TWD : Au-delà de tout

Chapitre 39 : Les ruines

3497 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 20:23

Presque deux heures plus tard, un moteur au loin. Pas n’importe lequel. Un reconnaissable entre tous. Se garant, Daryl coupa le contact et descendit de sa bécane.

 

Daryl allant vers eux : J’ai trouvé des ruines. Deux entrées. Un peu en retrait de la route. Facile à défendre.

 

Rick : Très bien. C’est loin d’ici ?

 

Daryl : J’suis parti longtemps ?

 

Rick : Moins de deux heures.

 

Daryl en le dépassant sans s’arrêter : T’as ta réponse.

 

Carl alors qu’il se plantait devant la rousse : Mon père dit qu’il fallait la laisser tranquille.

 

Daryl : Ça ne vous empêche pas d’être là.

 

Beth : Rick nous le permet à la condition de ne pas la déranger.

 

Daryl : J’ai pas à demander la permission à qui que ce soit.

 

Carl se relevant pour lui faire face : C’est mon père qui décide.

 

Daryl : Pfff…

 

Beth : Carl…

 

Carl cédant : Elle n’est pas en état de parler.

 

Daryl s’accroupit face à elle : Hé… Il passa sa main droite sous ses yeux… Tu m’entends ? … mais elle n’eut aucune réaction. Et merde ! Il claqua des doigts. Hé !

 

Rick au loin : En voiture !

 

Le chasseur voulut prendre l’un des bras de la rousse mais elle le lui soustrait brusquement. Dans les yeux de l’homme, la jeune blonde vit la douleur d’être ainsi rejeté par elle.

 

Beth attristée pour lui : Je m’en occupe.

 

Carol se rapprochant : N’insiste pas.

 

Daryl se renfrogna en se relevant :

 

Beth se redressa et aida Brooke à se relever. Cette dernière n’eut même pas un regard pour le chasseur.

 

Daryl les dépassant en regardant Carol : Allez, viens !

 

Soupirant, elle le suivit.

 

Par la suite, ils reprirent leur chemin.

 

Une fois sur place, ils installèrent un campement puis ils mangèrent et burent un peu. Ils n’avaient que peu de provisions. Ils devaient faire gaffe à ne pas tout engloutir à l’instant.

 

La nuit tomba et grâce aux murs toujours érigés, leur feu n’attira pas trop l’attention. Ils étaient en cercle alors que Rick surveillait une entrée et Daryl l’autre. Personne ne parla. Carol gardait une place pour l’arbalétrier lorsqu’il sera remplacé par Glenn. Ce dernier était à côté de Maggie. Son père se situait en face d’elle avec Beth à sa droite. Lori et Carl étaient installés face au jeune couple. Brooke préféra rester un peu en retrait. Tout le monde respecta son besoin de solitude.

 

Nonobstant, la rouquine se releva. Elle fit un mince sourire à Beth, Carl et Carol pour les remercier de leur sollicitude et s’excuser de sa réaction. Or, ils ne lui en voulaient pas. Ils comprenaient. Elle se dirigea ensuite vers le traqueur. L’entendant marcher, il se tourna vers elle.

 

Brooke honteuse pour tout à l’heure : Hé…

 

Daryl se détournant : T’es de retour parmi nous ?

 

Brooke sur son arrière droit : Ouais… Je voulais te parler à ce sujet.

 

Daryl : Mm…

 

Brooke s’entourant de ses bras : J’tombe mal ?

 

Daryl : Je surveille, vois-tu ?

 

Brooke : J’t’en prie…

 

Daryl haussant les épaules : Mm-hmm…

 

Elle alla à sa droite et regarda parmi les arbres.

 

Daryl voyant qu’elle se taisait : J’croyais que tu voulais parler.

 

Brooke baissant le ton : Merci pour m’avoir mise dans la voiture.

 

Daryl idem : Dur de faire autrement.

 

Brooke : Ça veut dire quoi ça ?

 

Daryl : J’ai préféré t’ignorer mais tu m’as appelé…

 

Brooke surprise : Quoi ? Elle baissa la tête et se cacha le visage dans sa main gauche. Oh la honte… Son bras droit entourant son ventre.

 

Daryl : Personne n’a remarqué.

