Tomb Raider, une survivante est née

Chapitre 20

3442 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/06/2020 10:18

  — Il se passe des choses étranges, ici. Le phénomène « naturel » qui détraque la météo, la Reine solaire et cette secte d'illuminés... Si je ne l'avais pas vu de mes yeux, j'aurais cru à une mauvaise blague. À moins qu'il n'y est des caméras planquées dans les arbres ?

En tous cas, je dois bien admettre que ça fout les jetons. Je continue à faire des blagues pour ne rien laisser paraître, mais je ne suis pas tranquille. Reyes va bientôt m'en coller une. Il faut que je me rende utile avant de devenir fou.

J'aimerais bien être comme Lara... Elle est incroyable. Non seulement cette fille est brillante, mais en plus, elle assure dans l'action.

Vu qu'elle ne m'a pas remarqué jusqu'à maintenant, ce n'est pas maintenant qu'elle va commencer. À moins que j'arrive à attirer son attention.


Oh Alex, dans quel guêpier es-tu allé te perdre ? songea Lara, en glissant le petit journal qu'elle avait ramassée dans sa poche, avant de reprendre sa route.


J'espère que tu as pu récupérer les outils de Reyes et que tu te trouves déjà sur le chemin du retour.




*




— Ça y est, voici l'Endurance ! déclara Lara, aux abords de la falaise, le visage plein d'espoir face à l'écrasante masse du navire qui se dressait devant elle.


Disloqué suite au naufrage, en cours de démembrement par les Solarii, le fier bâtiment faisait peine à voir. Les installations primitives des hommes du Prophète, bois, cordes, amoncellement de tôles et d'échafaudages, étaient à peine suffisantes pour garder à flots le bateau, qui menaçait de sombrer dans les eaux grises et houleuses du Pacifique nord.

Le navire était maintenu à la falaise par des aussières*¹ et d'épais câbles d'acier, reliés à tout ce qui, à portée, pouvait être suffisamment lourd et solide. Rochers, arbres, cloues plantés dans le sol, et même à un antique M8 Greyhound*², dont les étoiles blanches, de part et d'autres du véhicule, caractéristiques des véhicules militaires américains, étaient grossièrement effacés et remplacés par l'inscription écrite en japonais : « Longue vie à l'empereur ».

La peur au ventre, mais face à l'absence d'alternative, Lara empoigna un cordage et commença sa périlleuse ascension. La distance qui séparait la falaise, du navire était d'une vingtaine de mètres, ce qui représentait, avec le danger de l'océan, un long périple.

De la même façon que les nombreuses îles volcaniques de la région, le Yamatai était caractérisé par une profondeur marine très importante dès les abords des côtes, ce qui rendait une hypothétique chute d'autant plus dangereuse.

Alors qu'elle avait parcouru les deux tiers de la distance, une poignée de Solarii firent leurs apparitions et sans perdre un instant, attaquèrent à la hache la corde qui maintenait Lara au-dessus de l'eau.

Se précipitant vers le navire avec toute l'énergie dont elle pouvait faire preuve, la jeune femme fut néanmoins surprise par la coupure du cordage, qui l'envoya se fracasser sur la coque du navire.

Assommée, Lara eut la chance de tomber sur un échafaudage, au contraire de son revolver qui se perdit en mer. Malgré la chute de la jeune femme, l'installation de bois ne s'ébranla pas.




*




Sonnée, Lara ne réagit pas lorsque deux Solarii, descendirent jusqu'à elle. D'aspect fruste et repoussant, les deux hommes prenaient pourtant d'infinis précautions en longeant la coque du navire, jusqu'à rejoindre l'échafaudage qui avaient sauvé Lara, les constructions rudimentaires des Solarii, étant à même de s'effondrer sans prévenir.

L'un des rustres personnages ramassa le piolet de Lara, qu'il attacha à sa ceinture, puis la prit sur ses épaules avant d'entamer l'ascension du navire.


— On a enfin réussi à lui mettre la main dessus, s'exprima l'un des deux hommes, dans un japonais maladroit.


— Ce n'est qu'une gamine pourtant, c'est dingue qu'elle ai pu nous échapper tant de fois, lui répondit l'autre.


— Il paraît même qu'elle a pu échapper au Colosse.


— Elle va faire une drôle de tête en le voyant, dit l'homme, avant de se laisser aller à un rire bruyant et grossier.


