Riders on the Storm (T.1)

Chapitre 3 : Immune

2392 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 16:58

Immune

Chapitre 3

 

 

Anna et Angie laissèrent la chambre d'enfant à Daryl. Il semblait clair qu'elles n'auraient pas le luxe de dormir seules ce soir, mais plutôt dans le salon, à même le sol, là où dormait la grande majorité du groupe de Rick. Glenn, le jeune asiatique et sa compagne Maggie prirent la grande chambre. Quant à Daryl, il semblait être le genre d'homme que l'on ne contredisait pas et personne ne semblait vouloir argumenter sur le fait qu'il avait le droit à sa propre chambre.

Après avoir mangé un morceau, Rick sortit avec le jeune garçon pour s'assurer une dernière fois que les alentours étaient sûrs. C'était son, fils Carl, Anna l'avait entendu l'appelé « papa » pendant qu'ils mangeaient, et elle en avait tout de suite fait part à sa sœur.

Angie avait passée toute la soirée à les scruter un part un, une fois les présentations faites. Ils étaient douze avec le bébé, Judith, visiblement aussi la fille de Rick. Elle se demanda un instant ce qui avait bien pu arriver à leur mère.

Le femme noire au katana s'appelait Michonne, elle avait un regard dur et ne parlait pas beaucoup en présence des deux sœurs, elle semblait plus sur la défensive que les autres. Il y avait aussi deux couples, Glenn et Maggie ainsi que Bob et Sacha, afro-américains tous les deux. Tyreese, le grand costaud qui avait sauvé Angie quelques heures plutôt, était le frère de Sasha.  Il y avait la femme au visage si fatigué, qui s'occupait souvent du bébé, Carol. Et enfin il y avait Tara, petite palote aux cheveux bruns qui restait un peu dans son coin. Elle semblait moins bien intégrée que tous les autres.

Angie avait surtout regardé Rick. Impossible de cerner cet homme qui se montrait si dur un instant et si tendre et protecteur envers les siens l'instant d'après. Ses yeux étaient durs, glacials mais quand il souriait on y voyait la dernière once d'humanité qui l'habitait. Il tenait sa fille sur ses genoux et ne pouvait visiblement pas s’empêcher de déposer régulièrement un léger baiser sur sa petite tête blonde, ou de humer le parfum des ses cheveux.

Quand à sa Anna, elle l'avait surprise à dévisager Daryl un long moment.

- On dirait qu'il vient de la Louisiane profonde celui là, glissa-t-elle a sa sœur.

- Il porte bien le look il faut l'avouer, répondit Anna.

- Tout à fait ton genre, mauvais garçon.

La jeune fille s’étouffa à moitié et frappa sa sœur en guise de réponse.

- Rha... Tout de suite.

- Quoi ? On est encore des femmes, c'est normal de regarder quand un type pas vilain se pointe en pleine apocalypse.

- Et toi, alors ?

- Quoi moi alors?

- Tu regardes ?

- Non, moi je surveille.

- Rick te regarde souvent lui.

- Il regarde pas, il surveille.

- Ta façon de voir les choses est profondément ennuyeuse.

- Et profondément réaliste.

Elles se turent un instant, savourant la fin du repas.

- Une de nous deux devrait rester éveillée cette nuit, proposa Anna, ils ont beaux avoir l'air réglos, ça serait mieux. Va te coucher, tu as déjà veillé la nuit dernière.

- Pas du tout je me suis endormie au bout de deux minutes, lui avoua Angie en se levant d'un bond. Mais je vais au lit avant que tu changes d'avis, merci sœurette.

Anna resta encore un moment à écouter les conversations des autres, se demandant depuis combien de temps elle n'avait pas entendu d'autres voix que la sienne et celle de d'Angie. Elle se demanda également si derrière leur apparence si familiale, ces gens n'avaient pas des secrets. Des secrets comme le leur. Machinalement, elle passa sa main sous la jambe droite de son pantalon et du bout des doigts, toucha la cicatrice qu'elle avait sur le mollet. Elle se revit ce soir la, il y avait peut-être un an, ou dix mois de ça.

La nuit était tombée et Anna et Angie était seules à cette période. Elles traversaient l'est du Tennessee vers le sud et firent halte dans une grange complètement vide, perdue au milieu d'un champ . Elles marchaient depuis des jours, leur précédent groupe avait été attaqué quelques semaines auparavant et elles avaient du s'enfuir en hâte, avec presque rien. En plein hiver, elles n'avaient rien trouvé a manger dans les bois et toutes les maisons qu'elles avaient fouillées les jours d'avant, s'étaient avérées vides. Elles étaient très affaiblies et malades à cause du froid.

A l'intérieur de la grange, il y avait un étage qui faisait tout le tour de du bâtiment en mezzanine mais l'échelle pour y accéder avait disparu et elles s'installèrent sur le sol, leur sac en guise d'oreiller pour dormir.

Au milieu de la nuit, Anna se réveilla, un petit besoin urgent à soulager. Le ciel était clair alors elle sortit sans torche. Il faisait très froid et son souffle se transformait aussitôt en un épais nuage du buée. Elle croisa les bras sur sa poitrine pour se réchauffer et se donner du courage. La nuit était clair et la vue dégagée du champs offrait une bonne visibilité.