 

Brooke sans le regarder : Ben voyons ! Te connaissant, tu devais être le plus loin possible.

 

Daryl se pencha légèrement sur elle : Tu as dit Onis. Tu ne m’appelles jamais comme ça en public. Seul Hershel et Rick l’ont entendu. Ils ont cherché à savoir si quelqu’un savait ce que ça voulait dire alors je suis venu à toi.

 

Brooke le regarda entre ses doigts : Tu ne sais même pas ce que ça veut dire !

 

Daryl d’un petit sourire : Tu plaisantes ?!

 

Brooke : Je l’ai inventé et je ne te l’ai jamais expliqué. Alors, dis-moi comment tu pourrais savoir.

 

Daryl : Je le sais pas…

 

Brooke fermant son poing l’appuyant sur son menton : Alors, tu vois…

 

Daryl : Ce n’est pas de ça… Il détourna les yeux. Peu importe, laisse tomber.

 

Brooke : Va jusqu’au bout !

 

Daryl sans la regarder : J’ignore peut-être sa définition mais je sais ce que ça veut dire. Petite pause. T’avais besoin de moi.

 

Brooke abaissant sa main : C’est vrai.

 

Daryl lui coulant un regard en biais : Ça veut tout dire. Tu m’as donné… Il lui fit face. J’ai l’impression d’être tout pour toi quand tu m’appelles comme ça. Ça me fait différent de mon prénom.

 

Brooke lui sourit : Alors, comme ça, tu l’aimes ton petit nom ?

 

Daryl le lui rendit : Je l’aimerais mieux si je savais ce que ça voulait dire.

 

Brooke rigola : Nan !

 

Daryl : Mm…

 

Brooke: Oh ! J’t’en prie… Ne me fais pas la gueule pour si peu.

 

Daryl : C’est pas ça. Pourquoi tu veux pas me le dire ? C’est une insulte déguisée ?

 

Brooke choquée : Tu plaisantes ?! C’est pas une insulte. Loin de là. C’est même un compliment.

 

Daryl : Alors, pourquoi ?

 

Brooke se mordillant la lèvre inférieure : Parce que tu me prends déjà pour une gamine. Si tu savais, ça serait pire.

 

Daryl :

 

Brooke : Je suis peut-être plus jeune que toi mais quand même !

 

Daryl sourit : T’es qu’une gamine !

 

Brooke, insultée, le fixa :

 

Il rit avant de passer son bras droit derrière sa nuque et la tira vers lui.

 

Brooke se débattit en rigolant : Hé !

 

Les autres rirent en les regardant.

 

Brooke se dégagea sans se départir de son sourire : Mais lâche-moi !

 

Daryl se moqua : Tu vois, une gamine…

 

Brooke d’un air faussement colérique : Idiot… Qu’est-ce que tu penses ? Que t’es plus mature que moi peut-être ?

 

Daryl : Légèrement…

 

Brooke rigola avant de retrouver son sérieux : J’allais oublier ce que je suis venu te dire avec tout ça.

 

Daryl sérieux : Quoi ?

 

Brooke de nouveau tout bas : Je suis désolée.

 

Daryl surpris : Pour quoi ?

 

Brooke : La remarque pour Andrea… Tu as pensé à ton frère avec ça.

 

Daryl se détournant : Pfff… Peu importe…

 

Brooke suppliante : Ne fais pas ça… Elle lui agrippa la manche de sa veste à deux mains. Onis…

 

Daryl la fixant : Mm-hmm…

 

Brooke baissant les mains : Je n’aurais pas dû parler de lui. Insister avec Andrea. C’est vrai. Je ne sais pas ce qui leur est arrivé. À l’un comme à l’autre…

 

Daryl : Ça va Boo. J’te comprends. J’en menais pas large en découvrant sa main sur ce toit…

 

Brooke : Désolée d’avoir dis que tu étais un abruti.

 

Daryl surpris : Quoi ? Pas de souvenir de ça…

 

Brooke : Je ne te l’ai pas dit en face. T’étais déjà parti. J’ai dit que tu étais un abruti de penser… Enfin, tu vois… Je vous ai tous traité comme ça, en fait…

 

Daryl : Tout le monde, huh ?

