La vraie quête du Héros du Temps: Vers l'ombre et le sable (Partie 3/3)

Chapitre 20 : Chapitre XIX: L'armure et les sorcières

6854 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/09/2017 17:31

Les deux sbires de Ganondorf se tournèrent lentement dans la direction de Link, absolument pas inquiètes que quelqu’un soit venu les déranger.

« Gni… gni…gniii ! Tiens, tiens, tiens !!! Voici de la visite, Koume »

« Gnan… gnan… gnan ! De la visite en effet, Kotake !

Les deux sorcières enfourchèrent leurs balais en dévisageant Link.

« Qui es-tu impudent, pour t’introduire dans notre temple ? Gni…gni…gni ! »

« Une bonne correction ! Oh oui ! Une bonne correction ! Gnan… gnan… gnan ! »

Elles se retournèrent vers l’armure qui siégeait toujours dans le trône.

« Esclave entends moi ! »

« Mon verbe est ton ordre… Tue ce jeune sot ! Tue !!! »

A ces mots les sorcières tourbillonnèrent sur elles même et disparurent dans des poussières magiques. Link entendit alors un petit cliquetis métallique provenant de l’armure noire, celle ci serra les poings sur le trône de marbre, qui se fissura sous la pression. Elle se leva dans un bruit de métal assez désagréable. Alors qu’elle n’avait pas d’yeux, le Héros senti son regard le transpercer de part en part. Le sombre guerrier, d’un petit claquement de doigt, fit apparaitre une grosse hache à double tranchant dans ses mains. Ce geste rappelait quelque chose à l’Hylien, mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. 

« Un hache-viande… » Pensa Link.

« D’après ce que je sais, ils sont extrêmement lent mais leurs arme est particulièrement meurtrière, je pourrai mourir d’un seul coup si je me fais toucher… » 

Alors qu’il restait à mi-distance afin de réfléchir à une stratégie en toute sécurité, son adversaire fit une chose à laquelle il ne s’attendait absolument pas. Le hache-viande se rua sur lui grâce à un saut complètement horizontale. On avait l’impression qu’il planait au raz du sol tellement son saut fut rapide et puissant, heureusement Link parvint à esquiver par une roulade sur le coté. Son adversaire continua sa route et défonça le mur dans un fracas assourdissant.

« C’était quoi ça ? J’ai jamais entendu parlé d’une telle technique… je sais qu’ils sont très bourrin mais là faut pas déconner ! »

Avant même qu’il puisse continuer de penser, l’amure rechargea avec sa hache prête à le trancher en deux. Le héros esquiva ce cruel fauchage en se pendant vers l’arrière tel un limbo, perdant quelque mèches de cheveux au passage. Non seulement le mur explosa de nouveau à l’impact mais une onde de choc se dégagea de la lame et créa une gigantesque entaille sur les parois. Posté sur ses appuis, Link attendais une ouverture afin de pouvoir frapper, le hache-viande sortit des décombres dans la poussière. Il regarda celui vêtu de vert pendant une demi seconde, son arme se teinta de rouge et se mit à émettre de la chaleur vu l’air tremblant tout autour de la lame. Puis d’un mouvement du bas vers le haut, le guerrier envoya un croissant de lune enflammé sur sa cible. Cette fois, Link ne put esquiver complètement et subit une sévère brulure au niveau de l’abdomen. Sa tunique partie en fumée à l’endroit touché, il ferma les yeux et souffla de toute ses forces afin de ne pas crier. Ne lui laissant pas le temps de respirer, l’armure rechargea sa hache et fit une croix dans les airs sans qu’il ne se passe quelque chose… Puis à son claquement de doigt, des flammes jaillirent de l’endroit où elle avait exécuté son geste et fusèrent vers Link en gardant la forme établie. Cette fois il était impossible d’esquiver avec une blessure aussi fraiche, il leva son bouclier et bloqua l’attaque par le centre de la croix.

« J’espère que ça va marcher, sinon je suis foutu… » 

Link recula sous la pression, les bottes raclant le sol, mais au moment où il arrêta de reculer, le bouclier absorba les flammes.

« Ouf… Ca a marché, je peux absorber les projectiles magiques on dirait, mais je pense pas qu’il soit assez bête pour me relancer un sort… Si la magie ne sert pas je vais devoir y aller au physique… C’est une armure ensorcelée, la cramer avec mon feu de Din ne servirai à rien, je peux pas faire fondre du metal… »

Le hache viande fut légèrement décontenancé pendant un petit instant mais il se recentra sur combat. Il marcha lentement vers Link, et tenta de lui asséner un coup horizontale. Link esquiva par un salto arrière et contre attaqua mais hélas son épée ricocha sur l’armure. Elle était bien trop solide pour être trancher.

