La vraie quête du Héros du Temps: Vers l'ombre et le sable (Partie 3/3)

Chapitre 22 : Chapitre XXI: Link, source de nombre maux

5375 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/12/2017 11:14


Avant de nous intéresser à Nabooru et à Link, penchons nous un petit peu sur l’endroit où loge cette joyeuse compagnie qu’est l’assemblée des sages.

Chaque Sage avait des quartiers à leur image, Saria logeait dans une chambre assez petite entièrement faite à partir d’une multitude de bois d’espèces différentes. De l’acacia, du chêne, du boulot ou même du Pin. Une grande porte coulissante de verre menait à un jardin luxueux dans lequel s’épanouissaient des fleurs multicolores et nombre de petits insectes. On avait beau se trouver en intérieur, un sublime ciel bleu surplombait l’herbe fraiche. 

Darunia possédait une grande caverne que ce soit en surface qu’en hauteur, le thème était bien évidemment la roche et le feu. On aurait dit une espèce de forge au vu du gigantesque brasier hardant qui brulait au centre de la pièce. Ici et là se trouvaient des petites poteries en terre cuite, le mobilier était fait à base d’une jolie pierre marron incrustée de gemmes précieuses par endroit.

Ruto avait la chambre la plus luxueuse, normal pour une princesse aurait-elle dit pour se justifier, les murs étaient d’un splendide marbre immaculé. Des cristaux de quartz « poussaient » dans divers coins de la pièce donnant un aspect glacé à l’endroit. L’ameublement étaient finement gravé par de délicates fioritures en forme de vague, les draps blancs du lit présentaient de fines broderies dorées et argentées. Enfin, assez éloigné de l’habitat se trouvait un fabuleux bassin d’eau transparente dans lequel se jetait une cascade qui semblait produire de l’eau à l’infini. Les pierres moussue de la cascade ajoutaient un petit cachet de sérénité, ceci couplé aux plantes grimpantes qui courraient sur des piliers reposant sur un damier noir et blanc tout autour du bassin. 

Impa possédait une habitation des plus banale à l’exception d’une salle qui d’entrainement avec des mannequins de bois et des sacs à frappe rempli de sable. Et en plus de cette salle, la Shaikah possédait une sorte de petit laboratoire pour fabriquer des potions. Nabooru, qui n’avait pas encore pu entrer dans ses locaux, verrait une habitation typiquement gerudo. Des murs sculptés à même la roche de couleur ambrée, une découpe parfaitement carré contrairement à la caverne de Darunia qui était laissé au naturel. Cependant, un petit salon avait été aménagé dans un enfoncement de la pièce, plusieurs gros poufs aux couleurs chaudes étaient disposés autours d’une énorme chicha noire. 

Enfin les quartiers de Rauru n’était qu’une vaste bibliothèque avec un simple matelas posé au sol. Cela sentait la poussière et le vieux papier. Dans le seul endroit dépourvu de livre, trônait deux lits plutôt raffinés contrastant avec le désordre et le manque de décoration de cet endroit. Vu leurs design et la disposition plus qu’anarchiste, on pouvait facilement deviner qu’ils avaient été posté là pour l’occasion. Sur un des lits gisait le Héros du temps, et assis à califourchon sur lui, une Gerudo l’observait.

Link avait réouvert les yeux, il constata que Nabooru était toujours défigurée par ses excroissances métalliques. Le corps de l’Hylien refusait de bouger, il était beaucoup trop affaibli par la trop grande perte de sang. La Gerudo portait un énorme bandage taché de rouge au niveau de l’abdomen. Son regard était empli d’une colère on ne peut plus légitime, mais le reste de son visage montrait clairement qu’elle était aussi complément épuisée, c’était un miracle qu’elle eut réussi à se déplacer. Mais au delà de la fatigue, ses jambes n’avaient pas marché normalement depuis des années… S’était presque en rampant qu’elle avait réussi à atteindre la couchette du Héros.

Elle leva difficilement son bras métallique et le posa lourdement sur le torse de Link. Celui expira violemment sous la pression. Ce nouveau membre froid devait peser au moins une vingtaine de kilos.

« Nabooru ! Qu’est ce que tu… »

La Gerudo l’agrippa à la gorge avant qu’il finisse sa phrase, puis elle força lentement sa prise.

