Le principe de réciprocité

Chapitre 5 : Dans l'ombre d'un Héros

9953 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/11/2020 23:26

Chapitre V : Dans l'ombre d'un héros.


           C'est dans les ténèbres de la nuit que je m'infiltre sur l'île privée de Hammer aux côtés de Deadpool. Si j'ai prévenu Wade Wilson que nous devons faire vite afin que Justin Hammer nous donne les informations sur la capture de Stark par le Mandarin. Je l’ai également prévenu qu'on ne doit tuer personne. Si je dois sauver la vie d'Iron Man, je le ferais sans faire couler le sang. C'est pourquoi je me charge seul de mettre hors d'état de nuire les gardes du domaine. Et c'est le plus discrètement possible que je mets en place des pièges à l'aide mes toiles. Et tandis que je neutralise sans problème les hommes de mains de Hammer, je surveille du coin de l’œil l'avancée de mon coéquipier afin de m'assurer qu'il suive mes directives. Et, malgré la violence de ses attaques, ses proies sont toujours en vie. C’est déjà ça. Et alors que nous arrivons au bureau, Karen me prévient :

–     Peter, je me dois de vous informer qu'un hélicoptère est sur le point de prendre son envol sur le toit

–     Quoi ?! M'écrie-je

–     Qu'est-ce qu'y a ? S'étonne Deadpool.

–     Un hélicoptère est en train de décoller !

–     Oh putin le petit fils de...

–     « Oh oh pas de gros mot » se corrige-t-il tout seul

–     J'y vais, termine ici ! Dis-je en bondissant à travers la vite avant d'ajouter : et sans faire couler le sang !

           Tout en courant sur le mur, j'utilise mes toiles pour me propulser et atteindre l'hélicoptère le plus rapidement possible. Et s’il ne me fallut que quelques secondes pour atteindre le toit, il est déjà trop tard. L’appareil est en train de s’envoler. Par réflexe, je lance une toile dessus et tente de le retenir de toutes mes forces. Mais c’est peine perdue ! Afin de ne pas perdre la trace de Hammer je décide de changer de tactique et de m'agripper à l'hélicoptère. Et alors que je suis en train de me hisser jusqu'au cockpit, un homme ouvre la porte et veut me tirer dessus avec un bazooka. Et c'est uniquement grâce à mon sixième sens que je parviens à esquiver de justesse la balle qui vole vers moi et qui va s'écraser au sol. Et alors que l'homme recharge son arme, je le vois soudain s'effondrer et tomber de l'hélicoptère. Et alors que je vais le rattraper, j'entends une voix hurler derrière moi :

–     De rien, mon Spidey !

           Je prends tout de même soin de propulser l'homme contre le mur histoire qu'il ne s'écrase pas par terre au cas où il serait toujours en vie. Même si j'ai un sérieux doute à ce sujet. Pour l'heure, je préfère me concentrer sur ma tâche et c'est difficilement que je me hisse jusqu'à la cabine. Une fois à l'intérieur, j'attrape Hammer qui est terrorisé et je le plaque contre la paroi. Après l'avoir entoilé, je le prends sous le bras avant de sauter dans le vide pour atteindre l'île le plus rapidement possible. J'amortis notre chute grâce à mes toiles, et c'est une fois au sol que je l’attrape pour lui demander :

–     Où se trouve Tony Stark ?!

–     Je... je n'en sais rien... Se défend-t-il pathétiquement.

           Deadpool nous rejoins avec nonchalance avant d'ajouter d'une voix enjouée :

–     Oh ! Mais c'est le rat de Hammer ! C'est rare de le trouver hors de son trou...

–     Deadpool...Vous êtes un mercenaire…Je peux vous payer, si vous chassez Spiderman ! Propose-t-il avec culot

–     Oh ! Mais ais-je bien entendu ? Tu me propose de tuer l'homme que j'aime ? Je crois que tu es mal barré... Dit-il d'un air soudainement plus sombre.

–     « Raté pour le deal, Hammer »

–     Parle ! M'énerve-je.

–     Je n'en sais rien ! Je ne connais pas...ARGH

           Le hurlement de Hammer a été arraché par Deadpool qui vient tout juste de lui tirer une balle dans le pied. Il reprend la parole avant que j’aie le temps de dire quoique ce soit :

–     Et là ? Ça ne te revient toujours pas ? Parce qu'on doit dire que c'est tout de même étrange que ton pire ennemi se fasse enlever par un homme qui a obtenu exactement les mêmes informations que toi...

–     Des informations que j'ai obtenu en partie grâce à toi... Marmonne-t-il

–     Mauvaise réponse, répond-t-il sur une intonation brutale.

           Mais alors qu'il s'apprête à lui tirer dessus à nouveau, je m’interpose entre les deux. Je pousse Wade sur le côté avant de lui dire :

–     Je t'ai dit qu'on ne torturait personne !

–     Non, tu m'as dit qu'on ne tuait personne, c'est totalement différent ! Se défend-t-il en insistant sur me mot tuait. Et puis un homme comme lui, si tu ne lui mets pas un peu la pression, il ne craquera pas.

–     On m'a déjà fait le coup du gentil flic et du mauvais flic, nous préviens Hammer.[1]

–     Sauf que je ne suis pas un flic, je suis un mercenaire... Et là on me paye pour retrouver Stark...

–     « Et on ne m'appelle pas DEAD pool pour rien » précise-t-il avec une voix légèrement plus agressive.

–     Deadpool ! Dis-je en me tenant toujours entre lui et l'homme qu'il tente d'intimider l’homme d’affaire.

–     Écoute, Spiderman, tu veux sauver Iron Man ? Tu n'as plus envie qu'il soit torturé physiquement et psychologiquement ? Alors tu as plutôt intérêt à me laisser faire.... Parce que s'il ne veut pas être blessé... ou même tué... Il n'a qu'une seule information à nous donner... Quelques mots et il ne souffrira pas... Quelques mots qui ne lui coûtent absolument rien... Et qui lui épargnerons beaucoup de souffrance inutile…

           Dans le fond, il n’a pas totalement tort, s'il n’a pas envie d'être blessé, il n’a qu'à parler. D'autant plus que pendant qu'il ne parle pas, c'est Tony qui souffre... C’est lui qui est torturé et seul quelque part dans le monde… Et le compte à rebours approche de plus en plus de la fin... Alors... S'il faut lui faire un peu... de pression... C'est pour la bonne cause, non ?