À ces mots, Lara, prise de panique, reprit le contrôle de son corps. Parcourant son environnement des yeux, elle remarqua son piolet, attaché à la ceinture de son ravisseur. Sans hésiter, elle s'empara de l'objet. L'homme, conscient du manège de Lara, ne se laissa pas déstabiliser, arrivé sur le pont du navire, il envoya valdinguer Croft sur le sol de l'Endurance.


— Elle va encore sans tirer, tue-là, Hideki, massacre-là ! lança l'autre Solarii avec colère.


L'homme, désarmé, s'approcha alors de sa proie. Il n'était pas particulièrement impressionnant, mais une grande assurance se lisait dans ses yeux et la colère de son compère, ajoutait à la tension du moment.

Lara, à terre, le vit arriver vers elle. Sans perdre une seconde, elle se jeta tel un chat sur son ennemi et lui planta le piolet dans le pied. Bien que protégé par de solides bottes de ranger, le Solarii s'écroula au sol, se tordant de douleur.

L'autre Japonais, ivre de colère, se lança sur Lara. D'une masse écrasante, il n'eut aucun mal à la plaquer au sol, ses puissantes mains cherchant un passage vers le cou de la jeune femme.

Dans la confusion de l'assaut, empli de rage, Lara ramassa un couteau à lame longue, tombé de la ceinture du Solarii et lui taillada le bras droit, ce dernier lâcha prise immédiatement.

Alors que Lara se levait avec vivacité, pour mieux faire face à un nouvel assaut du Solarii, ramassant au passage son piolet, un autre homme fit son apparition, sortant en trombe d'une écoutille, à quelques pas de Lara.

À sa vue, les deux japonais, accusant des pertes de sang importantes, se retirèrent rapidement de la scène, n'osant pas croiser du regard le nouvel individu.


D'une stature sans commune mesure, l'homme rappelait à Lara le Colosse qui accompagnait Vladimir lorsqu'elle était prisonnière.


C'est ce monstre qui a tué Grim, pensa Lara.


La fuite était impossible, Lara serait rattrapée promptement, et il était inenvisageable de penser pouvoir regagner la côte à la nage. De plus, il semblait compliquer également d'éviter le Colosse pour tenter de rejoindre Alex, Lara ne se permettrait pas de laisser un tel adversaire dans son dos. Face au Solarii, les possibilités se réduisaient à mesure que la panique gagnait Lara.


— Je dois me contrôler, il ne faut pas que l'angoisse me paralyse. Respire Lara ! dit-elle à haute voix. Tu dois te contrôler.


Envahis d'une folie berserk, le monstrueux personnage, armé de ses seuls poings, s’élança avec un grognement bestial sur Lara. Par un heureux miracle, la jeune femme évita l'assaut, d'une roulade sur le côté.

Loin d'être déstabilisé par l'apparente dextérité de son adversaire, le Solarii s'approcha de nouveau et tenta de saisir Lara de ses mains. Elle échappa cette fois encore au danger.


Si j'arrive à lui échapper, c'est déjà ça, se réjouit-elle.


Il ne faut pas que je fasse traîner la confrontation, s'il me touche ne serait-ce qu'une seule fois, c'est terminé. Lara ne se souvenait en effet que trop du prisonnier qui avait vu sa mâchoire brisée, tombée en lambeaux suite à un unique coup de son adversaire.


— Je dois passer à l'attaque maintenant ! lanca-t-elle, couteau à la main.


Les battements de son cœur, revenus à un niveau acceptable, le rythme de ses pulsations retombées, Lara se sentit reprendre pleine possession de son corps et dans un élan, aussi soudain, qu'impromptu, elle se jeta sur le Colosse.

Ce dernier réagit trop tard à l'offensive et fut devancé par la jeune femme. Recouvert d'épaisses plaques de métal, maintenues par un enchevêtrement de sangles et de boucles, son torse paraissait inatteignable, cependant, l'homme avait les bras seulement enveloppés par quelques frusques et c'est là que Lara allait frapper.

Plusieurs coups furent portés, avec ardeurs et fermetés. Le Solarii, protégeant sa tête de son bras gauche, les coups lui entaillèrent profondément la chair.