« Mon épée ne sert à rien, peut être qu’avec la masse des titans je pourrais l’assommer ou endommager son blindage. J’ai peut être une idée… On va combattre une brute par des méthodes de brute ! » 

Link sortit alors le légendaire marteau, par un ordre mental, il lui fit prendre une taille beaucoup plus énorme. Un manche plus grand, pour le manier avec deux mains et une tête de fer de plus d’un mètre de diamètre. Grace à ses gants, la soulever ne lui causa aucun problème. Le héros chargea droit devant lui et tenta de délivrer un puissant coup de masse droit sur l’armure, comme pour enfoncer un clou. Celle si répliqua également par une attaque tout aussi puissante. Les deux armes s’entrechoquèrent dans un horrible fracas métallique. Leurs assauts ont été de force égale, mais aucun des deux ne comptaient rester la dessus. 

Les deux adversaires s’échangèrent de fracassantes attaques, à chaque percussions, les piliers de la salle tremblaient. Au bout d’une vingtaine d’impacts surpuissants, Link parvint à déstabiliser son adversaire, sa défense tomba pendant une petite seconde, ce qui lui permit d’asséner un coup direct en plein torse. La hache viande s’envola jusqu’au fin fond de la pièce en ayant traverser quelque piliers de part en part pour finir encastrer dans un mur. Link s’appuya sur son arme en reprenant son souffle, il était épuisé… Pas à cause du poids mais à cause de tous ses mouvements, frapper le plus rapidement et le plus fort à chaque fois était éreintant. Ses bras lui faisait mal, les impacts n’étaient pas absorbé par ses gantelets… C’était un point faible de cette artefact, manier de lourde charge est une chose, encaisser le poids lors d’un choc en est une autre. L’amure noire sortit des décombres avec la poitrine fissurée, mais cela ne semblait pas la déranger. Link rangea sa masse et dégaina une nouvelle fois sa lame. 

« Passons à la deuxième étape du plan maintenant, et j’ai encore un atout dans ma manche… » 

Malgré l’absence de visage sur son adversaire, le Héros sentit sa colère quand il arracha une partie de sa protection au niveau des genoux. Le Hache viande, plus léger et surtout plus libre de ses mouvements, se mit à courir droit vers Link. Celui vêtu de vert ne se fit pas prier, il chargea droit devant lui pour un duel frontale. Il serra fermement sa lame et porta un coup d’estoc en plein sur la partie fissurée de la cuirasse, sans pour autant faire un quelconque dommage. Grace à sa portée plus grande, le Héros réussi à porter le coup en premier. Le guerrier répliqua par plusieurs moulinets, la faisant virevolter avec une facilité déconcertante. Link recula le plus vite possible, mais sa brulure l’avait trop ralenti. Une longue estafilade courait à présent le long de sa cuisse, heureusement elle n’était pas profonde mais il perdait tout de même une quantité dangereuse de sang. L’Hylien réitéra son coup d’estoc au même endroit, toujours rien de concret.

« Aller bordel ! il manque pas grand chose ! Je peux plus me servir de la masse sinon j’y laisserai mes bras… »

Alors qu’il allait se dégager de la porté de la hache, Link reçu un rapide coup de pied en plein dans sa brulure. Il hurla de douleur en reculant à moitié trébuchant. Pendant une seconde, Link se déconcentra du combat pour songer à sa blessure. Profitant de cette ouverture, son ennemi frappa le sol de son arme. Des craquelures apparurent devant la lame noire, et elles se répandirent en cône droit vers l’avant. Un véritable choc sismique en somme. Pris par surprise Link tomba à la reverse et se retrouva sur le dos, impuissant. Ses jambes tremblaient, impossible pour lui de se relever tout de suite, la sombre armure se précipita vers lui prêt pour le coup de grâce. Alors qu’il allait abattre sa hache avec fracas, Link leva son bouclier vers son adversaire et cria.

« SORS !!!! »

