Un très mauvais anniversaire

Chapitre 1 : Les larmes d'une princesse

Chapitre final

2693 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/01/2021 20:12

De mémoire d'Hylien, la princesse Zelda était en train de vivre le pire anniversaire qui fût.


Le jour de ses 17 ans, elle s'était rendue à la montagne de Lanelle, méditer à la source de la Sagesse pour éveiller son pouvoir du sceau. Un don qu'elle détenait de sa défunte mère. Ou du moins qu'elle était censé détenir. Et qui serait primordiale pour vaincre le Fléau Ganon, un mal ancestral dont le retour avait été prédit.

Depuis son plus jeune âge, la jeune princesse Zelda s'était évertuée à faire tout son possible pour contrer la menace que représentait Ganon. Que ce soit en passant des heures à méditer dans les sources de la Force et du Courage, ou bien en étudiant les reliques qui furent déterrées suite à la prophétie sur le retour de Ganon.

Malheureusement, Zelda avait beau passer des heures à méditer dans les eaux glacées des sources, jusqu'à en sortir grelottante de fièvre, son pouvoir ne s'est jamais manifesté.

Elle s'était donc consacré à l'étude des reliques, les Gardiens et les Créatures Divines, dont la puissance de feu serait nécessaire pour vaincre Ganon. Pour peu qu'on sût comment les activer et les piloter, ces machines étant très anciennes.

Ses études eurent cependant plus de succès que ces méditations et grâce à elles, ces reliques furent à nouveau opérationnelles. Mieux encore, quatre champions furent sélectionner à travers le royaume pour piloter les Créatures Divines. Parmi eux, la douce Mipha du peuple Zora, le puissant Daruk du peuple Goron, le fier Revali du peuple Piaf et enfin la sage Urbosa du peuple Gerudo. Tous avaient prêter allégeance à la princesse pour protéger Hyrule du Fléau Ganon au péril de leur vie.

Mais aux yeux du père de Zelda, le roi Rhoam et souverain d'Hyrule, cela ne suffisait pas. Depuis le décès de la reine d'Hyrule, ce dernier n'avait de cesse de se montrer strict envers sa fille, lui reprochant même de fuir ses responsabilités et de se laisser distraire par l'étude des anciennes reliques.

Cela avait eu pour effet de rendre la jeune princesse plus âpre et amère, en particulier envers elle-même. Et cela ne s'était pas arranger quand un jeune Hylien du nom de Link fut nommé chevalier servant de la princesse après qu'il ait retiré l'épée légendaire. Malgré la dévotion dont le jeune garçon faisait preuve à son égard, sa présence insupportait Zelda, tant elle lui rappelait qu'elle n'était pas à la hauteur de sa tâche.

Ce pourquoi elle se montrait dure et sèche, voire méprisante, vis à vis de son chevalier servant. Du moins, jusqu'au jour où il la sauve du gang des Yigas, un groupe d'assassins fidèles à Ganon et hostiles à la famille royale, un jour où elle croyait naïvement pouvoir se passer de sa protection. Dès lors, la jeune princesse se montra plus amicale, patiente et ouverte vis-à-vis de son protection, développant même un sentiment d'attachement. Elle en vint même à regrette de l'avoir traiter avec tant de mépris quand elle réalisa que lui aussi souffrait des mêmes angoisses qu'elle, de ne pas être à la hauteur de la tâche qui lui avait été confié alors que le destin du royaume reposait entre ses mains. Cela expliquerait pourquoi il est si silencieux. Au moins, cela lui avait permis de mieux supporter son malêtre et son sentiment d'impuissance.


Le jour de ses 17 ans, Zelda décida de se rendre à la source de la Sagesse, dans la province de Lanelle. Selon la tradition, elle avait atteint l'âge de la sagesse et pouvait fouler les terres consacrées à la déesse Nayru sans l'offenser. Et après ses multiples échecs aux sources de la Force et du Courage, celle de la Sagesse fut son dernier espoir.

