut de courte durée, puisque Tony me réveille dans la nuit. Son étreinte autours de moi s’est resserrée et sa respiration est devenue haletante. Lorsque j'ouvris les yeux, je constate que mon ami est en sueur, et qu'il grimace dans son sommeil. Il semble être pris dans un cauchemar particulièrement éprouvant, c'est pourquoi je décide de le réveiller. Je glisse ma main le long de son visage en l'appelant doucement. Toutefois, à peine avais-je posé ma main sur lui, qu'il se réveille en sursaut. Il s'éloigne de moi dans un bond, et semble totalement perdu. Il mit quelques instants à comprendre qu'il se trouve dans ma chambre, je me redresse un peu surpris par la réaction intense de mon amant.

–     Tony, comment tu te sens ? Demande-je surpris.

           Mais l'ingénieur ne me répond pas. Je me rapproche, et passa mes bras autour de lui pour le rapprocher de moi. Je peux sentir qu'il tremble encore quand il vient se blottir contre moi.

–     Ce n'était qu'un cauchemar, me dit-il d'une voix troublée, Désolé de t'avoir réveillé...

–     Ce n'est rien Tony, tu es sûr que ça va ? Tu veux en parler ?

–     Non, je veux juste me rendormir, dit-il en ayant du mal à reprendre sa respiration.

–     Rendors-toi, Tony, je veille sur toi, dis-je en l'embrassant dans les cheveux.

           Il passe à nouveau ses bras autours de moi, et tente de retrouver le sommeil avec difficulté. Sa respiration reste irrégulière un long moment après que nous nous soyons recouchés. Régulièrement, je caresse son visage, ou ses cheveux, afin de lui faire comprendre que je veille sur son sommeil. Finalement, le marchand de sable fini par passer, autant pour lui, que pour moi. Cette nuit-là, toutefois, je ne dormis que d'un sommeil très léger, afin de guetter les moindres signes d'un nouveau cauchemar.


           Le lendemain matin, ce fut Stark qui me réveille aux aurores. Le soleil n’est même pas encore levé que déjà le milliardaire veut sortir du lit. Je resserre mon étreinte autour de lui, et je lui demande d'une voix ensommeillée :

–     Déjà réveillé mon amour ?

–     Oui, dit-il en s'étirant mollement. Je ne t'ai pas trop dérangé cette nuit ?

–     Non, ne t'en fais pas. Mais tu as rêvé de quoi ?

–     Je m'en rappelle plus, me dit-il l'air soudainement pressé. Bon je me lève, j'ai du travail à faire aujourd'hui, je dois aller m'habiller. Je vais prendre une douche dans ma chambre, parce que je dois m'habiller en costume. Dit-il tout aussi rapidement. J'y vais, à toute.

           Il m'embrasse, et se redresse si vite que j'eus à peine le temps d’assimiler ce qu'il me dit, qu'il a déjà disparu. Je soupire sachant très bien qu'il s’enfuit, parce qu'il n’a aucune envie de me parler de ses cauchemars. Mais je ne compte pas l'obliger à m'en parler, je veux simplement qu'il m'en parle s'il en a envie. Je décide donc de le laisser faire, sachant pertinemment que je pourrais lui en reparler lorsqu'une occasion plus favorable se présentera. Je décide de me lever à mon tour, même s'il n’est que cinq heures du matin. Après avoir pris un petit déjeuner équilibré, je pars faire un petit footing. Une fois celui-ci terminé, je pris une douche et je m’habile en civil. J’enfile un blouson en cuir avant de descendre dans le garage. Le garage du Manoir des vengeurs est immense, et la majorité des voitures appartient à Stark. Qu'il y ait des voitures sportives, ou des berlines faciles à conduire, on peut trouver de tout. Y compris ma moto, et ma quatrelle, auxquelles je tiens beaucoup. Je chevauche ma moto afin de partir pour rencontrer la dirigeante de Stark Industries à quelques heures d’ici.


           Après plusieurs heures de route, j’arrive enfin devant l'imposant immeuble qui appartient à mon partenaire. Je me rends à l’accueil, et je demande à la jeune secrétaire si je peux avoir une audience avec la présidente. Elle me reconnue tout de suite, et contacte sa supérieure qui accepte de me rencontrer. Avant que je parte, la jeune femme me demande si je peux lui signer un autographe. J’accepte un peu gêner, puis je monte dans l'ascenseur, afin de me rendre dans le bureau de la directrice. Une fois au dernier étage, j'arrive devant le bureau à la porte vitrée, Pepper est encore au téléphone quand j’arrive, et je vis Happy, le garde du corps de Tony, qui me fit signe d'attendre. Lorsque la femme d'affaire eu terminé sa communication, elle me fit signe d'entrer. Quand elle m'ouvre la porte, elle me tend la main en me saluant gentiment.

–     Bonjour, Monsieur Rogers. Dit-elle, Asseyez-vous.

–     Bonjours Mademoiselle Potts, j’espère que je ne vous dérange pas.

–     Non, ne vous inquiétez pas, j'ai toujours du temps pour les amis de Tony, me dit-elle avec un sourire amiable.

–     En fait, je voulais vous parler de Tony justement.

–     Je m'en doute, dit-elle toujours souriante. Monsieur Rogers, sachez que Tony m'a parlé de la relation que vous entretenez actuellement avec lui, et je suis totalement favorable à votre idylle. Surtout que ça à l'air de lui réussir, il semble aller mieux ces derniers temps.

–     Vraiment ? Demande-je surpris.

–     Bien entendu, Tony et moi, on ne s'est pas quittés en mauvais terme. Nos chemins ont juste fini par se séparer, c'est comme ça. Dit-elle avec un sourire nostalgique sur le visage.