           Pendant ce temps-là, Wade s'est rapproché de l'homme d'affaire qui semble affolé. Cependant, à cause de mes toiles, il est totalement immobilisé et n’a aucune possibilité de fuite. Mais alors qu'un nouveau coup de feu retentit, je ne peux m'empêcher de réagir quand j'entends les hurlements de douleur de Hammer. Je repousse Wade et je m’approche de Hammer dont la jambe est ensanglantée.

–     Parlez, lui ordonne-je, qu'on puisse vous emmenez à l'hôpital !

–     Je ne dirais rien... Ce qui lui arrive... C'est tout ce qu'il mérite !

–     Oh Oh ! Fait Deadpool l'air soudainement inquiet

–     Qu'est-ce qu'il y a ? Demande-je légèrement paniqué

–     Il y a une autre personne qui s'apprête à recevoir ce qu'il mérite, dit-il en pointant son arme sur la tempe de l'homme d'affaire.

–     Pitié ! Nous supplie-t-il pathétiquement.

–     Deadpool ! Dis-je en voulant lui retirer son arme mais il dégage mon bras avec violence.

–     Si tu ne parles pas, tu n'es pas utile.... Tu as trois secondes... Trois... Deux...

–     Il est en Chine !

–     Je le sais déjà, ce n'est donc pas utile... Un, reprend-t-il

–     Je peux t'indiquer l'endroit exacte sur la carte ! Mais ne me tuez pas...

–     Montre-nous, dis-je en utilisant un hologramme projeté par Karen en guise de carte.

           Et c'est contraint et forcé que l'homme d'affaire s’exécute en gémissant à la fois de douleur et de peur. Une fois la localisation enregistrée, Deadpool se retourne vers moi avant de me dire :

–     Tu sais, je connais quelqu'un qui possède un jet privé...

–     Qui ça ? Demande-je réalisant qu'il me faut obligatoirement un tel appareil pour me rendre jusqu'en Chine.

–     Un rat, dit-il en lui jetant un mauvais regard au milliardaire agenouillé.

–     Je... n'ai rien à vous donner de plus...

–     Alors... Tu n'es plus très utile, souligne-t-il à nouveau avant de lui pointer à nouveau son arme sous le nez.

–     Pitié, me supplie-t-il, je souffre, ma jambe me fait souffrir...

–     On a besoin d'un jet, où est-il ? Le questionne-je.

–     Le nom de code pour se poser à la base du mandarin ? Lui demande froidement Wade.

–     Le mot de passe... c'est Shängrén[2]... Et il se trouve dans le hangar...

–     Bien, dit-il avant de lui assener un violent coup de crosse ce qui l'assomme.

–     J'appelle une ambulance qu'ils puissent venir le chercher, tu n’étais pas obligé de l’assommer.

–     Tu penses ? Il n'en a pas besoin, il a sûrement des hommes de mains qui vont venir s'occuper de lui.

–     Je ne prendrais pas le risque de le laisser se vider de son sang.

–     Comme tu voudras, en attendant, je vais chercher l'avion.

           J’acquiesce, et une fois ma tâche accomplie, je prends soin de lui bander sa plaie avec mes toiles pour éviter qu’il se vide de son sang. Une fois cela fait, je laisse un petit mot sur lequel est inscrit « Vous trouverez toutes les preuves de son implication dans l'enlèvement de Stark sur l'ordinateur dont le mot de passe est HammerJustinShängrén. Votre fidèle serviteur, Spiderman ». Puis je rejoins Wade dans le cockpit. Une fois à l'intérieur, Wade me prévient :

–     Mon petit Spidey, tu sais on en a pour environ dix heures de vol, donc tu peux te reposer un peu...

–     Dix heures ?! Dis-je choqué. On ne peut pas aller plus vite ?

–     Malheureusement, je ne peux pas aller plus vite qu'un jet, me dit-il.

–     Ok, répondis-je dans un soupir.

           Je m’installe donc dans le fauteuil juste à côté de lui, et c'est après le décollage qu'il finit par rompre le silence qui s’est peu à peu installé :

–     Aloooors, quelle est la relation qui t'unis vraiment à Tony Stark ?

–     Il est... comme mon mentor... me contente-je de répondre.

–     Un mentor et plus si affinité ?

–     Non ! Répondis-je farouchement. Je... Il... bafouille-je la voix serrée par l'émotion.

–     Il ne t'aime pas ? Me demande-t-il l'air étrangement compatissant.

–     Non... Je ne suis qu'un enfant à ses yeux...

–     Pourtant tu es un enfant extrêmement bien moulé...

–     « Surtout ce petit boule de l'enfer !! Moi je me damnerais bien pour lui ! »

–     Ce n'est pas drôle, réponds-je, tu me dis que je suis beau, mais tu n'as jamais vue mon visage ! Lui fis-je remarquer.

–     Et je n'ai pas besoin de le voir pour savoir que tu es magnifique. La beauté d'une personne ne se limite certainement pas à un physique, sinon je serais probablement très laid !

–     Je peux te demander...Ce qui t'es arrivé ? Tu as toujours été...Comme ça ?

–     Oh c'est une bien triste histoire...Une histoire qui ne mérite pas d'être racontée...

–     Toutes les histoires méritent d'être racontées, tente-je de le consoler un peu car j'ai senti une vive émotion dans sa voix quand il a mentionné son passé.

–     Non pas toute, confirme-t-il. Par contre, tu ferais mieux de te reposer petit, tu seras fatigué sinon.

–     Et toi ? Tu ne risques pas d'être fatigué ? Le questionne-je.

–     Je ne me fatigue pas comme ça petit, va te reposer, je t'appellerais quand on sera proche de la base.

–     « Et quand j'aurais fini de me toucher en pensant à toi » précise-t-il à nouveau avec une voix idiote.

–     Bien, et...merci Wade...