Mais toujours aucun résultat.

À ce moment-là, la jeune princesse s'attendait à devoir affronter une nouvelle fois le courroux et la déception de son père qui l'attendait au château. Elle pensait qu'après lu la déception dans le regard des Prodiges qui l'attendait au pied de la montagne sacrée, cela allait être la pire chose qui pouvait lui arriver.

Et ô combien elle avait tort.


À peine fut-elle descendu de la montagne de Lanelle et annoncé la mauvaise nouvelle aux Prodiges que se produisit ce que la troupe redoutait le plus : le retour du Fléau Ganon.

Tout le royaume d'Hyrule fut couvert d'un ciel rouge et ténèbreux et le château d'Hyrule fut le premier à tomber. Là où résidait encore le roi d'Hyrule. Et ce ne fut que le début.

Sur l'ordre de Daruk, les Prodiges retournèrent aux Créatures Divines, prêts à riposter, tandis que Link partait au château affronter Ganon, armé de l'épée légendaire. Malgré les recommandations d'Urbosa d'aller se mettre à l'abri, Zelda insista pour rester aux côtés de ses alliés. Elle avait déjà du mal à supporter le fait de se sentir inutile et impuissante, elle tolérait encore moins que ses alliés et sujets aillent au-devant d'une mort certaine pendant qu'elle était en sécurité. Elle ne pouvait se le permettre.

Elle assista donc à la mort des Prodiges.

Aussitôt éveillé, le Fléau Ganon avait pris le contrôle des Gardiens ainsi que des Créatures Divines et les avaient retournés contre leur pilotes. Ceux furent ces mêmes reliques auxquelles Zelda avait consacrée son temps libre pour remettre en marche et leur trouver pilotes. Pilotes qui furent piéger dans ces engins de malheurs alors qu'ils avaient prêté serment, s'étant juré de combattre en son nom jusqu'à la mort.

Dès lors, les Créatures Divines furent comme folles, déchaînant les éléments à travers le royaume d'Hyrule. La Montagne de la Mort entra en éruption, les eaux se déchaînèrent dans la province de Lanelle, des bourrasques de vents déferlèrent dans les confins de Tabantha, tandis que la foudre s'abattit incessamment dans le désert Gerudo. Devant ce spectacle apocalyptique, Zelda ne put s'empêcher aux tribus Gorons, Zoras, Piafs et Gerudos qui non seulement venaient de perdre leur champions mais étaient en train de subir la colère des Créatures qui devait les protéger du Fléau Ganon.


Il ne restait que Zelda et Link. Mais ils furent obliger de s'enfuir, traqués par les Gardiens depuis le château d'Hyrule qui venait de tomber.

Et ce fut dans les bras de Link que Zelda s'effondra en larmes.

Non seulement, malgré tous ses efforts, elle n'avait pas réussi à éveiller son pouvoir censé sceller Ganon, mais ses recherches sur les reliques qui devaient les aider à le vaincre avait finalement servi l'ennemi. C'était comme si elle lui avait elle-même fourni les armes pour qu'il s'en servît contre ceux qui lui étaient chers.

Son peuple. Ses amis. Son père.

Tous avaient péri par sa faute.

Elle pleura toutes les larmes de son corps, songeant à ceux qu'elle avait trahi malgré elle.

Son père, sa seule famille, qu'elle avait mieux fait d'écouter en se concentrant moins sur ses études concernant les reliques que sur sa méditation.

Et les Prodiges. Plus que des alliés ou des serviteurs. Ceux furent avec Link les seuls amis que Zelda n'avaient jamais eu. Sa seconde famille.

À commencer par la sage Urbosa, chef des Gerudos, qui avait été très poche de la mère de Zelda et qui de ce fait avait été comme une mère de substitution pour la jeune princesse.

