Née sans étoiles

Chapitre 34 : tyrolienne, danses et imprévus

4090 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/05/2019 12:31

On passa finalement une petite passerelle et bien sur Emmett fit son grand Quéqué en sautant à pied joint pour nous faire vaciller sur celle-ci n’étant faites que de cordes et de bois. Les filles hurlaient de peur et je me retournais en fixant Emmett. Bon sang, c’était le plus vieux de nous tous ! Avec ses cris, mon mal de crâne revenait. Je finis par faire demi-tour et levais ma tête vers celle d’Emmett en me dévissant les cervicales comme à chaque fois. Comment pouvait ‘il être aussi grand ! Je finis par agripper sa veste pour le faire plier vers moi.

 

« Emmett ? » lui figes doucement.

« Oui ma bella ? » me répondit ‘il. Et bon sang, j’avais juste envie de le frapper et de rire aussi !

« Emmett ! » continuais-je un ton plus bas pour le prévenir.

« Bon tu craches le morceau ? » répondit ‘il. Cracher le morceau ? Bien sur ! Attends que les filles soit loin de la passerelle, pensais-je. Je regardais derrière moi, elles étaient sur la terre ferme. Nous n’étions plus que nous deux. Les autres attendant pour passer.

 

J’attrapais les cordes de chaque coté de moi et je les secouais violemment faisant office de mains courantes de chaque coté de nous. J’appuyais en plus sur mes pieds comme pour faire vaciller une balancelle. Il plia les genoux surprit et se cramponna aux cordes. Je souriais, la hauteur ne m’avait jamais fait peur, au contraire, j’étais attirée par la hauteur n’ayant pas peur du vide! Le fait d’être en hauteur et de voir les personnes au sol au loin était pour moi une sensation de protection, d’apaisement, de calme. Loin de tout !

 

« Es ce qu’une fois tu vas arrêter de faire peur aux filles ? » crachais-je.

Il se cramponnait toujours le grand gaillard et finit par me regarder. « Oui, oui ! » répondit ‘il. Le visage pâle. Bien, je faisais demi-tour une fois la passerelle stabilisée et rejoignais les filles sur le sol dur qui étaient pliées de rire. Elles me tapèrent dans les mains.

 

Esmée nous montra l’endroit pour pique-niquer et je finis par m’assoir sur un des bancs.

Edward finit par s’assoir prés de moi et j’eus du mal à rester en place, mal à l’aise.

 Que me voulait ‘il ? Je ne voulais plus de questions, c’était déjà asses compliqué depuis hier.

Est-ce qu’il allait insister ? Pitié ! Je n’ai plus de réponse pour toi ! Dieu !

 Ne fait pas ça ! Pas si tu veux garder ta belle gueule d’ange !

 

Je soupirais et sortis mon sandwich dont je n’avais plus trop envie. Mon estomac était noué alors je me levais et partais prés de la passerelle pour jeter des bouts de nourriture dans la cascade pour les poissons. Il y avait trop de choses qui tournaient dans mon cerveau. James, Charlie, Edward.

 

Je veux dire, depuis que j’étais arrivée à Forks, ca n’avait était qu’une multitude d’émotions qui montaient, descendaient et remontaient !

Pourquoi toutes ses questions avec Edward. Pourquoi toutes ses obligations avec Charlie.

Pourquoi toutes ses émotions et angoisses. Pourquoi ses cauchemars revenaient ‘ils autant ?

 

Je tirais sur mes manches et les levaient sur mon nez sentant l’odeur de Nicolas! J’inspirais à fond pour me détendre dans le blouson en fermant les yeux.

Esmée m’appela, la course poursuite n’était pas finie. Je soupirais d’appréhension.

En plus, cela grimpait, de plus en plus haut ! Bon sang ! Je remettais mes écouteurs pour me booster ! C’était le mieux pour oublier toute cette merde et ca faisait un moment que je ne les mettais plus! Je soupirais et nous arrivions devant une des plus grandes cascades du parc olympique, je me figeais à la vue devant moi !

 

Une immense cascade, droite, religieuse, immaculée de blanc! J’étais estomaquée devant cette merveille ! Le bruit était fort, puissant, la chute imposante et violente ! Je restais immobile devant cette force de la nature.

 

Il n’y avait plus rien ! Plus de passé atroce, plus de présent compliqué et plus d’avenir merdique !