–     Je suis soulagé d'entendre ça, dis-je avant d'ajouter : Puis-je vous poser une question indiscrète ?

–     Vous pouvez toujours la poser, je verrais si j'y réponds, me dit-elle prudente.

–     Vous êtes toujours amoureuse de lui ?

–     Non, j'ai rencontré quelqu'un d'autre depuis quelques semaines. C'est pourquoi, je suis soulagée que Tony se soit mis avec vous. Il n'était pas bien en ce moment, et être seul dans ces cas-là peut le conduire à faire des bêtises. En parlant du loup, dit-elle alors qu'un large sourire se trace sur son visage et qu'elle fait un signe de la main.

           Lorsque je me retourne, je vis Tony sortir de l'ascenseur et nous saluer à son tour. Il est vêtu d'un magnifique costume gris anthracite avec juste une cravate bleue nuit nouée sur une chemise blanche. Il entre dans le bureau à son tour tout en me regardant intrigué. Quand Pepper se lève, je l'imite. Pour se saluer, Tony l'embrasse sur la joue et commence à complimenter son ex-femme.

–     Oh Pepper, toujours aussi élégante à ce que je vois.

–     Pourquoi serais-je moins élégante qu'hier ? Dit-elle en posant sa main sur son épaule.

–     Je ne sais pas, maintenant que tu es casée, tu pourrais te laisser aller on ne sait jamais. Dit-il en souriant à son tour.

–     Vous entendez ça Monsieurs Rogers ? Maintenant qu'il est casé, il risque de se laisser aller.

–     Pas grave, Steve aime bien les survêtements, dit-il en rigolant. Il n'est pas aussi superficiel que toi et moi.

–     Tony, je ne suis pas superficielle, dit-elle en lui collant une petite tape sur le bras.

–     Je le sais bien, ma belle, dit-il en riant. Mais sinon, que vient faire mon brave petit soldat, ici ?

–     Heu je voulais juste discuter un peu avec Mademoiselle Potts.

–     Oh, j'espère qu'il ne t'a pas trop embêté, dit-il avec un petit sourire narquois.

–     Il m'embête bien moins que toi, tu sais, Monsieur Rogers, vous aviez d'autres questions ?

–     Heu non, c'est bon, merci pour votre temps, Mademoiselle.

–     Steve, tu m'attends dehors ? Me demande Tony.

           J’acquiesce malgré la gêne occasionnée par l'arrivée de Tony. J’ai envie que cette entrevue reste privée, et je n’ai pas envie qu'il sache que je sois venue voir son ex-femme. Malheureusement, encore une fois, il est trop tard pour toutes ces préoccupations. J'attends donc que Stark redescende de l'immeuble. Il me rejoint devant ma moto, et agrippe mon blouson pour m'obliger à me pencher afin qu'il puisse m'embrasser. Je recule surpris par ce geste d'affection en public, alors que tout le monde nous regarde.

–     Tony, tu ne peux pas faire ça devant tout le monde !

–     Et pourquoi pas ? Tu as honte de sortir avec moi ? Me dit-il en faisant la moue.

–     Non, mais bon, ça ne regarde personne. Et puis tu peux me demander avant de faire ce genre de chose...

–     Bien bien, je demanderais la permission la prochaine fois, Sergent. Me dit-il en faisant un salut militaire.

–     Tu es venu comment ? Demande-je pour détourner la conversation.

–     En berline, mais la vraie question est, pourquoi Toi tu es venu ? Dit-il en accentuant le toi.

–     Heu, je voulais avoir l'avis de Pepper sur...heu nous.

–     Tu es mauvais menteur Cap', tu es venue pour savoir si je suis encore amoureux d'elle, et pire que tout ! Si elle m'aime toujours ! Dit-il perspicace.

–     Non, non, je voulais juste savoir si ça ne la dérangeait pas ! Après tout, tu es avec un homme aujourd'hui.

–     Et alors ? Pepper sait que je suis bisexuel, donc je ne vois pas en quoi ça la choquerait.

–     Bah excuse-moi d’être vieux jeu dans ce cas...Dis-je alors que je n'avais pas pensé une seule seconde au choc que notre relation pouvait causer à la femme d'affaire.

–     Tu es tout pardonné, mon petit papy. Puis-je t'embrasser maintenant ? Dit-il avec un sourire narquois.

–     Met donc plutôt ce casque sur ta jolie petite tête au lieu de dire des âneries. Je te ramène.

–     Qui te dit que je veux rentrer ?

–     Tu ne rentres pas ?

–     Il est quasiment midi, j'ai plus envie d'aller manger que de me taper encore quatre heures de route sur ta moto, mon beau biker.

–     Tu as faim ?

–     Oui, et je connais un super resto sur le bord de mer. Tu veux que je leur passe un coup de téléphone ?

–     Fait donc, dis-je.

–     Et après, dit-il en saisissant son téléphone, on pourrait aller profiter un peu de Miami, non ?

–     Avec plaisir.

           Tony téléphone alors au restaurant, et une fois la réservation prise, nous nous mettons en route.



A Suivre


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Bonjour Bonsoir,


Ce chapitre est un peu plus long que d'habitude et j'espère qu'il vous aura plus ! Il s'agit du premier chapitre où notre cher captain laisse transparaître sa jalousie ! En même temps, ça ne doit pas être évident de laisser la personne qu'on aime retourner voir son ex. Surtout quand celui-ci fait ce genre de lapsus !


En tout cas, n'hésitez pas à me faire part de vos avis et vos réactions dans les commentaires !


Ce chapitre a fait l'objet d'une correction,


Bonne soirée et bonne lecture


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