Puis il y avait la douce mais non moins réservée Mipha qui non seulement était l'homologue de Zelda pour les Zoras, mais était très appréciée par les siens pour sa gentillesse et son altruisme sans précédent. Et qui, à ce qu'on racontait, était très proche de Link qu'elle connaissait depuis qu'ils étaient enfant, au point où il y aurait eu plus que de l'amitié entre eux.

Il y avait aussi le puissant et redoutable Daruk qui malgré ses manières brusques n'était pas moins amicale et bon vivant. Et qui un jour avait surpris Zelda en révélant avoir une phobie des chiens, elle qui l'avait toujours considéré comme étant sans peur.

Et enfin il y avait le fier et intrépide Revali qui... avait été choisi pour être le meilleur archer de la tribu Piaf. Et qui entretenait une rivalité constante avec Link. Certes ce n'était pas le plus amical des prodiges et il fallait l'admettre, ce n'était pas la modestie qui l'étouffait. Mais ses talents d'archers, de voltige et surtout sa bravoure n'auraient pas été de trop contre les sbires de Ganon.

Il n'en demeurait pas moins que ces quatre champions avaient sût se montrer compréhensifs à l'égard de la princesse Zelda, à commencer par Urbosa qui fut la première à comprendre ce qu'elle ressentait.

Et c'était sans parler des moments que Zelda, Link et les Prodiges partageaient quand ils n'étaient pas occuper à travailler sur les Créatures Divines ou à combattre les sbires de Ganon. Zelda pensa notamment au jour où à la demande de Mipha, ils s'étaient tous rassemblés pour une "photographie" de groupe avec la tablette sheikah dont ils découvraient les fonctionnalités. La princesse s'en souvenait comme si c'était hier. On lui avait demandé de prendre un air moins solennel et de sourire. On avait également demandé à Daruk de se baisser pour entrer dans le cadre à cause de haute stature, et à Revali de se rapprocher du groupe "au lieu de soupirer", de même que Mipha avait dû se détendre et respirer un grand coup tant elle se tenait raide comme un piquet. Et enfin, au moment de se faire tirer le portrait, Daruk avait eu l'idée d'enlacer tout le groupe de ses bras gigantesques. Cette image du groupe surpris dans les bras du Goron resta à jamais dans la mémoire de la jeune princesse qui en cet instant pleurait la perte de ses amis.


Elle n'eût pas le temps de sécher ses larmes après s'être ressasser ses si précieux souvenirs que les Gardiens contrôlés par Ganon avait finalement retrouvés la trace de la princesse en deuil et de son chevalier servant et ne leur laissèrent plus aucun répit.

Jamais Zelda n'eût connu d'ennemis aussi mortels que les Gardiens. Ils se déplaçaient vite pour des machines vielles de plusieurs millénaires et étaient assez intelligentes pour traquer leurs proies. Et un simple rayon tiré de leur œil unique étaient assez puissant pour souffler tout un escadron de soldats aguerris.

Link luttait de toutes les forces qui lui restaient contre ses monstres mécaniques pour protéger la princesse d'Hyrule.

Voyant son chevalier servant à bout de force, Zelda le supplier d'arrêter de risquer sa vie pour elle et de s'enfuir. Elle avait déjà perdu son père et quatre de ses meilleurs amis en ce jour funeste, le jour de ses 17 printemps. Il était hors de question qu'elle en perde encore un.

Mais Link, décidément entêté, n'en fit rien. Comme les Prodiges, il avait fait le serment de servir et défendre la famille royale d'Hyrule jusqu'à son dernier souffle. Rassemblant le peu de force qu'il lui restait, il se releva et affronta le Gardien qui les traquait, l'épée de légende au point.

Le Gardien s'apprêta à lui porter le coup de grâce avec son rayon de la mort. Ce même Gardien dont la princesse avait permis la réactivation était de lui prendre un être cher.

Zelda s'interposa donc entre son chevalier et la machine, la main tendue vers le monstre mécanique, lui ordonnant d'arrêter. C'est alors que sa main s'illumina, faisant apparaître sur le dos de celle-ci trois triangles dorées. La lumière balaya la zone et purifia les Gardiens de l'influence maléfique de Ganon, les désactivant au passage. Zelda ne savait comment ni pourquoi mais comprit dès cet instant que ce fut son pouvoir qui s'était enfin éveillé.