Une gerbe de flamme surgit alors de son bouclier, des flammes en forme de croix. Cette attaque avait été absorbée il y a quelque minutes et à présent elle se retournait contre son maitre avec une puissance démultipliée. Il fut projeter vers l’arrière mais cela ne lui avait pas causer la moindre blessure. Saisissant sa chance, Link bondit de toutes ses forces vers le ventre fissuré de l’armure, la pointe vers l’avant. Dans un ultime effort, l’ennemi réussi à parer le coup d’épée avec son propre bras métallique. Le Héros laissa tomber son épée et hurla à s’en déchirer les poumons afin de délivrer un formidable coup de poing directement sur sa faiblesse. Les gantelets d’or frappèrent l’armure, et une multitude de copeaux d’acier se dispersèrent dans la pièce. A présent Link percevait un petit trou d’à peine un centimètre de diamètre. Le hache viande recula sous l’impact et en laissant tomber son arme aussi. L’Hylien repris la lame purificatrice et courut vers sa cible et la transperça de part en part. Les deux combattants tombèrent à genoux, l’armure baissa ses bras tel un pantin auquel on aurait sectionné les fils. Link tenait encore fermement le pommeau de son épée, alors qu’il soupirait de fatigue il remarqua que du sang coulait le long de son bras et ce n’était pas le sien. L’armure commença à se fissurer de toute part avant de tomber en pièce. Il écarquilla les yeux et son visage se crispa sous l’angoisse. C’était un humain dans la carcasse métallique, une femme, une gerudo qu’il connaissait, c’était Nabooru. Du moins c’est ce qu’il avait conclu en la regardant… Certaines partie de son corps étaient encore soudées à l’armure… De petites excroissances métalliques parcouraient l’intégralité de sa peau. Mais d’autre plus grosses et flagrantes la défigurait: Une sorte d’aileron sur la cuisse droite, les doigts de pieds noircis tous fusionnés ensemble, son bras gauche entièrement changé en métal à tel point que Link n’aurait pas parvenu à le bouger sans ses gantelets. Sa poitrine et une autre partie de son abdomen comportait une disgracieuse déformation triangulaire et enfin son visage semblait intact, à l’exception de l’arrière de son crâne qui avait entièrement fusionné avec le casque. 

« L-L-Le mioche ? C’est.. » Marmonnait-elle alors que Link l’empêchait de basculer en mettant sa main dans on dos. Elle vu l’épée enfoncée dans sa chaire, mais elle ne réagit pas, sa seule réaction fut un soufflement, Nabooru était épuisée et à moitié dans le coma.

« Je m’appelle Link… Tu veux que je-je-je-je… »

« Re…tire…là… »

Il s’exécuta et au moment il retira son arme, Nabooru hurla à la mort avant de perdre connaissance. 

« Et merde… j’avais envie de la sauver et voila qu’elle se vide de son sang à cause de moi… » 

Alors qu’il allait lui donner les premiers soins, Kotake et Koume apparurent derrière lui.

« C’est incroyable Koume ! »

« En effet Kotake ! En 7 ans elle a réussit à résister à sa transformation et en plus nous n’y avons vu que du feu… »

« C’est une perte regrettable pour le seigneur Ganondorf ! Mais elle ne survivra pas à une transformation dans cet état, c’est bien dommage en effet ! »

« Laissons la clamser ici… TOI ! » Dit elle en désignant Link.

« Viens nous affronter dans l’arène ! Ton insolence doit être puni ! Gni Gni Gni ! » Elles disparurent toutes les deux dans des incantations. 

Link porta Nabooru dans un coin de la pièce afin de l’assoir. Avant de s’occuper de lui même, il examina la blessure de la Gerudo, mais il n’avait rien en sa possession pour arrêter l’hémorragie. Enfin si, une méthode existait aussi ardue soit elle… Le héros ferma les yeux et invoqua son feu de Din, se concentrant le plus possible, la divine invocation de flamme se calqua sur Link. Maintenant l’Hylien semblait être recouvert de flammes, il regarda sa main embrasée et s’approcha de Nabooru.

« Je suis désolé mais j’ai pas d’autre idée… Le feu va cautériser ta plaie… Sers les dents… » 

Il apposa sa paume sur la blessure béante et malheureusement, cela réveilla la blessé.

« PUTAIN ! HAAAAA ! CONNARD ! J’VAIS TE BUTER !! HAAAAAAAA ! » Hurla-t-elle de toute son âme. Durant toute la séance de soin elle continua à insulter Link, sa famille et tout ce qui lui passait par la tête. Cette fois elle garda connaissance, des larmes coulaient sur ses joues et de la salive s’échappait de ses lèvres.

De ses yeux mornes, elle scruta son sauveur un peu plus précisément.

« Je sais ce que tu as fais… » 

Le ton empli de colère suffisait à l’intéressé pour comprendre de quoi elle parlait.

« Jamais je ne te le pardonnerai…Link. » Dit-elle en le saisissant au col.

Affaiblie comme elle était, le Héros n’eut aucune difficulté à lui faire lâcher prise. Il se dépêcha de se diriger vers la sortie le coeur serré alors que des larmes de femme tombaient sur le sol, des larmes de tristesse. Link ouvrit la porte en enfouissant son visage dans son bonnet afin de cacher l’émotion qui coulait de ses yeux.


