Histoire de cendres

Chapitre 1

1699 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:46

Chapitre 1-------------

Je fis un reve la nuit précédant mon arrivée. Comme beaucoup de mes reves, il était confus, et je me rappelle de peu - mais contrairement a d'autres de mes reves, il ne dépeignait pas un endroit ou j'avais déja été, mais un endroit ou j'irai. Il y avait une voix féminine...Elle parlait de la surprenate tournure qu'avait pris ma vie: comment j'avais été récemment libéré des geoles de la Cité Impériale au coeur de l'empire, mais conduit a la cote sous bonne garde, et mis sur un bateau. J'étais emmené en Morrowind, sur l'ile volcanique de Vvardenfell  - bien que personne ne me dit, ou ne sut me dire, pourquoi.Dans mon reve, je vis les pentes d'un volcan -le Mont Ecarlate- un paysage pelé de rochers battus par les vents et de végétation tordue et épineuse; bien que ce n'est que plus tard que je sus que Vvardenfell était telle que le reve me la décrivait.La voix féminine me dit que j'avais été choisi.

Mon reve de cendres devint un reve d'eau; des gouttes de pluie dans une grande tempete, poignardant la surface de l'océan. Au bout d'un moment je pris conscience que mon reve fusionnait avec le monde réel, et que le bateau traversait une tempete de mer. Je dormis d'un sommeil agité jusqu'au matin: je n'avais pas l'habitude du roulis du bateau dans les vagues, et ce n'était pas une sensation agréable pour moi. Je n'avais pas envie de me réveiller face a la perspective d'essayer de garder dans l'estomac le peu que j'avais eu a manger récemment.Je fus secoué hors de mon sommeil par l'elfe noir avec qui j'avais partagé l'entrepont pendant la traversée. Je devais avoir une tete a faire peur, car il avait l'air préoccupé par mon sort. Ce n'était pas une expression que je m'attendais a voir sur un visage comme le sien: un facies en lame de couteau, buriné, avec une grande balafre en travers, reste de la  blessure qui avait manifestement éteint la lueur rouge de son oeil droit. Pas besoin de grande imagination pour deviner pourquoi j'éveillais la pitié: j'étais affublé de vieilles hardes moisies qui couvrait a peine mon corps blanc et maigre. Je n'étais pas fait pour la vie en prison. Cela dit, je devais avoir l'air particulierement pale et mal en point, car jusque ici l'elfe noir et moi avions a peine échangé un regard, encore moins des paroles.

"- Nous sommes arrivés." Il se redressa, hésita, puis dit:"-Je suis Jiub. C'est quoi ton nom?"Je m'assis, mal a l'aise, me raclai la gorge."Edouard Froidhiver. Je..."

A ce moment un homme en cotte de maille descendit de l'échelle. C'était un des gardes de la prison. De la sueur coulait sur son visage, et il avait l'air d'assez méchante humeur. En décochant un regard suspicieux a Jiub et a moi, il pointa le doigt dans ma direction."Toi. Suis-moi."Jiub resta silencieux et détourna le regard alors que le garde me poussait sur le pont, au grand soleil et dans une chaleur étouffante. Je compris immédiatement pourquoi le garde était en sueur.On me fit descendre la planche de débarquement et on m'emmena dans le batiment du Recensement du petit village de Seyda Nihn; lequel se révéla etre au milieu d'un marécage. L'atmosphere était si humide et étouffant que c'est a peine si je pouvais respirer.

Dans le bureau du recensement se trouvait un Bréton qui devait enregistrer mon arrivée -et, semble-t-il, tout ce qu'il y avait a savoir sur moi. Il sourit quand je lui dis que j'étais moi aussi de Hauteroche, et me demanda quel était mon métier. Tout d'abord je ne sus que répondre, et je baissai les yeux sur le parchemin qu'il avait annoté pendant mon interrogatoire. Son encrier était posé a coté d'une liste contenant des mots tels que "Guérisseur", "Maitre-d'armes", et "Mage". Je n'avais jamais recu de véritable éducation en dehors des bases de lecture et d'écriture, et je n'avais jamais envisagé de suivre un chemin particulier dans la vie.

