Let's Save The World

Chapitre 1 : Les Humains

Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 14:12

 

Let's Save the World

Chapitre 1: Les Humains


 Nous avions trouvé ces chacals à temps. Si nous avions croisé ces hommes avant, je ne suis pas sûre, malgré toute mon expérience et tout le sang-froid dont je pouvais faire preuve, que j'aurais réussi à me retenir de les tuer. Nous n'avions pas croisé âme qui vive depuis au moins deux semaines, même pas un rat, pas une goutte de sang, et voilà que nous tombions sur une dizaine d'hommes armés jusqu'aux dents d'un seul coup. J'hallucinais peut-être, après tout.

Il faisait nuit mais ma vision n'en était affectée en rien. Je distinguais dans le moindre détail leurs vêtements usés et troués, le brassard de la Rébellion sur leurs bras gauche et les battements de leurs coeurs, rapides, fatigués par la course à travers les bois. Je fis mine d'être éblouie par la lumière de leurs lampes de poche en plaçant mon avant-bras devant mon visage et en plissant les paupières, comme une humaine tout ce qu'il y a de plus normale. Ils semblaient sur les nerfs, ils nous étaient tombés dessus et nous avaient immédiatement pointés avec les canons de leurs armes.

Quoique, ça se comprenait, avec le risque constant de tomber sur une escouade de robots invincibles, ils avaient le droit d'être méfiants. En plus, avec nous, ils devraient être plus que méfiants, mais nous n'allions rien leur faire, et ils nous prendraient pour des humains normaux. Nous avions tous sursauté – exprès – lorsqu'ils avaient surgit des buissons qui bordaient la route inutilisée depuis longtemps et nous avions prit l'air apeuré, bien que nous sachiâmes depuis longtemps qu'ils étaient là. Leurs coeurs faisaient un de ces boucan qui n'aurait pas échappé à un Terminator s'il était passé par là. Finalement, ils s'en tiraient bien, avec une bande de vampires. Nous étions « inoffensifs » tandis qu'un Terminator, lui, les aurait tous massacrés. Ils n'étaient pas très entraînés, à mon avis. Ils auraient du savoir qu'une embuscade pareille était vouée à l'échec.

Lorsqu'ils virent que nous n'étions pas armés, ils se détendirent légèrement sans pour autant baisser leurs armes. Le plus âgé s'approcha de nous et nous examina de plus près. Il avait un visage brûlé en grande partie, témoignage de sa participation à une bataille. Ce qui me surprit, ce fut qu'il soit encore en vie après ladite bataille s'il avait reçu un entraînement aussi médiocre.

-Qui êtes-vous? demanda t-il froidement à Carlisle qui avait levé les mains en l'air pour montrer qu'il était désarmé.

-Je m'appelle Carlisle Cullen, répondit celui-ci avec une pointe d'anxiété mêlée à de la peur parfaitement imitée dans la voix, Voici ma femme et mes enfants, poursuivit-il en nous désignant d'un timide geste du menton, de peur de faire un mouvement qui ferait se crisper le militaire.

Ce dernier nous dévisagea tous les uns après les autres et fit une drôle de grimace. Il se retourna vers les autres et murmura quelque chose sensé nous être inaudible mais qui ne nous échappa pas.

-Ils ont l'air humains, ils nous auraient déjà tués sinon.

« -Bravo, Sherlock. »

En plus d'être nul en embuscade il était cérébralement lent, la nature l'avait gâté. Il poursuivit en nous jetant un petit coup d'oeil pas discret pour un sou.

-Mais... On reste sur nos gardes, ils sont bizarres.

Les autres hochèrent la tête et abaissèrent le canon de leurs armes d'à peine un centimètre.

Carlisle tenta le tout pour le tout.

-Euh... On peut repartir, Messieurs?

Le balafré lui jeta un regard tellement froid qu'il aurait fait geler un volcan en éruption. Heureusement pour lui, Carlisle était déjà froid comme la glace.

-Vous ne savez pas que c'est très dangereux de se balader comme ça pendant la nuit? demanda t-il rudement.

« -Parce qu'on risque de se faire aborder par une bande de militaires fous de la gâchette? »

-C'est que... Notre ancien abri à été détruit et... Nous nous rendions à un autre refuge, expliqua Carlisle avec tact, en tout bon menteur qu'il était.

Ce qui, d'un côté, était vrai. Avant, nous vivions dans un immeuble en ruines de Seattle, mais des bombes avaient été larguées sur notre « maison » et nous avions du partir. Pour ce qui était du refuge auquel nous nous rendions, ce n'était pas un camp de rebels comme ces hommes le pensaient sûrement mais un bâtiment isolé où personne ne risquait de découvrir notre vraie nature.

Le balafré sembla le croire. Il faut dire que nous jouions très bien les réfugiés sans défense. Un peu trop bien, apparemment, car il reprit:

-Vous n'avez qu'à venir avec nous, notre base n'est pas très loin.

Son ton laissait penser que si nous ne le suivions pas dans la seconde il nous tuait tous à mains nues, bien que je doutais qu'il y parvienne. N'était-il pas sensé nous protéger? Nous aider? Pas nous menacer de mort. De toute manière, nous ne pouvions pas vivre avec des humains dans ces conditions. La nourriture était trop rare, nous risquions de faire des blessés, même des morts, si nous étions affamés depuis trop longtemps. Nous ne pourrions pas sortir de jour, bien que ce problème soit des moindres puisque quasiment personne ne sortait de jour de toute manière. De plus, tous ceux qui pénétraient dans les camps étaient d'abord examinés par des chiens et nous ne pouvions prévoir la réaction des canidés. Allaient-ils aboyer et donc, les humains nous prendraient pour des Terminators et tenteraient de nous abattre? On ne pouvait pas prendre le risque de se faire découvrir.

-Alors? s'impatienta Face-de-Toast.

-C'est très aimable, mais nous ne voudrions pas vous déranger. Nous allons rejoindre notre camp, répondit mon beau-père un peu trop calmement.

Notre déguisement s'effritait. Tout humain normal dans cette situation aurait accepté avec plaisir et aurait été bien plus soulagé de croiser d'autres Hommes. Nous, nous déclinions poliment la proposition et demandions si nous pouvions nous en aller. Si ça c'était pas louche...

Et Face-de-Toast semblait aussi trouver ça étrange car son sourcil brûlé se fronça. Heureusement, Esmée fit mine de saisir le bras de son mari et de prendre l'air éreintée.

-Carlisle... S'il te plaît, on n'en peut plus... On repartira demain, dit-elle d'un ton suppliant.

Il saisit la perche qu'elle lui tendait avec plaisir et répondit d'un ton navré.

-Bien-sûr Chérie, excuse-moi, c'est que... Je suis pressé d'arriver, dit-il avant de déposer un baiser amoureux sur son front.

Il se retourna vers les militaires et reprit avec un faible sourire.

-Nous venons.

C'était ça ou les humains découvraient notre secret, ce qui ne saurait tarder de toute manière. Je saisis la main d'Edward et la serrait fort entre mes doigts.

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