           Il se contente de me faire un hochement de tête tandis que je retourne à l'arrière. Ce jet n’est en rien semblable à celui que nous avons dérobé il y a quelques temps avec Wade au sein du QG des Vengeurs[3]. Celui-ci a des sièges confortables, un bar à vin et une télévision grand écran. Je m’installe dans l'un des sièges en cuir, et conformément aux instructions de Deadpool, je tente de trouver le sommeil. Cependant, je n'y parviens pas, car à chaque fois que je ferme les yeux je ne cesse de revoir Hammer se faire torturer... La peur... Les cris... Qu'étais-je censé faire ? Si j'étais intervenu...Il n'aurait jamais parlé...Il n'avait que deux mots à dire... Et puis au final il ne s’est pris qu’une balle dans la jambe ? Lorsque j’arrête les malfrats en leurs cassant les os, n’est-ce pas pire ? Et pourtant...Je me sens coupable...J'ai l'impression que Ben aurait eu honte de moi... Même s’il avait des informations importantes, je n'aurais jamais dû m'abaisser à son niveau... Pas parce qu'il ne le méritait pas, non, je pense que cet homme n'a pas volé ce qui lui est arrivé... Et la vie de Stark est en jeu... Néanmoins je vaux mieux que ça... Et ce n’est pas la juste chose à faire... J'aurais dû empêcher Wade de faire ça... Il y a toujours un autre moyen... J'aurais pu trouver ce que je cherchais autrement. J'aurais pu... Non, j'aurais dû...


–     Spidey-Boy, il est l'heure de se réveiller !

           Lorsque j'ouvre les yeux, je vis Wade penché au-dessus de moi. Et c'est un peu surpris que je lui demande :

–     Mais on est arrivé ?

–     Dans une dizaine de minutes !

–     Déjà ? Dis-je en réalisant que j’ai dû finir par m'endormir.

–     Et oui, tu sais que tu es craquant quand tu dors ?

–     Et comment tu peux le savoir ?

–     Je t'ai observé par la caméra ! Dit-il tout en la désignant. Tu fais que de bouger c'est fou ça, on aurait dit un petit vers de terre qui ne faisait que de gesticuler

–     Et un vers de terre c'est craquant ? Demande-je légèrement blasé.

–     S'il est croisé avec une araignée ? Bien entendu !

–     « Un vers de terre araignée ? Je me demande à quoi ça ressemblerait » Se questionne-t-il soudain.

           Je me redresse en m'étirant doucement. Puis je le questionne :

–     On doit se préparer, non ?

–     Pas qu'un peu mon neveu !

–     « Un peu et mon neveu ça rime, on est vraiment les meilleurs !! », Dit-il encore une fois avec sa voix légèrement différente de celle qu'il emprunte habituellement.

           Suite à cela, nous rejoignons le cockpit de l'appareil et nous nous préparons à nous battre. Alors que nous approchons une voix résonne à travers l'interphone. Si je me doute qu'elle nous demande de nous identifier, toutefois, je ne parle pas un mot de chinois et il me sera très difficile d'y répondre même en connaissant le mot de passe fourni par Hammer. Et ce fut Deadpool qui donne le mot de passe dans la langue du Céleste Empire avec un parfait accent. Lorsqu'il coupe la communication, c'est soufflé que je lui demande :

–     Mais tu parles chinois ?

–     Oh il y a plein de chose que je sais faire et dont tu ignores totalement l'existence mon petit Spidey

–     « Des choses qui pourrait te faire grimper au plafond » Se sent-il obligé de rajouter.

–     On peut se concentrer ? Lui demande-je. Et cette fois Deadpool, aucun meurtre et aucune torture, compris ?

–     Pourtant, la torture ne t'a pas dérangé plus ça je me trompe ? Fait-il l'air sûr de lui.

–     Plus que ce que tu penses, rajoute-je tandis que je sens mon estomac se nouer sous la culpabilité.

           Et alors que nous approchons de la base, une violente secousse immobilise l'appareil. Instinctivement, nous jetons un coup d’œil au radar qui ne détecte rien quand Wade me précise :

–     C'est peut-être le Mandarin qui a compris que ce n’était pas Hammer, me prévient-il.

           Seulement, avant qu'il ait eu le temps d'ajouter autre chose, mon sixième sens résonne en moi pour me prévenir d'un danger imminent. J’ai juste le temps d'avertir Wade que quelqu'un va passer la porte, quand celle-ci fut dégommée par un puissant coup de pied. Une silhouette imposante passe au travers de la porte avant de nous sommer de nous rendre d'une voix solennelle. Et malgré les changements physiques, lorsque je réalise qui se trouve en face de moi, je reste sans voix.

–     Spiderman ? S'étonne l’agresseur.

–     Captain Amercia ?! M'écrie-je, Mais que faites-vous ici ?

–     Oh ! Je me disais aussi, sa tête me dit quelque chose, s'en amuse Wade.

           Car, effectivement, il n’est pas si aisé de le reconnaître. S'il est toujours aussi grand et musclé, ses cheveux ont poussé et son visage est dissimulé sous une épaisse barbe. Lui qui, à l'époque des Avengers, était toujours parfaitement rasé, le voir ainsi est pour le moins inhabituel et cela lui donne un air plus vieux. Mais aussi, je dirais plus dangereux et plus rustre. Il s'approche de moi, suivi par une Veuve noir dont les traits sont tout aussi changés. Si elle est toujours aussi petite et fine, son visage est désormais plus pâle et terne, tandis que ses cheveux blonds coupés au carré lui donnent un air fragile. Derrière eux, se trouve le Faucon qui porte lui aussi une longue barbe fournie et des cheveux coiffés en Afro ce qui le rende tout aussi difficile à reconnaître.

           Passé la surprise des retrouvailles, ce fut Captain America qui reprend la parole :

–     Nous venons secourir Stark, visiblement, il aurait été enlevé par le Mandarin qui le retient captif ici.

–     Nous pensions arrêter un jet de Hammer, nous explique Natasha d'une voix douce et sensuelle.

–     On a piqué un Jet à Hammer après lui avoir rendu une visite de courtoisie, explique Wade.

–     Comment vous avez trouvé ce repaire ? Demande-je surpris.

