TWD : Au-delà de tout

Chapitre 37 : Flash-back 3 : Il faut quitter la ville

1601 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 17:52

Refusant de mourir, Samuel Horner exhorta sa fille à le suivre. Il prit une direction au-delà de la ville. Ils devaient la quitter. Et pour cela, ils prirent l’autoroute. Comme il s’y attendait, elle était bloquée par les automobilistes en vrac. Mais cela n’avait pas d’importance aux yeux de l’avocat déterminé à survivre à tout prix et peu importe les coûts à payer pour cela.

 

Frôlant l’asphalte de ses pieds endoloris, Brooke vit des visages sur sa trajectoire. Elle n’avait pas à se regarder dans une glace pour voir dans quel état elle était en ce moment. Ceux qu’elle entrapercevait lui renvoyaient une image proche d’elle-même. Sur la route, elle vit des familles terrifiées. Des mères affolées de ce qui adviendrait de leurs enfants. Des pères terrorisés d’échouer à les protéger.

 

Brooke à bout de souffle : J’ai besoin de souffler !…

 

Son père s’arrêta et revint à elle.

 

Samuel : Nous ne pouvons nous permettre de nous arrêter, mon trésor.

 

Brooke craignait de vomir : Mais il le faut. J’en peux plus…

 

Il rageait. Toutefois, il constata à quel point il l’avait poussé jusqu’à maintenant. Il était proche de la briser.

 

Samuel respirant fortement : Très bien. Quelques minutes seulement.

 

Brooke d’un pâle sourire : Merci…

 

Elle déposa son frère sur le sol et se laissa aller contre le garde-fou. Élie s’installa à ses côtés et posa sa tête sur ses genoux, serrant son éponge contre son cœur. Elle regarda dans la direction opposée à celle prise par son père. Elle se demandait pourquoi la voie était bloquée comme ça. Après tout, normalement, la circulation aurait dû aller bon train. Des plus lentement, certes, mais présente quand même. Là, plus rien ne bougeait. La route semblait bloquée comme si personne ne devait s’en aller et qu’ils devaient demeurer confiner proche de la ville…

 

●●●

 

L’homme avait laissé ses enfants et marchait maintenant le long de l’autoroute. Il se passa les mains dans le visage et se frotta les yeux. Il se demandait s’il ne valait pas mieux partir seul. Sauf que sa fille pouvait encore lui être utile… Toutefois, elle n’arrivait plus à suivre sa cadence.

 

Il croisa deux familles. L’une des deux femmes regarda dans sa direction. Elle avait les cheveux longs et foncés. L’autre les avait court. Il y a deux enfants également. Une petite fille blonde et un petit garçon brun. L’un des hommes, qui semblait accompagner la brunette, avait tout l’air d’être un flic. Du moins, c’était ce que sa posture et ses manières sous-entendaient.

 

Samuel à cet homme : Excusez-moi mais êtes-vous de la police ?

 

L’homme : Je l’étais jusqu’à tout récemment du moins. Du comté de King.

 

Samuel : Pouvez-vous m’en dire plus sur ce qui se passe ? Mes enfants ont peur.

 

Les femmes regardèrent derrière lui et virent l’arrière de la tête de sa fille ainsi que son jeune fils. Une rousse et une brune. Elles semblèrent désolées pour eux.

 

L’homme paraissant réellement honnête : Non, vieux. Désolé. Je ne peux rien faire pour toi.

 

Samuel sec : Merci quand même.

 

C’était le tutoiement qu’il n’avait pas aimé. Il le trouva bien trop familier avec lui. Il se retourna et se dirigea vers ses enfants. Le garçon dans son dos avait faim et l’autre femme voulut lui donner à manger mais son mari s’objecta. Elle s’excusa de sa stupidité. L’homme savait se faire obéir par sa femme et Samuel respectait ça.

 

La femme brune dans son dos : Attendez !

 

Samuel se tournant vers elle : Quoi ?

