Battlespire

Chapitre 10 : vegferf

Ce chapitre est en prélecture...

3426 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/06/2017 02:10

Ce chapitre est en prélecture...


— Mara sois loué... ton visage ! comment... Ne reste pas ici ! Ce dragon peut revenir d'une seconde à l'autre !

Agnès ouvrit la bouche pour parler et la referma aussitôt avec une tête de poisson hors de l'eau. Josian ne lui laissa pas le temps de comprendre. Il la tira par le bras avec une moue exaspérée et l'emporta au pas de course vers l'entrée d'un crypte qu'elle n'avait pas remarqué avant, dissimulé tel qu'elle l'était dans une fissure de laquelle s'échappait une fine vapeur éthérée. Josian ne s'émouvait pas des retrouvailles avec sa soeur. Aussi loin qu'elle se souvienne, il avait toujours su garder son sang froid quelque soit la situation.


La crypte était étroite et puait. Des os recouverts noir d'une substance visqueuse recouvraient le sol et craquaient sous leur pieds. Agnès ouvrit la bouche pour parler mais Josian la coupa, sa voix nerveuse distordue par les intonations de drémora:

— Sirran Angada est ici, je l'ai vu. Il est dans l'armée d'en face le sale traitre. Je le croyais en mission spéciale à Alinor. Et voilà qu'il est ici fier comme un paon à s'imaginer être le général le plus talentueux de Mehrunes Dagon. Faydra Shardai. Morte. Je lui ai poignardé l'oeil dans son sommeil. Xivilai Moath. Banni. Un simple sortilège, c'était trop simple. Sumeer Jabran. Mort. assassiné par ses propres lieutenants. Vonshala Keriayn. Morte. Tu t'en ai chargé toit-même. Qui reste-t-il encore comme cible prioritaires ? Zenaida Nacarra. Imago Storm. Rishaal Tamir. Je sais que tu lui a parlé. Tu aurais du la tuer quand tu en avais l'occasion...


— Josian...


— ... Dregas Volar. Ce lâche essayera de fuir. Mehrunes Dagon. Et ce dragon. D'où il sort ?


— Josian, calme toi, dit Agnès. Calme toi et explique moi ce qu'il se passe. Ca va ?


Josian lui faisait peur. Il tourna ses yeux vers elle. Ils ne semblaient rien voir d'autre que l'horizon. Le soldat cligna des paupières et l'instant d'après ses yeux se changèrent en deux flammes lourde de colère.


— J'ai fais une erreur en te poussant à me suivre. Tu aurais du rester à Mortecime attendre les renforts. Bon sang, Agnès ! Où avais-tu la tête ? C'est bien trop dangereux ici !


La Bretonne tacha d'ignorer ces remontrances. Moi aussi je suis sur les nerfs. Mais une boule se forma bien malgré elle dans son estomac. Dehors, Durhehviir hurla. Agnès se tassa plus profondément au fond de son trou.


— Qu'est ce qui c'est passé de ton côté ? Comment t'es tu retrouvé ici ? J'ai énormément progressé de mon côté. J'ai trouvé un moyen de nous sortir de là. Je pense qu'il y a une conspiration à grande échelle au sein du gouvernement impérial lié à Dagon. J'ai déjà tiré sur quelques fils de cette toile...


— J'ai infiltré leur armée alors qu'elle évacuait Mortecime. Une armure, un casque, un sort pour modifier ma voix et s'était bon. J'essayais de m'approcher de leurs généraux pour les liquider discrètement et aussi récupérer du renseignement. Cet endroit, c'est le Cairn de l'Ame. Un plan d'Oblivion neutre. Il n'appartient à aucun des seize princes mais à des entité nommé les Maitres Idéaux. Je n'en sait pas plus. Ce n'est qu'une étape pour retourner dans les Terres Mortes mais ils y cherchent aussi quelque chose. Puis le dragon est descendu du ciel et nous a attaqué. L'armée s'est dispersée dans le chaos et j'ai été séparé des autres.

Il n'y a pas que des daedras ici. Des humains aussi sont avec. Des membres des forces spéciales de la XXXIIIème légion, comme nous. des traitres. J'ai reconnu le commandant Sirran Angada. Ce salaud est l'un des gardes du corps personnel de Jagar Tharn.


