Sans retour

Chapitre 4 : Polly

4344 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:04

La voiture tournoya deux ou trois fois provoquant les hurlements de chacun, puis se retrouva sur le dos. Une sonnerie stridente tintait a mes tympans désagréablement, ne voulant pas s'arrêter.

<< M-Mademoiselle Mukai, vous allez bien ? >> demandai-je d'une voix rauque.

Je n'obtins pas de réponse. Je me rendis compte de ma position : le sang me montait a la tête et j'avais les bras levés en l'air, pendant mollement dans cet espace clos. La voiture s'était retournée. Je palpai le siège, détachai ma ceinture et m'écrasai avec un bruit sourd sur le plafond du véhicule. J'étouffai un cri et baissai les yeux sur ma cuisse gauche où deux morceaux de verre d'une des vitres brisées s'étaient logés. Etonnamment mon attention fut subitement attirée par autre chose. Un liquide épais venait de couler sur mon front jusqu'entre mes deux sourcils. Plic. Ploc. Du sang coula a côté de ma main, et je levai les yeux. Mlle Mukai était évanouie et avait une entaille a l'épaule, la plaie ne semblait pas profonde mais elle saignait beaucoup. Avant que je ne me rende compte de ce qui se passait j'avais déjà aggrippé son bras et l'avais attiré vers ma bouche, qui était entrouverte. Je la fermai d'un coup sec, faisant s'entrechoquer mes dents. L'infirmière était passée a quelques millimètres de se faire croquer. J'écarquillai les yeux, louchant sur la peau fine et transparente de son poignet. Je pouvais distinguer des veines bleues s'entremelant et descendant jusqu'au creu de son coude, ainsi qu'une violette au centre, un peu plus fine. L'eau me monta immédiatement à la bouche, et de la bave pointa à la commissure de mes lèvres. Je m'approchai à nouveau de la jeune femme, plus rapidement cette fois-ci. Non ! Je ne pouvais pas manger Mlle Mukai ! J'avais besoin d'elle ! Mon estomac gronda. Je reculai subitement, les yeux fous. Faim ! Faim ! FAIM ! Je me cognai le dos contre le siège avant, me tournai vers les deux autres passagers. Le grand avait la tête dans l'airbag, et le second avait les yeux grand ouverts, fixant le vide. Il etait mort. Plic. Ploc. Le sang de Mlle Mukai gouttant sur la toiture résonna une fois de plus à mes oreilles. Ne pouvant plus me retenir j'arrachai la veste du petit homme baraqué ainsi que sa chemise et mordis à pleines dents dans son épaule. Je fermai les yeux de soulagement. Ah ! Qu'est-ce que ça pouvait faire du bien ! Enfin un repas digne de ce nom. J'avalai ma premiere bouchée, en pris une autre, puis une autre encore. La texture était nouvelle, étrange mais pas désagréable, et la chair semblait fondre dans ma bouche. Mais le goût...un véritable délice pour les papilles ! Je pris une autre bouchée et mordis dans l'os, qui se brisa net. Je me redressai, interdite, puis me détournai du cadavre, une soudaine nausée me soulevant l'estomac. Cet homme était mort et je commençais à le dévorer. D'un côté le fait qu'il ne soit pas en vie me rassurait, mais d'un autre côté...cela rendait mon action encore plus monstrueuse. Je me sentis devenir pâle comme la mort. Je m'éloignai du cadavre autant que possible, pressant mon corps contre le siège arrière. Je pris alors conscience de ce qui se passait autour de moi : des sirènes retentissaient au loin, et je pus distinguer une foule qui commençait à s'amasser autour de l'incident. Nous n'avions pas été le seul véhicule impliqué, un autre avait été écrasé par le notre, et un second avait du donner un brusque coup de volant pour nous éviter et s'était retrouvé enfoncé dans un réverbère.

"Mmmh... Que s'est-il passé ?

Je me tournai brusquement vers Mlle Mukai. Dieu merci elle s'était réveillée ! Elle se frotta la tête, puis grimaça et massa son épaule blessée. Je l'aidai à descendre sur le sol, en prenant garde aux morceaux de verre ici et là. Soudain elle leva les yeux vers moi, catastrophée :

- Tu n'as rien ??! Tout va bien ?!