Et j’avais juste la musique de Phill Collins, Génésis dans ma tête, forte, puissante, juste une pure évasion. ‘In the Cage’ ( Live in Manchester) 2007. Une batterie aussi puissante que cette chute d’eau, une voix à fondre sur place. Dieu !

 

J’étais bien, sereine devant cette immensité ! Et l’éparpillement de l’eau ainsi que l’évaporation des multitudes de gouttelettes nous offraient un magnifique et gigantesque arc-en-ciel. Mon cœur allait se liquéfier sous cette beauté.

 

 

« Les enfants, quartier libre jusqu’à tant que les papas arrivent ! » Fit Esmée et je pouffais, doucement.

Je reportais mon regard sur cette force de la nature, admirative ! J’aurais voulut être cette cascade.

Je finis par remettre les écouteurs me plongeant dans la musique faisant des pas de danse.

 

Au bout d’une heure, les hommes arrivèrent, essoufflés. Je regardais Charlie qui était rouge comme une tomate. Avait ‘il courut en grimpant cette montagne ? Dieu de la montagne ! Il m’inquiétait.

 

Après un bon café, on finit par partir tous vers un sentier aboutissant à une plate forme en bois au loin. Selon moi, le démarrage de la tyrolienne ! Je ne voulais pas le montrer mais j’étais excitée comme une puce à faire des loopings. Les nerfs de tout mon corps se tordaient d’impatience, de frénésie. Surexcitée !

J’essayais de patienter sans trop montrer mon impatience qui grandissait.

Nicolas avait une petite tyrolienne, juste pour faire les entraînements de sauts en parachute mais j’adorais y aller et avoir cette sensation de vole, de glisse, de chute libre, de vitesse, de liberté !

 

Esmée passa la première, suivit de Carlisle. Je m’impatientais en frappant comme à mon habitude mon talon droit sur le gauche frénétiquement.

Charlie et Bill passèrent ensuite. Je soupirais.

L’homme du stand se retourna pour voir qui mettre dans un baudrier et je levais la main en sautant ! Il attrapa Alice qui sautait sur place. Je baissais la tête. Comme d’hab j’étais insignifiante ! Je finis par poser mes fesses sur le sol en attendant que l’on m’appelle.

 

Je sentie une présente prés de moi et fermais les yeux.

« Hey, ca va ? » se pencha Edward. Sérieux ?

« Oui ! » fis-je doucement en me tournant avec un pauvre sourire.

« Je pense qu’on va être les derniers à passer ! » Me fir’il avec un petit sourire.

« Ce n’est pas grave du moment qu’on y passe ! » Souriais-je en pensant à la vitesse et au vide.

 

L’homme des harnais nous fit signe ! je me levais et remis en marche mon ipod avec The 28 Weeks later music theme’ Leaving england- 2,3_ min. Je souriais doucement me rappelant que c’était une musique sombre ! Il dut me mettre un baudrier pour enfant, je fulminais. Et bon sang, il était d’une telle lenteur que je finis par lui pousser les mains et attachais le baudrier moi-même. ! Edward derrière moi riait doucement.

 

L’homme du stand me poussait pour me faire avancer sur la corde et je fermais les yeux m’inspirant de la musique ! Tout disparut en un instant et je souris quand la batterie retentie.

Je jetais ma tête en arrière et levais mes jambes en l’air dont je mis en grand écart. Et la j’hurlais, la tête en bas ! Je fus envahie d’un bien être, je riais tout le long écartant les bras.

Prise dans cette sensation de descente et de vitesse. D’un bien être et d’une grande liberté ! Enfin !

 

Edward, derrière moi hurla quelque chose que je ne compris pas.

Je redressais ma tête en avant en arquant mon dos pour voir ou était le stand d’arrêt.

J’avais le temps et la Je réfléchissais quelle musique mettre pour ce soir et une idée me traversa l’esprit. Autant m’amuser ! Je n’étais pas à la Push-Musicall ! Je pouvais me faire plaisir !

 

Je me remettais droite juste avant d’arriver au plateau de réception en bois, je posais mes pieds. Je rigolais dans la sensation que j’avais ressentie. C’était géant.

J’allais voir Esmée « On peut refaire un passage ? » lui demandais-je un grand sourire aux lèvres..

« C’est prévue, chérie ! » sourie t’elle. Sauf qu’il fallait remonter à pied !

On refaisait un passage et j’hurlais encore plus fort de bien être, de liberté.

           Le retour au bus fut aussi laborieux qu’à l’aller. Satané cailloux !