L'homme sembla ressentir de la douleur, sa réaction en témoigna, mais celle-ci ne l'empêcha pas de porter un violent coup de pied sur Lara, pour se soustraire à son attaque. Le coup atteignit la poitrine de la jeune femme et la mit à terre, quelques pas en arrière.

Le souffle court, Lara ne put pas se relever de suite et laissa bien malgré elle, le temps à son ennemi de reprendre ses esprits. Le bras inondé de sang, le Colosse avança jusqu'à sa malheureuse proie.


Relève-toi... Bon sang.


Il était trop tard, le Solarii était à son niveau. L'homme se délectait de sa prise, son regard, noir comme la mort, était en parfaite symbiose avec le sourire psychotique qui se dessinait sur son visage, ce dernier transpirait la fureur et la cruauté.

Il s'abaissa à la taille de Lara et lui empoigna brutalement le cou. De manière totalement instinctive, Lara arracha une des boucles de l'armure du Solarii avant de succomber à son étreinte et la planta violemment dans son œil droit, qui saignât abondamment.

Le Colosse recula de quelques mètres, ses pas, accompagnés par un effroyable cri de douleur. Son aspect, maintenant davantage monstrueux qu'il ne l'était auparavant.

L'effet de l'adrénaline estompé, Lara, de peur, s'immobilisa face à son imposant adversaire. Ce dernier, jurant à gorge déployée, fit des va-et-vient avec sa tête, de droite à gauche, il cherchait quelque chose. Son regard s'arrêta finalement sur une bouteille de propane, raccordée à un chalumeau par un long tuyau, posée contre le bastingage.

Cet intérêt du Solarii pour le chalumeau ne pouvait signifier qu'une seule chose, Lara le comprit vite. Dans l'optique d'empêcher son adversaire d'utiliser cette arme, elle réussit à chasser ses doutes et sa peur de son esprit, pour s'élancer vers l'homme, piolet à la main.

L'arme rudimentaire, mais Ô combien dangereuse, prête à l'emploi, le Colosse se retourna vers Lara, rendue à sa hauteur et actionna le tir. Cependant, Lara, suffisamment rapide, parvint à repousser la buse de la main gauche, non sans ressentir une effroyable sensation de chaleur, et de sa main droite, envoya un violent coup de piolet à son ennemi.

Le coup, manquant de précision, atteint la gorge du Colosse, qui se déchira sous l'impact dans un flot de sang.

La gorge tranchée de part en part, le Solarii lâcha le chalumeau et s'effondra au sol, en pleine agonie. Elle ne fut pas longue, et après un ultime crachat de sang, il expira sa dernière bouffée d'oxygène.

La main, en partie calcinée, Lara ne vit pas le monstre s'affaisser, luttant elle-même contre l'atroce douleur. À l'image de son défunt adversaire, Lara s'écroula au sol, en pleurs. Quelle pire sensation que de sentir sa chair fondre, sa peau brûlée, laissant une partie des os de son annulaire, de son auriculaire et de son métacarpe, apparaître à l'air libre ?




*




Après de longs instants de douleurs épouvantables, extériorisés de hurlements plaintifs, Lara trouva la force de se relever et commença à marcher.


Je dois trouver de l'alcool fort... Des antiseptiques, des calmants. S'il vous plaît, faites qu'il y en ait à bord.


Peinant à se déplacer, Lara abandonna le gaillard d'avant, où gisait le Colosse et s'engouffra à l'intérieur de l'épave. Comme elle pouvait s'y attendre, la tempête et le naufrage avaient laissés des traces nettes sur l'Endurance, qui était proprement ravagé. Vingt centimètres d'eau couraient sur un sol jonché de détritus en tous genres, caisses, extincteurs, bouées de sauvetage... Les portes de la plupart des cabines étaient dégondées et obstruaient le passage, tandis que plusieurs conduits d'aération ou de gaz sifflaient, signe d'une perforation.


Ce sifflement... La moindre étincelle me serait fatale, songea-t-elle.


— Alex ! Où es-tu ? cria Lara.


Malgré plusieurs rappels, Lara ne reçut aucune réponse et quelques instants plus tard, elle avait parcourut l'ensemble de la première partie de l'Endurance. Elle du alors se résoudre :

— Je n'ai plus le choix, dit-elle, contemplant la poupe du navire, plusieurs mètres en contrebas.