— C'est Tharn le coupable.


Josian hoqueta, surpris.


— Quoi ??


Agnès répéta. Elle expliqua tout ce qu'elle avait appris au cours des dernières heures . Elle montra fièrement à son frère la relique de Malacath qu'elle avait préservé et le Croissant Daedrique capturé.


Josian accepta sans sourciller toute ces informations. Il les assimilait avec autant d'aisance que si Agnès avait été l'un de ses subordonné lui soumettant son rapport d'opération. Son visage placide se teinta d'une pointe de reproche à l'issue de l'exposé. était


— Tu aurais du faire plus attention. Ce n'était pas prudent que de négocier et d'essayer de duper ces daedras comme tu l'as fait.


La fierté d'Agnès se dégonfla. Tout ce que j'ai fais, tout ce que j'ai vécu... Et son premier mot pour moi est un reproche ? Elle se sentait blessé.


— Tu as toi aussi joué avec les daedras, si mes informations sont exactes. Tu as manipulé le drémora débile pour qu'il te donne la clé de l'armurerie. Sauf que tu l'as perdue, toi.


— Et qu'est ce que tu as fais, toi ? Josian se rendit compte qu'il avait parlé fort avec un ton violent. Il se radoucit avec un air d'excuse fatigué mais continua à parler comme si de rien n'était : Quand la Légion lancera l'assaut pour reconquérir Mortecime, le premier objectif outre les portails sera l'armurerie, dans laquelle ils trouveront les armes nécessaire à la victoire définitive de l'Empire dan cette bataille ! En scellant la porte de l'intérieur, combien de précieuses heures nos mages vont-ils perdre pour l'ouvrir de nouveau ? Un temps perdu qui signifiera la mort de nombre des notre ! As tu seulement pensé à ça en enfermant l'unique clé à l'intérieur ? Ils ne t'ont pas appris à penser sur le long terme, l'académie ?


— Je n'ét...


Son frère la coupa sans ménagement. Ses mains s'agitaient en geste nerveux. Il nouait et dénouait machinalement la sangle de son gorgerin avec un tremblement palpable.


— Et sortir Châtiment ? L'arme la plus puissante de l'Empire se promenant dans les couloirs d'une Mortecime infesté avec pour seule protection une novice blessée ? As tu seulement imaginé une seule seconde les conséquences pour l'espèce mortelle dans son intégralité si elle venue à tomber aux mains de l'ennemi ?


Une larme coula involontairement le long de la joue d'Agnès. Elle ravala la boule dans sa gorge et leva la tête avec un air de fierté défiante. Mais le coeur n'y était pas...


— Je voulais... Comme toi... articula-t-elle difficilement. Les TIC qu'elle qu'elle découvrait chez son frère pour la première fois la fascinait. Elle n'arrivait pas à en détacher la regard. Que Stendarr prenne pitié de nous... Qu'est ce qu'ils ont fait de lui ?


— Tu as toujours voulue être comme moi, maugréa Josian. C'est ça, ton problème.





***



Le dragon là-dehors poussait toujours de temps à autre un hurlement à glacer le sang. Agnès avait cessé de comptait le temps qu'ils avaient passé prostré au fond de cette crypte malodorante, serré l'un contre l'autre dans l’exiguïté de la cavité. Elle ne prêtait même plus attention aux crampes que la station immobile lui faisait endurer.

Josian avait des provisions. Agnès en fut tellement reconnaissante qu'elle en aurait presque pleurer en savourant la portion de millet compressé et de noisette qu'il partagea. Son estomac grogna sous cette soudaine abondance de nourriture mais il en réclamait d'avantage lorsque la Bretonne eu achevé son repas. Elle constata amèrement que la quantité de vivre restant à son frère ne permettait pas une telle gourmandie déplacé.

Il possédait également une petite trousse de soin et s'était occupé de ses blessures : Josian changea le pansement de celle au ventre, qui cicatrisait de manière satisfaisante et relança un sort de soin pour l'aider dans ce sens. Au sujet de son visage, Agnès remarqua son air inquiet tandis qu'il l'examinait. Il ne dit rien. Agnès non plus. Elle n'était pas vraiment sûr de vouloir une vouloir avoir une idée précise de ce à quoi son sa face ressemblait maintenant. Les coups d’œils horrifié de son frère étaient bien assez éloquent. Comme j'aimerais porter l'un de ses masque que portent les fanatiques du temple Dunmer...

