Une dernière promesse

Chapitre 8 : Un tas de poussière blanche

3276 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/09/2020 16:56

Frisk se rappelait de ce jour comme s'il était hier. Il avait neuf ans à peine et les monstres venaient tout juste de mettre les pieds dehors pour la première fois, dans la toute première ligne temporelle. Ils avaient passé l'après-midi à l'extérieur, euphoriques, à apprécier le vent et la chaleur du soleil. Il avait fallu rentrer quelques heures plus tard, étant donné que contrairement à ce que Papyrus pensait, les monstres ne pouvaient pas simplement débarquer en ville comme ça et s'attendre à ce que les humains les acceptent. Tous - mis à part Papyrus - savait que ce serait une nouvelle aventure bien plus complexe que cela.


Pendant qu'Asgore et Toriel retenaient difficilement la population au niveau de la barrière, l'enfant avait accompagné Sans au bord de la falaise. La nuit tombait, et pour la première fois, Sans aperçut les étoiles. Frisk réalisa bientôt qu'avant ce moment, le squelette n'avait jamais souri. Vraiment souri. Il était heureux. Ce fut la seule et unique fois où il le vit sourire de cette façon. Après les premiers resets, Frisk sut qu'il faisait semblant, qu'il savait. Cela ne l'arrêta pas pour autant. Tant que l'enfant resta pacifique, il ne s'en plaignit pas. Ensuite... Ensuite il était mort et Chara avait effacé cet univers temporairement, il n'avait pas vraiment eu son mot à dire.


Quoiqu'il en soit, Frisk se rappelait avec précision des mots qu'il avait dit ce jour-là, l'air rêveur.


"Quand j'étais petit, mon père disait que les étoiles étaient des prouts d'extraterrestres à des milliers d'années-lumière. Je n'en ai pas fermé l'œil de la nuit en me demandant si ça leur faisait mal, puisque les étoiles étaient dans le ciel depuis des millions d'années."


A bien y réfléchir, ce n'était pas exactement ce qui l'avait marqué, mais la suite. Sans avait lancé une œillade vers Papyrus, affalé dans l'herbe comme une étoile de mer échouée, dépité depuis qu'Undyne lui avait dit que la garde royale n'aurait bientôt plus d'utilité.


"Je trouvais cette histoire nulle, poursuivit-il. Alors quand il a... disparu, j'en ai raconté une autre à Papyrus. Bien sûr, ses étoiles à lui n'étaient que dans des livres pour enfants, mais... Je lui ai dit que dans le ciel se trouvait toutes les âmes brisées de la Grande Guerre. Les soldats, les mages, les humains qui sont tombés et nous ont protégé pour nous mener jusqu'à aujourd'hui. Je dois avouer que je n'y croyais pas moi-même... Jusqu'à aujourd'hui."


Il se souvint avoir ri. Il trouvait cette idée un peu ridicule. Comment quelqu'un qui était mort pouvait veiller et influer sur ce qui ne l'était pas ? Avec le recul, il l'avait appris à ses dépens. Les morts veillaient bien sur ceux qui les avaient protégés... Mais jamais sur la main qui leur avait ôté la vie.


*******


Le bruit des machines qui s'emballent tirèrent Frisk de l'état léthargique dans lequel il avait passé la nuit. Il faisait jour maintenant, et le squelette était toujours là. Mais pour combien de temps ? Il s'agissait de sa troisième attaque en quelques heures. Son âme s'emballait brusquement puis se calmait, comme s'il finissait par la maîtriser. Comme les deux fois précédentes, Papyrus lui caressa doucement le crâne en lui murmurant des choses apaisantes. Malheureusement, cette fois-là, cela ne suffit pas. Dans un silence, ils entendirent distinctement l'âme du squelette se briser. C'était un son indescriptible, celui d'une vie qui se termine.


"Non... Non ! cria Papyrus. Sans ! Sans, reviens ! hurla-t-il, complètement hystérique."