 

           Nous arrivions enfin au bus et les enfants Cullen et Jacob partirent à la douche.

         J’en profitais pour me faire un café et allais fumer une cigarette dehors. Je fouillais dans mon ipod et sélectionnais les musiques. Ce soir allait être spécial. J’allais voir les filles au premier étage qui cherchaient des rechanges en habits le temps qu’Edward se douche pour leur signaler que j’inversais les musiques. Musique moderne en premier, gardant la seconde partie secrète.

 

Je repartais vers les escaliers rangeant mon ipod, je me heurtais à…Merde, il n’y avait pourtant pas de porte ? Je levais les yeux doucement, Edward ! Mon cœur se souleva ! Je me mordais la lèvre furieusement. Dieu de la caravane, faites qu’il ne soit pas en colère ! Je le vis soupirer en passant une main dans ses cheveux mouillés. Je déglutis difficilement et me tournais à droite en avançant d’un pas juste pour m’apercevoir que c’était le mur du bus, les escaliers étant à gauche. Je refaisais demi-tour et bien sur, je le tamponnais à nouveau. Je reculais d’un pas en baissant la tête. Va-t-on y arriver un jour ! Seigneur !

Je l’entendis grogner en passant devant moi. Je levais les yeux au ciel et finis par prendre ses satanés escaliers et allais me faire un café, attendant que tout le monde ait pris la douche.

Je finis par aller voir Edward, lui demandant s’il serait d’accord pour participer à la deuxième danse en lui promettant qu’il n’aurait rien à faire. A mon grand étonnement il fut d’accord.

        Je montais sur le toit après avoir donné quelques indications aux filles comme à chaque fois.

 

J’actionnais mon ipod sur : The Chainsmoker- Side Effects Ft. Emily Wismen. 2,54 min.

 

Et c’était partie des la première note de musique on faisait notre danse moderne. Quand la batterie s’arrêtait, les filles s’arrêtaient se figeant les mains sur les hanches me laissant le loisir d’une petite impro classique de quelques secondes. Puis on reprenait en danse moderne et au changement de rythme et de la voix, je décrochais de notre danse. Je partais dans ma bulle faisant des souplesses et flips. Je revenais au centre après pour me caller sur les pas des filles. Finissant un pied à terre j’entendais les applaudissements. Je souriais en pensant à la suite.

 

Je me redressais et me retournais au bruit, Edward passant à travers le hublot. Je souriais à ce qui lui attendait. Ce ne serait pas bien méchant ! Jacob qui restait toujours en retrait sur le toit me tendait une chaise en bois. Je le remerciais avec un sourire.

 

« Edward, juste, reste au centre et regarde ! Âpres je te pousserais entre les hublots pour ma chorée et à la fin tu reviendras au centre ! Quand je te ferais signe, tu lèves juste les bras, ok ? » Lui fis-je. Il acquiesça sans trop comprendre. Je souriais en baissant les yeux.

Je le plaçais au centre assis sur la chaise et actionnais la musique et me plantais devant lui.

Et bon sang ! J’avais la vision d’une danseuse dans ces clubs qui font des danses privées.

Je secouais la tête en entendant la première mesure de la chanson. Je rentrais dans la musique.

 

 Dante Thomas. ‘Get it On’. 3,38 min.

 

Je commençais avec des pas lents mais rythmés avec la batterie en descendant doucement devant lui. Il écarquilla de grands yeux surement surpris par la musique et mes gestes lents. Je retenais un sourire. Il ne s’attendait surement pas à çà ! Je remontais doucement en pressant mes mains sur ses genoux. Je voyais sa pomme d’Adan se soulever. Quelques personnes sifflèrent. Je me retournais et commençais une petite dance sensuelle de tango, m’éloignant d’Edward. Je revenais vers lui le faisant se lever. Je me mettais dos à lui et descendais en ondulant mon corps. Je me retournais vers lui en me redressant pour voir sa bouche s’ouvrir. Je me retenais de rire.

J’entendais des rires et sifflements, c’était ce que je voulais. Je lui souris en mettant le bout de mon index dans ma bouche, baissant les yeux. On siffla plus fort et je levais les yeux vers Edward dont sa mâchoire s’était décrochée. Je finis par rire doucement.

 

Je le poussais de mon index entre deux hublots et revenais devant la chaise dont je fis le tour pour présenter mon accessoire de danse.

Et là je pense que les gens avaient compris quand j’entendis les applaudissements.

