Les oubliés de l'Hyposcole

Chapitre 2 : Blancherive

3455 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/12/2019 01:27

Katarina reprit ses esprits dans un lit moelleux. Il faisait bon et une délicieuse odeur de pain chaud flottait dans l’air. Elle se trouvait dans une petite pièce mansardée dont les étagères débordaient de livres et de bibelots. Les rayons d’un soleil matinal perçaient à travers une fenêtre ronde en hauteur. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était ici, ni quel était cet endroit, mais les évènements de la veille lui revinrent soudain en accéléré, et avec eux, le souvenir glacial de la mort dont le mystérieux inconnu (ce devait donc être chez lui, ici) l’avait sauvée. Elle frissonna à cette pensée et s’aperçut que la douleur dans son dos, toujours présente, était néanmoins beaucoup plus faible qu’auparavant. Elle put se redresser sans trop grande difficulté et s’adosser contre le mur en bois. En réalisant qu’elle était simplement en chemisette, elle s’agaça de ne pas trouver ses affaires, son manteau et sa cape à ses côtés. Elle repoussa les draps et se leva. La pièce n’avait qu’une porte, au fond, à moitié entrebâillée. Elle la poussa.

C’était une grande salle, plus haute de plafond, mais dont l’ambiance ressemblait fort à la petite chambre. Murs et sol en bois, plusieurs fenêtres assez étroites, et beaucoup de bazar éparpillé sur les tables et les étagères. Au fond, un âtre où s’affairait une petite femme. Elle dépiautait un gros poulet et ne semblait pas avoir remarqué l’elfe, jusqu’à ce que cette dernière ne referme la porte derrière elle. Le claquement fit se retourner la cuisinière, dont les traits se plissèrent en une expression souriante et affable. D’âge moyen, menue, elle avait le teint plutôt mat et les cheveux noirs mi-longs, attachés en un chignon tenu par une baguette. Sa tenue de cuisine beige laissait ses bras à nu, parés de bracelets de bois noir.

« Bien dormi ? » Sa voix était assez douce et chaleureuse.

« Où suis-je ? » s’enquit d’abord Katarina.

« A la ferme Wittius, à Blancherive. Je m’appelle Hégathe » ajouta-t-elle en tendant la main, sans cesser de sourire.

« Katarina. Depuis quand suis-je ici ?

-Mon neveu vous a ramenée cette nuit. Vous étiez à peine consciente et apparemment en souffrance. Je vous ai fait avaler une fiole de soins et vous vous êtes endormie. »

Katarina se rappellait vaguement, maintenant, avoir été transportée et avoir du boire une mixture chaude.

« Une chance que Thiméald soit arrivé à temps pour vous, poursuivait Hégathe. Les trolls sont rarement tendres avec les voyageurs isolés.

-C’est à votre neveu que je dois la vie, alors » dit Katarina en rendant son sourire à son hôtesse. « Est-il ici ?

-Il est sorti, avec mon mari et mon fils. Vous les verrez au repas, si vous restez avec nous bien sûr. »

Katarina voulait découvrir la ville de Blancherive, mais elle pourrait toujours le faire après un repas chaud. Et elle se devait de remercier ce Thiméald, d’autant plus qu’elle était très intriguée par la lumière qu’elle avait vue luire dans la paume de sa main.

Elle accepta donc l’invitation d’Hégathe, puis lui demanda de récupérer son équipement. Avant d’enfiler ses habits, elle passa la main le long de son dos. Il y avait encore quelques cicatrices, mais la douleur, elle, s’évanouissait. Les bienfaits des potions...quelques semaines auparavant, elle avait du, pour la première fois, en acheter une à un marchand, parce qu’elle s’était entaillé le bras contre un rocher coupant. Une gorgée avait suffi pour accélérer de manière fulgurante la cicatrisation, et supprimer presque entièrement la douleur. L’art de l’alchimie s’apprenait à l’Académie (et d’ailleurs, dans d’autres écoles aussi, car cette discipline était d’une utilité publique bien plus reconnue que celle de la magie), mais si l’efficacité de ces breuvages étonnait Katarina, elle était loin de s’y intéresser autant qu’à la magie pure.