"Mage Nocturne. Je suis un Mage Nocturne." J'avais inventé ca sur l'inspiration du moment. J'étudiais son visage pour voir s'il accepterait ca. A la vérité, je ne me sentais pas l'air de quoi que ce soit dans mes vieux haillons de prisonnier.

Il recommenca a écrire sur son parchemin officiel."Ah oui. Les choses peuvent etre sensiblement différentes la nuit. Il faut etre pret a tout.J'imagine donc qu'en sus des différents écoles de magie, vous avez étudié quelque forme de défense personnelle ?"Je hochai de la tete. Je ne saurais dire s'il était sérieux ou non. Je crus voir un léger sourire  sur ses levres quand il parlait."Tres bien."Il tamponnait quelques papiers et me les tendit."Présentez ceci a Sellus Gravius, pres de la porte principale quand vous sortirez."

La vérité était que je lui avais dit que j'étais un "Mage Nocturne" parce que j'étais un voleur. J'avais axé mes études de magie vers deux objectifs: rester en vie a court terme en me protégeant, et rester en vie a long terme en volant. Mes instincts naturels sur ce point prirent le dessus quand, en me dirigeant vers la sortie, je traversai une petite salle a manger. Ce n'était pas la maison d'un pauvre here; c'était un batiment officiel, et je n'eus aucun remord a prender un  sac vide sur une étagere et a le remplir d'argenterie poussiéreuse et abandonnée. Pour brouiller les pistes je pris une vieille dague sur la table et cassai la battant de la fenetre, la laissant entrouverte. Je pris garde a ce que le contenu du sac ne brinqueballe pas a chaque pas, puis l'attachai sur mon dos avec une corde et poursuivis mon chemin pour rencontrer Sellus Gravius, comme si j'avais en fait débarqué avec le sac. J'étais mort de faim et j'avais besoin d'argent.

Sellus Gravius était un personnage imposant, et j'eus la sensation qu'il se trouvait a Seyda Nihn dans le seul but de me transmettre des ordres. Plus précisément, il était peut-etre la uniquement pour m'impressionner: pour faire en sorte que je suive effectivement ces ordres.Son armure dorée, scintillante dans la lumiere qui passait par la fenetre, avait certainement l'air incongrue dans un marais comme Seyda Nihn.

"-Vous devez etre Edouart Froidhiver, donc." Il prit mes papiers de remise en liberté, y jeta a peine un oeil. "J'ai des ordres pour vous. Ces ordres, viennent directement de Sa Majesté Impériale." Il se tut, sourcils froncés, pour souligner ce dernier point. "En fait, c'est a Elle que vous devez votre liberté -et ne me demandez pas pourquoi Elle vous a fait libérer, et pourquoi aussi loin de la Cité Impériale, parce que par les Neufs, je n'en ai aucune idée. Il semble que Sa Majesté ait matiere a vous employer, cela dit: vous devez vous présenter a un homme, un certain Caius Cosades, a Balmora. Remettez-lui ce paquet."Il me tendit un parchemin scellé, et une grande carte de l'ile, sur laquelle était marquées Balmora et Seyda Nihn. Pur finir Sellus    me donna quelque chose a quoi je ne ne me serais jamais attendu, compte tenu du traitement que j'avais recu ces derniers temps de la part des gardes impériaux: de l'argent. Presque cent septims, "histoire que vous ne mourriez pas de faim sur la route de Balmora. Je vous recommande de vous arreter a l'auberge du coin, vous y trouverez de l'équipement et des indications de route."

Peu apres, je sortis du bureau du Recensement, foulant pour la premiere fois le sol de Vvardenfell. J'ouvris la bourse que Sellus Gravius m'avait donnée et regardai les pieces qu'elle contenait. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu d'argent dans la main, encore moins de l'argent qui soit légitimement mien. La perspective d'un travail assuré avec a la clé (du moins je l'espérais) un vrai salaire me réjouissait drolement, moi et mon estomac gargouillant. Je décidai d'aller apporter le paquet a ce "Caius", et on verrait bien si le reste en vaudrait la peine. Dans l'immédiat, j'avais besoin de nourriture, d'eau, et d'un meilleur équipement.

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