« Il me suffit de serrer les doigts pour te tuer gamin…

- Arrête toi…

- Et pourquoi je devrais m’arrêter ? Qu’est ce que j’ai à gagner à te laisser en vie ?

- Je sais pas… Mais… comment es tu au courant que…

- Quand j’étais prisonnière de cette armure, j’ai réussi à garder ma conscience… J’ai entendu les deux sorcières en parler… Elles disaient qu’il n’y avait aucune survivante… Pourquoi t’as fais ça ?

- Je… Je sais pas…

- Tu te fous de ma gueule ?

- Non ! C’est de la faute à tes semblables… T’as pas idée de tout ce qu’elles m’ont fait subir… J’ai perdu la tête dans ma cellule… Je sais plus comment je suis sorti ni comment je me suis procuré une arme… et la suite tu la connais…

- Pourquoi tu t’es pas simplement enfui ? Pourquoi t’es tu acharné sur elles ! 

- Je n’étais plus moi même… N’importe serait devenu fou à ma place…

- Raconte pas de conneries ! Si tu les as tuées en étant fou c’est qu’à la base tu voulais les voir mortes ! Et en quoi la réaction des autres justifie ton crime ?

- En rien je sais mais qu’est ce que tu veux que j’y fasse ? Pleurer ne ramera pas les morts… » Dit-il en regardant Nabooru dans les yeux. Celle ci se rendit compte qu’une petite larme était apparue au coin de son oeil. Elle lâcha le cou de Link et l’essuya rapidement.

« Je le sais très bien Link… Je sais que t’étrangler ici ne résoudra rien… » 

La Gerudo cherchait ses mots, elle même ne savait plus vraiment où elle en était..

« Jamais je ne te pardonnerai… Si on survit à Ganondorf, je te jure que c’est moi qui te tuerai ! »

Nabooru lui en voulait à mort, littéralement mais au fond de son esprit, elle ne savait pas si elle serait capable de le tuer de sang froid…

- Je m’en souviendrais… 

- Je serai capable de te poignarder dans ton sommeil un jour ou l’autre alors je te conseil de bien fermer ta porte…

- C’est entendu… Tu peux descendre maintenant ? 

- Non, j’ai encore une question…Pourquoi je devrais t’aider… Pour qui et pour quoi je devrais me battre ? TU M’AS TOUS PRIS ! La forteresse était le seul endroit ou je me sentais chez moi, c’est la où j’allais boire avec mes amies, c’est là où j’ai grandi ! Même si je crève comme une chienne dans la rue, je ne laisse rien dernière moi, à part quelques aventures d’un soir et de vagues connaissances de voyage… Alors réponds moi ! POURQUOI ? POURQUOI SUIS JE MAINTENANT UNE SAGE ? » Dit-elle alors que ses émotions s’étaient complément libérées. A présent, la Gerudo pleurait toutes les larmes de son corps sur le torse du héros qui en restait sans voix.

- Tu es comme moi maintenant… Tu as aussi hérité d’un titre que tu n’as jamais réclamé… Maintenant Ganondorf te traquera dès que tu sortiras d’ici… Si tu ne te bats pas, il te tuera, comme nous tous… Bienvenue dans la famille Nabooru ! » Rétorqua Link avec un petit sourire malsain.

La Gerudo répliqua en lui décochant une droite en plein dans la mâchoire. Furieuse, elle continua de le frapper avec son seul bras valide. Elle le molesta jusqu’au moment où le peu de force qui lui restait finit par se tarir. Le visage de l’Hylien était à présent couvert de bleus, il cracha un peu de sang en regardant Nabooru essoufflée. Elle s’affala alors sur lui à cause de la fatigue en plantant ses ongles dans sa chaire.

« Pourquoi es tu la seule chose qu’il me reste gamin ?

- Encore une fois je n’ai aucune réponse à te donner… Tu vas devoir me protéger si tu veux me tuer tranquillement… N’est ce pas ironique ?

- Comme un porc qu’on engraisse pour mieux le bouffer ensuite veux tu dire ?

- J’apprécie la métaphore… » Fit-il ironiquement.

- Je suis lasse de tout ça… Tu permets que je reste là ? » Dit-elle en fermant les yeux.

