The Legend of Zelda, Shadow of Link

Chapitre 4 : Chapitre III Le récit de Moriane

2100 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:17

           CHAPITRE III : LE RECIT DE MORIANE

 

           Martelant le sol émeraude de la Grande Plaine d’Hyrule, le fracas des sabots des chevaux se rapprochait inexorablement du fuyard. Ce dernier ne se retournait pas, il courait comme jamais. Il savait que s’il se retournait, il laissait une chance de plus à ses poursuivants. Le plus rapide arriva rapidement à sa hauteur. Il plongea sur lui, le faisant rouler au sol. Ils se relevèrent en même temps.

« Un rôdeur ! s’exclama le gerudo. »

Le rôdeur sortit une dague de sous son manteau et la lança, elle alla se figer dans la gorge du pillard gerudo. Les deux autres pillards mirent pied à terre et tirèrent leurs cimeterres hors de leurs fourreaux. Le rôdeur sortit une seconde dague et se tint prêt au combat. Le rôdeur bloqua un coup de cimeterre et écarta l’autre gerudo d’un coup de pied au torse. Le premier fit une coupe horizontale au corps. Le rôdeur l’évita de justesse d’un bond en arrière. Il contre-attaqua en sautant sur le pillard et le planta en plein cœur. Il n’eut pas le temps de se retourner, un coup de cimeterre lui entailla le dos. Il tomba à genoux. Le pillard leva sa lame pour l’achever. Le rôdeur se redressa d’un coup et éventra le gerudo.

           Le rôdeur reprit son souffle quelques minutes. La douleur lui tranchait le dos. Il se releva et reprit sa route. Il sentait son sang couler hors de son corps le long de son dos. A mesure qu’il avançait et qu’il perdait son sang, ses pas se faisaient de plus en plus incertains.

           Link attendait le retour de son oncle en observant l’horizon du haut des remparts. Jol et Gamos le rejoignirent.

« Il va revenir, ne t’en fais pas, assura Jol.

-Je sais, dit-il.

-Y a un homme qui approche, remarqua Gamos. Il n’a pas l’air d’aller bien. »

La silhouette qui venait tituba une première fois, puis un deuxième et finalement s’effondra de tout son long. Les trois hommes allèrent jusqu’à lui. Ils virent tout de suite qu’il était blessé au dos.

« C’est l’épée de mon oncle ! s’exclama Link.

-Ramenons-le au palais, dit Jol. »

           « Maître Ganon, nos hommes ont été tué, aucune trace de l’individu qui a pris l’épée.

-Sûrement un homme du Roi, dit Ganon. Tant pis. Mettez les corps dans une charrette et ramenez-les au palais d’Hyrule.

-Oui maître.

-Qu’ils reçoivent des funérailles digne de leur rang. »

           Zinus vint voir ce qu’il se passait. Il ordonna aux trois hommes d’emmener le rôdeur dans une chambre pour y recevoir des soins et alla quérir le Roi.

« Votre majesté, dit-il. Un rôdeur grièvement blessé est venu au palais avec l’épée du seigneur Gadis.

-Mène-moi à lui, ordonna le Roi. »

Zinus guida le Roi. Le médecin royal était déjà à l’œuvre.

« Il a perdu beaucoup de sang, dit-il. De plus il est exténué, il a dû faire une longue route. »

Le rôdeur était allongé sur le ventre. Il releva la tête avec une douloureuse difficulté.

« Votre majesté, souffla t-il.

-Qui êtes-vous ? demanda le Roi.

-Je ne suis qu’un rôdeur, je m’appelle Moriane.

-Où avez-vous trouvez cette épée ?

-Elle appartient à un guerrier portant le sceau de la famille royale d’Hyrule sur son écu.

-Où est-il ?

-Il est mort. »

Link blanchit à vu d’œil. C’était comme une douche glacée qui se déversait en lui. L’homme qui l’avait élevé comme un père était mort. Le Roi se tourna vers lui un instant avant de retourner son attention sur le blessé.

