The Legend of Zelda, Shadow of Link

           CHAPITRE XVI : LE VŒU DE ZELDA

           Ils remontèrent à cheval et partirent vers le palais d’Hyrule. Moriane ne prononça pas un mot. Après quelques heures sur la plaine d’Hyrule, Jol vit quelque chose au loin.

« Le cortège royal, annonça t-il. Le Roi et la princesse viennent vers nous.

-Zelda voulait sûrement venir à la Forêt Kokiri pour voir Link en bonne santé, dit Moriane. Posons-le à terre. je ne veux pas que Zelda le voit ainsi attaché. »

           Avec l’aide de Jol et Gamos, Moriane posa le corps de Link sur le sol. Le cortège s’approchait.

« Saria ! Moriane ! s’exclama Zelda en descendant de cheval. Link va bien ? Il est resté à la Forêt Kokiri ?

-Zelda, je…commença Moriane. Il…

-Quoi ? Vous me faites peur.

-Zelda, dit Saria. Link est là. »

Zelda suivit des yeux la main de Saria et vit le corps sans vie de Link gisant par terre. Ses yeux se remplirent de larmes, elle était comme figée.

« Non, pleura t-elle en s’avançant lentement vers le corps de Link. Ce n’est pas possible. Tu m’avais promis de revenir vivant. »

Elle tomba à genoux près du corps.

« Pourquoi Link ? Pourquoi ?

-Pour toi princesse Zelda, dit Moriane. Rien que pour toi. Il est mort pour toi.

-NON ! hurla t-elle en enlaçant le corps. »

Le Roi baissa la tête en signe de tristesse. Il était venu félicité celui qui lui avait ramené sa fille et il ne le pouvait plus.

« Pour vous aussi Roi Tigen, lança Moriane. Pour vous tous ! Pour des futilités comme l’honneur et le devoir ! Pour ce qui vous pousse à payer de votre vie en oubliant que d’autres tiennent à vous et ne veulent pas vous voir mourir ! Il est mort pour tout ça ! »

Saria releva la tête d’un coup comme si une voix parlait dans son esprit.

« Arbre Mojo ? fit-elle. Quoi ? Vous êtes sûr ? D’accord. Zelda, posez votre oreille sur la poitrine de Link et silence autour.

-Quoi ? fit Zelda.

-C’est l’Arbre Mojo qui me dit de vous dire ça. »

Zelda posa son oreille sur le cœur de Link et écouta attentivement. Mais rien. Rien que le silence. Elle se releva.

« Ecoutez plus longtemps, dit Saria. »

Zelda reposa la tête en fermant les yeux.

« To…Dom. »

Elle resta sans bouger durant un long moment et :

« To…Dom. »

Elle se releva d’un bond.

« Il bat, murmura t-elle. Son cœur bat ! Il est vivant !

-L’Arbre Mojo dit de regarder ses yeux, fit Saria. »

Zelda écarta ses paupières.

« Il sont noirs, dit-elle.

-Il est toujours sous le joug de l’enchantement de Mojo, dit Moriane. Nous sommes arrivés à temps mais il était si inconscient que l’on a cru qu’il était mort. Ramenons-le à la Forêt Kokiri.

-Non, interdit Saria. L’Arbre Mojo dit que la princesse peut faire quelque chose. Vous seule le pouvez.

-Quoi ? Que puis-je faire ? »

Zelda réfléchit. Les paroles de Ganon lui revinrent en mémoire :

« Vous seule pouvez utiliser la Triforce. »

« Je sais ce qu’il faut faire, dit-elle. Il faut retourner au palais royal.

-Capitaine Zinus, dit le Roi.

-A vos ordres. On retourne au palais. »

           Le cortège retourna le plus rapidement possible au palais royal d’Hyrule. Ils transportèrent Link dans la salle du trône. La princesse demanda à tous de s’écarter. Elle s’avança vers le trône.

« Zelda, lança le Roi. Es-tu sûr ?

-Oui père. Seul la Triforce peut le sauver. Il le mérite et surtout j’ai besoin de lui. »

Zelda s’agenouilla devant le trône, les mains jointes comme pour prier. Elle savait quoi faire et quoi dire.

« Divine Triforce, moi, Zelda, princesse héritière du trône d’Hyrule je t’en conjure, apparais devant moi et exhausse mon souhait. »

Une lumière dorée surgit du trône. Les triangles d’or qui ornaient le haut du siège royal grossirent, se détachèrent du métal et tournoyèrent dans l’espace. Une voix douce, chaleureuse et féminine coula dans la pièce :

« Princesse Zelda, je suis l’essence de la Triforce. Toi seule peut m’invoquer tel que tu viens de le faire. Quel est ton souhait ?