Ma vraie danse commençait maintenant, avec mes acrobaties.

Je finis par plonger vers la chaise basculant de l’autre coté en roue et empoignant le haut du dossier pour faire glisser doucement la chaise au sol. Je refaisais le tour de la chaise en dansant.

 

Je plaçais mes avant bras sur l’assise de la chaise en levant mon corps en poirier. Je descendais doucement mes jambes en arrière cambrant mon dos vers le dossier de la chaise, le bas de mes cuisses collies au bois. Je me redressais vivement et m’éloignais dans une danse sensuelle du tango. Je prenais de l’élan et fit une roue en empoignant le haut de la chaise pour la faire voler au dessus de moi après ma réception au sol. Je refaisais la même chose dans l’autre sens.

 

Je finis par récupérer Edward qui était, comment dire, abasourdit je pense ou pas remit de ses émotions. Je riais doucement. Je le plaçais debout devant la chaise et continuais ma danse.

Il déglutit à nouveau quand je m’approchais de lui. J’agrippais ses avant bras tout en me glissant en grand écart entre ses jambes pour frapper un des pieds de la chaise qui glissa sur un mètre derrière nous..

 

Je me redressais et partais pour une ligne acrobatique. Je lui fis signe de lever les bras, ce qu’il fit et je revenais en souplesse avant pour enfin agripper mes jambes autour des hanches d’Edward qui écarquilla de grands yeux quand je remontais mon corps vers lui. A la dernière note, je plongeais le haut de mon corps vers le bas, bras vers le sol. Des applaudissements et sifflements se firent entendre. Je souriais toujours la tête en bas.

 

Je sentis les mains d’Edward dans mon dos, me relevant très vivement. J’écarquillais les yeux à la surprise. Que faisait ‘il ? Il attrapa ma nuque d’une main ferme et je n’eus le temps de voir que deux billes vertes en collant sa bouche contre la mienne. Je fermais les yeux à la surprise. Dieu du siphon ou je ne sais plus quoi ! Je faillis me liquéfier à la douceur de ces lèvres et à son odeur. Le temps se suspendit. Il raffermit sa prise et des frissons parcoururent le long de mes bras et de mes jambes. Des milliers de bulles explosèrent dans mon crâne. Il n’y avait plus rien dans mon cerveau, plus de douleur, plus de calcul incessant, plus d’images, plus de soucis, de tracas. La plénitude et la douceur seulement. La paix intérieure !

 

 Jamais de ma vie je n’avais ressentie cette sensation de douceur, de bien être, d’apaisement. 

Je refaisais surface en entendant de nouveau des applaudissements et des sifflements.

Bon sang, il y avait du monde. Je rouvrais les yeux dans la panique et poussais le torse d’Edward d’une main tremblante. Il raffermit sa prise en riant doucement sur mes lèvres et là, je paniquais vraiment en gesticulant mes jambes. Qu’est ce qu’il venait de se passer !

 

Je finis par lui frapper le torse pour qu’il me lâche vraiment. Une fois au sol debout, je ressentis comme un vide et je ne comprenais pas cette sensation. Je finis par le fusiller du regard et partait de l’autre coté des hublots en prenant mon paquet de cigarettes. Je m’allumais une cigarette pour me calmer. A quoi jouait ‘il ? Certes j’avais voulut jouer avec lui mais juste pour la danse ! Il me le faisait payer ? Et Charlie m’avait vu et avait applaudi au dessus de sa tête tout comme Carlisle !

Je ne comprenais rien du tout. Mon cerveau allait exploser ! J’allais exploser !

 

« Tu veux bien me dire ce qu’il t’a pris ? » soufflais-je énervée alors qu’il venait vers moi..

« Une humiliation de plus ? Les engueulades sur moi ne te soulagent plus ? » Les larmes commençaient à me couler sur le visage mais je m’en foutais. J’étais à bout de nerfs.

Il écarquilla les yeux. Il s’approcha doucement de mon visage en se baissant mais trop prés de moi. Je reculais d’un pas. Il attrapa ma nuque et je fermais les yeux en repensant à cette sensation. Il posa de nouveau ses lèvres sur les miennes avec une telle douceur que ces millions de bulles explosèrent à nouveau dans mon cerveau. Non de Dieu !

Je me décollais de lui à nouveau pour reprendre mes esprits et mon souffle. Si je pouvais !

