Cure for Mankind (Book One : Winter)

Chapitre 1 : Ellie 1

1968 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/09/2019 16:56

Les autres enfoirés nous encerclaient, et Joel avait de plus en plus de mal à marcher. Je lui proposais mon aide, mais il refusait à chaque fois. Il était incapable de dégainer son arme, je devais le défendre. Lui et sa putain de fierté déplacée...

Nous réussîmes à descendre l'escalier, Joel marchant lentement, encore, mais il se cassa la gueule en bas.

-Joel ! m'exclamai-je

Sauf que je n'eus pas le temps de m'occuper de lui. Deux autres salauds contournaient l'escalier pour nous prendre à revers. Pas de pot, je les avais grillés. Avant même que le premier ne descend, je lui tirai dans la jambe - je visais la tête, mais bon... - et je l'achevai une fois qu'il arrivait en bas. Je crus que je me retournerais assez vite pour voir venir l'autre, mais il alla plus vite que prévu, et me mit un coup de crosse. Je vacillai, et je crus entendre Joel dire mon nom. Apparemment, il n'avait pas perdu conscience. Mais je dus vite me reconcentrer sur le type qui m'avait assommée. Je lui tirai cinq balles dans le bide, et il tomba raide mort à côté de moi. Je constatai que je n'avais plus aucune balle.

-Merde, marmonnai-je

Joel se releva difficilement, et me tendit son arme. Je la pris, et lui proposai de nouveau mon aide, en le voyant boiter d'une manière plus que dégueulasse.

-Allez, appuie-toi sur moi, dis-je

-Non, répliqua Joel d'un ton fatigué

-Tu peux marcher ?

-Ouais...

-Alors marche, putain ! m'énervai-je

Je n'avais aucune envie de m'énerver contre lui, sincèrement. J'étais plus inquiète qu'autre chose. Mais cela sembla marcher, car il marcha un peu plus vite après ça. Je le regardai, son visage était de plus en plus pâle. Il fallait que je m'occupe de lui, et vite.

Nous arrivâmes au cheval, sans faire aucune rencontre - ce qui étonnant, mais bon. Joel grimpa, avant même que je ne fasse une seule remarque, et je montai derrière lui, en mettant mes mains autour de sa taille, faisant attention toutefois à sa blessure. Je ne pus échapper au sang sur les mains, en revanche. Ça pissait le sang, et ça m'inquiétait de plus en plus.

Après un peu de route, le cheval ralentit, et, alors que j'allais lui ordonner d'accélérer de nouveau, Joel se pencha sur le côté, avant de tomber du cheval.

-Merde ! Joel ! m'écriai-je en descendant du cheval

Je le pris par les épaules, il était encore plus blanc qu'il y a quelques minutes.

-Joel ! Ne me fais pas ça ! dis-je en le secouant. Dis-moi ce que je dois faire ! JOEL !

Il ne réagit pas. Je mis ma tête sur ton torse, son cœur battait encore, lentement, et il respirait avec difficulté. Je me ressaisis, essuyant les larmes qui avaient coulé malgré moi sur mes joues, et essayai de le soulever. Bon sang Joel, tu n'aurais pas pu être petit et mince ? Bordel. Callus sembla comprendre mon effort, car il s'inclina un peu, histoire que je n'ai pas à trop forcer pour mettre le bougre sur son dos. Je n'avais plus de place pour m'asseoir, du coup, alors je marchais à côté du cheval, gardant une main sur le dos de Joel. Ne pas paniquer, ne pas paniquer. Il a sûrement des premiers soins dans son sac, il suffit que je trouve un coin tranquille pour le soigner.

Au bout d'une petite heure, nous arrivâmes à un petit village, qui semblait désert. Semblait. Je me rendis vite compte qu'il y avait quelques monstres qui trainaient dans les maisons. En fin de compte, c'était tant mieux que ce ne soit pas des gens. Je n'aurais aucun scrupule à les tuer pour leur piquer leur habitation. Je fis feu d'une manière étonnamment efficace sur les quelques dégueus d'une maison que j'avais sélectionnée, car elle avait un garage où je pouvais ranger le cheval, et allongeai Joel sur un matelas qui était à même le sol, après l'avoir débarrassé de son sac à dos. C'était mieux comme ça, les lits à l'étage étaient tous maculés de sang. Je me mis à fouiller dans son sac, pour n'y trouver que des espèces de pilules. Je ne savais pas à quoi elles pouvaient servir, et Joel n'était sans doute pas en état de répondre, avec son teint vampirique et ses tremblements. Merde. Juste merde... Je décidai de me coucher, pas longtemps, et d'aller fouiller les autres maisons ensuite. Je m'allongeai près de Joel, la tête sur mon propre sac à dos, et fermai les yeux.

J'ouvris les yeux peu après, enfin je pensais. Je n'avais aucune idée du temps qui avait passé, mais le jour était levé dehors. Pas longtemps, donc, vu qu'il faisait bien nuit quand nous sommes arrivés. Je vérifiai encore le régime vital de Joel. Il peinait encore à respirer, et son cœur battait encore. Lorsque j'enlevai ma main de son torse, il émit une espèce de grognement, assorti d'un gémissement de douleur, en fronçant les sourcils. Comme si le fait même de geindre lui demandait un effort surhumain. Putain de merde, je détestais le voir comme ça. Lui qui m'avait paru si fort pendant tout ce temps, ça me faisait réellement un drôle d'effet. Je posai ma main sur son front, il était brûlant.

-Ne t'en fais pas, dis-je. Je reviens tout de suite. Tu vas t'en sortir, je te le promets.