 

Brooke honteuse : T’es obligé d’en remettre une couche ? Si tu ne me pardonnes pas, dis-le tout simplement !

 

Daryl : C’était sur le coup de l’émotion ?…

 

Brooke : Évidemment !

 

Daryl : T’es pas du genre à parler dans le dos des gens. Si tu me trouvais vraiment stupide, tu me le dirais en face. Je me trompe ?

 

Brooke : Non. Il me semble que j’ai eu une assez grande gueule avec toi. Elle rigola. Je me suis mise les pieds dans le plat à quelques reprises !

 

Daryl lui sourit : Mm…

 

Brooke : Je sais que tu n’es pas un Einstein…

 

Daryl :

 

Brooke : Laisse-moi finir… T’es pas le mec le plus brillant, intelligent. Mais ça ne t’es pas utile avec ta personnalité et ton style de vie. Ça a l’air d’une insulte mais c’en n’est pas une. Il y a plusieurs type d’intelligence. Tu sais ? Je suis en train de me noyer toute seule… Ce que j’essaie de t’expliquer… J’y arrive même pas… Elle se frotta l’arcade sourcilière droite. J’suis vraiment idiote par moments… Elle rebaissa sa main. T’es loin d’être stupide. Bien au contraire. Tu as une intelligence vive et acérée mais un peu enfantine. Pas parce que tu as le cerveau d’un gamin de cinq ans mais, comme un enfant, tu vois des choses que normalement, on ne remarque pas. Les adultes perdent leur capacité de remarquer, de croire en certaines choses. Je suis chanceuse, moi. Ma façon de pensée n’a pas tellement suivi le vieillissement de mon corps… Comme tu le sais, je suis assez immature. Mais toi, comparé à Rick ou à Shane, tu me donnes l’impression d’être un éternel adolescent. Comme si tu avais perdu une partie de ton enfance trop tôt et que tu avais également eu des ratés entre l’adolescence et l’âge adulte. Tu fais confiance alors que normalement on ne le devrait pas et tu as souvent raison. Puisque je suis là. Tu te méfies alors que les autres font confiance souvent à tort.

 

Daryl méditant ses propos : Comme pour Shane. Sa façon d’observer Rick dès son arrivée dans le groupe n’inspirait pas confiance. Le mec en avait après lui. C’était évident.

 

Brooke : Tu as été le premier à le remarquer. Tu vois en dessous des façades. L’innocence d’un enfant… Tu l’as en toi, cette petite candeur qui te rend différent. Tu es beaucoup plus brillant que tu ne le penses. Qu’on se l’imagine. Si tu étais un débile léger, tu serais… Elle rigola doucement. Tu vas probablement nous survivre.

 

Daryl d’une voix douloureuse : Dis pas ça.

 

Brooke : C’est vrai. Tu es le mieux adapté. Je suis persuadée, qu’avant toute cette pagaille, que tu étais déjà un homme de grande valeur. Quelqu’un qui avait beaucoup à apporter au monde mais quelque chose a dû t’empêcher de briller.

 

Daryl : Tu te trompes. Tu parles de moi comme d’un diamant brut mais j’étais rien. Personne. Une merde sur le bord de la route.

 

Brooke : Même de la merde peut être polie. Même de la merde à son utilité. On peut la brûler pour se tenir chaud.

 

Daryl : Tu regardais trop la télé.

 

Brooke : Fallait bien que je m’occupe à force d’être enfermée dans la maison. Et puis, c’était des reportages au canal animalier pour la plupart et sur des chaînes de découverte. Pas des Talk Show.

 

Daryl :

 

Brooke : Tu devrais arrêter de te déprécier comme tu le fais. Parce que tu as tort. Je ne sais pas quel con est allé te bourrer le crâne avec toutes ces fadaises, mais il se gourait.

 

Daryl sceptique : Et sans tout ça… L’apocalypse. M’aurais-tu remarqué ? Sincèrement ? Toi, dans ta grande maison de riche bâtie dans ta petite banlieue de bourgeois ?

 

Brooke : La vérité ? Il baissa la tête. Tu es dur à manquer. Tu aurais détonné comme pas possible dans mon quartier bien tranquille et bien rangé.