***

Après s’être soigné brièvement, Link pénétra dans la dernière salle de ce temple, là où les sorcières l’attendaient. Il grimpa sur l’immense plate forme carrée et se positionna au centre. Kotake et Koume sortirent, en volant sur leurs balais, des cercles runiques qui étaient apparus sur deux des quatre petites structure sur les cotés. Leurs cheveux se transformèrent en de longues mèches de flammes rouges sang avec quelque teintes oranges pour l’une et en grands cristaux de glace turquoise pour l'autre. 

« Tu es vraiment un crétin, venir toi même chercher la mort… »

« Cela nous arrange bien Koume ! Si nous ramenons sa tête, Ganondorf saura se montrer généreux… »

« Ganondorf ? Généreux ? Tu y crois vraiment Kotake ? »

« Il finira par nous tuer un jour ou l’autre quand il se serra lasser de nous… Cela nous fera gagner un peu de temps… »

« Pourquoi êtes vous de son coté alors ? » Demanda Link.

« T’as pas à le savoir ! Notre haine envers lui est bien plus grande que ce que tu imagines… Mais pour l’instant, tu es la cible prioritaire ! »

« Tu te fais appeler « Héros du temps » mais tu as massacré des dizaines de gamins et de femmes innocentes. Si tu avais juste tué les soldats qui te barraient la route, cela aurait été compréhensible et pardonnable. Cela aurait été de bonne guerre… »

« Mais là tu ne vaut pas mieux que Ganondorf ! Tu as érigé une montagne de cadavre derrière toi et tu seras absous de ton crime par ton titre… C’est immonde, tu lui ressembles de plus en plus… »

« Comment ça ? Que voulez vous dire ? »

« Tu le découvriras par toi même ! Nous nous sommes rendus à cette forteresse, c’était un spectacle horrible. L’odeur de la chaire pourrie, les charognards, le visage déformé des enfants, les boyaux à l’air libre. Tu les as éventré et d’après les rares survivantes tu y as pris du plaisir… »

Link se retenait de vomir, les souvenirs fusaient dans sa tête à la vitesse de la lumière, les tortures, l’acceptation de sa folie, le sang sur son visage et Sheik… Néanmoins, un cap avait été passé dans son rétablissement, son esprit lui appartenait toujours malgré l’appel du coté obscur qui résonnait dans son crâne. Sa respiration était devenu haletante pendant le discours des sorcières, ravalant sa salive, il repris entièrement son calme.

« Peut importe ce que vous me dites, je ne reculerai pas ! Je sais pourquoi je me bats, et c’est une raison purement égoïste ! Ce ne sont pas vos petites manipulations qui me retourneront le cerveau. Si je me détourne de ma quête, je ne pourrai plus regarder en face tout une multitude de personnes ! »

« On dirait que l’heure de la parlotte est fini Kotake ! »

« Absolument ! Tuons le et ramenons sa tête Koume ! »

La sorcière de glace lança alors un sortilège vers Link, celui ci le para avec son bouclier et le renvoya en plein sur Koume qui était occupé à préparer sa propre attaque. Elle hurla de douleur au moment où les flammes atteignirent son visage.

« Cette petite peste, possède l’arme parfaite pour nous contrer ! On va devoir utiliser nos pouvoirs avec finesse ! »

« Nous ne devons pas le sous estimer ! Il faut qu’on reste dans un angle où ses contres-attaques ne pourrons pas nous toucher ! »

Elles se mirent à tourner autour du Héros tel des vautours au dessus d’une bête mourante, guettant ses mouvements. Puis en un seul instant Kotake et Koume invoquèrent une multitude de boules d’énergie rouges et bleues.

« Essaye d’esquiver tout ça ! »

Cerné de tout les cotés, Link bloqua les sphères de feu avec son bouclier et esquiva celle de glace. Agissant avec précaution, il trouva un angle de tir parfait et relâcha toute l’énergie de glace accumulée dans son bouclier vers Koume. Juste avant de contrattaquer il fit un petit saut et grâce au recul, le Héros réussit à se dégager de la zone de danger. Cependant la réception ne fut pas des plus académique car il ne fit que rouler sur lui même comme un enfant roulant pour descendre d’une colline. 

« KOTAKE !! »

« Arg ! Ce gamin est une vraie plaie ! »

« On va devoir utiliser la méthode habituelle dans ces cas là ! »

« Oui ! Y a pas d'autre moyen ! »

Kotake se concentra et invoqua derrière elle une multitude de pic de glace.

« Je vois, c’est plus de la magie pure maintenant, c’est juste de la glace, mon bouclier ne sert plus à rien maintenant… » Pensa l'Hylien.

Alors qu’il était affairé à esquiver, Koume attaqua via un cône de flamme, attaque moins puissante mais qui avait un large champ d’action. Link réussi à éviter le feu, mais une lance se planta dans son épaule. Heureusement la maille avait empêcher d’être transpercer de part en part. Il la retira en serrant les dents, puis il sortit son arc et décocha une flèche de feu vers Kotake. Celle ci soupira de dédain et gela instantanément le projectile.

