The Legend of Zelda, Shadow of Link

           CHAPITRE I : LA PRINCESSE DISPARUE

Quatre jours plus tôt.

           L’effervescence régnait au palais royal d’Hyrule. Des hommes en arme couraient de tous les côtés sous les ordres d’un hommes portant une armure légère et une épée à sa hanche. Il avait une barbe et des cheveux gris.

« Fouillez partout ! criait-il. Dans les moindres recoins du palais ! »

Un autre homme, arborant une cicatrice sur sa joue droite et de longs cheveux noirs, courut jusqu’à lui :

« On a fouillé les écuries et les cuisines, dit-il. Elle n’y est pas.

-Continuez, lança l’homme à la barbe grise. Sortez du palais et ratissez les environs.

-A vos ordres, fit-il en s’éloignant.

-Seigneur Gadis, appela une des sentinelles du pont-levis. Cet homme souhaite voir le Roi. Il dit avoir un message concernant la princesse Zelda. »

           Gadis alla voir qui était le messager. C’était un homme à la peau brunie portant un manteau blanc à capuche et un foulard sur le visage. Il n’avait pas d’arme, signe qu’il venait en paix. Gadis reconnut aussitôt ses vêtements, c’était un homme du Désert Eternel, un homme du peuple nomade Gerudo. Gadis savait donc que la princesse royale avait été enlevée et il savait par qui. Le gerudo s’inclina respectueusement devant Gadis.

« Trêve de politesse, coupa Gadis. Que veut ton maître ?

-Je dois délivrer mon message au Roi Tigen en personne, dit le messager.

-Fouillez-le.

-Je ne suis pas armé.

-Je n’ai aucune confiance en un subordonné de Ganon. »

           Une fois fouillé, Gadis et quelques gardes escortèrent le messager jusqu’à la salle du trône. Le Roi Tigen siégeait sur un imposant trône d’or derrière lequel était dressé une draperie bleue royale brodée des armes d’Hyrule. Le Roi était un homme grand arborant une armure d’apparat étincelante. Aux côtés du roi se tenait un homme portant un sobre tenue de couleur jaune. C’était Sala, le Premier Conseiller du Roi, un homme sage et érudit. Le Roi ne paraissait pas en forme ce jour, Gadis savait qu’il s’inquiétait. Après tout, il était un père avant d’être un Roi, et sa fille avait disparu depuis la veille.

           Gadis s’agenouilla respectueusement, imité par le messager.

« Votre majesté, dit Gadis, cet homme a un message à vous délivrer. Cela concerne la princesse Zelda.

-Qu’il parle, dit le Roi. »

Le gerudo releva la tête.

« Mon maître, le seigneur Ganon, retient votre fille.

-Ganon, grogna le Roi. Ce traître. Que veut-il ?

-Il souhaite que vous lui remettiez la Triforce.

-Quoi ? N’est-il pas fou ? Autant lui donner Hyrule et le monde sur un plateau !

-Si vous refusez, votre fille souffrira, puis mourra. »

Le Roi parut s’affaisser sur son trône. Sala s’approcha.

« Votre majesté, dit-il. Vous ne pouvez pas…

-Je sais Sala. Si je le faisais, ma fille me reviendrait mais elle ne me pardonnerait pas d’avoir livré Hyrule pour sauver sa vie. Retourne voir ton maître et dis-lui que je n’accepte pas. J’aime ma fille mais elle sait que je ne peux pas faire ça.

-Vous condamnez votre enfant, dit le messager.

-C’est sa vie contre celle de milliers d’autres. Elle me comprendra. »

           Le messager s’inclina et se dirigea vers la sortie, escorté par les gardes. Gadis le suivit également. L’homme à la cicatrice s’approcha de lui.

« Fais-le suivre, ordonna Gadis. Je veux savoir où Ganon retient Zelda.

-A vos ordres. »

Quelques minutes après que le messager soit reparti au galop, deux gardes royaux le prirent en filature.

           « Seigneur Gadis, appela la sentinelle. Un jeune homme souhaite vous voir. »

C’était un jeune homme de dix-sept ans, blond avec des yeux bleus, portant une tunique verte avec un couvre-chef assorti. En travers de son dos, il portait une épée ouvragée et un carquois contenant des flèches et un arc. Un étrange objet en forme de V très ouvert de couleur bleu. Il était venu sur le dos d’une jument à la robe marron.

« Ah ! fit Gadis en souriant. C’est toi. J’avais oublié que tu arrivais aujourd’hui. Excuse-moi, on est pas mal occupé en ce moment. Tu es sûrement au courant, la princesse Zelda a été enlevée. Viens. »

Le jeune homme suivit Gadis à l’intérieur du palais. Il l’emmena dans la salle du trône où le Roi s’entretenait avec son conseiller. Gadis et le jeune homme s’agenouillèrent devant le Roi puis se relevèrent.

« Votre majesté, dit Gadis. Voici mon neveu Link qui vient en souhaitant entrer dans la Garde Royale.

-Link ? fit le Roi. Le fils d’Elénia ?

-Oui.

-Je vois qu’il a hérité des yeux de sa mère. Est-il courageux et a-t-il le sens de l’honneur ?

-Oui votre majesté.