–     Un très bon ami nous a renseigné, se contente de me répondre Natasha

–     Oh la petite coquine ne veut pas partager ses bons plans, la taquine Wade.

–     Vous, ici ? S'étonne Captain America en jetant un regard réprobateur à Deadpool.

–     Oui ! Spidey-Boy m'a demandé mon aide ! Se défend-t-il avant de rajouter sur un autre ton :

–     « Et quand une demoiselle en détresse a besoin de notre aide, nous n'y courrons pas, nous y volons ! Littéralement d'ailleurs ! »

–     Parfait, on va pouvoir utiliser le jet de Hammer pour s'infiltrer, ce sera plus discret que notre vieux QuintJet. Nous explique Sam.

–     La priorité est de trouver Stark vivant, c'est pourquoi nous allons nous diviser. Il faut impérativement éliminer les hommes du Mandarin avant qu'ils n'aient le temps de déclencher une alarme, sans quoi il pourrait faire tuer Stark avant de s'enfuir. Si on a la possibilité d'arrêter le Mandarin, il faut la saisir. Cependant, nous devons le capturer vivant, c'est compris Deadpool ? Dit-il sur un ton extrêmement autoritaire.

–     Pourquoi tout le monde me dit ça aujourd'hui ? Se plaint-il.

–     Est-ce bien clair ?

–     Oui, oui, je l'ai déjà promis à ma dulcinée de toute façon...

–     Parce que vous êtes intimes ? S'étonne Natasha.

–     Seulement dans ses rêves, réponds-je blasé et inquiet à l’idée qu’ils m’imaginent avec lui.

–     Avez-vous eu les plans de la base ? Nous questionne Captain Amercia qui ne perd pas de vue la mission.

–     Heu non, avoue-je

–     Bien, venez avec moi pendant que Natasha reprend le contrôle du jet.

           Et c'est dans une ambiance presque studieuse que nous suivons l'ancien leader des Avengers. Une fois dans l'autre partie de l'avion, il nous explique en détail le plan que nous devons suivre tout en nous indiquant le chemin que nous allons emprunter sur une petite carte. Durant tout son monologue, je ne peux m'empêcher de le regarder du coin de l’œil, car il est vraiment imposant et nos deux carrures n’ont rien à voir. En plus de ce côté massif, il dégage une aura charismatique, et j’ai l'impression de me sentir tout petit et insignifiant à côté de lui. Et sincèrement, je comprends ce que Stark lui trouve.

           Et je crois que Deadpool a capté mon état de trouble, puisqu'il m’attrape la main avant de me faire un petit hochement de tête comme s'il compatissait à ma situation. Je lui réponds également par un acquiescement en guise de remerciement pour sa sollicitude.

–     Et vous nous rejoindrez ici. Fini par conclure Captain, Amercia. Est-ce bien clair ?

–     Non ce n’est pas très clair, reprends Deadpool avec une voix enjouée

–     Qu'est-ce que tu n’as pas compris ?

–     Je dois t'appeler Captain Amercia ou Nomad ? Parce que ce n’est pas très clair cette histoire, tu as gardé ton ancien costume, mais il a décoloré au lavage. En plus, tu n'as plus ton bouclier tricolore mais deux boucliers noirs chelous[4], alors je suis censé faire quoi moi ? Je suis totalement perdu.

           À ces mots, Captain Amercia soupire tandis que moi je ne peux m'empêcher de rire. Honnêtement, je dois avouer que par moment je trouve Wade particulièrement drôle, et qui plus est, il a soulevé un point important. Captain Amercia ou Nomad ? Après tout, dernièrement, dans les journaux, on le surnomme le Nomad, car il ne fait que quelques apparitions un peu partout dans le monde et ce de façon très brève. Mais, tout le monde continue de l'appeler Captain America, je crois que c'est un peu trop entré dans les mœurs. Et je crois que vue la réaction de Steve Rogers, nous n'aurons jamais aucune réponse. Et ce fut à ce moment-là que Sam Wilson entre dans la pièce pour nous dire que nous approchons. L'ancien soldat se tourne vers nous avant de nous demander comme une confirmation :

–     Le plan est bien clair pour vous ? Si jamais vous faites n'importe quoi, c'est la vie de Stark que vous mettez en danger, si vous ne vous sentez pas capable d'assister à la mission, vous pouvez rester ici, nous précise-t-il.

–     Je suis un expert, Captain, répond Deadpool du tac au tac, et notre petit Spidey-Boy, ici présent, a été entraîné personnellement par ton ex, alors on est largement capable de faire une petite mission de sauvetage.

–     Bien, se contente-t-il de répondre.

           Captain quitte la pièce pour rejoindre ses collègues dans le cockpit. Je remercie Wade d'avoir pris ma défense face à lui. Car, même si je sais que j'en suis capable, avoir un homme tel que lui qui me dit que je ne suis pas capable, me fait douter.

–     Pour qui il nous prend ? Me demande Deadpool l'air un peu en colère. Il doit oublier que nous aussi, on est des héros, et qu'on a aussi accompli des choses ! Après tout, nous on a réussi à venir jusqu'ici en obtenant, seuls, les informations sur la localisation de Stark, un jet qui nous permet de passer inaperçu et surtout le mot de passe qui nous permet de nous poser incognito à la base ! C’est bien plus qu’eux !

–     Ce n'est pas faux, avoue-je. Eux, ils avaient juste la localisation...

–     Mais oui !

–     « Des gros nuls ! » Se confirme-t-il à lui-même.

–     Aller mon petit Spidey, reprend-t-il avec une voix plus normale, on va leur montrer ce dont on est capable ! On va leur mettre une pâté en sauvant Stark des griffes de Shan Yû !

–     De Shan yû ? Dis-je en souriant.

–     Bah oui ! On parle d'un méchant chinois ! À moins que tu préfères Kim Jong-Un...

–     « Attention, on passe d'une référence Disney, à une référence politique... » S'alarme-t-il.

–     Allez Wade, on y va...

