Torchwood 4x01 : Cardiff, 2093.

Chapitre 3 : Des révélations à ne plus savoir qu’en faire

Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/03/2011 17:17

Sans savoir pourquoi, Eirwen suivit ce mystérieux John Wood. Il lui semblait qu’elle pouvait lui faire confiance. Bien qu’elle enfreignait pas moins d’une dizaine de lois en le laissant filer comme ça, elle ne pouvait se résoudre à le dénoncer ou à l’arrêter. Il émanait de cette personne une aura insaisissable et à laquelle on ne pouvait résister.

Elle avançait machinalement dans les couloirs de l’hôpital Albion, marchant à quelques pas derrière le long manteau qui virevoltait au rythme de la démarche de l’homme qui la précédait. Il franchit la porte des escaliers et commença à descendre vers le sous-sol.


Eirwen : Où allez vous comme ça ? 
John : Vous offrir cette bière ! 
Eirwen: Mais …

Sans attendre la réponse, comme si elle coulait de source, il s’engouffra dans le parking. Elle était en service, elle ne pouvait, sur un coup de tête, partir avec un inconnu boire une bière dans un pub… Elle mettait sa carrière en jeu … mais son inconscient lui disait de foncer, d’aller boire cette bière… et que c’est de cette bière que viendraient des réponses qu’elle cherchait depuis si longtemps… Elle fut sortie de ses pensées par John qui ouvrit la porte violemment. 

John : Vous venez ? 
Eirwen : J’arrive ! 

Durant tout le temps de sa réflexion elle était restée plantée sur l’avant dernière marche. Elle se secoua la tête pour sortir de son état et s’élança à la suite de John qui était déjà reparti. Elle le rejoignit près d’un SUV noir, celui qu’elle avait vu depuis le toit du parking, il l’attendait déjà installé derrière le volant. Elle le regardait depuis la portière opposée. 

John : Vous avez changé d’avis ? 
Eirwen : J’hésite… je mets ma carrière en jeu en ce moment … 
John : Qui vous dit que cette bière ne sera pas l’élément déterminant qui fera prendre un tournant à votre carrière ? 
Eirwen : Comment ça ? 
John : Montez, prenez cette bière avec moi et vous saurez… 

Il la regardait de ses yeux bleus hypnotisants, les petites rides qui partaient du coin de ses paupières lorsqu’il souriait, rendaient son regard encore plus ensorceleur… Cet homme avait un charme fou, il avait dû faire souffrir nombre de jeunes filles et de jeunes hommes. Elle ouvrit la portière et monta à ses cotés, boucla sa ceinture et fixa le pare brise devant elle. En sortant du parking, elle fut éblouie par la lumière du jour, le soleil était déjà haut dans le ciel et elle se demanda si Gareth était déjà revenu au poste… Comment allait-elle justifier une telle absence ? Mais elle n’eut pas le temps de chercher la réponse qui lui permettrait de couvrir les actes qu’elle venait de faire depuis les 15 dernières minutes. John parqua le SUV sur Windsor Place. Le pub qui se trouvait à proximité ne payait pas de mine extérieurement. La façade était comparable à celles des maisons mitoyennes, avec ses briques rouges et ses encadrements de portes et de fenêtres blancs. Un balconnet dépassait du premier étage. Seuls des tableaux informant sur les menus et les plats du jour permettaient de le différencier des autres maisons. 

John : Après vous ! 
Eirwen : Trop aimable ! 

Ils pénétrèrent à l’intérieur et elle découvrit un endroit plein de charme et accueillant. Un salon de cinq tables basses entourées de fauteuils précédait le comptoir du bar qui se prolongeait par une salle de restauration où seules 2 personnes étaient en train de déjeuner. 

John : Deux bières ! 
Barman : Bondes ou brunes ? 
John : Blondes. 

