The Legend of Zelda, Shadow of Link

           CHAPITRE VIII : SHEIK

           Suivant les indications de Piléor, le petit groupe s’engagea dans le boyau qui déboucha à plusieurs centaines de mètres du lac Zora. L’Empire Zelgad était une terre riche et fertile. Link crut un moment être revenu en Hyrule. Mais au loin au sud, une lande désolée de pierre grise contrastant avec la verdure qu’ils foulaient pour le moment ne laissait aucun doute sur le fait qu’ils s’étaient engager sur un territoire qui lui était inconnu. Moriane devança la question de Link :

« Là-bas c’est le Désert des Pierres Mortes, ce n’est qu’une partie de l’Empire Zelgad, le reste est très verdoyant. Saria, que dit Mojo ? »

Saria resta silencieuse un moment, elle semblait écouter une voix cachée dans le souffle du vent.

« Il dit que la princesse Zelda est retenue dans une forteresse, dit-elle.

-Il peut pas être plus précis ! Il y en a des dizaines des forteresses dans cet empire !

-Il dit qu’il voit une rivière, non trois qui se rejoigne au même point et qui repartent en un seul fleuve avec une ville à cheval sur les affluents.

-Au pieds de montagnes gris fer ?

-Oui.

-C’est sûrement la ville de Ratanis et donc Zelda doit être retenue dans la forteresse qui surplombe la ville. La bonne nouvelle c’est que la forteresse est à l’écart de la ville.

-L’Arbre Mojo dit qu’il n’y a que des pillards gerudos dans la forteresse.

-Ganon a l’air de maintenir les Zelgads à l’écart de ses affaires. Qu’est-ce qu’il a bien pu leur promettre pour qu’ils lui prêtent la forteresse de Ratanis ?

-L’important c’est de sauver Zelda, dit Link. Par où est cette forteresse ?

-Et si je me trompe ?

-Nous n’avons pas le choix.

-Si, on peut faire demi-tour.

-Moriane, où est cette forteresse ? demanda t-il avec défi. »

Le corps de Link se crispa d’un coup, il tomba à genoux, il grognait de douleur. Saria se précipita pour le soulager. Il lui fallut plusieurs secondes pour reprendre son souffle et se relever. Il posa sur Moriane un regard de défi.

« Quelle direction ? demanda t-il.

-Vers l’est jusqu’au Monts de Fer, puis quelques lieues vers le sud, indiqua Moriane. Au moins deux jours de cheval. »

Saria étouffa une exclamation d’inquiétude en reposant ses yeux apeurés sur Link.

« Le chemin le plus court pour rentrer sera par la Galinie, conclut Moriane.

-Je ne partirai pas sans la princesse, dit Link pour couper à toute discussion. Allons-y. »

           Ils chevauchèrent vers l’est au galop. Le paysage était vallonné par des collines vert émeraude parfois recouvertes de forêts. Ils passèrent près de lacs et de rivières. Ils évitèrent les villes et villages qui se présentaient à eux pour ne pas être interrogé par les autorités zelgades. Si l’Empire était allié à Ganon, alors être un garde royal d’Hyrule serait un réel problème. Par chance, ils ne croisèrent que des paysans et des marchands n’ayant aucune raison de s’intéresser à trois voyageurs aussi pressés soient-ils.

           La première journée de voyage à travers l’Empire Zelgad se passa bien. Moriane et Saria avait remarqué que les crises de Link se faisaient chaque jour plus fréquentes et violentes. Malgré tout, il n’acceptait l’aide de Saria qu’au moment des pauses. Pas question pour lui de ralentir la cadence et de s’arrêter pour soulager sa douleur, qui sait quelle souffrance endurait la princesse Zelda en ce moment même.

           Ganon entra dans la chambre où étaient retenues prisonnières la princesse Zelda et sa suivante. Lorsque le guerrier à la barbe noir ténèbre posa les yeux sur elle, elle ne cilla pas, soutenant son regard malgré la peur qu’elle ressentait. Cet homme était capable de tout, même de la tuer ou de la torturer pour obtenir ce qu’il voulait, elle le savait. Pourtant, jusqu’à maintenant, il ne les avait pas maltraitées. Certes, elles étaient prisonnières mais étaient quand même traitées avec égard.

« Vous avez du courage princesse, dit Ganon. La plupart des hommes baissent les yeux devant moi.

-S’ils savaient à quel point vous êtes pitoyable, ils n’auraient pas aussi peur, répliqua t-elle.

-Peut-être que c’est vous qui devriez avoir peur.

-Vous ne me ferez rien.

-Vous ne savez même pas pourquoi vous ne risquez rien avec moi. Je vais vous l’expliquer, que vous le sachiez ou non ne change rien, plus rien ni personne ne peut m’arrêter maintenant. Que savez-vous de la Triforce ?

-Rien de plus que ce que sait tout le monde. La famille royale d’Hyrule la garde depuis des générations, elle peut exhausser le souhait de la personne qui la touche.

-Je vois que même la princesse royale ignore l’essentiel. C’est peut-être une tradition familiale de ne dire la vérité qu’au dernier moment.

-Quelle vérité ?

-Vous croyez que tout le monde peut se servir de la Triforce à partir du moment qu’il la touche, c’est faux. Si je la touchais, rien ne se passerait.

-Alors pourquoi vouloir vous en emparez ?

-Car elle va me permettre de conquérir le monde.

-Je ne comprends pas. Si la Triforce ne peut réaliser votre vœux si vous la touchez, en quoi peut-elle vous permettre de conquérir le monde ?

-C’est la où vous intervenez, princesse Zelda. Savez-vous pourquoi le Roi Tigen, votre père, ne s’est pas servi de la Triforce pour vous libérer ?