Après s’être rincée le visage à l’eau claire, l’elfe se plongea dans la lecture d’un gros ouvrage qui retraçait l’histoire de Blancherive, pendant qu’Hégathe achevait la cuisson de la poularde et sortait du four du pain fumant.

Il était près de midi quand le reste de la famille rentra. D’abord un homme assez grand, de l’âge d’Hégathe, tête un peu rouge et moustache touffue, vêtu d’une tenue de paysan et d’un chapeau de paille qu’il posa en entrant. Il embrassa sa femme et fit un grand sourire à Katarina.

« Romiken Wittius. Bienvenue chez nous !

-Merci pour votre hospitalité » répondit-elle en se levant pour serrer la main tendue. « Je m’appelle Katarina, et je suis en route pour l’Académie de Fortdhiver pour...

-Ca alors, comme Pit ! » coupa Romiken en ouvrant de grands yeux. « Hé, fils ! » gueula-t-il en direction de la porte ouverte, « viens donc, je t’ai trouvé de la compagnie pour ton voyage ! »

Deux jeunes hommes emergèrent de l’embrasure de la porte. Elle reconnut sans trop comprendre la silhouette de Thiméald, qui l’avait donc sauvée hier. Petit et musculeux, il avait l’air discret et assez sévère malgré son jeune âge. Ses traits étaient durs et ses cheveux coupés ras. Devant lui, son cousin était plus ou moins son contraire : il le dépassait d’une tête et ses cheveux roux, rejetés en arrière, lui arrivaient aux épaules. Sur son visage rond se lisait un tempérament rieur et bon vivant. Et c’est lui qui, le premier, vint à Katarina :

« Pithiken, mais appelle-moi donc Pit ! Ravi que mon cousin t’ait ramenée parmi nous.

-Katarina, ravie également d’être parmi vous plutôt que dans un estomac de troll. » répondit-elle en riant, bien qu’un peu surprise par le tutoiement. Elle se tourna vers son cousin « Thiméald, c’est ça ? Je te dois ma vie, et merci est un mot faible »

Elle ne savait pas si une accolade était nécessaire dans une telle situation, elle se contenta donc de serrer sa main dans les siennes. Il parut un peu gêné mais un demi-sourire se forma tout de même sur ses lèvres.

« Oui, je suis arrivé à temps, semble-t-il. Je chassais ce troll depuis deux jours.

-Thim s’entraîne pour entrer dans la garde », précisa Pit. « Il est sur le coup dès que la tête d’une bestiole est mise à prix par le jarl. Mais celle d’un troll, c’est un exploit, cousin ! » dit-il en lui assenant une bourrade amicale dans le dos.

« Bah, tu exagères, et puis je l’ai eu de dos » grommela Thiméald en rougissant un peu.

-En tout cas, les compliments du chambellan du jarl en personne, ce n’est pas donné à tout le monde, mon garçon ! » trancha Romiken, avant de poursuivre : « Bon, à table ? Ça donne grand-faim, ces aventures. »

La table en question était remplie de plats étonnants. Une poularde aux légumes, des champignons à la crème et des patates à l’huile côtoyaient du pain au sésame et une sorte de tourte à la carotte. Tous mangeaient avec bon appétit, et Katarina elle-même se servit des portions conséquentes. Romiken parla de ses projets pour la ferme et du travail qu’il fallait faire chaque jour, après quoi, le silence s’installant, il demanda à l’elfe ce qui la poussait à venir étudier la magie en Bordeciel.