« Encore une fois, je me suis foutu dans la merde… » Pensa Link en s’endormant à son tour.


***


Au moment où le Héros se réveilla, il était seul sur sa couchette et cherchait Nabooru du regard, mais après une rapide inspection du regard il conclut qu’elle n’était pas présente. Par contre, il voyait de la nourriture sur une table ainsi que les couverts afin de pouvoir déjeuner, cela tombait bien car il mourrait de faim. Après s’être restauré, habillé et armé, il sortit de la pièce et chercha à atteindre la salle principale, cependant ce fut la porte menant aux quartier de la Gerudo qu’il trouva en premier. Il toqua à la porte et on lui répondit par un simple: « Entrez ! ». L’Hylien obtempéra et tourna la poignée. Une forte odeur de tabac lui saisit immédiatement les narines et le fit tousser, plus par réflexe que par dégoût. La femme était posée dans ses coussins en fumant sa chicha et en mangeant des petites pâtisseries. A ses cotés se trouvaient une paires de béquilles et une sorte de fauteuil roulant. 

« Ca fait longtemps que j’ai pas crâpoter… Y a une deuxième place si tu veux… C’est du bon tabac aromatisée à la pèche, mon préféré…»

Link hésita quelques instant devant ce changement assez radical de comportement, mais il s’installa confortablement en face de son hôte. Celle ci fit de petits ronds de fumée tout en désignant du regard le bout de la seconde pipe. Il le prit entre ses doigts délicatement, le porta à sa bouche et commença à fumer à son tour. Le gout de pèche était assez prononcé et laissait aussi un petit gout de miel sur le langue.

« C’est pas mauvais… 

- J’espère bien ! Tu peux de servir sur le plateau si tu veux… »

Les confiseries étaient de petits cubes à la consistance à la fois moelleuse et élastique, et on pouvait sentir un petit arôme d’eau de rose.

- Délicieuses ces confiseries… 

- Spécialités locales des Gerudos…

- En fait il est quelle heure ?

- Environ trois heures de l’après midi…

- J’ai donc dormi près de quinze heures… 

- Trente neuf ! » L’interrompu Nabooru. 

« J’ai dormi autant ??

- Ouaip, pourquoi tu crois que je suis au calme ici ? J’ai eu le temps de bien réfléchir à la raison de mon existence… Je vais t’aider Link sans rien te demander, pour l’instant… » Dit-elle en insistant sur les derniers mots.

« Qu’est ce qui t’as fait changer d’avis ? » Demanda le Héros.

La sage de l’esprit s’allongea un peu plus dans son coussin et lui répondit d’une voix lasse en scrutant le plafond, les yeux perdus dans le vague.

- J’en sais rien… Je crois que je devrais peut être faire une bonne action pour une fois dans ma vie… Tu sais, je suis une voleuse solitaire et j’ai dû parfois tuer pour survivre. J’aimais bien ce mode de vie, peut être parce je me contentais de vivre au jour le jour sans penser au lendemain… J’allais ici et là, détroussais à droite à gauche que ce soit de la nourriture ou quelque piécettes, je prenais mon pied avec des Hyliens ou des Hyliennes quand l’envie me prenait. Puis je suis allée en prison suite à un vol un peu trop audacieux, c’était un bon trou miteux comme on les aime… Enfin bon avec Ganondorf y a plus vraiment d’honnêtes gens à détrousser, ça me manque un peu je te l’avoue, même si j’ai perdu mon refuge et bien plus, j’en referai un autre… Je créerai une guilde de voleur et de mercenaire, et si un jour on a un contrat voulant ta tête, je serai la première à mettre la main dessus. Voila la raison qui va me pousser à me battre Link, pour retrouver mon quotidien de fille de mauvaise vie…

- C’est une raison plutôt inhabituelle…

- A situation exceptionnelle, décisions exceptionnelles ! On peut rester ici encore quelque minutes, l’assemblée des sages va pouvoir commencer en compagnie des soldat de la révolte… Ta présence serait très appréciée…

- On va parler du plan d’attaque du château n’est ce pas ? 

- Absolument… Ha oui ! Rien à voir, mais j’ai déjà fait connaissance avec certain de nos convives, pas besoin que tu fasses les présentations… Sans te mentir c’était plutôt épineux… Mais rassure toi, ce que tu as fait reste entre toi et moi…

- Je te remercie de ton attention… Tu ne les as pas trop malmené j’espère ?