Elle longea le mur de la grange mais au moment de tourner elle entendit un grognement mais c'était trop tard, le rôdeur l'avait vu et lui attrapa le bras. Anna eu un sursaut de recul, ses pieds s’emmêlèrent et elle tomba de ton son long sur le dos. Le souffle coupé, elle n'avait même pas crié. La créature était tombée aussi, rampant sur le ventre, les bras tendus vers sa jambe et saisit sa chaussure. Anna secoua sa jambe pour lui faire lâcher prise mais ne réussi qu'à perdre du terrain, le rôdeur se hissant vers sa jambe et c'est à ce moment qu'elle réussi enfin a hurler, de toutes ses forces. Quand Angie déboula hors de la grange, sa hache à la main, l'horrible cadavre ambulant avait planté ses dernières dents dans le mollet d'Anna qui hurlait maintenant à plein poumons, terrorisée. En une seconde elle fut près de sa sœur et frappa la tête du rôdeur comme une balle de golf, la pulvérisant sur plusieurs mètres dans un cri de rage.Anna sanglotait fort et tenait sa jambe blessée des deux mains. Angie tomba à genoux près de sa sœur, le regard paniqué.

- Je sais pas quoi faire Anna ! Non !

Elle posa ses mains sur la morsure.

- Non, non, non, non, NON ! Pas ca ! Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je dois faire, dis moi !

- Reste avec moi...

- Ok, Ok je suis là.

Elle lui prit la main et la serra fort dans la sienne.

- Toi, aussi restes avec moi, me laisse pas toute seule dans ce monde....

Anna ferma les yeux. Sa tête lui tournait et sa vue se brouillait. La douleur était insupportable et tout son corps la brûlait.

- Anna... Anna !

Elle s'était évanouie sous le choc. Angie la souleva et la porta dans la grange, l'allongea sur le sol et s'assit prêt d'elle, en tenant fermement sa main.

Elle resta assise là sans bouger durant des heures puis tout une journée, à regarder sa sœur dans son coma, devenir de plus en plus pâle et de plus en plus fiévreuse. La deuxième nuit, Angie n'avait pas bougé, elle ne sentait plus ni la faim les crampes qu'elles avait aux jambes à force de rester dans la même position, prostrée prêt de sœur. Elle ne dormait pas et se ressassait l'idée que d'une minute à l'autre peut-être, sa sœur allait mourir de la fièvre que causait la morsure, et qu'elle devrait faire en sorte qu'elle ne se transforme pas. Cette idée la terrorisait, aussi elle n'arrêtait pas de prendre le pouls de sa petite sœur pour s'assurer qu'elle était encore en vie.

Elle ne pouvait pas vivre sans sa sœur, ni survivre, ni continuer. Elle tirait d'elle la force d'avancer.

Anna remuant dans son sommeil et entrouvrit les yeux.

-  Anna.

.Angie posa sa main sur son front.

- Tu es brûlante...

- Je suis gelée et... j'ai mal partout, mes os... Mes os sont comme du verre...

Elle se redressa pour tousser et Angie l'aida à se ré-allonger.

- Je suis désolée, dit-elle en essuyant rapidement une larme du revers de la manche. J'aurai dû être là, j'aurai du... C'était mon rôle...

- Arrête un peu de jouer les grandes sœurs, tu veux bien...

- Je suis désolée...Mais Anna avait à nouveau sombré dans l'inconscience. Angie éclata en pleurs.

Deux jours passèrent encore et l'état d'Anna ne changea pas. Sa sœur dormait à coté d'elle, épuisée, et malgré le risque que cela représentait si la jeune fille venait à mourir.

Anna ouvrit les yeux. Elle mit quelques minutes à y voir clair et regarda autour d'elle. Sa tête lui cognait horriblement. A coté d'elle, Angie s'était réveillée en entendant sa sœur bouger, et elle la fixait, incrédule.

Elle se regardèrent en silence, incapable de comprendre le pourquoi du comment, mais Anna était vivante, et allait mieux. Finalement, et sans un mot, après tout, peu importait pourquoi, Angie se jeta dans les bras de sa sœur et fondit en larmes.

Anna passa toute la nuit, allongée, à se ressasser ce souvenir en écoutant les autres dormir.  Elle pensait souvent avoir rêver tout ça, mais la cicatrice de la morsure était bien réelle et lui suffisait de passer ses doigts dessus pour se souvenir que du fait qu'elle était peut-être bien la seule personne au monde à être immunisée. Angie et elle étaient d'accord sur ce point, jamais personne ne devait le savoir. Même les gens les mieux intentionnés du monde pouvait être prêt à tout pour avoir une telle chance. Quelques heures avant l'aube, Daryl descendit sans un bruit prendre son tour de garde. Il se faufila dans l'ombre et enjamba Anna pour aller vers la porte et quand il vu qu'elle ne dormait pas. Il s'arrêta.

- Faut dormir, lui lança-t-il.

- Je dois garder un œil sur vous. Enfin quand je dis vous, pas vous, vous, je veux dire vous tous.Il émit une sorte de petit rire étouffé. Anna eu du mal a comprendre si c'était parce qu'il l'avait comprise ou si c'était une rire moqueur.

- Mais je prendrai bien l'air, dit-elle d'un air de défi.

Elle se leva, rangea sa machette dans l'étui en cuir qu'elle lui avait fabriquée et qu'elle portait autour de la taille, et lui emboîta le pas vers la porte.

L'air frais de la nuit lui fit du bien et elle n'était pas mécontente de quitter le salon bondé. Tout était si calme pour une fois.

Daryl prit une cigarette de la poche de sa veste et lui en tendis une.

Une cigarette... Anna en rêvait depuis des mois. La première bouffée fut comme une délivrance et elle se dit que décidément cette idée de sortir un peu était payante.

- Merci.

- Humm humm.

La tension était palpable entre eux, ils fixaient les bois, droit devant eux et n'échangèrent pas un son.

Au petit matin, tout le monde était levé et prêt au départ. Angie prit la route aux cotés de sa sœur.

- Tout va bien ?

Anna lui sourit.

- Tu sais bien que rien ne peut m'abattre.

 

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