« Tu penses nous vaincre avec des armes aussi faibles ? Pfeuuuuu c’est ridicule ! »

Les deux sorcières se synchronisèrent, Koume faisait des attaques de zone et Kotake visait les points vitaux.

Leurs stratégie fonctionnait, leurs cible s’épuisait au fur et à mesure, Koume avait aussi réussi à faire en sorte que son feu ne soit plus gorgé de magie, beaucoup moins destructeur mais il était impossible pour Link de l'absorber désormais. Les flammes commençaient à embraser ses vêtements et les lances ne se passaient plus qu’à quelque centimètres de sa tête.

« J’suis dans la merde… Il me faut un second plan ! Une nouvelle technique… Une nouvelle technique… » 

Une idée germa dans sa tête, une méthode inspiré du combat qu’avait livré la Princesse. Profitant d’une minuscule seconde d’accalmie durant le déluge d’attaque, Il invoqua le vent de Farore. Une aura verte entoura son corps et la sphère se mit à fuir vers la sortie du temple. Mais en usant de toute sa force mentale, Link parvint à en prendre le contrôle. 

« PRENDS CA ! » Hurla-il en envoyant l’incantation largement au dessus de Koume.

« Merde ! Fais chier ! » Jura-t-il.

« Ca sert à rien de frimer si tu ne sais pas viser ! »

Link fit alors un sourire sadique, un sourire ressemblant fortement à un autre personnage et disparu sans laisser de trace. 

« Ou est-il ? »

« KOUME !!!!!!! » Hurla sa soeur à en perdre la voix.

Elle leva la tête et vu Link chuter vers elle, déterminer à l’embrocher. Il s’était téléreporter grâce à la sphère, le coup sois disant raté n’était qu’une feinte. L’épée transperça sa cible sans difficulté en plein dans son épaule. Le héros disparu de nouveau pour réapparaître dans le dos de la seconde sorcière, sa sphère de téléportation avait continuer son chemin pendant ce temps, Kotake prise de panique n’avait rien remarqué. Il lui délivra alors un sublime coup d’épée qui laissa place à une longue entaille ensanglantée tout le long de son dos. L’Hylien retomba avec souplesse pendant que ses ennemies retombaient lourdement sur le sol. Chacune regarda l’autre le regard plein de haine.

« Ce fils de catin va nous le payer ! En avant Koume ! » Dit Kotake en mettant une boucle d’oreille ronde à son lobe gauche.

« On y va Kotake ! » Dit Koume en mettant une boucle d’oreille identique à son lobe droit.

Elles s’envolèrent instantanément, comme deux aimants attirés l’un par l’autre. Dans une éblouissante lumière, les deux soeurs fusionnèrent au moment précis où elles entrèrent en contact. Lorsque que l’éclat se dissipa, une grande femme avait pris la place des deux sorcières. Elle était grande et mince, un teint de peau très verdâtre. Ses cheveux blanc partaient en deux énormes couettes d’énergie magique, celle de droite était constituée de mèches enflammées et le seconde de cristaux de glace bleus clairs. Doucement cette femme s’éleva du sol et plana tranquillement en observant Link. Son regard se déplaça vers ses mains, puis il glissa vers ses bras et enfin sur ses jambes et sa poitrine. Puis elle gloussa de rire devant le Héros.

« Qu’est ce qu’il te fait rire ? »

« Ho rien, ce corps me rappelle ma jeunesse… »

« Ben voyons… c’est pas le moment de vérifier tes mensurations ma grande ! »

« Au moins j’ai des formes contrairement à la gamine qui te sert de copine… »

« Je te conseil de tenir ta langue… Y a des sujets avec lesquels je plaisantes pas… »

« Me donnes pas d’ordre, ou je te coupe le bout de peau qui te sert de verge… »

« Quelle grossièreté ! C’est ton nouveau corps qui impact ton langage ? »

« Disons que j’ai de nombreux souvenir avec lui, quand je m’appelais encore Kotakoume… »

« J’ai pas le temps de t’écouter raconter ta vie mamie ! »

« T’as raison, j’ai pas envie de faire partager le pire instant de ma vie… » Dit elle alors que sa mémoire refaisait surface. 


***


Cela se déroulait durant cette fameuse nuit où le Malin s’était éveillé au sein de la forteresse Gerudo. Kotakoume dormait paisiblement dans son lit aux draps rouges écarlates et bleus turquoise quand un cri la réveilla. Une Gerudo frappait à la porte de toutes ses forces en hurlant à s’en déchirant les poumons.