-Car la Triforce ne doit pas être utilisée pour le bien d’une seule personne mais pour celui de tous.

-Que vous êtes naïve ! Pour un père, sauver sa fille est plus important que tout. Ce qui empêche votre père de se servir de la Triforce c’est qu’il en est incapable.

-Que dites-vous ?

-Disons plutôt qu’il ne peut pas s’en servir. J’ai fait des recherches, j’ai étudié les textes anciens traitant de la Triforce. Seul un membre de la famille royale a le pouvoir d’utiliser la Triforce. Il s’agit du Roi ou de la Reine régnant. Mais quant un héritier naît, ce pouvoir lui est transmis. Vous êtes l’héritière du trône d’Hyrule, vous seule pouvez utiliser la Triforce. Jusqu’à ce que vous donniez naissance à un héritier. Comprenez-vous maintenant pourquoi je vous garde.

-Si je me sers un jour de la Triforce se sera pour vous combattre, pas pour vous aider.

-Vous m’aiderez que vous le vouliez ou non. Les sorciers zelgads connaissent depuis des temps immémoriaux le moyen de contraindre le commun des mortels à faire ce qu’ils veulent. L’Empire en a mis sous mes ordres. Grâce à eux, vous m’obéirez au doigt et à l’œil. Il me suffit d’envahir Hyrule avec l’aide des Zelgads et des Galiniens pour prendre possession de la Triforce. Ensuite, je profiterai de son pouvoir pour devenir le maître du monde. L’Empire Zelgad sera lui aussi sous mon autorité.

-Vous allez trahir vos alliés ?

-Bien sur. Ils ne sont que des outils pour moi. Vous de même. Je compte mettre grâce à vous ma lignée sur le trône. Ne faites pas cette tête, vous serez non pas Reine d’Hyrule mais Impératrice du monde. Maintenant je me retire princesse. »

           Le soir tomba sur l’Empire Zelgad. Link et ses compagnons s’arrêtèrent pour la nuit. Saria était toujours un peu plus rassuré lorsque Link dormait car elle savait qu’il souffrait moins dans son sommeil. Depuis leur légère altercation, Link n’avait pas décroché un mot à Moriane. Il lui en voulait d’avoir voulu le dissuader de faire son devoir, mais d’un autre côté il savait que le seul but de Moriane en faisant cela était de le protéger. Mais il fallait qu’il comprenne qu’il n’avait pas le choix, il avait juré de protéger la princesse Zelda et même sans ce serment, il ne pouvait pas la laisser entre les griffes de Ganon. Un sentiment puissant lui tenaillait le cœur en pensant à ce que ce pillard pouvait lui faire.

           Moriane devait prendre le premier tour de garde. Saria et Link se préparèrent à dormir quand soudain un homme sortit d’on ne sait où surgit. Link dégaina une de ses épées mais un couteau savamment lancé par quelqu’un caché dans l’ombre le désarma. Moriane se tint prêt à sortir ses dagues.

« Ne bougez pas, vous êtes encerclés, dit l’homme.

-Qui êtes-vous ? Que nous voulez-vous ? demanda Link.

-C’est moi qui pose les questions. Je veux savoir qui vous êtes et ce que vous faîtes dans ce pays ? Car vous êtes étranger, n’est ce pas ?

-Oui, et alors ?

-Les étrangers ne sont pas très appréciés sur ces terres. Les armes de votre bouclier ne me disent rien, quelles sont-elles ?

-Je pense qu’on n’a pas le choix, dit Moriane. Autant tout lui dire. Nous venons d’Hyrule.

-Hyrule ? Vous êtes loin de chez vous. Que venez-vous faire ici ?

-Ce jeune garde royal recherche la princesse d’Hyrule qui a été enlevée par des pillards gerudos et emmené, semble t-il, à la forteresse de Ratanis.

-Vous avez tout le pays à traverser pour l’atteindre. Et que ferez-vous si vous l’atteignez ? Vous comptez forcer l’entré ?

-On pensait plutôt s’y infiltrer discrètement.

-Cette forteresse a été bâtie par le peuple des Ombres, des guerriers qui s’y connaissaient en infiltration et en contre-infiltration. Vous n’y arriverez jamais.

-Et si on recevait l’aide des Sheikah ?

-Oh ! Mais les Sheikah ont disparu.

-Pourtant, nous sommes encerclés par plusieurs d’entre eux.

-Je m’appelle Sheik, je suis de la résistance des Ombres.

-Je suis Moriane un simple rôdeur.

-Un rôdeur terran.

-Vous êtes observateur. Voici Saria de la Forêt Kokiri et Link d’Hyrule.

-Vous êtes venu libérer la princesse Zelda ?

-Comment vous la connaissez ? fit Link surpris.

-Nous n’ignorons rien de ce qui se passe sur ce territoire. Avant d’être envahi par les Zelgads, ces terres étaient celles des Sheikah. Depuis nous nous battons pour leur reprendre.

-Temps que vous vous battrez pour elles, ce sont vos terres, ajouta Moriane.

-Il est dangereux de traverser le pays en ce moment, l’armée impériale est mobilisée. Il se prépare à la guerre.

-Ca a sûrement un rapport avec l’enlèvement de Zelda.

-Si c’est le cas, sa libération peut tout arrêter. Si vous accepter, nous pouvons vous portez assistance. Nous pouvons vous guider jusqu’à Ratanis et vous aidez à libérer la princesse.

-Merci, fit Link. »

Les autre sheikah sortirent de l’ombre.

« Vous pouvez dormir tranquille, dit Sheik. Nous veillons. »