Josian passa de longues minutes à murmurer les incantations de divers sorts de guérison, puis enrouler des bandages autour de son crâne. Il donna à sa sœur une minuscule gorgée d'une potion analgésique. Agnès n'en ressentit aucun effet, une douleur grave torturait toujours sa face comme s'il battait dans sa joue un cœur transpercé d'un couteau se retournant dans la plaie. Mais elle elle fit comme si le liquide fonctionnait lorsque Josian lui en demanda des nouvelles.


Maintenant il n'y avait plus rien d'autre à faire que de d'attendre. La Bretonne ferma les yeux pour dormir. Les pensées l'assaillirent aussitôt. "Tu as toujours voulue être comme moi. C'est ça, ton problème." Cette phrase s'insinuait dans son esprit sans qu'elle ne parvienne à s'en débarrasser. Qu'est ce qu'il a voulu dire ? C'est vrais que son frère était un modèle pour elle depuis son plus jeune âge. Je suis sa petite soeur. Et lui mon grand frère. Bien sûr que c'est mon modèle...

Agnès regarda vers lui. Un silence pesant s'était établit entre eux depuis leur dispute. Elle n'osait pas le briser pour lui demander d'expliciter sa déclaration. Pourquoi il ne reconnait pas ce que j'ai fais ? A l'entendre je n'ai pas souffert moi aussi ces derniers jours. Comme si je n'était qu'un boulet... C'était ça plus que tout qui la mettait en colère. Agnès tapota du pied rageusement pour tasser la poussière d'os tapissant le sol. Elle venait de se rendre compte à son grand désarroi que ce n'était pas l'idée qu'un dragon l'attendait quelque part à l'extérieur pour la dévorer et que des daedras déployaient l'intégralité de leurs ressources pour détruire tout ce en quoi elle croyait qui la gardait éveillée... Mais bien le sentiment que son frère ne la reconnaissait pas à sa juste valeur. Tu as rejoint la Légion. Comme lui, murmura dans sa tête l'insidieuse petite voix qui profitait de cet instant de calme pour revenir hanter son esprit Les mages de guerre. Comme lui. Plus il montait en grade, plus tu te battais pour parvenir à sa hauteur. Tu n'as jamais vécu pour toi. Seulement pour lui.

Agnès eu l'impression que sa tête explosait, comme si la voix prenait possession de ses blessures pour la torturer physiquement aussi bien que mentalement. La Bretonne lui hurla : Oui, c'est l'engagement de Josian qui m'a incité à entrer aussi dans la Légion. Mais j'en rêvait depuis toute petite, depuis que je jouait aux soldats avec lui. Les mages de guerres... Je suis suis une Kaid. La magie de Hauteroche coule dans mes veines. Où aurais-je été utile ailleurs ? C'est mon travail qui m'a fait monté en grade ! Je le mérite ! Josian est fier de moi ! Il est juste...

Agnès tourna la tête discrètement pour le regarder. Il s'était assoupi mais gardait les yeux à moitié ouvert comme pour surveiller le danger. Ces mains ne tremblaient plus mais ses muscles se contractaient parfois de manière involontaire. C'est douloureux de le voir dans cet état... Merde... Josian était l'homme le plus solide que la Bretonne ne connaisse. Il avait passé la moitié de sa vie sur pires les théâtres d'opération à mener les missions les plus affreuses et les plus difficiles. Imaginer ce qui avait vécu le commandant Josian Kaid pour le mettre dans cet état l'horrifiait. Je ne dois plus être la même moi non plus depuis que tout à commencé...

Pendant un instant Agnès imagina ce que dirait leurs parents s'ils les voyaient maintenant. Et fut pris d'une furieuse envie de rentrer à la maison... Je suis désolée, vous aviez raison... Je ne suis pas faite pour la Légion...


Le de la Bretonne contempla le vide un long moment. Puis sa main se glissa sur l'épaule de Josian et le secoua pour le réveiller. Ca ne prit pas longtemps.Il ouvrit les yeux aussitôt, alerte comme s'il n'avait que fermé les yeux un instant. Elle trouvait horrible de se perdre dans ses pensées, cette attente insupportable où il n'y avait rien d'autre à faire que de songer à sa propre existence. Je veux que mes réflexions soient utiles.