« DAME KOTAKOUME !!! AU SECOU.. »

La fin de sa phrase s’étouffa dans un gargouillis sanglant. Elle se dépêcha de sortir de son lit afin de se précipiter vers l’entrée de sa demeure. Alors qu’elle arrivait à quelque mètres de la porte, celle ci explosa en morceau dans un immense fracas. La civile passa au travers du bois la tête la première, et glissa jusqu’aux pieds nus de Kotakoume, raide morte. 

« C’est quoi cette merde ? »

« Une simple vengeance professeure… »

« Ganondorf ? Sale chacal, qu’est ce qu’il t’arrive ? »

« Je suis revenu en avance afin de retrouver ma chère femme, mais elle n'avait pas seule... Je n’ai pas trouvé un homme entre ses bras, mais une femme entre ses jambes… »

« Et j’as envie de toute nous tuer à cause de ça ? »

« Pas du tout ! J’ai juste besoin d’exprimer ma colère ! Une haine telle que j’ai l’impression que je la contenais depuis des millier d’années ! »

« Combien en as tu tué ? »

« Tu penses que j’ai compté ? Je me souviens juste de deux personnes en particulier, une femme chère à mes yeux et une autre avec des cicatrices sur sa grande gueule… »

« Quoi ? Tu n’as pas pu… »

« Tuer dame Hissoka ? Bien sur que si ! D’ailleurs sa dernière parole fut pour votre peuple ! Tellement mielleux et pathétique… Ca me donne presque envie de toute vous exterminer juste pour la contrarier ! »

« Tu as tué ma meilleure amie… Et en plus tu veux t’en prendre à mes soeurs ? Je vais me faire un plaisir de te couper les bourses, de les embrocher et te les faire bouffer !»

« Je vous aurais prise au sérieux si vous n’étiez pas en petite tenue ! »

En effet, elle ne portait qu’une culotte de soie noire et un petit bustier de dentelle. Etant en pleine nuit, Kotakoume ne portait pas de maquillage mais en dépit de son teint son visage était assez charmeur. Ses cosmétiques ne servaient qu’à cultiver sa réputation de sorcière, une image qu'elle appréciait énormément.

« Tu sais que je meurs d’envie de t’étriper depuis des années… Dans cette situation je ne risque plus rien comme sanction puisque le plan a foiré… »

Sa main gauche se mit à émettre une aura bleue et sa droite une aura rouge et envoya deux puissants sorts de feu et de glace. 

« Je ne prendrais même pas la peine de l’esquiver… » Dit-il en soupirant.

Un dôme de lumière jaune légèrement transparent apparu devant lui, laissant les sortilèges se fracasser dessus dans un vacarme innommable. Le mobilier s’envola dans tous les sens alors que Ganondorf restait de marbre, les mains dans le dos. Les flammes disparurent et de la neige tomba au sol. Kotakoume avait compris instantanément ce qu’il avait fait.

« Ma magie… »

« Oui, j’ai tout simplement enlevé toute la magie de ton attaque. Les sorts ne servent à rien face à moi… La source de mes pouvoirs est l’Arcane, la source primordiale de la magie, je peux annuler n’importe quel sortilège si j’en ai envie… »

« Parce que tu crois que je me repose uniquement sur ça pour me défendre ? »

A ses mots, le femme se revêtit d’une magnifique armure de glace noire et elle tenait fermement une épée de flamme qui comportait une longue chaine attaché à son manche et à son poignet.

« Va en enfer ! » Hurla-t-elle de colère en envoyant sa lame vers le mâle.

« L'enfer ? Un endroit que j'aurais rêver créer ! » Dit-il en parant avec sa lame le plus sereinement du monde. C’est alors que la chaine s’enroula autour de son bras comme si elle était animé d’une vie propre.

« Interessant… Tu es parvenu à synthétiser de la matière avec juste du feu… c’est impressionnant et du coup mon absorption est inefficace… Malin je l’admet, cependant ça sera insuffisant pour me vaincre. 

« Ferme ta gueule ! Je vais te crever ici et maintenant ! » Dit-elle en invoquant une dizaine d’arme de glace.

Il ne répondit que par un regard haineux, d’un coup sec il tira sur la chaine et son ancienne professeure se fit projeter vers lui.

« C'était une mauvaise idée de m’attacher à toi… »

Il délivra alors un coup de poing surpuissant en plein torse au moment où la cible volante était à porté. Une énergie jaune recouvrait ses phalanges, l’armure de glace se désintégra sous la violence de l’impact. Kotakoume cru cracher tout ses organes tellement cette attaque fut violente. Elle traversa le mur tel un boulet de canon, puis un deuxième, un troisième, et cela jusqu’a ce qu’elle détruise les façades de six maisons. 

