Histoire de cendres

Chapitre 6

1137 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:05

 

Evidemment, mes reves, cette nuit, furent hantés par des silhouettes sombres et furtives, et des visions de blessures sanglantes. Je me sentais dans un état lamentable quand enfin je m'éveillai. Le soleil brulant me martelait le visage, j'étais couvert de piqures d'insectes, et j'avais l'impression que mon corps n'était que souffrance. La magicka s'était lentement insinué dans mes connections mystiques alors que je gisais inconscient jusqu'aux petites heures de l'aube. Les yeux plissés par la lumiere du soleil, je me concentrais sur mon sort de guérison favori et sentis peu a peu s'atténuer les contusions, les écorchures et les lacérations de la nuit passée.

En me relevant, je vis le panneau de bois barrant l'acces de la caverne claquer brusquement, et je crus entendre une cavalcade de pas précipités provenant de l'autre coté.Je pensai aussitot a l'assassin en armure noire qui m'avait attaqué dans la grotte. J'avais dormi juste devant ce que je jugeai etre l'unique entrée du boyau, et puisque j'étais encore vivant ce matin, cela voulait dire que mon assaillant était resté a l'intérieur.

Ne voulant pas trop tenter ma chance, je tirai mon sabre et ouvrai la porte d'un coup de pied. La lumiere du jour inonda l'entrée de la caverne. Rien en vue.Je me dis que mes maladroites tentatives de camouflage ne m'aideraient guere contre un ennemi qui, lui, était rompu a de telles pratiques, et je pris donc la premiere torche qui me tomba sous la main; puis je descendis lentement dans les profondeurs, scrutant chaque recoin.

Je me rapprochai de l'enclos des esclaves que j'avais libéré la veille, sans voir ame qui vive. Je les appellai, leur demandant si tout allait bien. Au bout d'un moment, une voix de Khajiit me répondit.

"Nous sommes encore la, Edouard."

A la lueur de la flamme je distinguai Baadargo - le musculeux Khajiit qui m'avait supplié de le libérer, lui et les autres esclaves. Derriere lui se tenaient les autres Khajiits et Argoniens, recroquevillés sur le sol, apparemment endormis.

"-Meme si nous pensons que c'est a cause de vous que cet homme en noir est venu cette nuit, nous avons une dette envers vous, qui nous avez libéré. Nous avons veillé sur vous pendant que vous dormiez. Nous avons fait en sorte que rien ne vous arrive, pendant..."

"-Aucun de vous n'a été blessé, j'espere, le stoppai-je.

Il secoua la tete, et s'avanca au milieu des corps assoupis. Il s'accroupit et tordit le bras derriere son dos, et je compris alors que cétait lui que j'avais vu, pris en otage, la nuit derniere: il était en train de me rejouer la scene.

"L'homme nous a pris par surprise. Il nous a mis une lame en travers de la gorge, nous a demandé -ou est le Bréton -cheveux noirs -il était ici -ou est-il ?"

Le Khajiit secouai tout son corps a chaque exclamation, comme s'il était réellement en train d'etre interrogé.

"Il voulait que nous ne fassions pas de bruit, mais nos amis," poursuivit-il en indiquant les dormeurs, "étaient effrayés et poussaient des cris. Vous nous avez entendu, et vous etes accouru, et l'homme nous a laissé."

Baadargo se releva, me faisant une breve révérence.

"Pardon, Edouard. Nous ne vous avons pas aidé dans votre combat." Il indiqua mes vetements déchirés et maculés de sang séché.

"Nous savons que ca a été difficile. Nous vous aurions aidé, mais nous avions été jeté a terre et heurté notre crane. Nous étions inconscient tout ce temps."

Il fit un sourire timide qui révéla une rangée de dents aiguisées.

"Les autres étaient encore trop affaiblis."

Il m'était assez difficile de dsitinguer, dans les paroles du Khajiit, ce qui relevait du "nous" (au sens habituel de "moi et les autres") et du "nous" propre aux Khajiits et qui est une de leur facon de dire "je".

A cet instant je vis les pupilles de Baadargo se contracter au point de ressembler a deux diamants dans le noir; une faible lueur était passée, ss reflétant dans ses yeux. Les échos d'une porte qui claquent retentirent dans la caverne. Baadargo, encore désolé d'etre resté inconscient et inutile pendant mon agression, bondit en avant vers la sortie. Je courus sur ses talons, brandissant haut ma torche et l'oeil aux aguets. L'agile Khajiit atteignit l'entrée bien avant moi, et je le trouvai dehors, humant l'air, tournant la tete dans toutes les directions.Bientot nous abandonnames nos recherches, n'ayant trouvé aucune trace du mystérieux assassin.Baadargo m'assura que c'était bien "l'homme en noir" qui avait quitté furtivement la grotte et était passé juste a coté de nous.Le Khajiit se dandinait nerveusement d'un pied sur l'autre; je voyais bien qu'il brulait de retourner avec ses compagnons, qui dormaient toujours dans l'enclos. Je m'inclinai vers lui.

"Merci, Baadargo. Merci d'avoir veillé sur moi."

Le grand homme-chat s'inclina a son tour respectueusement et s'en retourna a l'intérieur.

Apres un bain d'eau de mer pour me laver du sangqui semblait imprégner chacun de mes vetements, je décidai qu'il était plus que temps que je quitte Seyda Nihn. Ces deux derniers jours, j'avais été terrorisé par des squelettes (et autres dépouilles nécromanciennes), avais  frolé la mort a plusieurs reprises, et avais été pourchassé par un sicaire inconnu.Oui, il était vraiment temps de m'en aller tenter ma chance ailleurs.

Apres une breve halte a l'auberge d'Arille, je me mis en marche sous le soleil matinal, en direction du proche village de Pélagiad.

 

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