J'hochai le menton, surprise par tant de véhémence.

- Tu en es vraiment sûre ? Tu as bien regardé ? Je peux vérifier ??

Je m'éloignai d'elle prudemment.

- Tout va très bien, je ne me suis pas fait mal. Tout aurait déjà cicatrisé de toute façon.

Les deux bouts de verre s'étaient extirpés d'eux-même de ma cuisse lors du processus de guérison. Je ne jugeai pas utile de mentionner cette blessure passagère qui n'existait déjà plus. L'infirmière replaça quelques mèches de cheveux derrière son oreille, ferma les yeux et souffla un coup, puis les rouvrit.

- Bien. Il faut que nous restions en mouvement. Nous devons sortir d'ici pour commencer.

Elle pencha sa tête par la fenêtre, et j'entendis un crissement de pneus sur l'asphalte.

- Pile à l'heure", murmura-t-elle.

Nous nous extirpâmes ensuite tant bien que mal du véhicule. Je remarquai alors que trois énormes voitures noires nous encerclaient. Deux portières s'ouvrirent, et trois hommes en costard cravate portant une mallette en sortirent. Ils arboraient un air sérieux à l'extrême, et chacun de leurs mouvements trahissaient leur tension et leur panique, ce qui ne me rassura pas le moins du monde. J'allais dire à Mlle Mukai que je pensais qu'elle m'amenait en sécurité quand une troisième portière claqua, et un homme élégant s'avança aux côtés des hommes costard. Il portait une longue blouse blanche, et ses cheveux gris avaient été coiffés à l'arrière de manière à dégager son front. Il avait déjà un certain âge, mais ça ne l'empêchait pas d'être très charismatique. Je le reconnus assez rapidement, l'ayant vu passer quelques fois à la télé. Sa renommée s'étendait tout de même à travers le monde ! Akihiro Kano, médecin en hôpital, mais également, et principalement, docteur et chercheur au sein de l'organisation du CCG de notre très cher arrondissement. Lui qui avait un air si calme, et réfléchi ! Je ne l'aurai jamais soupçonné d'être un peu dérangé comme l'infirmière de mon lycée !

" Mukai, dit alors le docteur avec une voix grave.

- Kano", répondit l'intéressée en inclinant légèrement le menton.

Le médecin se retourna et s'engouffra dans la voiture. Les trois hommes qui l'accompagnaient firent de même avec une nervosité palpable. Mlle Mukai rentra elle aussi dans le véhicule et je la suivis, il démarra en trombe à peine avais-je fermé la porte et je m'empressai de m'attacher. Les sièges formaient un carré, et je me retrouvais par conséquent face au docteur, avec l'infirmière à ma gauche. Je m'accrochai au siège durant plusieurs minutes, ayant peur de faire une nouvelle embardée, quelques tonneaux ou je-ne-sais-quoi de...déplaisant. Je regardai en même temps par la fenêtre teintée, essayant de visualiser où nous étions. En vérité j'essayais veinement d'éviter le regard du docteur Kano, qui pesait sur moi aussi lourd qu'un sac à dos contenant une bonne vingtaine de briques. Gênée, je commençai à me tortiller et jouer avec mes doigts. Je ne savais pas quoi dire, et j'attendais que l'un d'eux ouvre la bouche.

" Alors c'est elle, murmura le docteur Kano.

Je soupirai presque de soulagement quand il rompit le silence.

- Oui, répondit simplement l'infirmière.

Il m'étudia quelques secondes puis reprit :

- Vous êtes certaine que vos données sont correctes ? Il ne faudrait pas que notre invitée ait omis certains détails... fit-il, un air amusé.

- C'est certain. Je comptais bien évidemment vérifier ces informations.

Mon coeur s'affola tellement, que j'eus peur qu'ils ne l'entendent.

- Vous avez fait du bon travail docteur Mukai, très bon travail.

- Je vous retourne le compliment docteur Kano, répondit-elle avec un petit sourire triste. Ces neuf ans en votre compagnie m'ont beaucoup appris, et...

- Passons. Nous n'avons plus beaucoup de temps, la coupa le médecin.

- Oui, je sais.

Il lui sourit puis se tourna vers moi. Ne me quittant pas des yeux, il attrapa la petite mallette de Mlle Mukai et la posa sur mes genoux. Je l'interrogeai du regard.