« Un… Un seul coup… »

Une multitude de sensation traversait son esprit, la haine, la colère, la douleur, la tristesse, l’impuissance et l’humiliation. Son corps ne lui répondait plus en raison de ces innombrables fracture et hémorragies internes. Elle ne pouvait qu’attendre la faucheuse en tombant dans le coma. Le faucheur arriva, il la regarda froidement de toute sa hauteur et l’attrapa à la gorge afin de la soulever à sa hauteur.

« Je me suis toujours demandé comment le feu et la glace pouvait tenir ensemble dans un même corps… Deux magies contradictoires maintenus cote à cote…»

Les yeux révulsés et sans connaissance, Kotakoume ne pouvait rien faire. Un flux d’énergie émergea de Ganondorf avant de se transmettre à sa victime. Une fois la totalité de l’énergie transmise, il la laissa tomber sur le sol négligemment. Son corps brillait de toute part, lentement la sorcière semblait se dédoubler et se rapetisser en même temps. Enfin au bout d’une trentaine de secondes, il y avait à présent deux vieilles femmes gisant parmi les gravas. Il passa les paumes au dessus d’elles et leurs blessures se refermèrent.

« On se reverra professeure, vous êtes intelligente, vous comprendrez à votre réveil que je peux décider de votre vie ou de votre mort absolument quand je veux… Vous comprendrez que simplement par la peur et par ma force, aucunes d’entre vous n’osera se rebeller… Rapporte le témoignage de ma suprématie aux autres et tremblez en attendant le moindre de mes ordres… »


***


« Je me souviendrai toujours cette peur et de cette colère sans nom que j’ai éprouvé à mon réveil. Une autre moi en face de moi, possèdent la moitié de ma puissance mais la totalité de ma mémoire. Je ne savais pas si j’étais moi où si elle était moi… sans ce corps je ne pourrai jamais vaincre ce gosse, pourtant j’ai si mal quand je suis à l’intérieur. Je dois profiter des quelques minutes de fusion pour le tuer, avant que mes souvenirs me fassent perdre la tête… »

Alors qu’elle était plongée dans ses pensées, sa main toucha sa gorge et se la frotta délicatement. Link remarqua que cette partie était complètement noircie et effritée. C’était la marque indélébile qui lui rappelait son échec, tel une chaine autour du cou d’un esclave. 

Le Héros resta sur ses gardes, attendant son premier mouvement. Kotakoume leva sa baguette de glace et énorme blizzard se mit à hurler dans toute la pièce. Heureusement, son bouclier gardait encore la chaleur des attaques de flammes qu’il avait contré quelque minutes avant. Cela lui permettait de ne pas geler sur place, mais ce subterfuge ne durera pas éternellement.

« Tu vas regretter d’être venu, à force de trop remuer la merde on finit par se faire éclabousser… »

« Tu parles en connaissance de cause ? »

« Je meurs surtout d’envie de te faire un troisième oeil ! Ca te dis de voir de quelle couleur est ta cervelle ? » Dit-elle en faisant apparaitre une multitude de billes de glace de quelque centimètre de diamètre.

« Je vais tellement te charcuter que je pourrai voir ce que t'as bouffé ce matin ! »

Les balles de glace se ruèrent vers Link dans un sifflement strident, celui ci ce mit à couvert derrière son bouclier mais plusieurs projectile trouvèrent leurs cibles. Après le déluge, le héros était couvert de blessure, pas profondes ni mortelles une à une… c’était le nombre de plaie le plus alarmant. Il débouchonna un petit flacon de potion contenant un liquide bleu et avala d’une traite en grimaçant. Il ne sentait plus ses blessures et sentait sa magie être revenu à son maximum. Il Invoqua le vent de Farore et envoya la sphère voler autour de Kotakoume.

« Tu penses m’avoir avec la même technique ? »

« Plus ou moins… »

Il se mit à courir droit devant lui et disparut. La sphère se trouvait à cinq ou six mètres en face de la sorcière. Link en surgit et tenta de la toucher à la tête mais elle para avec ses baguettes. 

« Me prends pas pour idiote ! J’ai compris que lorsque tu te téléportes tu fais que prendre la place de ta bouboule… C’est pour ça que tout a l’heure tu t’es contenté de te laisser tomber. Mais si tu te déplaces et que tu actives ton pouvoir, tu conserves ta vitesse et ainsi tu peux te déplacer en plein air pendant quelque secondes. »

« T’as l’esprit vif, c’est vrai… mais je t’aurai à l’usure… » Dit-il en se laissant tomber.