« L’envie de voyager, tout d’abord » répondit-elle. « Je voulais depuis longtemps voir au-delà de l’archipel. Et puis, il y a deux mois, un émissaire de l’Académie est arrivé à Lillandril, en vantant les mérites de cette prestigieuse fondation. La meilleure, de nos jours, disait-il. Il disait aussi qu’à Fortdhiver, tous les jeunes apprentis pouvaient étudier le domaine qui les intéressait avec des mages de renommée mondiale, et que l’Académie était florissante et souhaitait accueillir des élèves de toutes races et de toutes origines. Sur l’Archipel, les écoles de magie sont moins tolérantes, et n’acceptent pas les recrues les plus jeunes. Je n’ai pas hésité longtemps, et après démonstration de mon potentiel auprès de l’ambassadeur, j’ai été acceptée. Je veux apprendre à maîtriser la magie de conjuration, et j’espère pouvoir progresser vite en Bordeciel. »

Pit expliqua à l’elfe que la magie, bien qu’il y ait des changements actuellement, restait relativement mal vue en Bordeciel. Mais leur famille n’était pas nordique, mais brétonne (Katarina avait bien noté une accentuation plus douce), et la magie, dans la branche maternelle, était importante. Hégathe avait suivi des études assez poussées en botanique et en alchimie. Son frère (le père de Thiméald) était quant à lui un sorcier assez influent, notamment en Morrowind, où il faisait souvent affaire avec la puissante famille Telvanni. Il était quasiment toujours en voyage, et en ce moment vers Sadrith Mora, à ce que disait la lettre reçue aujourd’hui. Il écrivait peu, semblait-il, mais voulait féliciter son neveu pour son entrée à l’Académie, et avait pour l’occasion envoyé un message à chacun.

Thiméald s’intéressait à la magie de combat, couplée avec les armes conventionnelles. Avec son cousin, ils avaient appris les rudiments de manière quasi-autodidacte, en lisant patiemment des livres de sorts. On les disait emplis de magie, si bien qu’avec assez de rigueur et de concentration, l’essence du livre lui-même, et donc du sort, passait au lecteur. Mais il fallait ensuite, bien sûr, pratiquer longuement avant d’obtenir des effets satisfaisants. Katarina, pour sa part, n’avait jamais posé les yeux sur un ouvrage de ce type, mais avait intégré plusieurs sortilèges de base en regardant simplement d’autres les lancer. Un peu amère de constater que les deux cousins avaient une connaissance des arcanes probablement plus large que la sienne, elle se renfrogna un moment tandis qu’Hégathe apportait des fruits et des gâteaux au miel.

« La caravane pour Fortdhiver part demain matin, veux-tu que je te réserve une place ? » demanda-t-elle à l’elfe en se rasseyant. « Le capitaine est un ami, je suis sûre qu’il accepterait une passagère en plus »

« Hé bien, je pensais y aller à cheval... » commença-t-elle avant que le souvenir du troll lui revienne, glaçant.

« Euh...volontiers. Merci. »

Cela lui laissait l’après-midi pour vaquer à Blancherive. Pit devait acheter les derniers préparatifs pour le voyage et lui proposa de l’accompagner et en profiter pour faire une petite visite.

« On pourra aussi boire un coup à la Jument » glissa-t-il à l’elfe avec un clin d’œil. Celle-ci n’avait jamais bu une seule goutte d’alcool, car sa famille considérait cela indigne d’un Altmer. Mais la curiosité et l’excitation à l’idée de transgresser les règles eurent raison de ses préceptes et elle lui rendit son sourire malicieux.

Ils sortirent donc, après avoir pris soin de s’équiper chaudement car le vent était vif.


La chaumière des Wittius se trouvait dans une vaste plaine remplie de champs et de cultures. Plusieurs autres fermes peuplaient l’endroit, parfois avec des clôtures, dans lesquelles paissait du bétail. Un chemin passait entre les parcelles, et rejoignait la grande route de la cité. Celle-ci dominait les environs depuis son promontoire, étendant ses ombres sur la plaine. On y était en une quinzaine de minutes de marche. Ils passèrent devant un grand moulin en pierre et des écuries avant de se retrouver sur la voie principale où circulaient nombre de charrettes. C’était une route de pierres blanches, qui tournait en montant doucement vers ce qui semblait être un portail fortifié. Sur les bords coulait une rigole d’eau un peu trouble, et l’on distinguait au-delà les pans du roc sur lequel la cité avait été bâtie. Katarina fut surprise de voir une caravane khajit un peu en contrebas, qui semblait faire affaire avec des marchands locaux. C’était très fréquent d’en croiser sur l’Archipel mais elle ignorait que les caravanes s’aventuraient aussi loin au nord.