- C’est une question réthorique ?

- Un peu oui… Je m’en doute que tu n’as pas été tendre…

- On se refait pas…



***

(flash back)


Il y a de cela plusieurs heures, Nabooru dormait allonger sur l’Hylien, elle était complètement éreintée mentalement et physiquement à cause de ces sept années de lutte contre sa transformation. Son esprit avait été mit à rude épreuve mais grâce à l’éveil de son pouvoir des sages, elle put limiter des dégâts trop grave à sa sortie. Mais élue ou pas, personne ne possède la force de rester indemne après de telles épreuves. Ses étranges sentiments envers Link semblaient être une des conséquences… Alors qu’elle allait se lever afin de regagner ses propres couvertures, la porte des quartiers du Sage de la lumière s’ouvrit en grinçant, la faisant se retourner instantanément. C’était Saria.

« QU’EST CE QUE TU FAIS ?

- T’es qui la mioche ?

- Je suis sa femme !

- Sa ? Ha oui je vois, t’es une Kokiri, tu fais pas ton âge c’est ça je crois… 

- Qu’est que fais avec lui ?

- Hé ho ! Tu vas te calmer la morveuse ? J’vais pas te le piquer ton chéri ! On a juste eu une petite discussion tout les deux. Et j’étais tellement épuisé que j’ai préféré m’endormir sur place que de me déplacer avec des jambes dans cet état. »

La petite fille vêtue de vert s’avança, toujours un peu sous tension. Elle créa un petit cyclone au pied du lit et regarda Nabooru.

« Installe toi dedans… Discutons ailleurs, j’ai pas envie de le réveiller… 

- Bonne idée » Dit-elle en se laissant tomber dans le vent grisâtre.

La Gerudo se laissa porter jusqu’au fauteuil roulant posé un peu plus loin. Elle s’y installa, un peu à contre coeur et attendit les paroles de son interlocutrice avec un petit sourire narquois.

« Ne me prends pas de haut comme ça…

- Je te prends comme je le veux gamine !

- T’es bien arrogante pour manquer de respect à la femme de ton sauveur !

- Mais j’en ai rien à foutre de savoir avec qui tu couches ma grande ! J’ai aucun compte à te rendre !

- Bien sur que si ! A cause de ton peuple, Link a perdu la raison !

- Ouaip et alors ? Qu’est ce que tu veux que je te dise ? A ce que je sache je lui ai rien fait à ton Link adoré ! A part… lui avoir collé deux cents pains dans la tronche tout à l’heure !

- QUOI ? 

- J’avais besoin de me défouler !

- Tu frappes ton sauveur pour te remercier ??

- Mon sauveur ? HAHAHAHAAHHA ! Tu sais rien de la relation qui nous lie !

- De quelle relation parles tu ?

- T’as pas à le savoir ! Ce qui s’est passé reste entre nous ! Si tu veux te mettre au courant, tire lui les vers du nez, car de ma part t’auras que dalle !

- Tsssssss on a encore hérité d’un cas !

- Tu peux parler ! Tu t’es vu ? T’es qu’une sale gosse hypocrite ! Tu penses juste à ton Link adoré sans penser aux autres ! T’as les ovaires aux bords de l’explosion ou quoi ?

- Tu vas la boucler ? C’est pas parce que t’es une infirme que je vais me retenir ! »

De son bras mécanique, Nabooru saisit Saria au col et la ramena droit vers elle, leurs yeux n’étaient plus qu’a quelques centimètres l’un de l’autre.

« Tu vas me foutre la paix ouais ? Si tu peux vraiment pas t’en empêcher, je m’occuperai de ton cas. Quand j’étais en taule, j’ai calmé des gouines en chaleur, et je jouais le rôle du mec. Et, tu vois… Après que je leur sois passée dessus, leurs doigts leur suffisaient plus. Je sais mieux que toi comment m’y prendre ! Pigé ? Si j’y mets du mien… T’auras plus jamais envie de retourner voir Link OK ? »

Elle repoussa l’enfant violemment à tel point qu’elle faillit tomber à la renverse.