Profitant de l’inertie des chutes Link parvint à enchainer ses téléportations créant ainsi un véritable échange de coup. Le Héros surgissait de tous les cotés et Kotakoume parvenait toujours à parer, difficilement mais elle y parvenait. Elle coupa son blizzard car il gênait sa vision. Suite à une ultime parade, Link se laissa atterri, complètement essoufflé, comme son adversaire. Chacun suait à grosses gouttes en se dévisageant.

« Je dois avouer que tu as de la ressource gamin … Mais si tu as arrêté de bouger comme une mouche autour de la merde c’est que tu dois être à sec… »

« Ca c’est toi qui le dit ! »

« Je vais prouver mes paroles par des actes… »

Elle ferma les yeux, et des cristaux de glace surgirent de son corps. La sorcière tendit les paumes vers Link et d’immense stalagmites surgirent du sol comme pour l’empaler. Il bondit afin d’esquiver mais Kotakoume anticipa et tira une boule de feu avec une précision ahurissante. Touché au genou, le Héros resta immobile, de la glace se généra autour de lui et commença à grimper sur ses bottes. Il regarda son adversaire dans les yeux, sa réponse fut un sourire entre soulagement et sadisme.

« Makahadoma ! » Hurla-t-elle alors qu’une tempête de neige l’entoura.

C’est alors que Link sorti une noix mojo de sa sacoche et l’envoya devant lui, le flash blanc aveugla la femme pendant une seconde, et au moment ou elle retrouva sa vision, le mâle était emprisonné dans un immense bloc de glace.

« C'est l'énergie du désespoir qui t'as fait faire ça ? Tu pensais que couper ma concentration allait annuler mon sort ? Tu m'as prise pour une débutante et cela à causé ta perte. Petit con. »

Elle s’approcha de son butin en marchant difficilement à cause des blessures subit lors du combat en tant que Kotake et Koume.

« Une fois que je serai rétablie compte sur moi pour t’infliger les pires supplices que tu n’aies jamais connu ! Bien au delà de la torture des Gerudos ! » Dit-elle en apposant sa main sur la glace.

Elle posait doucement le front sur la froide structure, pour apaiser ses douleurs mentales. C’est alors qu’elle vu son iceberg se fissurer… Prise de panique elle n’eût que le pauvre réflexe de reculer… Le glacier explosa en des centaines de morceaux, Link se rua vers Kotakoume et planta son épée en plein de son poumon, juste en dessous du coeur. Elle se dégagea, et se mit à battre en retraite en essayant de comprendre comment il avait fait. Hélas pour elle avant de comprendre, ses blessures la firent tomber à la reverse. Le Héros s’avança, un cristal bleu l’entourait, de la même couleur que la glace qui l’avait emprisonnée.

« Je savais que l’Amour de Nayru me protégerai d’une glaciation, je l’avais préventivement demandé à la grande fée… »

« Et cette noix… avait pour but de m’empêcher… de te voir activer ton sortilège… »

« Oui… Veux tu que j’abrège tes souffrances ? »

A ce moment, elle reprit sa forme séparée.

« Sale fils de catin ! Cette fois on va te charcuter ! »

« Frangine… On en plus en état… on va crever… »

« Arrête ! C’est pas avec ce qu’il a dans le calbute qu’il va nous mettre à genoux ! » Rétorqua-t-elle en se levant malgré son sang se déversant sur le sol.

« Tu peux parler ! Tu t’es rendu aussi utile que de la pisse sur un feu de forêt ! » Ajouta-elle en redressant afin d’attraper sa soeur.   

« J’vais te faire regretter de pas être restée récurer des chiottes pleine de merde ! »

« Arrête de causer ! A ton haleine de chacal on dirait que t’as brouté une guenon ! »

« Ta gueule ! Avec l’avec l’état de ta bouche tu risque pas de mettre les dents quand t'en avales une ! »

« Putain ! T’as pas remarqué que j’avais un tunnel dans l’épaule ? Tu veux que j’y foute une barre pour y faire de la balançoire ? »

Chacune à court d’insultes, les deux se regardèrent dans les yeux, prêtent à lancer une dernière pique. Etrangement, non c’était en vérité plutôt logique, elles dirent la exactement la même chose en même temps.

« Une fois que j’en aurais fini avec ta sale gueule de bouffonne tu sauras même plus par quel trou chier ! »

Cette phrase leurs fit penser à une autre personne, une femme blonde avec des cicatrices sur le visage.

Qui était peut être bien plus qu'une amie... Si le destin en avait décidé autrement...

« Chef... Pourquoi notre dernière pensée fut-elle pour toi ? On s'est tellement pris la tête toutes les deux, mais on buvait toujours comme des trous ensembles pour se réconcilier... Pourquoi devons nous te rejoindre en ayant rien accompli ? Patronne, pardonnez nous...»

Chuchotèrent-elles dans leurs dernier souffle de vie...



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