           Tout en lui disant cela, je ne l’attrape par le bras pour le tirer jusqu'à la pièce d'à côté où nous retrouvons les autres héros. Nous nous approchons de la base et ce n’est qu’une question de minute avant que nous nous posons. C’est à ce moment-là que Steve Rogers nous demande une dernière fois :

–     Vous souhaitez un dernier débriefe ?

–     Heu non ça ira… Lui réponds-je sur un ton hésitant.

–     Tu sais, il n’y a aucune honte à faire répéter un plan de mission, me rassure Natasha.

–     Non c’est bon je vous assure. On va retrouver Monsieur Stark et le ramener sain et sauf.

–     Pourquoi vous allez secourir Stark ? Lâche soudain Wade d’un ton neutre qui tranche avec son ton habituel.

–     Quoi ? S’étonne Captain America.

–     C’est vrai, vous vous êtes battus et il a mis tes amis en prison. Donc pourquoi le sauver ?

–     Parce que Tony est un ami, répond-t-il froidement, voire même agressivement, à Wilson.

–     Ton ami ou ton amant ? Lui demande-t-il l’air toujours aussi sérieux. Parce que cela peut tout changer

–     Qu’est-ce que ça changerait ?

–     Ton implication, dit-il sur un ton accusateur

–     On arrive, dit Natasha en coupant court à la conversation.

C’est sans le moindre problème que nous posons le jet de Hammer dans le Hangar secret. Conformément aux instructions de Captain America, nous attendons derrière la porte du jet que les sentinelles se rapprochent pour les attaquer par surprise. Une fois qu’ils furent assez proche, nous avons bondit de l’avion et cela ne nous prends que quelques secondes pour tous les mettre à terre.


           Suite à cela, et encore suivant le plan de Steve Rogers, nous nous séparons pour couvrir le plus de terrain. Ainsi, Sam, Natasha et Captain sont séparés et couvre trois couloirs tandis que Wade et moi nous sommes regroupés pour en couvrir un tous les deux. C’est donc à pas de velours que nous avançons dans les couloirs sombres uniquement fait de pierre et sans la moindre fenêtre. Seul des torches disposées régulièrement le long des murs nous permettait de voir dans cette obscurité étouffante. Ces couloirs sont donc sinistres et à chaque fois que nous tombons sur des gardes on tente de les éliminer à la fois silencieusement et rapidement. En effet, comme Steve l’a souligné plus tôt, si l’alarme est donnée, ils pourraient très bien éliminer Stark avant qu’on ait le temps de le sauver.

–     R.A.S, je vais rejoindre Steve, s’exclame soudain Natasha au bout de l’oreillette.

–     Aucune trace de Tony ? S’enquit Captain visiblement anxieux.

–     Non, je suis au bout de mon couloir et je n’ai que des armes ici.

–     Bien, tu me rejoins dans le couloir…. D’à côté, dit-il alors qu’il est visiblement occupé à combattre des hommes.

Quant à Wade et moi, nous continuons notre chemin sans se faire repérer. Grâce à mes capacités adhésives je peux grimper sur les murs et donc les attaquer sans qu’ils ne s’y attendent. Ainsi, Wade n’a pas réellement besoin d’intervenir mais je dois dire que lorsqu’il se joint à moi, il le fait sans faire couler le sang ! Enfin, j’ai peut-être mal choisi mon expression puisque le sang coule mais pas mortellement puisque Karen me confirme à chaque fois que les blessures qu’il inflige ne sont pas mortels. Mais alors que nous continuons notre chemin Wade me chuchote :

–     Petit Spidey…

–     Un souci ? M’enquis-je.

–     Et s’il l’avait tué ? Me demande-t-il relativement sérieusement. On n’a aucune nouvelle de Tony depuis la fameuse vidéo. Et de ce que je sais, le Mandarin a des anneaux magiques donc il n’aurait pas besoin de l’intelligence de Tony pour construire une armure, ou je ne sais quelles armes novatrices…

–     Je…des anneaux magiques ? Demande-je surpris qu’il ne me donne une information aussi cruciale que maintenant.

–     Ouais visiblement un à chaque doigt, mais je n’ai aucune idée de leurs utilités par contre.

–     Et…tu penses vraiment ce que tu as dit sur Tony ?

–     Malheureusement oui, après ce n’est qu’une supposition sur des faits connus. Peut-être qu’il a un projet secret qui nécessite l’intervention de Stark.

–     Espérons-le… Murmure-je secoué par ces conclusions.

Car oui, je l’espère sincèrement, puisque s’il s’avère que ce soit vrai, je n’ai aucune idée de la façon dont je pourrais réagir. Honnêtement, je ne suis pas prêt à vivre un nouveau deuil dans ma vie… Déjà mes parents et puis surtout Oncle Ben… Alors si Stark vient à disparaitre… Je… Je ne saurais vraiment pas comment réagir…

Toutefois, je fus rapidement contraint de sortir de mes pensées puisque nous arrivons au bout de notre couloir. Il ne reste qu’une imposante porte rouge avec des gonds noirs en fer en face de nous. Et alors que nous allons y rentrer, ce fut cette fois la voix de Sam qui résonne à travers l’oreillette :

–     J’ai trouvé Pepper ! Je répète, j’ai trouvé Pepper !

–     Tony n’est pas avec elle ? S’inquiète immédiatement Steve.

–     Non, elle est seule, et il n’y a personne d’autres dans les cages.

–     Tu es sûr ? Lui demande-je à mon tour.

–     Oui, j’ai fait le tour.

–     Et elle sait quelque chose ?

–     Non, elle n’a pas revu Tony depuis leur vol en direction de Hong-Kong, nous explique-t-il.

–     Ce n’est pas vrai… Grogne Steve sur un ton qui ressemble presque à un juron.

Suite à cela, et c’est avec angoisse qu’on défonce la porte à coup de pied au cas où Tony se trouverait derrière. Toutefois, nous ne pouvons pas nous tromper plus, puisqu’en réalité, il s’agit du bureau du Mandarin. Il se tient assis sur un immense fauteuil rouge derrière un immense bureau en bois verni noir. Il a les bras croisés et semble surpris de nous voir ici.

–     Comment êtes-vous arrivés ici ? Nous questionne-t-il d’une voix froide et cruelle avec un fort accent chinois.

–     Où est Stark ?