Il s’installa sur un des hauts tabourets trônant devant le comptoir et indiqua à Eirwen celui d’à coté. Elle se hissa dessus, un peu difficilement à cause de son petit 1,65m et se tourna vers John. Il avait déjà prit son verre et buvait les premières gorgées. Elle l’imita, vidant son verre de moitié et pourtant, elle n’avait pas soif… Il la regardait, un sourire se dessinait sur le coin de ses lèvres, on aurait dit qu’il se remémorait un instant particulièrement heureux… Lorsqu’elle reposa son verre, il lui dit : 

John : Torchwood. 
Eirwen : Pardon ? 
John : Torchwood ! Que savez vous là dessus ? 
Eirwen : Vous voulez rire… vous vous foutez de moi ? 
John: Non. 
Eirwen : Ce sont des histoires que ma grand-mère me racontait lorsque j’étais enfant … une légende urbaine qui remonterai à l’époque de l’explosion de la place Roald Dahl en 2000 et quelques… 
John : … 2009 pour être précis… 
Eirwen : Si vous le dites… Ce sont des histoires pour effrayer les enfants, pour qu’ils n’aillent pas se promener sur les quais le soir… 
John : Et si je vous disais que les mythes et légendes prennent racines dans la réalité, vous me croiriez ? Si je vous disais que Torchwood a réellement existé, que cette organisation était en dehors du gouvernement, qu’elle était plus autonome que la police et indépendante des Nations Unies, qu’elle traquait et étudiait les aliens en vue de protéger et d’armer la race humaine pour le futur… 
Eirwen : Je vous dirais que vous devez vous faire soigner… 
John (éclatant de rire) : C’est typiquement gallois !! Je vous fais entrevoir des merveilles et vous cherchez la petite bête ! 
Eirwen : Comment vous croire ? Une organisation secrète ? 
John : C’est exact. 
Eirwen : Qui chassait les aliens ? 
John : En effet. 
Eirwen : Et les étudiait pour ??? 
John : Armer les Hommes pour le futur… Vous ne semblez pas comprendre. Le 21e siècle a été celui de tous les changements et ce n’est pas fini… il faut s’y préparer… à nouveau… 
Eirwen : J’en ai assez entendu… Vous êtes malade, il faudrait vous enfermer… Je me demande ce qui me retient d’appeler mes collègues pour qu’ils vous coffrent ! 

John ne répondit pas. Il mis sa main à l’intérieur de son manteau, fouilla dans sa poche intérieure et en sortit une photographie jaunie par le temps. Il la tendit à Eirwen. Ce qu’elle vit la laissa perplexe. Elle laissa échapper son sac et son blouson qu’elle avait récupéré quelques secondes auparavant et posa sa main contre sa bouche. Ses yeux faisaient des allers retours entre la photo, John et le mur situé derrière le comptoir… C’était irréfutable, c’était le même endroit, le même homme et assise en face de lui, une jeune femme ressemblant traits pour traits à Eirwen. Elle reconnu de suite la femme sur la photo. Mais c’était impossible… 

Eirwen : C’est impossible… 
John : J’avais un ami qui aimait dire que ce n’est pas impossible, que c’est juste improbable… Et pourtant… Cette photo a été prise par la caméra de surveillance de ce pub, il y a un peu plus de 80 ans… Comme vous pouvez le voir, rien n’a changé… 

Effectivement, mis à part quelques ajouts de modernité, la décoration du pub était exactement la même, le même jeu d’étagères à cases carrées ornait le mur du bar, à l’intérieur desquelles les différentes bouteilles d’alcool étaient présentées… 

Eirwen : Comment avez-vous eu cette photo de mon arrière grand-mère ? Et qui est cet homme ? Votre aïeul ? 
John : Non, c’est moi et Gwen Cooper, en 2006, le jour de notre première rencontre. Sacrée journée ! 
Eirwen : Stop… arrêtez… ça ne peut pas être vous… vous auriez… plus de cent ans ! 
John : Rajoutez en environ une bonne centaine et vous aurez votre réponse. 
Eirwen : mais QUI êtes vous ? 
John : Capitain Jack Harkness. 
Eirwen : Jack… Harkness ?? Vous êtes LE Jack Harkness de Granny ? 

Ce fut à son tour d’être étonné par la révélation d’Eirwen… Comment se faisait-il qu’elle connaissait son nom, mais pas Torchwood… 