 

« Bella, s’il te plait ! Écoute-moi ! » Fit ‘il tristement. Je me mordais furieusement la lèvre inférieure.J’étais perdue ! Je ne savais plus quoi en penser ! Ou si, arrêter tout cela ! Ne pas faire de mal ! Je me reculais de lui en soupirant. Il voulut toucher ma lèvre, je me reculais à nouveau !  « Bella, ne m’en veux pas. Mais tu m’as quand même cherché ! Et je l’aurais fait même sans cette danse ! Peut-être plus tard ! » Avoua t’il doucement. Je fermais les yeux. Sérieux Donc il comptait vraiment m’humilier ? Je veux dire, je n’étais pas un de ses top modèle ! Donc, il voulait vraiment m’humilier après toutes ses semaines ou je supportais ses colères, n’y voyant que haine envers moi ? C’était bien ça !!

 

 J’étais trop énervée pour analyser tout cela.

« Euh, je ne comprends rien, Edward et je ne veux rien savoir! Donc je vais redescendre pour au moins aider Esmée pour le repas ! » . J’étais trop énervée après lui pour saisir la moindre explication d’Edward. Je fis demi-tour et descendais du hublot ne voulant plus rester. Je n’en pouvais plus !

 

Je redescendais par le hublot un peu étourdie mais me contenais.

Je sortais du bus sans regarder la famille ! Et rejoignais Esmée au barbec qui me souriait bizarrement ! Bien sur, tout le monde nous avait vus, Je soupirais en baissant la tête.

« Ma puce, j’aurais bien aimé ta sauce tomates ! Tu veux bien la refaire ? » Me proposa Esmée.

« Euh, oui ! » Répondis-je un peu perdue. Esmée me laissa devant le barbec.

 

Je remettais mes écouteurs pour me calmer ; Il me fallut deux minutes pour réussir a rentrer dans la musique. Je finis par me détendre et mis ‘Give in to me’ de M Jackson, un Rock doux comme j’aimais à le dire, un coup lent puis un sentiment de force avec la guitare électrique et la voix plus criarde du chanteur, un coup doux puis fort. C’est ce que je ressentais en ce moment. Des sensations positives puis des sensations négatives.  Et je commençais une petite danse devant le barbec ! J’avais besoin de cette douceur rythmée !

 

Un couteau dans ma main gauche et une cuillère en bois dans ma main droite ! J’avais besoin d’évacuer tout ce qu’il venait de se passer. Je levais la main droite, coté spatule et je battais la mesure avec celle-ci en hochant la tête de coté. Je tournais le couteau autour de mes doigts pour sentir son poids secouant la tête en rythme de la batterie. Je le lançais en l’air et reculais d’un pas en glissant et faisant comme une révérence, il se planta dans la planche en bois. Je retirais le couteau de la planche et je commençais pour couper les tomates en petits dés que je plongeais dans la casserole tout en dansant.

 

Je recommençais en petits pas de bourré, sautillant en plongeant tous le reste des ingrédients. Je reprenais le couteau et la spatule m’inspirant de cette douce musique que j’adorais qui montait en intensité. Je tournais sur moi-même et levais ma jambe sur le coté de ma tête. J’en profitais pour touiller ma mixture avec la cuillère en bois. Je relançais le couteau. ¨Pas aussi précis que mes couteaux de Ninja dont j’avais aux chevilles depuis quelques semaines. Depuis mon altercation avec les agresseurs dont je supposais faire partie de la triade Wo ! Des couteaux Shuriken Ninja ! De vrais couteaux Ninja dont mon oncle m’avait offert plusieurs séries et dont je m’étais entraînée pendant 3 ans. Des Ninja avec des battons de défense incrustés sur le poing de contacte. 17 cm de long et 44 gr. Donc léger. Je ne les quittais pas, cela me rassurait de les avoir.

 

 C’était une protection pour moi. Pour cette violence que j’avais subie. J’avais besoin de cela ! Et je dormais même avec depuis une semaine avec se terrible pressentiment en moi que quelque chose allait bientôt arriver ! Cette peur de rencontrer à nouveau James, de revoir son regard furieux sur moi !  De revoir ce qu’il m’avait fait alors que moi je lui avais voué une telle confiance sans me méfier. Cette peur de subir à nouveau sa colère contre moi, cette agressivité, cette haine envers moi depuis que j’avais lu ce satané carnet ! Pourquoi moi ?

 

Je secouais la tête ! Ce n’était pas le moment de penser à ca !

Je remuais la casserole frénétiquement continuant à danser. Mes pointes me manquaient.

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