Les deux parties du bâtiment étaient reliés par d'épais câbles d'acier, des planches de bois, installées comme simples passerelles.


Doucement, tout doucement, se répéta-t-elle dans son esprit.


Comme pour pénétrer dans la proue de l'Endurance, il y a peu, Lara se trouva de nouveau dans une situation compliquée, voire périlleuse.

Fort heureusement pour elle, son physique svelte lui permit de ne pas fragiliser davantage la structure de bois, qui soutint parfaitement son poids pendant la courte traversée. Lara put donc pénétrer sur le pont supérieur, seul espace à ne pas être immergé et continua ses recherches, tenant de son bras valide, sa main meurtrie.

La poupe contenait plusieurs organes vitaux du navire, l'espace réfrigéré de stockage des denrées périssables, la spacieuse cabine des équipements scientifiques avec en son sein, un sondeur hydrographique, un bathythermographe, un thermosaliomètre... La salle des machines, occupant trois niveaux en hauteur (du fait de ses trois imposants moteurs diesel et de son unique moteur électrique, alimenté par ces derniers), jusqu'au pont arrière et à sa rampe de lancement de sous-marin de poche.

Lara ne l'oublie pas, la partie arrière de l'Endurance, contient également la plupart des cabines des membres d'équipages et en particulier celle qu'elle occupait avec Sam. Elle s'y dirigea sans tarder.

Qu'elle ne fut pas sa déception cependant, quand elle découvrit que l'unique porte d'accès était obstruée d'une masse hétéroclite d'objets.

L'envie plus forte que la raison, Lara entreprit d'ouvrir tout de même la porte, et de son épaule, elle poussa.

Rien n'y fit, mais dans son effort, Lara appuya malencontreusement sur sa main décharnée. La douleur ressentie depuis sa confrontation avec le Solarii ne s'en trouva que davantage amplifiée et Lara n'eut que ses yeux pour pleurer.


La scène, bruyante, fit réagir et une voix étouffée demanda :

— Lara ? C'est toi ?


Le mal, trop présent dans son esprit, Lara n'entendit pas la question.


— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda une nouvelle fois la voix.


— Alex ? questionna Lara, surprise. Tu es là ?


— Oui c'est moi. Je ne peux pas te rejoindre Lara, je suis bloqué.


Sa voix ne porte pas, il doit être dans la salle des machines, pensa Lara.


La jeune femme s'approcha de la porte, presque arrachée par le naufrage et descendit l'échelle de secours, point de passage obligé pour rejoindre Alex vu sa position. L'exercice fut particulièrement compliqué pour Lara, mais il n'était pas envisageable d'abandonner Alex.


— Alex ! se réjouit Lara, enfin descendue jusqu'à lui, ce dernier, assis dans l'eau, était coincé par un conduit de gaz. Je t'ai trouvée !


— Je suis ravi que tu sois venu, Lara, répondit-il. Je t'en dois une.


— Tu es en mauvaise posture, constata Lara. Comment est-ce arrivée ?


— J'ai voulu récupérer la boîte d'outils qui se trouvait en haut de cette étagère, dit-il, la désignant du doigt. Je me suis appuyé sur le meuble, qui ne m'a pas soutenu et dans ma chute, j'ai embarqué cet énorme tuyau. Je n'arrive pas à le dégager. Tu peux regarder ce qui bloque ?


— Pourquoi es-tu parti seul ? questionna Lara en examinant le tuyau. Je serais venu avec toi.


— Je ne sais pas. Tout le monde était affairé quelque part, j'ai voulu participer, prouver que j'étais capable moi aussi. C'est idiot.


— Je te comprend Alex, déclara-t-elle, penchée sur le jeune homme, le regard posé sur son visage, une main sur son bras. Mais nous devrions agir de concert, on est dans un milieu hostile.


— Ce n'était pas mon intention d'engendrer des problèmes supplémentaires, dit-il, le regard fuyant, les pommettes rougies. Lara je...


— J'ai trouvé ! lanca-t-elle. C'est l'étagère que tu as fait tombé qui coince le conduit.


— Magnifique, affirma Alex, désarçonné. Est-ce que tu peux me libérer ?


— Je vais essayer, dit-elle en se mettant à l’œuvre, tenant compte de sa main meurtrie pour ne pas réitérer sa précédente erreur qui n'avait fait qu'accroître sa douleur.