–     Inaccessible pour vous, dit-il sur un ton mystérieux, avant d’ajouter : Et vous, qui êtes-vous ?

–     Spiderman, réponds-je au tac au tac.

–     Je suis…. Je suis Captain Deadpool !!

–     « Non, juste Deadpool » se corrige-t-il avec sa voix plus aiguë.

–     Sauf que si je m’appelle Captain je peux peut-être rivaliser avec lui.

–     Parce que Captain Amercia est ici ?

–     Non ! Répond Wade sur un ton qui laisse transpirer son honnêté.

–     Dans ce cas, je vais vous réduire en pièce, nous menace-t-il, vous ne m’êtes d’aucune utilité…

Suite à ces mots, le Mandarin nous attaque sans ménagement avec l’aide de ses hommes de mains. D’ailleurs, il est peut-être temps de signaler que ces hommes de mains, lorsqu’ils ne sont pas surpris, sont plutôt balèzes. En effet, ils manient très bien le corps-à-corps et sont extrêmement rapides avec leurs sabres. Il est donc relativement difficile de les battre. Mais, celui qui nous pose vraiment problème, que ce soit à Wade ou à moi, c’est le Mandarin. Car conformément aux informations que m’a transmis Deadpool à l’instant, il a bel et bien dix anneaux qui lui donne des pouvoirs. Alors qu’il nous attaque jusque-là avec de la glace et de l’électricité, soudain l’une de ses bagues nous lance des flammes que j’esquive de justesse en rajoutant un petit commentaire :

–     J’ai eu chaud !

–     Oh mon dieu ! S’exclame Wade, il est trop drôle !

Et alors que le combat gagne en intensité, soudain la voix de Captain résonne dans l’oreillette :

–     Je l’ai, on se replie vers le jet !!

–     Wade, tu as entendu ?

–     Entendu ? Me questionne le Mandarin qui semble réaliser que nous ne sommes pas seul.

–     Let’s go baby ! Dit-il en chantonnant.

Et alors qu’il est en train de saisir une bombe fumigène de sa poche il se stoppe soudain avant de dire d’une voix neutre :

–     Nous sommes accompagnés par le Nomad, la veuve noire et le faucon. Steve Rogers vient juste de trouver Stark et nous avons pour ordre de nous replier.

–     Deadpool ?!! Qu’est-ce qu’y te prend ? Hurle-je.

–     Maintenant, tue-le, se contente d’ordonner le Mandarin avant de quitter le bureau en marchant calmement.

Malheureusement, même si je veux l’arrêter, je n’en ai pas l’occasion puisque Wade se jette sur moi sabre à la main. Et c’est encore une fois que je me retrouve confronté à lui et je m’éprouve une grande difficulté à lui faire face. Il est encore plus rapide que la dernière fois et semble plus concentré. Ses attaques sont précises et m’entaille profondément la peau. Jusque-là, je crois qu’il m’a toujours affronté « gentiment » et ne s’est jamais donné à fond. Contrairement à son combat contre le Taskmaster[5] ou Iron Man durant lesquels il s’est montré particulièrement sérieux et puissant. Je réalise qu’il ne l’a jamais été avec moi. Heureusement, ces combats m’ont permis d’observer ses techniques et donc de prévoir des ripostes adaptées. Seulement, il est trop rapide, surtout que cette fois-ci c’est après moi qu’il en a, et visiblement il ne peut pas se contrôler. Je dois donc supposer que l’un de ses anneaux lui permet de contrôler les esprits ou les mouvements d’une personne.

Le combat se poursuive et je vais inéluctablement vers la défaite et ce malgré mon spider-sens. Car même si je parviens à prévoir ses attaques, je ne suis pas assez rapide pour toutes les esquiver. D’un coup, il me fait trébucher et s’apprête à me planter son sabre en pleine tête lorsqu’il se stoppe soudain en hurlant :

–     Noooon !!! Je…ne…lui ferais pas… de mal…

Wade semble lutter contre lui-même et se pris la tête entre ses mains.

–     J’ai l’habitude…d’avoir des voix dans…ma tête…

–     « Je te l’fais pas dire » dit-il de sa voix plus aiguë sans avoir besoin de lutter

–     Oui…Je…le…dis…je…veux…arrêter…

–     « T’as qu’à te tuer, à ce que je sache, il ne peut pas contrôler les morts » se suggère-t-il à lui-même.

Et en l’espace d’une seconde, il attrape son pistolet avant de se tirer une balle en pleine tête. Et même si je le sais immortel, je ne peux m’empêcher de paniquer et de courir vers lui. Je m’approche de son corps inerte pour essayer de le réveiller. Au bout d’une minute qui me semble interminable Wade semble reprendre conscience et murmure du bout des lèvres :

–     Vanessa

Je lui attrape la main en lui demandant s’il va bien. Il me répond d’une voix alerte :

–     Spidey…Je t’aime !!

–     Je vois que tu es réveillé, lui réponds-je blasé.

–     Oui ! T’as vue comment j’ai lutté pour me libérer de l’emprise de ce malade pour toi !

–     Je vois ça, dis-je avec un petit sourire imperceptible grâce à mon masque.

Alors qu’il tend sa main vers moi pour me caresser le visage, je me redresse sans lui laisser la possibilité de me toucher. Je lui explique qu’on doit vite retrouver Captain Amercia et la veuve noire au cas où le Mandarin leur serait tombé dessus. Il accepte visiblement à contrecœur et me suit dans les sombres et sinueux couloirs.

Lorsque nous arrivons auprès de Steve Rogers et de Natasha Romanoff, le Mandarin git inerte à leurs pieds tandis qu’ils reprennent leurs souffles. Tony Stark se trouve derrière eux adossé à un mur, et visiblement en très mauvais état. Son visage est pâle et remplit de crasse. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il a aussi du sang séché qui coule le long de sa tempe, et des marques d’hématomes visibles un peu partout là où on peut apercevoir sa peau. Sur ses mains on peut également apercevoir aussi quelques marques de brûlures et il lui manque des ongles ce qui ne laisse rien présager de bon quant à son traitement ici.