« Je me casse de cette pièce, au plaisir de te revoir ! J’espère que j’ai une chambre qui ferme à clé dans cet asile de fou ! » Dit-elle en partant dans son fauteuil.


(fin flashback)

***


Pendant ce temps, chez l’armée des rebelles, l’heure était aussi à la discussion. Plus particulièrement entre deux éclaireurs et une femme vêtue d’un long manteau de cuir marron foncé. Il était maintenu fermé par de petites ceintures métalliques au niveau du buste et par trois autres, plus grandes, à la taille. Son pantalon de toile était de la même couleur ainsi que ses bottes et ses fines mains se cachaient sous des gants blancs quelque peu salis. Les deux hommes portaient des vêtements identiques entre eux sauf que l'un avait une teinte légèrement plus clair que l'autre. Leurs habillements étaient fait pour être proche du désert, un turban gris couvrait leurs tête, une veste rouge ocre à manches larges, des mitaines d'une teinte similaire, un sarouel grisâtre et enfin des chaussures de cuir très fines et serrées. Ils revenaient des terres Gerudos et avaient fait leurs rapports de la situation chaotique dans cette zone depuis le passage du Héros. Ils étaient assez connu à cause de leurs façon de parler. En effet chacun avait l’habitude de finir les phrases de l’autre comme s’ils ne faisaient qu’un. D’après eux c’était leurs façon de se protéger mutuellement, leurs informations étant toujours coupées en deux, en tuer un faisait disparaitre les renseignement à jamais. Une technique diablement simple mais qui leurs avait permis de rester en vie à moult reprise. Alors qu'ils profitaient d'un repos bien mérité, cette femme leurs avait demandé à s'entretenir avec eux. Le compte rendu des événements semblant l'irriter, elle avait décidé d'aller directement à la source. À présent elle leurs parlait à l'écart de la faction afin d'éviter que de mauvaises paroles ne soient prononcées à la vue et à l'ouïe de tous.

« C’est bon nous sommes assez éloignés pour votre convenance madame ? » Dit l’un des deux homme sur un ton assez agacé.

« Racontez moi ce qu’il s’est passé à la forteresse au bord du désert ! » Son ton autoritaire laissait facilement deviner qu’elle était gradée.

« Vous n’avez pas lu notre rapport ? » Répondit le second.

« J’ai très bien lu ce qui est marqué ! Mais j’y crois pas une seule seconde ! Comme par hasard un inconnu se pointe à la forteresse et massacre tout se qui se trouve sur son passage, supposément par vengeance personnel, et le Héros en aurait profité pour s’enfuir ? C’est beaucoup trop gros pour être honnête. Je suis certaine que vous dissimulez la vérité ! Ha oui ! Sans oublier que ce type est mort au combat et Link est en bonne santé, et tous va bien dans le meilleur des mondes c’est ça ?

- Calmez vous Madame ! C’est exactement ce qu’il s’est passé ! On a vu une silhouette s’introduire chez les Gerudos, et de notre cachette nous n’avons que le Héros en sortir. Et le lendemain, une montagne de cadavre fut transporté par le peu de sentinelle qui avaient eu la chance d’être à l’extérieur…

- C'est beaucoup trop simpliste pour être vrai !

- Pourquoi vous acharner la dessus ? Le Héros est libre ! C’est le principal non ?

- Il a raison Madame ! On a autre chose à faire que de s’occuper de la mort d’un anonyme ! Nous avons des vivres à trouver et à envoyer à des villages ravagés ! Des armes à forger ! Des troupes à entrainer ! Bref, on a bien d’autre chose beaucoup plus prioritaires !

- Là n’est pas le problème ! Je veux savoir ce qu’il s’est vraiment passé !

- Nanoc, je pense que c’est clair maintenant…

- Absolument Helmos ! Clair comme de l’eau de roche !

- De quoi vous parlez ? » Demanda la femme, pour le moins interloquée.

- On pense vous avoir cerné… Depuis que vous avez rejoint les rebelles, votre intérêt est toujours piqué quand le Héros est évoqué.

- Vous avez rapidement gravi les échelons mais vous vous êtes arrêtez net au stade de simple chef d’escouade. 

- Cela veut dire que vous ne voulez pas avoir trop de responsabilité mais il vous faut un minimum de galon pour être relativement libre de vos mouvements. 