Avec toute la force et l'énergie dont elle pouvait encore faire preuve, Lara empoigna l'imposante étagère, puis tenta de la soulever. Bien qu'allégée de la plupart de ses matériaux, elle était encore d'un poids considérable et toute la volonté du monde n'y changerait rien.


— Tu y arrives Lara ? J'ai l'impression que l'eau monte...


— Je n'y arrive pas ! C'est trop lourd !


À ce moment, une forte explosion ébranla toute l'épave, bientôt accompagnée d'un inquiétant bruit de tôles froissées. Lara resta à côté d'Alex, mais comprit vite ce qui était en train de se produire.


— C'est les Solarii, ils font sauter le navire ! Merde ! Vite, Alex, aide-moi, il faut te sortir de là !


L'eau, jusque-là à hauteur des genoux avait maintenant doublé de volume et atteignait presque la taille de Lara. Alex, lui arrivait encore à préserver sa tête, mais l'eau menaçait.


— Allez, bon sang ! lança Lara, s'évertuant à libérer son infortuné compagnon.


— Je vais pas m'en sortir Lara, affirma-t-il, les outils demandés par Reyes dans les mains. Prends- les !


— Je ne pars pas sans toi ! cria Lara en prenant sa main, noyée dans l'eau.


Grim d'abord, puis Roth et maintenant Alex, ce n'est pas possible, je ne peux pas l'imaginer, pensa Lara. Cet enfer prendra-t-il fin un jour ?


— Si tu restes, tu ne pourras pas t'en sortir Lara. Je veux que tu t'en sortes.


— Je suis content que tu sois-là, pour mes derniers instants.


Une autre explosion retentit, l'Endurance en fut davantage secoué que la première fois. L'importante masse d'eau présente dans le navire se mit en mouvement et happa Lara, qui, surprise, bascula en arrière. Pris de peur, Alex voulut se sortir de sa dangereuse situation et se débattit violemment face à la force de l'eau.

Après quelques instants, l'eau retrouva un certain calme, stagnante et silencieuse. Lara en sortit brutalement, emmenant avec elle une gerbe d'eau. Elle s'agrippa de sa main valide sur l'échelle et prit un instant pour reprendre son souffle.


— Alex ? demanda Lara.


— Alex ! Au secours non ! cria Lara en s'approchant de lui. Elle prit sa main, agita son corps, toucha son visage, mais rien n'y fit. Immobile, impassible, Alex ne répondait plus, il s'était noyé.


Lara fit quelques pas en arrière, effrayée, un autre de ses compagnons ne reviendrait pas à Londres, son corps resterait au Yamatai.


Ça recommence... Pourquoi ? pensa-t-elle. Inévitablement, les images du décès de Roth envahissent son esprit. Non, je ne dois pas me laisser abattre ! Sam a besoin de moi, les autres m'attendent. Elle prit alors les outils, tombés au fond de l'eau et remonta l'échelle, abandonnant derrière elle le cadavre de son ami.


À mesure que Lara avançait, le bateau, plongeait dans les eaux houleuses du Yamatai. Tout n'était cependant pas noir, car, par un heureux hasard, elle ne rencontra aucun Solarii sur le chemin du retour. Le cœur, agité de palpitation, le cerveau, en proie à des troubles anxieux, Lara arriva enfin à la proue du navire, l'endroit d'où elle était arrivée.


— Vite, bon sang ! Je dois trouver un moyen de regagner les falaises et de quitter cette épave chancelante.


Lara fouilla les environs du regard, repassant encore et encore chaque pouce du pont. Soudain, elle s'arrêta et vit sur le cadavre du Colosse Solarii, à sa ceinture, un ascenseur à cordes.

Ce cadeau du ciel représentait le seul moyen pour Lara de rejoindre les falaises par les nombreuses cordes qui les reliaient au navire, sans se torturer davantage la main.

Elle s'approcha vivement du corps et en ôta le précieux objet, ainsi que le harnais que gardait l'homme à sa taille.


— Merde ! lanca-t-elle. Prise dans la panique, il lui fallut trois essais avant de réussir à mettre convenablement le harnais autour de son corps, puis trois essais supplémentaires pour attacher l'ascenseur à corde à son harnais et à la corde relié à la falaise. Sans réfléchir, elle s’élança dans le vide.


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