Se faufilant entre des chevaux et des mules qui soufflaient sous l’effort, Pit et Katarina arrivèrent à un pont-levis de bois qui donnait sur une grande cour intérieure où les charrettes étaient parquées. A gauche, les portes de la ville, bien surveillées, étaient en bois joliment sculpté et bardé par des renforts en acier. Quant aux gardes, cuirasse drapée d’un tissu ocre du même teint que leur large bouclier rond, épée longue au fourreau, et large casque intégral masquant complètement leur visage, ils imposaient une certaine autorité tandis qu’ils jaugeaient consciencieusement chaque visiteur désireux d’entrer à Blancherive.

Le plus grand des gardes toisa l’elfe avec circonspection, mais les laissa finalement passer tous les deux, en même temps qu’un groupe de jeunes nordiques aux bras chargés de paniers.

La porte s’ouvrait sur un porche où devait se rassembler la garde. Derrière, une grande route pavée filait droit, et de solides maisons de pierre parsemaient les côtés, avec assez peu d’espace libre. Des enfants jouaient sur le bord, un groupe d’hommes discutait avec véhémence au milieu du passage, et les gens devaient parfois se pousser pour avancer.

« C’est jour de marché » expliqua Pit, « les gens viennent d’un peu partout pour vendre ou acheter des produits frais. En général, il y a moins de monde. Viens, je connais un chemin plus calme »

Elle le suivit dans une allée parallèle, où de vieux nordiques paressaient devant leur logis sur une chaise au soleil. Les bâtisses semblaient de moins bonne facture, ici, et les égouts devaient passer juste en-dessous. Ils obliquèrent de nouveau vers la rue principale et se retrouvèrent sur une grande place où les marchands avaient installé leurs étals. Ils négociaient et vantaient la qualité de leurs produits dans une bruyante atmosphère où se côtoyaient des odeurs de cuir, de viande grillée et de bétail. Pit tira l’elfe vers une maison à colombages dont l’enseigne montrait un chaudron fumant. La porte basse s’ouvrait sur une salle sombre avec un comptoir jonché de fioles, de bocaux et de bricoles en tout genre, tout comme les nombreuses étagères. Le mélange d’odeurs était si complexe que Katarina n’aurait pu citer un seul des produits qui étaient là. Au fond, une vieille brétonne aux cheveux longs s’affairait sur une table remplie de verrerie. Elle se retourna en les entendant et son visage se tordit en un sourire édenté.

« Mon petit Piti ! » croassa-t-elle.

« Salut Selma ! Je te présente Katarina, elle fait de la magie aussi »

Les yeux de la vieille se plissèrent encore plus, mais elle salua l’elfe avec courtoisie.

« Qu’est-ce que tu viens chercher cette fois mon petit ?

-Deux bottes de lys bleu, si tu en as. Ah, et un peu de ta potion de vigueur aussi ! »

A ces mots, la marchande glissa un œil torve vers Katarina et émit un petit rire aigu.

« Potion de vigueur, hein ? Voyez-vous ça. » Pit ne releva pas. « 5 septims ». Puis, à l’elfe, « Est-ce que ce jeune galopin vous a montré le Vermidor ? Non ? Vous devriez y courir ! » Ils remercièrent et partirent.

Ils visitèrent encore plusieurs échoppes, Pit dénicha notamment un grand sac à dos en toile et Katarina obtint d’un marchand nordique deux gros chandails en laine. Pas très réchauffée, elle imaginait que le vent froid qui s’infiltrait entre les rues de Blancherive devrait surement glacer davantage dans celles de la capitale, située plus au nord.