- Je suis très heureux de te rencontrer enfin, Toto Yun-Ji. Notre rencontre sera hélas de courte durée.

Je sentis l'infirmière s'agiter et lui jetai un rapide coup d'oeil : elle s'était tournée vers la fenêtre mais je pus voir son reflet dans la vitre et remarquai qu'elle avait pinçé les lèvres.

- Nous allons bientôt être attaqués par une puissante organisation de goules, continua-t-il. Aucun de nous ne va s'en sortir.

Mes yeux s'écarquillèrent de peur, et j'ouvris la bouche mais il ne me laissa pas le temps de parler.

- Ni moi, ni le docteur Mukai. Il prit une longue et profonde inspiration. En revanche, tu pourras réussir à t'en sortir, toi. Tu es suffisamment forte et rapide pour parvenir à leur échapper.

Et m'enfuir pour aller où ?!! Voulus-je lui hurler dessus, mais me retins, attendant pour plus d'explications.

- Nous n'avons pas le temps de vérifier si nos recherches ont correctement fonctionné sur toi, alors je vais décider d'y croire.

Il plongea ses yeux dans les miens, me regardant avec insistance.

- Tu vas devoir amener cette mallette au CCG, et leur dire que j'ai atteinds mon objectif. Tu leur préçisera bien que tu en aies la preuve vivante.

Il me prit les mains, ses pupilles s'accrochant aux miennes sans que je puisse m'en défaire. Je sombrai dans ses yeux bruns, un abysse angoissant. Je me sentis tout de suite oppressée, menacée, mais restais accrochée à son regard. Déjà que le docteur m'intimidait, là il me fit étrangement peur. Pas de la même manière que Mlle Mukai - elle, elle était surtout un peu dérangée - mais plutôt comme une crainte brumeuse, étrangère et obscure. Ne pouvant me soustraire à ses yeux, je décidai de l'affronter, montrer que j'étais quelqu'un de fort.

- ... -ccord?

Je me redressai brusquement. Je n'avais pas entendu un traître mot de ce qu'il avait pu me raconter.

- P-pardon ?? bégayai-je.

- Je sais que c'est beaucoup te demander, mais tu es notre seule chance de nous amener au progrès. L'humanité vaincra. Je compte sur toi pour amener cette mallette à bon port, Toto. Et je te répète de ne pas te retourner s'il arrive quoi que ce soit, continue à courir.

C'était donc ça qu'il m'avait dit. Je pris une longue inspiration.

- Je vous promets que je ferai tout mon possible pour amener cette mallette au CCG.

- Ce n'est pas que pour moi, mais au nom de tout les hommes de cette planète, pour nous débarrasser de ce fléau que représentent les goules.

- O-oui.

Je n'étais pas certaine que les exterminer était la solution. De toute façon je ne pouvais pas apporter la mallette au CCG, car ils découvriraient à coup sûr que j'étais entièrement une goule, j'entends par là le régime alimentaire... et ils me tueraient donc sur-le-champ ! Je n'en doutais pas !

- Par ailleurs... ajouta Kano en sortant une boîte métallique assez haute, j'ai quelque chose pour toi...

Il me tendit alors un masque d'un blanc immaculé. Je le pris délicatement et touchai sa surface : elle était très lisse, et glacée, on aurait dit une matière semblable au verre. Deux trous simples en forme d'amande avaient été découpés pour les yeux, et une fissure très fine et assez longue permettait de respirer au niveau de la bouche. Je retournai le masque et passai mes doigts sur l'épaisse sangle en cuire. Elle semblait très solide.

- C'est un petit chef-d'oeuvre très résistant, je dirai même incassable. Il vaudrait mieux que tu évites de montrer ton visage quand le carnage va commencer, je vais te l'attacher maintenant. Tourne-toi. "

Je pinçai les lèvres, sentis mon coeur pulser très fort. La tension montait, l'heure fatidique se rapprochait à grands pas. J'avais peur, très peur, et je me mis à serrer et désserer mes poingts lentement, chose que je faisais quand j'étais stressée. Le docteur me mis le masque, ferma la grosse sangle. Ma vue n'était pas trop réduite heureusement, le médecin avait fait du bon boulot. La voiture s'arrêta alors d'un coup sec, et je m'écrasai contre mon siège, me cognant la tête. Il y eut alors un instant de silence, un silence pur et simple, comme si on avait fait arrêt sur image. Je me tournai alors vers Mlle Mukai, qui releva la tête et s'essuya le coin de la bouche en grimaçant. Elle s'était pris la vitre et sa lèvre s'était ouverte, un peu de sang coula sur son menton.