« Racontez-nous, demanda le Roi.

-Je parcourais la Grande Plaine, raconta Moriane. Et je vis quatre cavaliers au galop se dirigeant vers le sud-ouest. C’étaient des chevaliers de l’ordre de la Triforce et un garde royal. Ils paraissaient pressés. La curiosité me poussa à les suivre. Ils ont laissés leurs chevaux à l’entré de la Passe de la Mort et s’y sont aventurés. Ils ont surveillé la forteresse de Riam toute l’après-midi. A la nuit tombée, je les ais perdu de vu. Une heure plus tard, des pillards gerudos menés par un homme en noire sont sortis de la forteresse, tenant en leur pouvoir deux chevaliers

-Ganon, dit Zinus.

-Il a appelé par deux fois Gadis. Quelques minutes plus tard, le dernier chevalier et le garde royal sortirent. Ils discutèrent. Celui que vous appelez Ganon fit un geste et les deux chevaliers furent exécutés. Le troisième ne le supporta pas et attaqua en pure perte, il fut tué immédiatement. Gadis sortit son épée et attaqua Ganon. Il combattit avec fougue mais Ganon le tua. Avant le coup fatal, Ganon désarma Gadis en envoyant voler son épée jusque de l’autre côté du gouffre. Je suis allé la chercher et je me suis enfui avec plusieurs gerudos à mes trousses. Leurs cadavres pourrissent en ce moment même sur la Grande Plaine. Je ne voulais pas que cet homme en noir récupère cette épée. Je voulais qu’elle revienne à qui de droit. C’est pour ça que j’ai couru jusqu’ici.

-Vous avez toute ma gratitude. Restez ici aussi longtemps que vous le désirez, vous êtes mon hôte. Qu’on lui procure tous les soins dont il a besoin. Quant à cette blessure. »

Le Roi approcha les mains de l’entaille. Une pâle lueur apparut et la blessure se referma à vu d’œil.

« Merci votre majesté, remercia le rôdeur.

-Merci à vous, fit le Roi. Reposez-vous. »

           Le Roi sortit suivit par Zinus et Link. Un garde vint à leur rencontre.

« Lieutenant, des gerudos ont amené un chariot, dit-il. Dés qu’ils ont été sûrs qu’on l’ait vu, ils se sont enfuis au galop. »

Zinus monta sur les remparts pour voir ça. Le chariot abandonné était à deux centaines de mètres de la porte du palais. Jol et Gamos rejoignirent Zinus.

« On va voir ? demanda Jol.

-Oui mais soyez prudents, c’est peut-être un piège, conseilla Zinus. »

Jol et Gamos allèrent à pied jusqu’au chariot en faisant attention à ce qu’il n’y ait pas de gerudos embusqués aux alentours. Des archers postés sur les remparts les couvraient. Ils firent le tour du chariot l’épée et le hache à la main. Il n’y avait personne, les gerudos étaient partis. Les deux gardes royaux examinèrent le contenu du chariot. Une couverture cachait les corps des trois chevaliers de la Triforce et du seigneur Gadis.

« Au moins ils ont eu la courtoisie de nous les ramener, dit Jol.

-Ils vont pouvoir recevoir les honneurs qui leurs sont dus. Ramenons-les au palais. »

           Quand le chariot passa la porte, tous étaient silencieux. La nature elle-même parut se recueillir. Le soir même, le Roi présida une cérémonie en leur honneur. Ils furent enterrés en héros dans le cimetière royal. Gadis fut enterré auprès de la tombe d’un certain Linador. Lors de la veillé funèbre, le Roi appela Link et Zinus. Les deux gardes s’agenouillèrent respectueusement avant de se relever. Le Roi s’approcha d’abord du lieutenant.

« A genou lieutenant Zinus, ordonna le Roi. En ce jour, je vous fais capitaine de la Garde Royale. Relevez-vous capitaine Zinus.

-J’aurai préféré recevoir cet honneur d’une autre manière, dit Zinus.

