TWD : Au-delà de tout

Chapitre 17 : Flash-back 2 : En route vers un abri

2012 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:37

Samuel usa de ses connaissances du quartier pour trouver le chemin le plus court et le moins fréquenté. Il savait que les places seraient limitées. C’était d’une évidence. Mais sa femme était trop bête pour le savoir.

 

Samuel les arrêta en levant une main : Oh, merde !

 

Regardant au-delà de la petite rue peu achalandée normalement, ils virent plusieurs contaminés se repaîtrent des sains… En bon père de famille, il se mit devant eux et les fit reculer. Toutefois, des raclements et des râlements dans leur dos les eurent distraits de l’angoisse d’en avant.

 

Samuel en les guidant : Par ici !

 

Il les fit entrer dans une cour arrière. Elle était entourée d’une palissade blanche, comme tout le quartier. Ils patientèrent que les fous dangereux atteints soient passés. Toutefois, ils n’eurent point un tel luxe. Les habitants de la maison sortirent par la vitre brisée et allèrent à eux.

 

Sans un mot, Samuel guida sa femme et ses enfants à la clôture qui les séparait de la cour voisine. Il y jeta un coup d’œil et vit qu’elle était vide. Pas de trace de cadavres marchants. Il y balança leurs sacs.

 

Samuel, le sens des priorités bien en tête : Brooklyn, tu y va en premier.

 

Brooke incertaine : D’accord…

 

Debbie : Je vais t’aider ma chérie…

 

Samuel : Je vais le faire ! Surveille Elliot.

 

Le temps pressait alors elle n’en fit pas de cas. Mais elle ne comprenait pas pourquoi elle n’avait pas pu le faire. Or, lorsqu’elle vit les mains de son mari soulever sa fille pour qu’elle n’en ait pas trop à grimper, elle comprit. Sa méthode était plus efficace et plus rapide. Il était plus fort qu’elle. Elle n’aurait pas pu en faire autant.

 

Brooke de l’autre côté : Ça va, j’y suis.

 

Rapidement, Samuel grimpa la moitié de la barrière et Debbie lui passa Élie. Les morts se rapprochèrent et ceux de la petite rue décidèrent de venir faire un tour par ici. La première clôture ne put réussir à les retenir. Voyant cela, l’avocat sut que celle-ci s’écroulerait à son tour Par conséquent, il laissa tomber son fils dans les mains incertaines de son aînée. Elle manqua son coup mais se rattrapa néanmoins à la dernière seconde. Il pleura car il se tordit la cheville.

 

Debbie voyant son regard meurtrier : Chéri ? Samuel… Qu’est-ce que !…

 

Ses yeux s’agrandirent voyant le coup venir.

 

●●●

 

Toujours à mi-chemin du haut de la palissade, il repoussa son épouse de son pied droit. Cette dernière tomba dans des mains morbides qui la déchiquetèrent et amenèrent sa chair à des bouches affamées pour l’éternité. D’un regard sans émotion, il ignora ses hurlements de détresse et passa la barrière.

 

Brooke alors qu’il mettait les pieds sur le sol devant elle : C’était quoi ? Elle devint hystérique. Où est maman ? Où est maman ?! Où ?!?!…

 

Samuel la coupa brusquement : Ferme-la ! Elle fut choquée. Elle est morte. Je suis désolé. Je n’ai rien pu faire. Elle n’a pas réussi… Je n’ai pas pu la retenir.

 

Les lèvres de sa fille tremblèrent et son fils se mit à chialer alors qu’il prenait ses sacs. Il n’avait vraiment pas de temps à perdre avec toutes ces pleurnicheries.

 

Samuel d’un ton brusque lui fourrant son paquetage dans les bras : Nous ne devons pas rester là. Ils sont nombreux et la barrière ne les retiendra pas longtemps s’ils se décident à venir nous chercher.

 

Elle acquiesça en prenant les choses de son frère et ils se mirent en route. Celles de leur mère furent abandonnées derrière. Élie avait mal et les ralentissait. L’avocat en avait plus qu’assez de l’entendre gémir à chaque pas. Qui plus est, ses plaintes attiraient trop l’attention.

 

Elle ne peut pas le faire taire ?!

 

Brooke qui haletait : Papa, on pourrait s’arrêter quelque part ? J’aurais une idée.

 

Samuel la regardant par-dessus son épaule gauche :  Très bien.

 

Il espérait que c’était une solution face au problème que commençait à causer Elliot, l’appât à cadavres. Ils les conduisit vers un abri de jardin dont un côté semblait être une cachette adéquate. À l’ombre. D’un côté la petite remise, de l’autre la palissade blanche. Ce fut là qu’il conduisit ses enfants maintenant orphelin de mère.