— J'ai entendu les daedra parler de prisonnier. Tu les as vu lorsque tu étais parmi eux ? Il faut trouver un moyen de les sauver. Ces monstres vont les tuer... Ou pire... On aurait des alliés pour sortir de là.


Josian fixa Agnès intensément. Il haussa les lentement les épaules, maussade :


— J'ai fais ce qu'il fallait quand il le fallait. Je leur ai glissé une lame de couteau pendant que j'étais affecté à leur garde.

— Tu pense que ça va leur suffire pour qu'ils s'évadent ?

Le ton de la Bretonne était plus enjoué qu'elle ne l'aurait voulu. L'expression de son frère indiquait que les choses n'étaient pas aussi simple. Elle comprit soudain. Agnès poussa un hoquet et posa sa main devant sa bouche.

— Ils savaient que les secrets de l'Empire qu'on essayait de retirer de leur esprit de doivent pas tomber entre les mains de l'ennemi, justifia calmement Josian. Ça a été un soulagement, vu tout ce qu'on leur faisait... Il ne faut pas se laisser capturer.

— Je suis prête à en faire autant s'il le faut... Pour l'Empire...

Mais la conviction n'y était pas...

Josian eut un bref sourire qu'Agnès ne parvint pas à interpréter. Elle préféra baisser la tête et garder le silence. Elle sera dans le pochette de sa ceinture la capsule de poison donnée par l'artificier Valisius. Sa transpiration rendait le verre glissant. Si fragile... Et si elle se brise avant l'instant crucial ? Trouverais-je un autre moyen à temps ? Peut-être une simple coupure de Croissant... Aurais-je la force de mutiler ma chair avec une telle arme ?

La Bretonne rit nerveusement. Et voilà... C'est repartit pour l'introspection ! Merde... A croire que c'est un talent de Josian...


Il y avait une maison au milieu d'une lande parsemées d'arbres, paysage typique de la Bretonnie natale d'Agnès. La maison ressemblait d'ailleurs au vieux cellier de son château familiale, une bâtisse délaissée qui faisait office à loisir de forteresse ennemie ou de galère pirate lorsqu'elle jouait avec Josian. Le cellier solitaire se dressait dans le creux d'un mamelon. Agnès marcha vers le bâtiment. Les hautes herbes lui battaient les genoux. Elle vit en s'approchant plusieurs personnes discuter entre elles sous les arbres, des visages anonymes mais pourtant familier. Agnès accéléra. Elle leva les yeux au ciel et le vit d'un violet inquiétant percé d'une myriade d'étoiles blafardes. Un énorme globe sombre flottait en son centre, flanqué de deux sphères pales plus petites. Bien que la Bretonne reconnu là Nirn, sa propre planète et ses deux lunes, elle ne trouva pas plus étrange que le cellier de ses jeux d'enfance ne se trouve pas à sa surface.

Le groupe de personne discutant avait disparu lorsqu'elle baissa les yeux. Et la nuit recouvrait ce morceau de lande bretonne déserte. Agnès poussa la porte qui s'ouvrit sans un bruit.

La blanche Cité Imperiale ne l'était plus. Ses marbres immaculé s'étaient changé en obsidienne, comme couvert de suie. Agnès marcha dans la boue, le sang et les déjection là où jadis ses bottes avaient résonné sur le pavé. Des torrents de lave dégorgeaient des caniveaux. Les murs croulaient sous les ronces qui les étranglaient. Il y avait des humains. Nus, le ventre gonflé par la malnutrition. Avachi dans la bourbe, ils tendaient vers Agnès leurs membre squelettiques avec le geste de mendiant réclamant une pièce. Leur voix n'était plus qu'un râle informe.

