The Legend of Zelda : Le dernier Cataclysme

Chapitre 8 : Nouvelle vie, nouveaux combats

3108 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/12/2023 17:55

Au commencement, il n’y avait que le Néant. De ce Néant sont nés les démons de ce monde, et ils vivaient en ces périodes troublées leur grand âge de prospérité. Mais ces immondes créatures étaient cupides et incapables de créer, ainsi ils ne laissèrent aucune autre créature s’installer et Hyrule resta figé dans les ténèbres durant des millénaires.

Puis les déesses d’or firent leur apparition.

Din, de ses bras enflammés sculpta le sol et créa la terre rouge. Nayru inonda l’univers de sa sagesse et apporta ordre et loi sur le monde. Et Farore de son âme infinie donna vie aux êtres issus de l’ordre et de la loi.

Une fois leur œuvre achevée, elles laissèrent en héritage une partie de leur pouvoir matérialisé sous la forme de la Triforce. Cette Triforce était divisée en trois parties : la force, la sagesse et le courage. Les trois morceaux réunis, celle-ci rendait son détenteur omnipotent et lui permettait de réaliser un souhait.

Mais plusieurs siècles auparavant, un être consumé par les ténèbres qui était le digne descendant des anciens monstres nés du Néant trouva et s’empara de la Triforce. Il était alors connu sous le nom de Seigneur du Malin, ou Roi Démon. A cause de sa malveillance, le pouvoir sacré se scinda en trois parties distinctes, chacune allant à un possesseur lui correspondant. Ainsi le Roi Démon reçut la Force et partit en quête des deux autres, possédés par la princesse du royaume et son chevalier servant.

C’est ainsi que commença le premier Grand Cataclysme d’Hyrule : sur la confrontation entre le champion de Din ainsi que la prêtresse et son chevalier.

 

 

Link était allongé sur le lit de son nouveau chez soi. Il était réveillé et regardait le plafond depuis plusieurs minutes. Il se repassait en boucle les phrases de l’antique légende qu’on lui contait quand il était encore tout jeune. Il se souvenait que sa mère aimait la lui narrer. Sa mère. Cela lui semblait si loin, il n’avait plus que sa voix et son odeur rassurante dans sa mémoire. Il vivait dans l’insouciance à cette époque. Mais désormais sa vie n’était plus que chamboulement. Il y a encore moins d’une semaine, son rêve était de s’engager dans l’armée et devenir soldat. Maintenant il était devenu le chevalier servant de la princesse du royaume. La Triforce avait brillé à sa main au contact de Zelda, c’était la preuve irréfutable qu’il détenait le pouvoir des élus des déesses. Cela faisait de lui le digne descendant du héros d’Hyrule. Après cet événement extraordinaire, Link se retrouvait en discussion avec le roi en personne qui lui remit quelques heures après ses nouvelles armes et son nouvel équipement. Désormais sa mission était simple : surveiller et défendre la grande prêtresse du royaume. Il fut ensuite emmené à ses appartements situés proche de sa désormais protégé, et le roi partit saisir un conseil de guerre auquel le jeune homme allait devoir participer dès le lendemain. C’était tellement surréaliste aux yeux du jeune épéiste que celui-ci crut rêver en de multiples occasions. Son nouveau rôle était très prenant. Dans quelques minutes il devait être prêt afin d’arriver dans la salle de banquet où il allait attendre Zelda et accompagner celle-ci toute la journée. Cela lui paraissait excessif vu comment le château était protégé. Mais il ne s’agissait pas que de sécurité : Link allait devoir le faire parce que la tradition le voulait. Souhaitait-il réellement tous ses changements dans sa vie ? Au fond il se sentait angoissé par toutes ses nouvelles responsabilités, réaction somme toute assez logique. Mais dans les faits cela ne le gênait pas. Il était moins libre mais pouvait vivre paisiblement en Hyrule et dans un certain luxe. De plus sa place allait être idéal pour venger son village et tuer des monstres. C’est tout ce qui importait pour lui : trouver celui qui avait causé la destruction de Toal. Parce que Link connaissait la légende : trois Triforces pour trois élus. Le héros, donc lui-même, représentait le courage. La princesse la sagesse et enfin la troisième Triforce était la force. Et son détenteur actuel était encore inconnu, mais toujours d’après les récits anciens, le possesseur de la force avait de mauvaises intentions et complotait souvent contre Hyrule. Donc si une telle personne existait et que son pouvoir c’était éveillé, il y aurait fort à parier que cet être veuille du mal à la population du royaume.