- De plus vous avez les jambes arquées, de long cheveux qui n’ont pas été coupé et entretenu depuis longtemps, signe que votre apparence n’est pas essentiel à votre travail et vous vous battez avec un trident.  

- Ajoutons à cela une subtil odeur de foin et d’avoine vous collant à la peau, et votre talent à l’équitation… la conclusion est extrêmement facile, vous êtes une éleveuse de chevaux. »

La rouquine fut tellement surprise par une telle perspicacité qu’elle en resta sans voix pendant quelque seconde…

« Vous avez de bons yeux messieurs…

- Heureusement ! Sinon on risquerait pas notre cul à surveiller la zone d’influence des Gerudos !

- Tu l’as dis mon vieux ! Faut être suicidaire pour exposer sa couenne à ses démones ! Tu permets que je finisse d’exposer nos conclusion mon cher Helmos ?

- Mais vas y je t’en prie ! Tu aimes bien les ragots de ce genre hein ! Sale fripouille ! 

- Hum hum… Madame, tout à l’heure vous avez appelé le Héros par son prénom, comme si c’était naturel pour vous de le prononcer. Ce qui prouve votre proximité avec lui ! Peut être votre amant ou un ami très proche. Il est probable que vous aillez fricotés quand il a cherché à trouver une monture… après ce n’est que pure spéculation.

- Par contre, il est quasi certain que vous vous êtes engagée contre sa volonté pour X raison. On peut donc supposer aisément que vous ne voulez pas qu’il soit au courant et cela explique votre arrêt impromptu d’ascension dans l’échelle de commandement.

- Ceci pour empêcher de le rencontrer durant la réunion précédent l’attaque final au château et…

- C’EST BON ! J’ai assez entendu de déduction pour aujourd’hui ! » Dit l’éleveuse de chevaux, les coupant dans leurs ballet de réflexion.

« Je suis capable de m’introduire moi même !

- Et bien fait, Dame Toala, même si on se doute bien que ce n’est pas votre véritable nom, cela sera idiot qu’il entende votre nom là où il ne devrait pas être mentionné… 

- Très bien je vais être franche avec vous… Mais en échange vous me direz tous ce que vous savez ! »

Ils se regardèrent et hochèrent la tête en signe d’approbation. Ils savaient qu’elle ne dévoilerai jamais ces informations vu la relation entre c’est deux là.

« Mon vrai nom est Malon, je suis la propriétaire du Ranch Lon Lon et en quelque sorte la soeur adoptive du Héros. Je me suis bien engagé contre son gré, c’était impossible pour moi de rester inactive. J’ai attendu son retour pendant sept ans, durant ces années je m’occupais des chevaux le jour et la nuit je m’entrainais avec ma fourche en vue de la bataille finale. Je voulais me battre pour ma patrie peut importe ce qu’il en pensait. Le simple fait d’imaginer Link risquant sa vie et moi me contentant d’attendre dans mon étable, était un véritable supplice…

 Quand son cheval est revenu, seul et avec uniquement une lettre écrite de sa main c’est la que j’ai sauté le pas. Il me disait que tout allait bien pour lui et que je ne devait pas faire de bêtise en son absence… Il fallait être idiote pour pas comprendre que cette missive n’était qu’un piètre mensonge pour me rassurer… J’ai fait mes paquetages immédiatement et je me suis engagé… Voila c’est un peu près tout…

- Et bien et bien, quand vous parlez personne ne vous arrête ! » Dit Helmos en ricanant légèrement.

« Tu l’as dit ! Un vrai petit moulin à parole ! 

- Absolument frangin ! Bon trêve de persiflage ! Honorons notre part !

- Ouaip, dommage que tu casses l’ambiance !

- Il faut bien quelqu’un pour arrêter tes divagations ! Voyons ! »

Malon leurs coupa la parole aussi sèchement qu’une mère grondant son enfant.

« Ca suffit vous deux ! Arrêter de vous foutre de moi et lâchez le morceau ! »

« Désolé… » Dirent-ils en même temps.