-Si c’est vous qui me le recommandé, je ne vois pas comment je pourrais le refuser. A genou jeune Link, et prête serment. »

           Link tira son épée du fourreau et s’agenouilla en la tenant pointe contre le sol devant lui. Il appuya sa paume droite contre le tranchant et la fit glisser de quelques centimètres sur le fil. Un filet de sang s’écoula le long de la lame.

« Je jure sur mon sang d’être fidèle à Hyrule, à son peuple et à la famille royale. Ma vie pour protéger. Ma mort pour préserver. »

Le Roi s’approcha de Link et posa sa main sur son épaule pour l’inciter à se relever. Il lui prit la main saignante entre les siennes. Une pâle lueur apparut et la blessure se referma.

« Que ta vie ne sois qu’honneur et courage, dit le Roi. »

Un homme apporta au Roi un bouclier bleu portant les armes d’Hyrule. Le Roi le remit à Link et retourna à son trône.

           Gadis présenta Link au reste de la Garde Royale. La Garde Royale était un corps d’élite chargé de la protection du palais et de la famille royale en toute circonstance. Elle obéissait à un code de l’honneur strict qui lui interdisait de fuir le combat et de quitter le palais sans autorisation sous peine d’être condamné à mort pour haute trahison. L’homme à la balafre était le lieutenant Zinus, le second du seigneur Gadis. Les membres de la Garde Royale excellaient tous à l’épée, à l’arc et à l’équitation. Link était également très adroit au boomerang avec lequel il pouvait toucher plusieurs cibles en un seul jet.

           Gadis étant occupé, Link resta avec deux autres membres de la Garde Royale. L’un était assez enveloppé et chauve et s’appelait Gamos. Le second était très costaud et à la place d’une épée portait une hache double en bandouillère, il s’appelait Jol.

« A-t-on des nouvelles de la princesse Zelda ? demanda Link.

-On sait qui l’a enlevé, dit Jol. C’est Ganon, un ancien chevalier de l’ordre de la Triforce qui a trahi Hyrule il y a longtemps. Deux hommes ont pris son messager en filature pour découvrir où il se cache.

-C’était donc un messager. Qu’est-ce qu’a demandé ce Ganon ?

-La Triforce.

-Rien que ça !

-Le Roi a refusé bien sûr. Mais Gadis fera tout pour récupérer la princesse.

-Gadis nous a dit l’autre jour que tu connaissais personnellement la princesse, dit Gamos.

-C’était il y a longtemps, elle ne doit pas se souvenir de moi. Nous étions ami étant enfant. Ma mère était sa nourrice et je l’accompagnais souvent au château. La princesse et moi jouions ensemble. Après la mort de ma mère, c’est mon oncle qui m’a élevé et je ne suis plus revenu.

-Elle était comment la princesse ?

-Magnifique. Enfin je veux dire très gentille et douce, elle était très généreuse.

-Elle n’a pas changé : elle est toujours douce, gentille, généreuse et magnifique.

-Ton épée n’a pas l’air mal, dit Jol.

-C’est celle de mon père, il était chevalier de l’Ordre de la Triforce avec mon oncle. Cette épée a été forgée spécialement pour lui par le maître forgeron Danaüs.

-Oh ! Comme celle de ton oncle ! »

           Le lendemain matin, les hommes envoyés par Gadis revinrent : Ganon était à la forteresse de Riam au Gouffre Maudit. Gadis envoya ses deux hommes se reposer et alla voir le Roi.

« Votre majesté, Ganon est à la forteresse de Riam.

-Il n’a pas choisi cette place forte par hasard, dit le Roi. Elle est imprenable.

-Pour quelqu’un qui ne la connaît pas.

-Avez-vous un plan seigneur Gadis ?

-Je veux essayer de libérer la princesse. Mais pour cela il faut que vous m’autorisiez à quitter le palais.

-Es-tu sûr de réussir ?

-Non votre majesté. Mais je dois essayer. J’irai même si je n’ai pas votre accord.

-Quelle félonie ! s’exclama Sala.

-J’ai juré de servir votre famille et de la protéger. Si je ne fais rien, je serai parjure.

-Je comprends votre sentiment, reprit le Roi. Combien d’homme vous faut-il ?

-Je ferai appel aux chevaliers de la Triforce. Les gardes resteront ici pour assurer votre protection sous les ordres de Zinus.

-Alors allez et que les Dieux soient avec vous. »

           Gadis se tourna vers Zinus.

« Je te confie le palais, dit-il.

-Je me montrerais digne de votre confiance, dit Zinus. Revenez vite, avec la princesse. »

           Gadis était prêt à partir dans l’heure. On lui apporta des vivres et de l’eau pour deux jours. Link vint le voir avant son départ.

« Mon oncle, dit-il. Laisse-moi t’accompagner.

-Ton devoir est de rester ici. Protège le Roi en mon absence.

-Mon devoir n’est-il pas le même que le tien ? N’est-ce pas également mon devoir que de sauver la princesse ?

-Si mais je dois m’acquitter de cette mission moi-même.

-Mais pourquoi ?

-A mon retour je t’expliquerais et tu comprendras. Fais-moi confiance.

-Bien. Si tu n’es pas revenu dans trois jours, j’irai te chercher et la princesse aussi. »