Heureux de le voir en vie, je cours jusqu’à lui pour m’enquérir de son état. Visiblement, il est très affaibli puisqu’il met un temps considérable avant de réaliser ma présence. Il me fait un très faible sourire avant de me dire d’une voix éteinte :

–     Spidey…Tu ne devrais pas…

–     Vous allez bien ? Le coupe-je sachant pertinemment ce qu’il allait me dire.

–     T’en fais pas mon petit… Dit-il en posant sa main sur mes cheveux mais il la laisse retomber faute d’avoir la force de les ébouriffer.

–     Tony, s’exclame Captain d’une voix douce et rassurante, on va te ramener. Tu te sens capable de marcher ?

–     Oui, ça va… Aller…

Sur ces mots, Tony tente de faire quelques pas mais en vain. Ce fut uniquement grâce au réflexe de Captain America qu’il ne s’écroule pas sur le sol. Il l’attrape contre lui, et alors qu’il l’a dans ses bras, il lui fait remarquer d’une voix emplie de bienveillance :

–     Toujours aussi têtu, hein ?

–     Certaines choses ne changent pas… Répond-t-il presque dans un murmure tant il semble épuisé.

–     Monsieur Stark… Tente-je avant d’être coupé par Natasha.

–     Et, on fait quoi de lui ? Dit-elle en désignant le Mandarin sur le sol.

–     On appelle le SHIELD, de toute façon, on doit ramener Tony et Pepper à la tour des Avengers.

–     C’est tout de même risqué, souligne-t-elle.

–     Aller, on embarque, se contente de répondre Captain.

–     Comme tu voudras.

Nous retournons donc jusqu’au Jet de Hammer tous ensemble. Durant le trajet, j’entends Natasha qui appelle Nick Fury pour le prévenir de l’endroit où trouver le mandarin. Quant à Tony, il est dans les bras de Captain America et semble vraiment mal en point. A peine conscient, il a sa tête posée contre le torse de Steve Rogers et ne dit pas un mot. Ce qui n’est clairement pas dans ses habitudes. Tandis que je suis en train de les regarder, Wade se rapproche de moi et me dit d’une voix compatissante :

–     Je sais que ce n’est pas facile, il prend de la place

–     « Et pas uniquement parce qu’il est imposant physiquement » rajoute-t-il de sa voix bizarre.

–     De quoi tu parles ? Lui demande-je sans savoir où il veut en venir.

–     Du Nomad avec Stark

–     Ah… me contente-je de réagir.

Il est vrai que je n’ai même pas eu le temps de réellement parler avec Tony avant que Steve n’intervienne en tant que héros pour lui porter secours. En plus, il faut avouer que c’était lui qui l’a retrouvé donc aux yeux de Tony ce sera son sauveur… Et moi je n’aurais été qu’une personne présente et rien d’autre… D’ailleurs, pour lui, je n’aurais jamais dû être ici puisque je ne suis qu’un enfant et que cette situation est trop dangereuse. Sauf que Wade et moi nous avons géré lorsque nous étions ici et j’aurais aimé qu’il en ait conscience. Mais avec l’intervention musclée de Steve Rogers, je n’en suis pas certain.

Au bout de quelques minutes, nous arrivons enfin au hangar et ce fut Sam qui nous accueil :

–     Cap’ tu m’as fichu la trouille, je dois te le dire !

–     Moi ? Demande-t-il surpris

–     Oh oui mon pote, il va comment l’invincible Iron Man ?

–     Il t’entend, répond Tony aussi fort que possible.

–     C’est donc qu’il va bien, en conclu Sam, on ne devrait pas tarder à y aller si tu veux mon avis, je pense que le SHIELD va arriver fissa en compagnie des derniers Avengers restants.

–     On monte, se contente de répondre Steve tout en grimpant dans l’appareil.

Nous emboitons tous le pas de notre leader et nous montons jusqu’à la cabine où se trouve Pepper qui semble fatiguée. Bien moins amochée que Tony, elle est toute aussi sale, et a tout de même quelques traces d’hématomes notamment au niveau des poignets. Captain America installe l’ingénieur juste à côté de la jolie rousse pour qu’il puisse se retrouver. Tony attrape Pepper dans ses bras et ils se blottissent l’un contre l’autre.

–     Je suis désolé Pepper, murmure-t-il.

–     Ne t’inquiète pas Tony, je vais bien, lui répéta-t-elle plusieurs fois.

Ces retrouvailles étaient particulièrement émouvantes et on peut sentir une vive émotion qui étreigne les deux amis. Alors qu’ils sont toujours l’un dans les bras de l’autre, Captain partit dans le cockpit en compagnie de Natasha et Sam pour faire décoller l’appareil et sans doute discuter de la marche à suivre loin des deux rescapés.

Après un long moment passé comme ça, Pepper redresse le visage de Tony pour examiner ce qu’ils lui ont fait. Et on put lire l’inquiétude sur son visage lorsqu’elle lui demanda :

–     Mon dieu Tony, ils t’ont fait quoi ?

–     Et toi ? Ils t’ont fait du mal ? Ils t’avaient menacé… Dit-il la voix brisée.

–     Non ils ne m’ont pas vraiment touché, tu sais…Je suis juste restée enfermé un long moment…

–     Ils t’ont donné de quoi manger ?

–     Oui, Tony, ne t’en fais pas pour moi, c’est plutôt pour toi que je m’en fais, lui explique-t-elle.

–     C’est rien, dit-il visiblement à bout de force.

–     Ce n’est pas rien, regarde tes mains, et ta tête c’est quoi ? Machinalement, Stark regarde ses mains par des gestes lents qui trahisse la douleur qu’il peut ressentir.

–     Un mauvais coup…lors…du combat contre… le mandarin…

–     Oh mon dieu Tony…

Pepper se met alors à fondre en larme dans les bras d’un Stark qui semble sur le bord du malaise. Quant à moi, je m’installe sur un fauteuil assez loin pour leur laisser de l’inimité. Bientôt Deadpool m’imite avant de dire d’une voix enjouée :

–     Mission réussie

–     Oui, je suis heureux de le voir en vie même s’il a l’air à bout de force…

–     J’imagine, et toi ça va ?