 

Daryl : C’est pas de ça que je parle. Ailleurs que chez toi. Dans un autre lieu. Tu te promènes avec ta famille et tu me vois avec mon frère. Tu vas me faire croire que tu m’aurais dit bonjour et souris comme tu le fais et non pas changer de trottoir ?

 

Brooke : Mon père vous aurait traité de bouseux et de drogué et nous aurait fait changer de trottoir mais seulement après vous avoir gratifié d’un de ses fameux regards dédaigneux dont il avait le secret. Mais je ne suis pas comme ça. Je ne l’ai jamais été. Si tu m’avais souri avec chaleur, j’aurais fait pareil. Si tu m’avais dit bonjour, j’en aurais fait autant. Tu m’aurais intrigué si tu l’aurais fait. Les gens de ton espèce, il la toisa et se crispa à ces mots, ne fréquentent pas trop ceux du mien. Il se détendit en constatant qu’elle utilisait la même expression pour se décrire. Nous sommes deux espèces bien différentes. Alors le fait que tu ne me prennes pas pour une gosse de riche dans sa grande baraque de petit quartier de bourge m’aurait accroché.

 

Daryl d’un petit sourire parce qu’elle reprenait presque son expression : Et le fait que tu nous traites pas de ploucs racistes et incultes nous aurait plu autant à Merle qu’à moi. Surtout moi.

 

Brooke d’un air gavroche : Faut dire qu’avec la foutue belle gueule que tu as, il rougit, dur de passer à côté de toi sans vouloir te saluer et te sourire !

 

Daryl sourit en détournant la tête : T’es pas si pire, toi aussi, dans ton genre…

 

Brooke rigolant : Merci ! Petite pause. J’y pense… En quoi ça te fait différent de ton prénom ? Il la dévisagea intensément. Tu sais ? Le fait que je t’appelle Onis ? Tu as dit…

 

Daryl l’interrompant brutalement : Je me souviens.

 

Sous la surprise de sa brusquerie, elle recula la tête comme si elle craignait un coup.

 

De la douleur passa dans les yeux de l’homme. Elle lui sourit faiblement et tristement. Elle ne pensait aucunement qu’il pouvait la frapper et elle se sentit mal de lui en donner l’impression.

 

Se sentant coupable, un coin de la bouche de Dixon tressauta. Il voulut sourire mais en fut incapable. Encore une fois, il l’effraya bien malgré lui. Il s’en voulait. Il souffrait qu’elle ait toujours des mouvements de recul avec lui.

 

Brooke d’une voix douloureuse : Pardon Onis… Je te fais une confiance aveugle. Peu importe mes réflexes de débiles. Dans ma tête et dans mon cœur, je crois toujours en toi. Je ne crains pas que tu me frappes. Je crains juste d’être frappée. Rien de personnel.

 

Daryl la mine basse : Je sais. Mais… Petit silence. J’préférais ne pas m’épancher là-dessus…

 

Brooke : D’accord… Veux-tu me répondre à la place ? Daryl et Onis ?

 

Daryl : Ce qui me fait différent, c’est l’intimité du surnom. Puisque c’est du domaine privé. Comme si j’étais tout à toi, et toi, toute à moi…

 

Bouche entrouverte, elle l’interrogea du regard. Elle voulait plus. Désirait savoir ce dont il parlait précisément. Comprendre ce que ça signifiait exactement. Néanmoins,…

 

… il préféra détourner les yeux. Il n’avait pas voulu dire ça. Pas directement. Lui-même n’était pas complètement sûr de comprendre la signification de son aveu. Car ça en était effectivement un. Il venait, sans s’en rendre compte, de faire un pas dans une direction dans laquelle il n’était pas à l’aise. Une direction inconnue pour lui. Une direction dangereuse pour un homme avec son passé. Dangereuse pour celui qui n’était pas préparé à la tendresse.

 

Daryl se raclant la gorge : J’crois que c’est mieux que…

 

Brooke : Quoi ?

 

Daryl : Qu’on en reste à ma première idée. Silence. Tu devrais rester loin de moi…

 

Brooke dont le cœur se tordit dans sa poitrine : Pourquoi tu me fais ça ?

 

Lori furieuse : Comment as-tu osé ?!

 

Ils se retournèrent comme tous les autres. Lori engueulait Rick pour changer. Elle l’avait rejoint à son poste pour ça.

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