" Je pense qu'on va s'arrêter là, soupira le médecin.

- Hélas oui, marmonna l'infirmère derrière sa manche.

Je serrai la petite valise comme si c'était ma bouée de sauvetage. Kano ouvrit la portière à la volée et sortit rapidement, Mlle Mukai fit de même de son côté, quand à moi je sortis lentement, restant à moitié dans la voiture, et me rapprochant du docteur. Nous étions sur un des ponts passant par-dessus le fleuve, reliant ainsi le centre-ville à la banlieue. Celui de l'Est me sembla-t-il. Bien sûr il fallait que ça tombe sur un pont. Je resserrai mon chignon pour que mes cheveux ne me gênent pas. Le médecin se pencha vers moi :

" N'oublie pas que tu es forte, plus que n'importe qui ici. Je te demande seulement de courir, tu n'auras aucun soucis à te faire.

Facile à dire. Je regardai davantage autour de moi. Il y avait très peu de voitures sur le pont, pourtant il était grand et réputé. C'était à coup sûr une embuscade. C'est alors que je remarquai un petit groupe de personnes venant du côté de la banlieue s'avançer vers nous, elles portaient toutes un masque variant d'une à l'autre. Des goules. Je sentis l'adrénaline monter en moi et me tournai vers le médecin, qui fixait quelque chose fixement dans la direction opposée, les sourcils froncés. Je suivis son regard et découvris pour mon plus grand malheur un second groupe de goules, dix environ. Comment allais-je faire pour m'enfuir ?! J'avais beau savoir que j'avais des capacités supérieures à elles je ne les avais jamais utilisées, et mes chances de fuite s'étaient amenuisées avec tout ce beau petit monde... Le docteur Kano mit alors une main dans mon dos, et fit signe aux hommes en costard.

" Bien, allons-y. Cours et ne t'arrête surtout pas. "

Je hôchai la tête, tremblante. Il me poussa et au lieu que l'adrénaline ne me cloue sur place, elle me propulsa en avant. Nous étions onze au total : huit hommes en costard, les deux médecins et moi. Quatre de nos protecteurs ouvraient la marche - ou plutôt la course -, deux se trouvaient à l'arrière et un sur chaque flanc. Ils ouvrirent alors tous leur valise et en sortirent leur arme de travail : des quique. J'en avais déjà entendu rapidement parlé, mais ça ne m'avait pas paru très impressionnant. Evidemment j'avais tord. Certains quique étaient blancs, mais la plupart avaient une couleur rouge sang avec de longues branches ayant un état brut, et tous semblaient indestructibles. Le combat commença. Je vis du coin de l'oeil un de nos hommes se faire transperçer l'abdomen, et je détournai vite les yeux, un cri m'échappant. Mes yeux me piquèrent, et je retins mes larmes qui menaçaient de déborder. Un cri strident s'éleva alors dans les airs, et je vis Mlle Mukai à ma droite se faire lacérer le dos par une goule portant un tee-shirt orange flashy. Le mot "Cours" mourut sur ses lèvres, et elle s'affaisa sur le sol. OK. Message reçu. Je devais me barrer de là à tout prix. J'augmentai ma vitesse de plusieurs cran au-dessus, et j'eus l'impression que mon cerveau fit de même. Ou bien peut-être étais-ce du à l'adrénaline. Quoi qu'il en soit tout autour de moi sembla se ralentir. Je vis la goule au tee-shirt flashy se rapprocher de moi et me donner un crochet du gauche. Je l'esquivai sans problème, mais de justesse tout de même, et sprintai tout droit en direction du centre-ville. Dans ma course j'enjambai le corps d'un des hommes-costard, mais ne lui prêtai pas plus d'attention que cela : je devais juste fuir le plus loin possible de ce bordel. Un agent vint se poster à mes côtés, et c'est alors qu'une goule blonde ne portant qu'un simple bandeau nous fit face. Elle devait avoir douze ans seulement comme Michio vu son physique, je freinai pour l'éviter mais mon protecteur ne l'entendit pas de cette oreille-là, et alors qu'elle se jetait sur moi il lui envoya un coup de kagune dans les côtes, sur le flanc gauche. Je vis la bouche de la petite s'ouvrir sous le coup, le souffle coupé, et elle fut projetée par-dessus le pont.