Entre ses mains, le corps de son frère tombait en cendres. Frisk resta immobile derrière lui, incapable d'esquisser le moindre geste. En quelques secondes à peine, le corps n'existait plus, remplacé par cette poudre blanche. Papyrus hurla sa détresse et éclata en sanglots. Undyne, revenue dans la nuit, vint immédiatement le prendre dans ses bras pour essayer de le consoler. Alphys baissa la tête, avant de saisir le drap blanc que Toriel avait déjà ramené et de recouvrir les restes de son ami.


Ce ne fut qu'à ce moment-là que Frisk réalisa ce qui venait de se passer. Horrifié, il posa une main sur sa bouche et recula, avant de finalement sortir de la chambre en courant. Il se jeta dans la chambre de Papyrus, puis dans le lit-voiture du squelette dans lequel il éclata en sanglots, au milieu des peluches colorées. Toriel l'avait suivi jusqu'à la porte, inquiète, mais renonça finalement à rentrer. Frisk avait besoin d'être seul, et elle n'était de toute manière pas certaine de pouvoir faire mieux, elle-aussi bouleversée. L'adolescent pleura jusqu'à ce que son corps, déjà fatigué par les récents événements, n'en puisse plus. Il sombra dans un sommeil sans rêves, en serrant compulsivement contre lui une vieille photo de Sans et Papyrus, cachée sous l'oreiller du squelette.


Lorsqu'il se réveilla, l'après-midi était bien engagée. Papyrus était là, assis à son bureau, le regard vide. Il lui adressa un petit sourire avant de recentrer son attention vers le ciel à l'extérieur de sa fenêtre. Il avait l'air abattu et épuisé, lui aussi. L'adolescent descendit du lit et s'approcha de lui. Il resta debout à le regarder, hésitant, mais le squelette lui ouvrit finalement les bras et il courut se blottir à l'intérieur. Ils restèrent enlacés pendant de longues minutes sans rien dire, avant que Frisk ne sente des gouttes humides mouiller ses cheveux.


"Je n'arrive pas à croire qu'il n'ait rien dit, dit-il plus pour lui même que pour l'enfant. J'aurais pu l'aider. J'aurais pu... Si j'avais...S'il avait parlé..."


Des si, toujours des si. Frisk ne savait que trop bien ce qu'il pouvait ressentir. Il ne répondit pas et le serra un peu plus fort dans ses bras. Que pouvait-il dire de plus ? Cela ne changerait plus rien désormais. Sans était mort. L'enfant pensa sordidement qu'il aurait dû se sentir soulagé : lui ne souffrait plus, et l'humain pouvait enfin faire ce qu'il voulait sans être surveillé constamment. Mais pourtant, comme la première fois qu'il l'avait battu dans le hall du jugement, il ne ressentait rien d'autre qu'un vide froid abyssal. A bien y réfléchir, cette pensée n'était pas la sienne. Il regarda ses mains. Par intermittence, du sang y apparaissait et disparaissait. Cela faisait longtemps. Elle ne s'était pas manifestée depuis si longtemps que l'adolescent en avait presque oublié son existence... Ou avait tenté de repousser le moment où il la retrouverait jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le faire.


Il garda son calme, mais décida de reculer d'un pas, pour mettre de l'écart avec Papyrus. L'adolescent s'excusa à mi mots à son ami et quitta la chambre. Arrivé dans le couloir, il courut jusqu'à la salle de bain et s'y enferma à clé. Dans le miroir, son reflet lui renvoyait l'image d'une fillette de neuf ans au teint trop pâle pour être vivant et aux yeux rouges, souriante.


"Bonjour, partenaire. Cela faisait... longtemps, dit-elle d'une voix teintée de contrariété. Deux ans ? Trois ans ? Je ne sais plus. Il faut dire que le temps passe tellement lentement de l'autre côté.

— Chara, tu as promis de ne plus intervenir comme ça. Nous avons un marché.