Le jeune homme fut dérangé dans ses pensées quand un serviteur frappa à sa porte pour le réveiller. Link se leva et enfila son uniforme : une cotte de mailles et surtout une magnifique tunique verte, cette tunique qui se transmettait à travers les générations et qui revenait toujours au chevalier servant. Puis il prit son authentique bouclier hylien ainsi qu’une épée de garde royal. La journée pour ce nouveau héros débutait.

 

 

Link mit plus de temps que nécessaire pour arriver à destination. Il n’était pas encore un habitué du palais et c’était perdu, obligé alors de demander son chemin à un serviteur. Il passa à travers une demi-douzaine de couloirs richement décorés : plafond vouté en staff, tapis rouge et doré, armements divers mis en trophée. Le jeune homme arriva juste à temps : à peine arriver, essoufflé par son voyage, la princesse venait elle d’entrer tranquillement prendre le premier repas du jour. Elle le salua à peine. Elle le snoba presque ! Pourtant Link avait du mal à lui en vouloir. Il débarquait dans sa vie et se mettait à la suivre partout, à sa place il aurait moyennement apprécié. Pourtant à travers les différentes légendes d’Hyrule, l’élu et la princesse étaient toujours ensemble et s’appréciaient. L’amitié entre les deux personnages dans les histoires avait donc été inventé pour rendre la légende plus idéale ? S’il devait passer le restant de ses jours avec Zelda, il aimerait au moins pouvoir la considérer comme une amie. Enfin, pas d’inquiétude à se faire, ce n’était que son premier jour. Zelda partit vaquer à ses occupations. Elle aussi devait participer au conseil mais celui-ci avait lieu que l’après-midi pour avoir le temps de faire venir tous les généraux de l’armée d’Hyrule. Link suivi donc la princesse qui partit en direction de la Grande bibliothèques sans lui accorder un regard. Elle prit un grand livre d’étude et s’installa. Le jeune héros s’ennuyait terriblement. Orco lui avait appris à lire, mais le maitre comme l’apprenti ne considéraient pas l’étude d’ouvrage écrit comme un loisir. Le jeune homme tenta donc maladroitement d’engager la discussion :

« - Je n’ai aucune idée de ce qui va être dit pendant le conseil, et mon nouveau rôle au sein d’Hyrule m’impose de grandes responsabilités que je n’ai jamais demandées. »

Il s’était contenté de dire la vérité, c’était presque un cri du cœur, il se sentait stressé. Mais que pouvait bien répondre la princesse à cette question, qui n’en était même pas une d’ailleurs. Elle lui jeta un regard, et prise peut-être d’une certaine pitié lui répondit de sa voix claire et limpide :

« - Tu n’as pas à t’en faire. On te donnera des ordres simples, et tu seras pris au sérieux toi au moins… »

Elle aussi avait répondu de manière simple et impulsive, et elle regrettait déjà à moitié ses paroles. Les deux jeunes gens s’enfermèrent donc chacun de leur côté dans leur mutisme.

 

 