" NON ! hurlai-je.

L'agent se tourna vers moi et me regarda comme si j'étais devenue folle, mais alors qu'il allait reprendre sa route il se fit transperçer de toutes parts. Un tentacule couleur sang vint ensuite aggriper ma mallette. Je fixai la goule, une fille avec des cheveux corbeaux lui arrivant jusqu'aux épaules et une mèche violette.

" HIKARI !!!!!

Je remarquai qu'une jeune femme blonde s'était précipitée contre la barrière du pont, fixant les flots d'un air affolé.

- Que quelqu'un aide ma petite soeur ! Nous ne savons pas nager !! "

La goule à la mèche violette tira sur la mallette, voulant me l'arracher, mais je tins bon sans problème. Ce qui se passait autour de moi continuait à tourner légèrement au ralenti, et un détail me turlupina. Je sais que j'aurai du tout simplement prendre la fuite, mais tout de même... personne ne vint secourir la petite goule qui était tombée à l'eau, tous étaient trop occupés pour ça ! Alors, me traitant d'idiote intérieurement, je lâchai la petite valise et me précipitai à la rescousse de l'enfant. La dernière chose que je vis avant le vide fut la mallette se faire écrabouiller par le kagune de la goule. Je me mis droite comme un i, et m'enfonçait dans l'eau. Le contact fut douloureux, le fleuve était glacé. Je remontai bien vite à la surface, à la recherche de la fillette. Je remarquai quelques bulles à à peine cinq mètres de moi et nageai en direction d'elles. J'attrapai la blondinette, elle n'était heureusement pas loin sous la surface, et la maintins contre moi en arrière. Je nageai sur le dos et regagnai la rive côté banlieue, qui était la plus proche. En même temps je parlai à la petite.

" Hikari, c'est ça ? Tu m'entends ?

- Oui oui... grommela-t-elle faiblement.

- Comment tu vas ?!

- Ca peut aller, je suis en train de me regénérer, c'était pas grand-chose.

- Envoyer des gosses... quelle idée... marmonnai-je.

- Je viens d'avoir treize ans ! " riposta-t-elle.

Je ne répondis rien. Nous nous rapprochions de la rive, et je vis des goules s'y attrouper petit à petit. Le combat était terminé, et je me doutai bien de son issue. J'eu bientôt pied, et la goule blonde qui était la grande soeur accouru dans l'eau.

" Merci, me dit-elle chaleureusement, merci beaucoup.

La goule à la mèche violette s'avança et me jauga un instant, puis elle fut bousculée par celle au tee-shirt orange flashy, un jeune homme, celui qui avait tué Mlle Mukai.

- Pourquoi tu l'as sauvée ? me demanda-t-il abruptement. Qu'est-ce que tu foutais avec ces types ?

Mèche Violette tendit son bras devant lui.

- Je...heu...j-je...

Vite, une idée.

- M-mon frère, mon petit frère, ils l'avaient enlevé et je d-devais faire ce qu'ils disaient sinon... bégayai-je.

- Ca va, ne t'inquiète pas, voulut me rassurer la brune, puis elle se tourna vers la goule mâle. Ce n'est pas la première fois qu'ils font ça. Et elle a sauvé l'une des notres.

- Tch. Fais ce que tu veux, répondit-il, et il s'en alla.

Mèche Violette, que j'avais décidé d'appeler ainsi, croisa ses bras sur son torse.

- Tu as un endroit où aller ?

Je n'en avais absolument aucun.

- Non...

- Que dirais-tu de venir avec nous ? Et tu pourras nous raconter ton histoire.

J'ouvris des yeux ronds. Je ne m'attendais pas à une telle proposition ! Pourquoi n'était-elle pas plus méfiante ? Elle vint se planter devant moi et me tendit sa main.

- Nous faisons partie de l'organisation Polly.

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