-Je sais. Soyez digne de Gadis.

-Oui votre majesté.

-Jeune Link. Tu peux rester debout, fit le Roi en voyant le jeune homme s’agenouiller. Je sais que rien ne pourra jamais remplacer cet homme qui était comme un père pour toi. Je partage ta peine. Gadis était un serviteur fidèle mais surtout un ami. »

Le Roi se tourna vers Sala qui amena l’épée de Gadis.

« Je sais qu’il voudrait que cette épée te revienne, dit le Roi en la lui remettant. Porte la avec honneur et respect.

-Oui votre majesté, je vous remercie. »

           Le lendemain, le Roi tint un conseil avec Sala, Zinus et ses autres conseillers.

« Nous savons où se trouve Ganon et la princesse, dit un guerrier à la barbe hirsute. Assiégeons la forteresse de Riam avec notre armée et obligeons le à nous rendre la princesse.

-C’est ridicule, lança un autre. Nous ne pourrons occuper qu’un côté du Gouffre, les gerudos pourront facilement s’enfuir par le Désert Eternel. C’est leurs terres je vous le rappelle. Et ils emmèneront sûrement la princesse avec eux pour assurer leur sécurité.

-Alors lançons un assaut éclair ! Reprenons la princesse par la force !

-La forteresse est imprenable de notre côté du Gouffre, dit Zinus. Ce serait inutile.

-Votre majesté, nous ne pouvons rester sans rien faire !

-Je sais, souffla le Roi. Mais que faire alors ?

-Je pourrais tenter de pénétrer dans la forteresse à l’insu des gerudos et d’en sortir la princesse discrètement, proposa Zinus.

-Gadis l’a déjà tenté et il a échoué. Je ne risquerais pas la vie d’autres hommes.

-Votre majesté, je comprends votre sentiment. Mais nous avons tous jurez ici de vous servir. Et la Garde Royale a juré de protéger votre famille.

-Personne d’autre ne mourra par ma faute. »

           A l’extérieur, Link regardait l’horizon. Ses yeux se perdaient dans le lointain vers le sud-ouest. Moriane le rejoignit.

« Bonjour, fit-il. Tu es Link, n’est-ce pas ? Tes amis m’ont dit que Gadis était ton oncle.

-Oui, répondit Link. Mais il était bien plus que ça pour moi, il était comme un père.

-Je vois. Que comptes-tu faire ?

-Comment ça ?

-Tes yeux ne sont pas ceux de quelqu’un qui compte rester là à rien faire. Tu veux reprendre le flambeau et allez sauver la princesse Zelda.

-Je ne sais pas.

-Si, tu sais. Tu vas y aller au risque d’être considéré comme un traître. Et tu sais quoi ? Je vais y aller avec toi.

-Quoi ?

-Je me suis dit que tu aurais besoin d’aide et comme tu ne comptes pas en demander pour ne pas mettre en danger qui que ce soit, je me suis dit que je pourrais venir avec toi.

-Je n’ai jamais dit que je comptais y aller.

-C’est vrai. Mais tu es de ce genre de guerrier courageux et avec un sens de l’honneur exacerbé. Moi je ne suis qu’un rôdeur qui souhaite te prêter son concours. Alors quand partons-nous ?

-Je n’ai…

-…Jamais dit que je comptais y aller. Oui je sais. Tu te répètes un peu tu sais. Fais attention que ça ne devienne pas un bégaiement.

-Tu parles toujours autant ?

-Tu sais, habituellement je suis toujours tout seul alors je me rattrape quand j’ai de la compagnie. Alors quand partons-nous ?

-Cette nuit.

-Parfait, et comment ?

-A cheval. J’ai Epona, ma jument. Pour toi il faudra prendre un des chevaux de l’écurie. Nous les laisserons à l’entrer de la Passe de la Mort.

-Comment allons-nous agir ?

-Nous allons faire comme mon oncle : passer par le passage secret. »

 

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