Jack: Pardon ? 
Eirwen : Ma grand-mère, Mary Alistair, m’a dit quelques minutes avant sa mort, qu’elle aurait voulu me parler de sa mère et de notre destinée à nous les filles aînées… Que cela aurait dû m’être transmis à mes 20 ans, mais que comme ma pauvre mère était morte lorsque j’avais 10 ans, elle aurait dû me le dire…mais elle n’avait pas assez de force pour le récit complet et la seule chose qu’elle m’a dit c’est de me rappeler d’un nom : Jack Harkness. 
Jack: Mary… Elle aussi ressemblait trait pour trait à Gwen. Et sacrée Gwen, elle n’a jamais perdu l’espoir de me revoir un jour… mais c’était trop tôt, trop frais dans ma mémoire… trop douloureux… toutes ces pertes… Je ne pouvais pas revenir… 
Eirwen : Revenir ? Comment ça ? 
Jack: C’est une longue histoire, peut-être vous la raconterais-je un jour… Mais pour l’instant, revenons en au sujet qui nous intéresse… 
Eirwen : Je vous écoute… 
Jack: Comme je le disais tout à l’heure, nous arrivons à un tournant majeur pour la Terre… Je suis revenu pour reconstruire Torchwood et j’ai besoin de gens comme vous… Depuis mon départ plus personne ne maintient le faible équilibre de la faille… 
Eirwen : La quoi ??? 
Jack: La faille spatio-temporelle qui traverse Cardiff. C’est de là que viennent la plupart des aliens… 
Eirwen : Des aliens … à Cardiff… vous plaisantez… 
Jack: Combien de meurtres non résolus avez-vous connus ? Combien de dossiers classés car vous n’arriviez pas à trouver les coupables ? Combien de corps mutilés, sans indices, ni empreintes, ni Adn identifiable ? 
Eirwen : beaucoup trop… 
Jack: Et si je vous donnais les coupables ? Si je vous disais que ce sont des Weevils ? 
Eirwen : Des ???? 
Jack: Des Weevils. C’est un nom que je leur ai donné, car voyez-vous, il ne sont pas très causants ! 

Eirwen sentait sa tête tourner au fur et à mesure des révélations de ce Jack… beaucoup d’informations en si peu de temps ! C’était trop… Elle s’excusa et prétexta une envie urgente. Elle descendit l’escalier menant aux toilettes, posa les mains sur le rebord du lavabo et se regarda dans le miroir. Avait-elle perdue la tête ? Elle ne pouvait réellement croire ce que cet homme venait de lui raconter… C’était de la folie… Mais pourtant, cette photo… Mais non, ne soit pas idiote, une photo, ça peut se trafiquer facilement… mais tout de même… Mais ... ce nom... celui qu'elle avait promis à sa grand-mère de se souvenir... ça ne pouvait être lui... il devait y avoir plusieurs Jack Harkness... Et puis ça faisait si longtemps... elle avait un bon job, une bonne situation, elle n'allait pas tout perdre pour un inconnu, même si celui ci semblait en savoir beaucoup sur sa famille... Il pouvait très bien avoir fait des recherches sur elle et ses aïeules. Si ça se trouvait, c'était un psychopathe, et elle s'était ruée dans son piège... 

Elle avança la main vers le poussoir, l’eau s’écoula du robinet. Elle glissa ses mains jointes dessus, recueillit une petite quantité d’eau et s’aspergea le visage. Elle se sécha avec une serviette et s’en retourna rejoindre le mystérieux et disjoncté Jack Harkness. Elle avait pris sa décision… Elle allait gentiment lui dire d’aller se faire f…. et déguerpir illico presto rejoindre le commissariat, tout en essayant de trouver une excuse pour sa subite disparition et l’absence du rapport du labo… et ce serait ce dernier point qui serait le plus difficile… 

Lorsqu’elle remonta, elle retrouva Jack assis à la même place. Il avait commandé une nouvelle bière, et celle, à moitié finie d’Eirwen, l'attendait à sa place. Elle s’assit tranquillement, prit son verre et le vida d’une traite… 

Jack: Vous avez la même descente que Gwen… Vous lui ressemblez tant… 

Un nuage voila le bleu de ses yeux… mais s’évapora aussitôt pour laisser place à son regard déterminé. 

Eirwen : Je suis désolée, mais je vais devoir vous laisser, je dois retourner au commissariat ! Ravie de vous avoir connu Captain Jack Harkness ! 
Jack: Vous refuser ma proposition ? 
Eirwen : Bien sûr… vous croyiez vraiment que j’allais me laisser entraîner dans ces sottises d’aliens et de faille machin-truc ? 
Jack: C’est dommage… 
Eirwen : Et évitez de croiser mon chemin de nouveau … car je vous préviens… si je vous revoie, je ne vous laisserai pas partir. 
Jack: à condition que vous vous souveniez de moi … 
Eirwen : Que voulez vous dire ? 
Jack: La bière était bonne ? 

Le regard d’Eirwen se posa sur le verre qu’elle venait de finir… qu’insinuait-il par là ?

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