 

Les cadavres étaient trop près d’eux. Il aurait pu la sauver. Sans problème. Le hic, c’est que ces choses auraient défoncé la clôture et se seraient ensuite mises à leur poursuite. Rien ne les aurait arrêtées. Samuel ne voulait point gaspiller de balle sur eux, pour elle. Leur donner un festin les occuperait un temps. Le temps suffisant à un homme désespéré de sauver ses enfants. Le temps nécessaire à un homme égoïste de se sauver lui-même.

 

Samuel tout bas : C’est quoi ton idée trésor ?

 

Brooke, fière, sur le même ton malgré la voix enrouée par ses sanglots étouffés : Ça…

 

Elle laissa tomber son sac, Bob ainsi que le fardeau de son frère. Ensuite, elle le lui passa sur les épaules et mit le sien contre sa poitrine. Elle s’accroupit et aida Élie à grimper.

 

Brooke se relevant aisément malgré sa nouvelle charge : Qu’en penses-tu ?

 

Samuel lui sourit : Et tu es capable de marcher malgré le poids en plus ?

 

Brooke : Oui.

 

Samuel avec une étrange détermination dans le regard : Bien… Je devrais maintenant t’appeler Mon Petit Mulet. Il lui sourit.

 

Brooke le lui rendant : Mulet ?

 

Élie lui entourant le cou de ses petits bras malingres : Bob ! Lynn, Bob !

 

Brooke voyant le regard colérique de son père : Shhh… Il ne faut pas faire de bruit Élie. Moins fort.

 

Élie d’une petite voix plaintive et infantile : Pardon… Veux Bob…

 

Samuel agacé par lui et son comportement puéril : Donne-le-lui !

 

Brooke fut surprise et se dépêcha de le ramasser et de le passer à son petit frère. Ce dernier cala sa peluche préférée entre lui et le dos de son aînée. Ainsi, il n’avait aucune chance de la perdre.

 

Au loin, les cris et les grognements étaient sans fin. Comme si toute cette horreur n’en aurait jamais. La nuit ne finissait pas. Elle semblait vouloir se prolonger éternellement. L’armée avait commencé à ouvrir le feu. C’était assourdissant et les hélicoptères s’y mettaient maintenant.

 

Samuel voyant son regard terrorisé : On ne doit pas rester là.

 

Ils reprirent la route au pas de course. Brooke avait de plus en plus peur. Mais cette fois, ce n’était pas pareil. Cependant qu’elle suivait son père de son mieux pour ne pas être semée dans la débandade, elle posa un regard différent sur la situation. Il y avait des morts qui marchaient et qui se nourrissaient des humains bien vivants. Or, ce qui l’inquiétait, c’était ces derniers. Les soldats semblèrent tirer sur tout ce qui bougeait sans distinction. Infectés comme citoyens lambdas.

 

Elle était essoufflée et ne pouvait poursuivre plus longuement. Sauf qu’elle ne pouvait pas s’arrêter. Si elle le faisait, s’en était fini d’elle, de Élie. Alors, elle poussa ses jambes et força ses muscles à réagir plus rapidement. Elle se devait d’être agile. Se devait d’éviter d’être bousculée. Se devait de rester debout, de ne pas tomber. Se devait d’éviter des doigts crochus. Se devait de les esquiver pour qu’ils ne puissent s’agripper à son jeune frère si souder à elle en cet instant.

 

Samuel tout excité : Par-là ! On y est presque Mon Petit Mulet !!

 

Un abri. L’un des fameux camps où nos fiers soldats pourront enfin les protéger contre l’infection. Les protéger d’eux-mêmes et de leur semblable. Le gouvernement tenait bon et c’était rassurant pour la famille Horner de le constater. Leurs élus prendront soin d’eux et veilleront à les immuniser contre le virus. La C.D.C. travaillait d’arrache-pied à un vaccin. Un refuge où tout leurs ennuis disparaîtront comme par magie. C’était ça la promesse qui leur fut faite.

 

Mais tout cela ne fut qu’un mensonge. Une déception de plus.

 

Lorsqu’ils arrivèrent au refuge de Atlanta, une arme les arrêta. C’était trop tard. Il était plein. Plein. Plein de tout. Les soldats ne purent juguler les cadavres ambulants qui s’étaient faufilés. Non. Pas vraiment. Pas tout à fait. Des gens blessés qui eurent bien trop peur de dire la vérité se transformèrent et attaquèrent les autres. Attaqués de l’intérieur et de l’extérieur, les guerriers eurent tôt fait d’en avoir par-dessus la tête.

 

Il n’y avait plus de refuge à Atlanta. Tout était perdu. Tout le monde paniquait. Tous se tirèrent dessus et le chaos attirèrent les choses mortes.

 

La ville venait de tomber. Le gouvernement n’était plus en place. C’en était fini d’eux.

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