Marchant comme anesthésiée au milieu des morts et des mourants, la Bretonne reconnu certain d'entre eux. Le directeur de l'académie de Fordhivers. Une bouquiniste de la Cité Impériale. Plusieurs serviteurs de ses parents. Des camarades de la Légion. L'étudiante engagée par ses parents pour lui enseigner le dwemer ne bougeait plus. Son regard vide infesté de larves de mouches fixait un enfant atrophié couché à son côté, dont un galopin se nourrissait avidement des entrailles. Elle vit ses parents un peu plus loin, serrés l'un contre l'autre au milieu de cadavres noircis. Leur peau grise suintait de plaies. Son père ouvrit la bouche en reconnaissant sa fille. Un vague borborygme s'en échappa. Il n'avait plus de langue, remarqua Agnès. Il n'y avait entre ses dents qu'une plaie charbonneuse.

Josian essaya de se lever. L'effort trop intense le fit trébucher et il s'effondra tête la première contre le sol. Son visage s'enfonça dans la boue avec un bruit mou et il ne bougea plus. Agnès ne s'arreta pas. Il y en avait tant d'autre qu'elle connaissait... De la famille, des amis, des connaissances...

A coté d'elle le fantôme translucide de Ria Silmane lui murmura. De tout ce spectacle, c'était elle qui semblait la plus vivante.

" Voilà comment Dagon voit Nirn lorsqu'il ferme les yeux pour rêver. "

" Peut-il rendre ça réel? " s'entendit demander Agnès.

" Seul, non. Mais les daedra partagent leur ambition à certains mortel. Des deux, ce sont ces derniers les plus dangereux. Des gens prêt à incendier leur propre monde pour devenir les seigneurs des cendres. "

" Alors c'est trop tard ? Dagon a déjà Jagar Tharn. "

Les cheveux de Ria Silmane s'agitèrent sous un vent inexistant. La terre trembla et la Cité Impériale s'effondra. Agnès couru pour échapper aux débris qui pleuvaient autour d'elle, engloutissant les squelettes humains jonchant les rues. Le sol s'écroulait sous ses pieds. Elle trébuchait, courant plus vite qu'elle ne le pouvait pour échapper à la destruction. La Bretonne aperçue le salut en face d'elle : la masse Châtiment, posée sur un autel en forme de deux drémoras agenouillés. Elle accéléra, cherchant de toute ses forces à l'atteindre avant que le sol ne l'avale. Ses pieds glissaient sur les fissures s'ouvrant devant elle. Son armure tomba en lambeau pour lui permettre d'aller plus vite. Elle était là. Elle l'avait. Elle tendit la main pour s'emparer de la masse en ébonite. Ses doigts touchèrent la poignée. L'autel se craquela, puis tomba en poussière. Châtiment glissa. Agnès plongea en avant pour la rattraper. Trop tard. La masse disparue et Agnès sombra dans le gouffre ouvert sous ses pieds, entouré des immenses blocs de pierre de la Tour dOr Blanc qui s'effondrait sur elle. Les rocs l'écrasaient, broyaient ses os. La Bretonne hurla.


Agnès ouvrit les yeux brusquement. Déjà le souvenir de son rêve commençait à s'estomper. L'air lourd l'étouffait. Le ciel violet parcouru ébré par la foudre avait presque viré au noir. Quelque chose clochait... Merde, le ciel ! réalisa-t-elle en se mettant debout. Quand elle la fatigue l'avait emporté, elle se trouvait au fond d'une crypte... qui était à présent à ciel ouvert. La voute avait été balayé sur le côté, comme une dalle qu'un jardinier soulève dans son jardin pour chasser les mulots qui ont trouvé refuge dessous. La panique stoppa le geste qu'Agnès fit pour dégainer son arme. Devant elle, Durnheviir la contemplait paisiblement, en silence. Sa silhouette sombre se fondait dans celle du labyrinthe de ruine se découpant en ombre-chinoise sur le ciel.

La Bretonne cessa de respirer et imita les pierres qui l'entourait. Le dragon soupira. Un jet de vapeur s'échappa de ses naseaux dont Agnès sentait d'ici l'abominable puanteur de cadavre. Ou est Josian ? Elle le cherchait du coin de l'oil, sans jamais oser quitter la bête du regard. Mais son frère était absent. Il avait disparu. Merde, merde... Agnès tenta, lentement, un pas de côté comme tentative de s'échapper. Minuscule, à peine bougea-t-elle son pied. Et se rechangea en pierre avec autant de remord qu'un enfant surpris à commettre une faute.

Durnehviir brisa le silence seulement troublé par l'orage et les battements de coeur de la petite mortelle.




Laisser un commentaire ?