 

La femme brune : Ce n’est vraiment pas grand chose mais tenez. Elle lui tendait une bouteille d’eau neuve. C’est tout ce que je peux faire. Il semblait perdu alors elle s’expliqua. Vos enfants ont l’air exténué.

 

Samuel sourit et prit la bouteille : Merci. Ils le sont, en effet.

 

La femme brune se mit les mains contre les reins et regarda autour d’elle : Sale nuit, hein ?

 

Samuel suivant son regard : Comme vous le dites, madame.

 

La femme brune lui souriant malgré la peur palpable l’habitant : Lori.

 

Samuel : Samuel. Soulevant l’eau. Merci pour ça.

 

Lori : Ce ne sont pas mes affaires mais où… Balayant la conversation de la main droite. Oubliez ça… Je n’aurais pas dû évoquer la question.

 

Samuel prenant une voix douloureuse : Elle n’a pas réussi à sortir de la ville. Elle est morte pour sauver ses enfants.

 

Lori les dévisagea, les yeux écarquillés, et porta la main à sa bouche : Oh mon Dieu !… Elle reporta son attention sur lui. Je suis désolée ! Sincèrement.

 

Samuel : Merci…

 

Lori : Je sais ce que c’est. Mon mari est mort à l’hôpital.

 

Samuel fronça les sourcils : Vraiment ?

 

Lori suivant son regard : C’est Shane. Le meilleur ami de Rick, mon défunt mari. Il nous a permis, mon fils et moi, de sortir de la ville. Il nous a sauvé la vie.

 

Samuel : Très bien. Navré pour votre perte.

 

Lori d’un hochement de tête en retenant ses larmes : Uh-huh…

 

Samuel : Je dois y retourner. Bonne chance pour la suite.

 

Lori retournant à ses affaires : Vous aussi.

 

Shane lui mettant les mains sur les épaules : Hé… Hé… Est-ce que ça va ? Il t’a causé des problèmes ?

 

Lori : Non, c’est juste que… Il a perdu sa femme il y a quelques heures et ça m’a fait penser à Rick…

 

Regardant par-dessus son épaule droite, il vit le flic prendre la brune dans ses bras. Il n’entendit pas la suite et fut de retour auprès de ses enfants.

 

Samuel : Tiens.

 

Brooke prit l’eau : Merci !

 

Elle sourit à son père et l’ouvrit. Elle but quelques gorgées et la passa à son frère. Il but encore et encore.

 

Samuel : Il faudrait y aller doucement.

 

Brooke : C’est assez Élie. Papa a raison.

 

Elle mit le bouchon sur le goulot et regarda son père renifler.

 

Brooke : Il faut y aller ?

 

Samuel sans la regarder : Non mon trésor. C’est plutôt calme par ici. Repose-toi encore un peu.

 

Brooke serrant la bouteille dans son sac : Merci. Elle le regarda. Papa ? Il se tourna vers elle. C’est quoi la suite maintenant ?

 

Samuel : J’en sais rien… Laisse-moi réfléchir. Il observa les alentours.

 

Rien n’avait changé. Il y avait beaucoup d’effervescence dans l’air. Les gens avaient peur d’être attaqués de nouveau et craignaient la suite des événements. Personne ne savait ce qui se passait ni ce qui allait arriver.

 

Samuel regardant son fils : Tu devrais essayer de dormir toi aussi.

 

Brooke, la mine basse : Je doute d’en être encore capable un jour.

 

Il la regarda. Ses yeux bleus étaient exorbités sous l’effet de l’adrénaline. Son regard, fuyant. Elle ne cessait de regarder de gauche à droite sans rien voir de particulier. Elle revoyait en boucle les scènes du dernier journal télévisé dans sa tête. Il aurait préféré qu’elle n’en voie rien mais il était lui-même trop choqué pour la remarquer dans la pièce. Elle venait de perdre une partie de son innocence.

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