« On va vous raconter ce qu’on a vu… Mais on vous préviens, cela ne risque pas d’être à votre goût…

- Notre cachette se trouve à quelque centaine de mètres de la forteresse, taillée au sein même de la roche. De notre point de vue, nous avons clairement identifié le Héros s’engouffrant dans la forteresse… Par quelle folie a-t-il eu l’idée d’aller fouiner la dedans…

- Puis, à cause de la forte agitation vingt minutes plus tard, nous avons conclu qu’il avait été fait prisonnier…

- On aurait bien voulu aller l’aider mais on est juste des éclaireurs, pas des guerriers. Sans compter que nous devions pas quitter notre poste… On serait mort comme le dernier des pouilleux si on était partit l’aider, et surement pour aucun résultat…

- Heureusement, environ deux semaines plus tard, durant la nuit nous avons vu une personne se faufiler parmi les gardes, tel une ombre dans l’obscurité. Elle escaladait les bâtiments aussi rapidement qu’un lézard, elle bondissait comme si la gravité n’avais que peu d’emprise sur son corps… Sans une once de compassion, elle éliminait les gardes infranchissables…

- Nous étions complément extasiés devant une telle maitrise… Il aurait été un atout de taille pour les rebelles… C’était un macabre spectacle, mais… terriblement excitant je dois dire… »

Une fois de plus Malon les interrompu.

« Il y a donc bien quelqu’un qui est allé sauver Link ?

- Oui absolument ! Toujours enrober un mensonge de vérité pour le rendre beaucoup plus crédible, sauf quand quelqu’un fouine un peu trop…

- Enfin on a pas vraiment menti… On a plus évité de dire la vérité que menti concrètement…

- Qu’avez vous cachez alors ??

- Nous n’avons pas de preuve directe, mais on pense que c’est le Héros lui même qui a massacré toutes ces femmes…

-C’EST PAS POSSIBLE ! » Cria la rousse à cause de la surprise.

« Calmez vous je vous prie ! C’est la seule chose plausible…

- Link ne ferait jamais ça ! Il est beaucoup trop gentil… Vous l’auriez connu étant petit… Il était si naïf… jamais il aurait pu faire une telle chose !

- Laissez nous finir s’il vous plait…

- Il a raison Madame, laissez nous vous raconter… Vous finirez par être de notre avis…

- Quelques minutes après l’infiltration de cette personne, le Héros sortit en portant son sauveur… Et il semblait être mort… 

- C’est peut être lui qui est mort d’épuisement en défendant Link !!

- Malheureusement non… Grace à un objet de notre création nous avons pu l’observer facilement de loin… Et c’est à cause des vêtements que nous avons deviné… »

Dit Helmos en sortant une sorte de longue-vue…

« Les vêtements ??? » S’interloqua l’Hylienne.

« Oui, Link portait des vêtements gerudos, qu’il a du emprunté sur place… Et l’autre personne portait une combinaison moulante avec un grand oeil rouge. On a aucune idée ce que représente se symbole, mais c’est clair que c’était ses habits… 

-Si c’était lui qui avait commis ce massacre, il serait taché de sang… Mais il était relativement propre… Sans parler du fait que lors de son infiltration, il se postait toujours de façon à esquiver les gerbes de sang de ses victimes… 

- Par élimination… Il ne reste que le Héros… c’est la seule chose logique… »

Malon tomba à genoux, complètement secoué par leurs hypothèse, qui était complément logique…

« Non… J’y crois pas…

- Voilà pourquoi nous avons menti…

- Oui… Nous devons éviter la moindre divergence… Si le doute plane sur le Héros, le moral des Hommes en sera indéniablement influencer… c’est pas une bonne chose à faire mais c’est la bonne chose à faire…

Les deux hommes se baissèrent afin d’aider Malon, mais celle ci enleva doucement leurs mains posées sur ses épaules…

« Laissez moi seul maintenant… »

Les deux frères restèrent coi pendant quelques instants avant de la laisser derrière eux. Helmos sortit une gourde de métal de sa sacoche et la déposa à ses pieds juste avant de s’éloigner.

« Si vous avez envie de noyer votre chagrin seule… »

Malon se releva au bout de plusieurs secondes et se dirigea vers sa chambre en portant la bouteille à sa bouche… 


La bataille finale approche à grand pas… Les derniers préparatifs vont être achevés, bientôt Link affrontera le Seigneur du Malin en personne, mais pas sans avoir plus de puissance…



Laisser un commentaire ?