-Ce jeune homme, Link, a été plus loin qu’il était humainement possible pour me libérer de Ganon. Il a été jusqu’à défié la mort. Il a souffert plus que n’importe qui. Faites qu’il vive, que l’enchantement du Vénérable Arbre Mojo disparaisse et qu’il puisse vivre la vie qu’il a choisie.

-Il n’a fait que son devoir, il a mérité de se reposer. Pourquoi ne pas le laisser ?

-Parce que je veux qu’il reste près de moi, et que d’autres le veulent aussi.

-Pourquoi le voulez-vous près de vous ?

-Parce que je l’aime, je ne peux pas vivre sans lui.

-Votre âme est pure. Venez princesse, touchez les Triangles Sacrés, touchez la Triforce. Si votre souhait est pur, il se réalisera. »

Zelda se leva et marcha vers la Triforce. Elle sentait sa chaleur irradiée autour d’elle. Elle était lumineuse mais n’éblouissait pas. Zelda se plaça juste en dessous. Les triangles d’or cessèrent de tournoyer, formant l’emblème de la famille royale d’Hyrule. Zelda leva les bras, touchant la Divine Triforce. Il y eut un éclair de lumière d’or. Du vide entre les triangles dorés, un jet de lumière surgit et enveloppa Link. Zelda ne cessait de prier dans son cœur pour que son amour lui revienne. La Triforce cessa de briller et dans un ultime tournoiement, revint s’encastrer dans le métal du trône royal.

           Zelda accourut auprès de Link. Ce dernier était toujours inconscient. Il remua, ouvrit les yeux. Ses yeux bleus s’ouvrirent sur le visage souriant de Zelda.

« Zelda, souria t-il. J’étais venu te sauver et c’est toi qui me sauve.

-Je ne pouvais pas te perdre comme ça, dit-elle. Je t’aime trop pour te laisser partir. »

Zelda se pencha pour embrasser son sauveur. Comme pour leur rappeler qu’ils n’étaient pas seuls, quelqu’un toussota. Les deux amants se relevèrent. Link s’agenouilla devant le Roi.

« Votre majesté, dit-il. Je suis prêt à recevoir mon châtiment pour ma trahison.

-Sala, appela le Roi. As-tu un édit royal disant que Link est un traître ?

-Non votre majesté.

-Reste à genou jeune Link. »

Le Roi prit son épée et posa le plat de sa lame sur l’épaule de Link.

« Link, je te fais chevalier de l’Ordre de la Triforce. Prête serment.

-Vivre pour Hyrule. Mourir pour Hyrule. Par le courage et l’honneur nous servirons sans penser à l’abandon.

-Relevez-vous, seigneur Link. »

           Link se releva sous les acclamations des gardes royaux et de ses amis.

« Link ! fit Saria. Je suis si heureuse que tout se termine bien.

-Il va falloir me raconter ce qui s’est passé après la mort de Ganon.

-Disons qu’on t’a une fois de plus sauvé la vie, dit Moriane. Mais ne t’en fais pas personne n’a paniqué.

-C’est vrai, reprit Saria. Mais tu aurais dû voir Moriane lorsqu’on t’a cru mort à la Forêt Kokiri, c’était très émouvant.

-Ah oui ! fit Link.

-N’importe quoi, se défendit Moriane. Je savais que tu ne pouvais pas mourir ainsi.

-Merci mon ami.

-De rien. Que vas-tu faire maintenant ?

-Ma place est ici, je dois protéger la famille royale.

-En particulier Zelda, hein ?

-Et vous, qu’allez-vous faire ? Tu vas retourner dans la Forêt Kokiri Saria ?

-Je ne crois pas, du moins pas tout de suite, dit-elle. Je voudrai continuer à visiter le monde. Si monsieur Moriane veut bien me servir de guide.

-Et moi qui voulait reprendre ma petite vie tranquille, dit le terran. Enfin pourquoi pas ? Mais avant j’ai deux mots à dire au Roi d’Hyrule. Hey ! Tigen !

-Pardon ? fit le Roi surpris. Monsieur Moriane ?

-Voyons pas de ça entre nous, appelle moi Moriane tout simplement. J’ai quelques amis qui aimeraient nouer des liens d’amitié avec le peuple d’Hyrule.

-Des amis ?

-Oui, Darunia le chef des Gorons, Zora le Roi du peuple Zora, Sheik des Sheikah sans oublier Shawani, un marchand gerudo qui veut faire comprendre que son peuple ce ne sont pas que des pillards.

-Je vois. Tu as des amis important à ce que je vois. Et bien ma foi, c’est une bonne idée. Peut-être pourrais-tu faire quelque chose dans ce sens ?

-Avec plaisir. »

Le Roi et Moriane s’éloignèrent en discutant.

« Celui la, il changera jamais, fit Link.

-Heureusement, dit Saria. »

FIN