Le conseil allait être saisi d’une minute à l’autre, Zelda et Link se dirigèrent donc en direction des quartiers principaux rejoindre le roi, la reine et toutes les personnalités importantes militairement du pays. La réunion ayant été décidée rapidement, il n’y avait aucune délégation des peuples du reste d’Hyrule, donc aucun Zora et Goron. Seule une délégation Sheikah était présente. L’arrivé de Link fut pas mal de bruit, l’élu de la légende était présent et les généraux notamment tenaient à se présenter. Le jeune homme eut un très bon accueil, et beaucoup de mains inconnues furent serrés, toujours en présence de Zelda qui était restée silencieuse depuis la tentative d’engager la discussion dans la bibliothèque. Une table ronde très vaste avait été dressé pour l’occasion avec dessus une grande carte de tout le royaume. Au centre de la carte le Bourg d’Hyrule et la Grande Plaine qui étaient cernés par plusieurs grands fleuves. Au nord de la cité se trouvait la Grande forêt d’Hyrule, au nord-est la montagne de la Mort ainsi que le village Goron. Et plus au sud se trouvaient les territoires côtiers : la cité des Mouettes, le village d’Ecaraille et la Forêt de Firone. Ensuite au nord-ouest se trouvait le Domaine Zora, et c’était là que se situait le lac Hylia. Et tout le sud-ouest était la propriété des Gerudos, cette tribu de femme guerrière du désert qui avait comme avantage géographique d’être protégé par une grande chaine de montagne où était niché une forteresse.

Les peuples d’Hyrule étaient en paix depuis maintenant presque un siècle. La plupart des conflits dans l’Histoire avaient été menés contre les belliqueuses Gerudos, mais à présent même celle-ci était devenu neutre. La grande menace qui avait toujours pesé sur le royaume, le grand ennemi universel, c’étaient les monstres généralement caractérisés par le retour du Roi Démon Ganon, mais il n’existait aucune preuve physique de l’existence de ce dernier. Pourtant la légende persistait. Même sans preuve directe, on ne rigolait pas quand on parlait du Fléau d’Hyrule. Et aux yeux de beaucoup, l’enchainement de coïncidences telles que le retour de l’élu et la princesse, ainsi que la recrudescence de monstres prouvait bien l’existence d’un être maléfique supérieur et il fallait rapidement mettre un plan en place pour lutter contre cette éventualité.

« - Hyliens, l’heure est grave. Deux villages de notre beau royaume ont été attaqués puis pillés par une bande de monstres particulièrement coriace. Il nous faut maintenant répliquer.

-  Ce ne sont pas les brigades anti-monstres qu’il faut mobiliser, mais bien le corps principal de l’armée d’Hyrule. Organisons une battue dans la région de Toal et mettons fin au problème en purgeant la forêt de Firone de ses stupides monstres ! s’emporta l’un des généraux.

 - Le problème, c’est que les monstres ne sont peut-être pas que dans la forêt plus au sud. Une armée de ces créatures peut venir attaquer de partout à tout moment. Renforcer la sécurité nous fera gagner du temps, mais on ne peut pas diviser l’armée pour chasser les monstres aux quatre coins du royaume.

Et ce genre de débat complètement inutile reprirent comme ça pendant ce qui sembla être à Link une éternité. Il avait besoin d’action pas de discussion. Et tous ses hommes parlaient d’armée, mais il était flagrant qu’ils craignaient le retour du Fléau et préféraient donc se voiler la face sur la nature du problème. Ce fut Zelda qui intervint :

« - Le héros est à nouveau parmi nous et les monstres se réveillent. Il ne fait aucun doute que l’antique Fléau d’Hyrule fera son retour si nous utilisons la méthode classique. L’armée ne pourra rien, laissez-moi vous exposer ma proposition. Le héros et moi-même devrons commencer notre pèlerinage à travers les sources d’Hyrule. Après quoi, j’aurais la possibilité de maitriser mes pouvoirs et Link sera à même de s’emparer de l’épée de légende. Avec tous ces éléments combinés, le royaume n’aura plus rien à craindre.

-  Et donc votre proposition est de remettre le destin d’Hyrule sur vos frêles épaules ? Et ce fameux chevalier est-il assez digne de confiance pour qu’on puisse lui confier pareille tâche ? Votre proposition et de s’en remettre à la religion ? 

Link était sur ce point-là d’accord avec l’homme qui venait d’intervenir. C’était l’un des plus importants d’Hyrule : le très influent général Rainier, un quinquagénaire un peu grisonnant, mais qui paraissait avoir tout de même sauvegardé une partie de sa force d’avant. Il était présent à la cour depuis longtemps maintenant. Il avait de nombreuses fois intervenu et gagné des batailles décisives notamment contre les pirates de Firone. Rainier était un homme très terre-à-terre, et il appréciait peu Zelda qui avait tendance à beaucoup s’en remettre à la religion comme elle était la grande prêtresse.