–     Je…vais bien…

–     Pas facile d’être dans l’ombre d’un héros hein ?

–     C’est sûr, approuvais-je, et toi ?

–     Moi ? Moi quoi ?

–     Tu vas bien ?

–     Pourquoi je n’irais pas bien ?

–     Quand tu es mort… Tu as parlé de Vanessa…

–     Ah, fut sa seule réaction

–     Désolé, je n’aurais peut-être pas…

–     Ne t’excuse pas, Vanessa était la femme de ma vie. Mon âme-sœur, tu vois ? On était… pareil, tu vois ? Elle me comprenait sans que j’aie besoin de lui parler… Nous avions la même façon de réfléchir… Et tu vas me prendre pour un fou... M’explique-t-il sur un ton bien plus sérieux que ce qu’il a l’habitude de prendre ce qui peut traduire une vive émotion.

–     Bien sûr que non, dis-je pour briser le petit silence qu’il a instauré.

–     Quand je meurs à chaque fois je la rejoins… Elle est là… Et elle m’attend pour me guider et me conseiller… Tu vois… Même morte, elle est là pour moi…

–     « Comme un guide spirituel un peu » rajoute-t-il sur un ton plus aiguë.

–     Je suis désolé pour toi… Je… Je sais ce que ça fait de perdre un proche, mais pas mon âme sœur… Mais, j’ai vu ma tante… Quand elle a perdu mon Oncle, alors… Non, tu n’es pas fou. C’est normal que tu veuilles la voir et que tu espères qu’elle veille sur toi.

–     Spidey… Tu es vraiment une bonne personne, dit-il tout à coup.

–     Pourquoi tu dis ça ?

–     Parce que tu es l’une des premières à compatir… Alors que tu me connais à peine et que tu connais principalement mes mauvais côtés.

–     Wade, le monde n’est ni noir ni blanc et personne ne nait méchant. On le devient à force de faire des mauvais choix. Mais rien dans la vie n’est immuable. On peut toujours se racheter. Quelqu’un de bien peut faire du mal et quelqu’un de mauvais peut accomplir de belles choses. Alors, tu n’échappes pas à cette règle, tu es un être humain comme les autres. Et ce n’est pas parce que tu as fait de mauvaises choses dans ta vie que ta peine vaut moins que celle de quelqu’un d’autre. La souffrance n’est jamais méritée.

–     Sincèrement, Stark devrait se mettre avec toi. Tu lui ferais du bien.

–     Merci…

Je retourne mon attention vers l’ingénieur qui tient toujours la jolie rousse dans ses bras mais qui semble de plus en plus mal. Il est particulièrement pâle et ses yeux semblent perdus dans le vague. Lui qui est toujours si vif en temps normal.

Au bout d’une quinzaine de minute, Captain Amercia revient dans le QuintJet pour nous dire :

–     On va retourner jusqu’au QuintJet pour rentrer au plus vite au QG des Vengeurs, vous pourrez être soignés là-bas. Nous avons contacté le docteur Cho, elle vous attend d’ores et déjà.

–     Tu es sûr ? Vous serez arrêté si vous y allez… Souligne Tony tandis que Pepper se redresse en séchant ses larmes.

–     Certain Tony, votre sécurité est plus importante que tout, lui explique Steve se mettant en face de Tony et en s’agenouillant à sa hauteur.

L’ingénieur se contente de lui faire un signe de la tête. Steve lui attrape une de ses mains avant de lui dire sur un ton qui trahit sa culpabilité :

–     Je suis désolé Tony, on aurait dû vous retrouver plus tôt…

–     J’ai…construit un EMP pour eux… annonce Tony comme s’il avouait une énorme bêtise.

–     Quoi ? S’étonne Steve avec une certaine douceur dans sa façon de le dire.

–     Si je ne le faisais pas… Ils… Il jette un coup d’œil à Pepper, ils…

–     Je comprends, le rassura Steve en lui serrant la main, je comprends Tony. Tu as fait ce que tu devais faire. On s’en occupera plus tard, de toute façon, nous l’avons arrêté donc tout va bien.

–     Pourquoi tu as été torturé si tu t’es exécuté ? S’étonne Wade.

Tony ne répond pas de tout de suite. Il lance un regard remplit de remord vers Pepper avant de déclarer à voix basse :

–     Ils voulaient avoir accès à J.A.R.V.I.S…

–     Et tu n’as rien dit, clarifie Deadpool.

–     Non…Je…Je suis désolé Pepper… Il en va de la sécurité mondiale…Avec J.A.R.V.I.S, ils auraient…

–     T’inquiète pas Tony, le coupe la belle rousse, je comprends…

Elle s’approche du mécanicien pour le prendre dans ses bras mettant ainsi de côté notre leader qui se recule un peu. L’ingénieur s’excuse encore auprès de la PDG de Stark Industrie. Je comprends qu’il s’excuse, même s’il s’est retrouvé dans une position impossible. Donner accès à J.A.R.V.I.S à des ennemis pourrait avoir de très graves conséquences, mais refuser cet accès mettait la vie de Pepper en danger. Déjà qu’être torturé physiquement devait être difficile, alors une telle pression psychologique ne devait pas être évident à gérer. C’est pourquoi nous laissons tranquille les deux rescapés pour le reste du voyage car nous sommes tous conscient de cette triste réalité.


A suivre


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Bonjour, Bonsoir,


J'espère que ce chapitre vous aura plus, si tel est le cas, n'hésitez pas à me le dire en commentaire !


Un chapitre dans lequel le petit Spidey nous montre de quoi il est capable ! Malheureusement pour lui, Captain America prend beaucoup de place. Surtout aux yeux de son chère et tendre !


Sur ce bonne soirée, et bonne lecture!


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[1]Référence à la fiction « l'amour n'est pas un long fleuve tranquille » dans laquelle Captain America et Natasha ont interrogé Hammer suite à un attentat à l’encontre de Stark.

[2]Ce qui signifie homme d'affaire en chinois googlisé !

[3] Chapitre II : Ce dont je suis capable

[4] Ici, ce sont les boucliers que lui ont fournis T’Challa au Wakanda.

[5] Référence Chapitre II : Ce dont je suis capable

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