Voilà que je prenais un ton protecteur avec lui, maintenant... Certes, je voulais qu'il sen sorte, mais ce n'était pas mon style d'être sentimentale. Je ne l'avais jamais été. Enfin bref, je me secouai, je ramassai mon sac à dos et mon arme, et sortis du garage, vérifiant que rien ni personne ne m'avait grillée. Pas un bruit, ça c'était suspect. Je me dirigeai donc vers la maison la plus proche, dont la porte d'entrée avait été déglinguée. Par un Bloater, sans doute, vu les résidus de fumée de Cordyceps qui trainaient dans la maison. J'espérais que cette horreur n'était plus là, et je pris une petite inspiration avant d'entrer.

La maison était ravagée, ce qui ne m'étonnait pas du tout. Les meubles étaient tous démolis, si bien que tout ce qu'il pouvait y avoir dedans était inutilisable. Je poussai un soupir, et j'entendis un bruit familier dehors. C'était un banc de Clickers qui rôdaient autour de la maison où j'étais. Ouf, tant qu'ils ne rôdaient pas autour de Joel, c'était gérable. Je leur tendis une embuscade silencieuse dans le salon, leurs sens étant basés sur l'ouïe, et je les descendis un à un sans tirer un seul coup de feu. J'étais assez fière de moi, il faut le dire. Je décidai de passer à une autre maison.

La deuxième habitation du patelin était en meilleur état, déjà. Seule la cuisine était réellement foutue. Je ne me fis pas d'illusion par rapport à la télévision - je n'étais pas d'humeur, de toute façon... - et je montai à l'étage. Ma première halte était la salle de bains, évidemment. C'était là que les gens logiques rangeaient les médocs. Mais à savoir si les gens qui habitaient ici avaient eu le temps de rester logiques en étant attaqués par des gros dégueus, c'était une autre histoire. Je ne trouvai, finalement, que des aspirines. J'essayai de me rassurer en me disant que c'était déjà ça, mais, en fait, j'avais juste envie d'insulter allègrement ces merdeux qui n'avaient même pas de quoi rafistoler un mec mourant dans leur salle de bains. Y a pas à dire, la panique rend vraiment absurde.

Les médicaments en main, je retournai vite voir Joel pour lui donner. Je rentrai dans notre maison improvisée, et dévalai les escaliers qui menaient au garage avec une vitesse qui me paraissait aberrante, même à moi. Je m'agenouillai près de Joel, qui semblait faire un effort incroyable pour tourner la tête vers moi, toujours en tremblant et avec sa respiration saccadée.

-Ellie... réussit-il à murmurer

J'avais vraiment envie de lui gueuler dessus, de lui dire de se ménager. Mais honnêtement, je n'en avais pas la force.

-Regarde Joel. Je t'ai amené des médocs. Attends.

C'était des trucs qu'il fallait prendre avec de l'eau, alors je pris la bouteille dans mon sac, ainsi qu'un comprimé.

-Ouvre grand, dis-je d'un ton aussi convaincant que possible

Mais il ne réagit pas, et continua de trembler. Alors je mis une main sur son menton pour entrouvrir sa bouche, glissai le médicament dedans et lui donnai de l'eau. Bon, j'en foutais la moitié partout, mais pas grave. Je me dis que l'une des maisons aurait sans doute un robinet qui fonctionne. Je lui essuyai la bouche avec le revers de ma manche, et attendis de voir les changements. Même si, sur le moment, je n'avais aucune idée de comment j'allais le voir.

Finalement, ses tremblements ont diminué, et il semblait respirer un peu mieux. Cela ne changeait rien au fait qu'il avait une grosse blessure ouverte, par contre. Si je ne trouvais pas rapidement de quoi le traiter, j'allais le perdre. Définitivement. Et je savais que je n'étais pas du tout prête pour ça. Pas du tout.

Je ne pus m'empêcher de trouver ça ironique, quelque part. A l'époque où je ne pouvais pas le blairer, il n'était jamais parti alors qu'il en mourrait d'envie, et maintenant que nous avons une plutôt bonne relation, il risquait de me quitter. Foutue logique divine. Comme s'il avait entendu mes pensées, Joel se retourna vers moi.

-Ellie...

-La ferme, Joel. Je m'occupe de tout, je te dis. Je fais une petite pause et je repars. A la chasse, je commence à avoir la dalle.

Sous la couette, je vis qu'il essayait de bouger le bras. Je réagis au quart de tour, et bondit sur lui pour l'en empêcher.

-Ne bouge pas abruti ! éclatai-je. Il ne faut pas que tu bouges !

-Sarah...

Houlà. Ça, ça puait. S'il commençait à délirer sur sa fille morte, ça puait sérieusement. Surtout qu'il m'avait fait comprendre, la seule fois où on s'était vraiment disputés, que c'était un sujet sensible. Merde merde merde.

-Reste tranquille, Joel. Je vais aller chercher à manger, dis-je d'un ton plus qu'inquiet

-Ellie...

-Ouais je sais. Je ne serai pas longue, promis.

Je pris l'arc qui était dans le sac de Joel, et quelques flèches - je me demandais comment il faisait pour ranger tout ça, d'ailleurs - et ressortis de la maison, en retenant mon envie de le ligoter au lit. Teigneux comme il était, il aurait été capable de se lever pour me suivre. Mais il n'en fit rien. Cool. Ça ne m'intéressait pas vraiment de botter le cul d'un mourant. Et surtout pas d'un mourant que j'appréciais.

Heureusement, il y avait une forêt, pas loin du patelin où je nous avais installés. A cheval, cela m'a pris à peine cinq minutes pour y aller. Avec un peu de chance, même si je doutais en avoirs ces derniers temps, il y aurait quelque chose de conséquent et de mangeable dans le coin. Au moment où je pensais ça, je vis un cerf passer au loin. Apparemment si, il me restait un peu de chance.


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