-  Si je ne m’abuse, ce choix a été bénéfique, puisque sans ça aucune personne ici présente ne serait en vie car Hyrule aurait été anéanti il y a bien longtemps.

-  Ce genre de décision serait irréfléchi. Les sources sont situées à des endroits dangereux de cette terre. La source de la Force notamment et caché au fin fond du désert Gerudos, Gerudos qui ont il y a quelques années coupées tout lien avec Hyrule et fermé la frontière sans plus d’explication.

- Si vous n’êtes pas d’accord, demandons son avis à sa majesté mon père. »

La situation c’était clairement envenimé. Tout le monde s’était tourné vers le roi et la reine. La reine n’avait pas écouté un traitre mot du conseil dont dépendait le sort de son royaume, et avait l’air de s’ennuyer terriblement. Quant au roi, il avait l’air lassé et fatigué. Malgré tout, lui aussi redoutait le Roi Démon, et du fait de cette peur préféra se fier à la religion.

« - Rainier, ma fille a raison, l’armée du royaume ne pourra pas gérer cette crise sans précédent. De plus, à part la source des Gerudos, la source de la sagesse et du courage se situe sur des territoires alliés. Fions-nous au pouvoir des déesses, et nous repousseront le malin hors de ces terres une fois de plus. »

La décision était irrévocable. Rainier fulminait à présent et s’enfonça dans son siège, l’air boudeur. « Tous plus pitoyable les uns que les autres. » pensa le jeune épéiste. Désormais la décision était prise. Zelda et Link allaient partir en pèlerinage à travers les différentes sources. Link étant le puissant héros allait être seul à accompagner la princesse, comme le voulait la légende. Le jeune homme était d’ailleurs très perturbé qu’on lui accorde pleine confiance aussi rapidement. Ils allaient partir dans les prochains jours et se rendraient dans un premier temps plus au nord vers la Montagne de la Mort. Cette montagne était donc le territoire des Gorons, le peuple du feu chez qui se trouvait logiquement la source du courage. Après quoi, ils allaient poursuivre cette quête en se rendant chez les Zora, des être mi-homme, mi-poisson. Et pour la dernière source il n’y avait aucun plan précis. Le clan Sheikah a tout de même proposé d’engager ses guerriers furtifs pour infiltrer les deux jeunes gens en toute discrétion mais c’était tout. La tête du nouveau héros bourdonnait tant tout ça lui paraissait surréaliste. Tous des aristocrates effrayés de perdre leur position, assez impitoyable pour laisser deux gamins partirent à l’aventure dans le vaste Hyrule, et ce à cause de la décision d’une jeune princesse inconsciente. Dépassé par ce qui lui arrivait, Link partit de la salle, abasourdi par l’indifférence de toutes ces personnes du « grand monde », ces hommes au pouvoir qui dirigeaient le royaume depuis maintenant des siècles. « Finalement, vu leur incapacité, ce n’est peut-être pas plus mal que je m’occupe seul de la protection de Zelda. », pensa Link qui était désormais tiraillé entre amusement et exaspération.

 

 

Rainier était seul au milieu de la pièce en désordre, plongé dans la semi-obscurité environnante. Il ne se contentait plus de fulminer mais avait clairement laissé s’échapper sa rage. Des chaises avaient été renversées, des livres jetés çà et là, comme brusquement projeté par un coup de vent. La réunion avait été désastreuse pour lui, et la « morveuse » allait compromettre tous ses plans. L’avait-elle prévu, ou était-ce un simple caprice ? Il ne pouvait le savoir. En tout cas elle ne lui laissait que peu de temps pour passer à l’action. Il allait devoir saborder tous ses efforts, toutes ces années d’infiltration pour mettre cette gamine hors d’état de nuire. Il se grattait à sang la peau tant il était devenu nerveux et se mit à rire comme un dément : il n’avait plus rien d’humain. Rainier, qui n’était plus lui-même s’empara du katana qu’il avait caché dans un compartiment secret de son bureau. Il était désormais prêt, sa soif de sang allait pouvoir être étanchée.

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