Ils s’arrêtèrent finalement un moment au pied du Vermidor, un grand arbre dont les fleurs roses avaient une allure un peu rabougrie. La vue sur la plaine au loin s’étalait derrière les hauts remparts. Le quartier était ici plus vivable, avec moins de monde et l’agréable bruit de fontaines. A gauche, les maisons, plus grandes que leurs voisines en contrebas, avaient fière allure, avec leurs colombages et leurs fleurs rouges qui ornaient les rebords des fenêtres. Quelques prêtresses vêtues de blanc sortaient parfois d’un grand temple dédié à Kynareth, la déesse du vent.

Sur les hauteurs, majestueux, siégeait le palais du jarl. Un grand escalier y montait, gardé par des soldats. Katarina avait voulu y aller, désireuse de voir à quoi ressemblait un palais nordique et comment vivait la cour dans ces contrées, mais Pit avait un peu freiné son enthousiasme :

« Hé, tu ne penses quand même pas qu’on peut rentrer simplement comme ça, pour dire bonjour ? Seuls les proches et les visiteurs exceptionnels sont admis, tu sais. C’est un jarl, il ne reçoit pas n’importe qui ! » Il s’était un peu repris devant la moue désapprobatrice de son amie. Non elle n’était pas n’importe qui, il avait compris que sa famille était haut placée de là où elle venait, mais ici ce n’était pas dans les coutumes.

Kat était un peu déçue mais tout de même satisfaite de sa visite. Elle décrivit un peu au jeune bréton les villes et les paysages altmers de l’Archipel. Ils lui semblaient déja bien loin, et elle se rendit compte qu’elle était bien aise d’avoir trouvé une présence amicale dans ce pays qu’elle ne connaissait encore pas.

Le soleil commençait à baisser et Pit proposa à l’elfe de passer un moment à l’auberge. Il devait y retrouver quelques amis pour un dernier verre avant le grand voyage.

L’ambiance de la Jument pavoisée était plus agréable que celle de l’auberge d’Helgen. La grande salle était pourvue d’un âtre avec des bancs où trinquaient joyeusement de solides guerriers, mais aussi de tables de taille moyennes, où l’on mangeait, buvait, et jouait aux cartes. Le comptoir était tenu par une jeune nordique souriante aux joues roses. Au fond, deux compagnons firent de grands signes en voyant entrer Pit. Ils se levèrent quand Katarina et lui arrivèrent à leur niveau.

« Salut frère ! » dit le premier, suffisamment fort pour couvrir le bruit environnant, car un musicien s’était mis à jouer du luth pour la plus grande joie des clients.

« Salut, mon vieux Pit ! » fit l’autre en lui tapant amicalement dans le dos.

Il les serra affectueusement contre lui avant de se retourner vers l’elfe :

« Brok, Odurr, je vous présente Katarina, c’est une future mage aussi, alors vous feriez bien de ne pas trop la provoquer » plaisanta-t-il.

Ils s’esclaffèrent et Kat rit aussi, sentant leur enthousiasme la gagner. Tous deux étaient grands, joufflus, et cheveux blonds tressés. L’archétype du Nordique. Quoi qu’il en soit, ils se montrèrent très amicaux et ouverts avec Katarina, l’hydromel aidant peut-être à rapprocher les cultures. La jeune elfe elle-même s’y essaya, prudemment, sur les conseils de Pit. C’était fort et sucré, mais le goût était agréable. Elle but sans trop de scrupules et ressentit petit à petit une douce chaleur émaner de son corps entier, ainsi qu’un drôle de picotement au bout des doigts. C’était plaisant, et elle demanda bientôt, en riant, une autre choppe, sous les acclamations de ses compagnons. Elle n’avait jamais été particulièrement frivole et savait bien que cet état était artificiel, mais peu importait, car en ce moment précis, elle se sentait heureuse.

Laisser un commentaire ?