Elle n'eut pas le temps de s'en réjouir qu'elle vit Link s'écroulait. Ses forces l'abandonnait. Il était au seuil de la mort.

Zelda fut à nouveau dans tous ses états et suppliait Link de ne pas mourrir. Elle ne pouvait se permettre de le perdre à son tour. Pas après l'avoir protégé des Gardiens. Pas maintenant que son pouvoir s'était éveillé.

Elle s'effondra à nouveau en larmes sur le corps inconscient de son chevalier servant, si humble et si serviable, qui avait veillé sur elle même quand elle l'ordonnait lui débarrassait le plancher. Ce brave garçon qu'elle avait traité comme un vulgaire servant alors qu'il était le mieux placé pour partager ce qu'elle ressentait vis-à-vis de son rôle.

Le sentiment d'avoir condamné tous ceux qu'elle aimait quand elle vit l'épée que Link tenait toujours à la main scintiller. Faiblement mais bien au rythme d'un battement de cœur.

Se pourrait-il ?... N'était-il pas encore perdu ?... Pouvait-il encore être sauvé ?


— Votre Altesse ! s'écria-t-on soudain. Vous êtes sauve !

C'était guerriers Sheikah, fidèles à la famille royale d'Hyrule, qui avaient survécu au retour de Ganon. Ils se précipitèrent vers la princesse tenant son chevalier servant à demi-mort dans ses bras, posant le genou à terre en signe d'allégeance.

Après avoir vu son monde s'écrouler et perdu (pratiquement) tous ceux qui lui étaient chers, la princesse Zelda reprit espoir et confiance en elle. Elle se le devait bien après tout, elle était le dernier espoir d'Hyrule.

— J'ai une mission à vous confier, ordonna-t-elle aux Sheikah. Emmenez ce garçon au sanctuaire de la Renaissance. Hâtes-vous ! Emmenez le avant que... Avant que sa flamme ne s'éteigne !

Les guerriers Sheikah ne se le firent pas dire deux fois et se hâtèrent de transporter le garçon inconscient au sanctuaire.

Zelda garda toutefois l'épée et se permit de laisser un baiser sur le front de son chevalier servant avant que les Sheikah en l'embarquent, le remerciant pour tous ce qu'ils avaient fait pour elle, lui promettant de retenir le Fléau Ganon assez longtemps pour qu'à son rétablissement, il puisse être à nouveau de taille à affronter Ganon et libérer Hyrule de son influence néfaste.


Elle s'en alla de son côté dans la Forêt Korogu, là où l'épée de légende avait été retiré de son socle. Elle aussi avait besoin d'être sous d'être sous bonne garde en attendant le retour de son maître, songeait la princesse. Ce pourquoi, elle s'en remit au Vénérable Arbre Mojo et plaça l'épée sous sa garde au moment de le remettre dans son socle.

Puis elle partit affronter Ganon, prête à en découdre. Maintenant qu'elle avait éveiller son pouvoir. Tout ce qu'elle avait à faire était de songer à tous ce que le Fléau n'avait pas encore annihilé et à le protéger quoi qu'il lui en coûtait. Cela ne suffirait peut-être pas à venir à bout du Fléau ni même à amoindrir le mal qu'il avait déjà fait, mais si elle pouvait le contenir ne serait-ce que le temps pour son sauveur et protecteur de retrouver ses forces, elle était plus que jamais prête à reprendre le risque.

Qu'importe que cela lui prenne une siècle ou plus.

Elle avait déjà failli à empêcher le retour de Ganon. Il n'était pas question qu'elle le laisse gagner. Pas cette fois. Pas après ce que Ganon faisait subir à son royaume et à ses sujets. Pas après ce qu'il lui avait pris à elle.

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