— Oui, oui, soupira-t-elle en agitant la main, mais c'est une occasion spéciale ! Le sac d'os qui meurt tout seul sans avoir besoin de nous, ça méritait bien une petite danse de la victoire ! Si seulement nous avions su ça avant... Tout aurait été tellement plus simple."


Frisk garda le silence et détourna le regard. Il sentit ses poings se serrer.


"Oh, allons, Frisk, tu ne vas pas pleurer pour cet idiot ? Il n'a eu que ce qu'il méritait !

— C'était mon ami, répondit l'adolescent d'une voix froide.

— Oui, ton "ami". Comme les autres. Tu n'as pourtant pas hésité à...

— C'est du passé, Chara. Pourquoi ne peux-tu pas faire comme Asriel et simplement tourner la page ? Qu'est-ce que tu fais encore là ? Qu'est-ce que tu veux ? hurla-t-il. Tu n'as pas déjà eu ce que tu voulais ?!"


Une douleur fulgurante dans sa tête le projeta au sol. L'adolescent poussa un cri de douleur et encercla ses deux mains de sa tête. Le visage de la fillette se métamorphosa dans le miroir. Elle perdit ses cheveux et du sang séché coula ses yeux, désormais des orbites vides. Son visage se décomposa et elle arracha en riant les morceaux de peau qui le recouvrait encore.


"Je ne peux me manifester que lorsque tu y penses, Frisk, chantonna-t-elle d'une voix tordue et macabre. Cela fait deux fois en quelques jours que tu penses à tout recommencer de nouveau. Si je suis toujours là, si je ne peux pas "tourner la page", c'est uniquement parce que tu es encore là et que tu me retiens ici. Tu m'as attachée à toi comme un chiot, tu en assumes désormais les conséquences. Ta mémoire est-elle si courte pour l'avoir déjà oublié, Frisk ? Tu pensais peut-être avoir enfin un contrôle total sur ton existence ? se moqua-t-elle. Je ne suis là que pour te rappeler ce qu'il peut t'arriver si tu joues encore une fois avec des pouvoirs que tu ne contrôles pas."


Son visage reprit son allure de fillette innocente, son éternel sourire méprisant peint sur sa figure juvénile. La douleur disparut d'un coup, et Frisk put se redresser. Il lança un regard craintif vers le petit démon.


"Ta détermination est aussi la mienne, Frisk, l'avertit-elle avec un grand sourire. Si tu décides de recommencer à jouer avec les lignes temporelles, je pourrais bien décider d'y mettre mon grain de sel. Après tout, c'est mon rôle de te guider, n'est-ce pas ? Sur quelle voie, ça... Nous verrons en temps voulu.

— Je ne veux plus traiter avec toi. Jamais.

— Moi non plus, siffla-t-elle, mauvaise. Mais nous n'avons pas le choix. Alors où tu obéis, ou je te tue. Tu me dois ta petite vie heureuse, ne l'oublie pas. Tu ne le mérites pas. Tu ne l'as jamais mérité."


Des bruits de pas derrière la porte stoppèrent net leur conversation.


"Frisk, tout va bien ? appela Toriel derrière la porte. Avec qui discutes-tu ?

— Je vais bien, maman. J'arrive."


Il adressa un dernier regard noir à la fillette avant de la repousser dans les tréfonds de son esprit, là d'où elle n'aurait jamais dû partir en premier lieu. Quel idiot il avait été d'ouvrir son menu sur la montagne ! S'il ne l'avait pas fait, elle ne serait peut-être pas intervenue de nouveau. Des si, toujours des si, pensa-t-il, amer.


Il ouvrit la porte et se força à sourire à sa mère. Ses poils blancs étaient striés de longues traînées noires, et elle avait les yeux rouges et gonflés, signe qu'elle avait beaucoup pleuré, elle aussi. Elle tenait une urne dans les mains, un joli vase noir aux motifs colorés. Elle la posa délicatement au sol, puis vint prendre son fils dans les bras. Frisk la laissa faire et lui rendit son étreinte.


"Je suis désolée que tu aies eu à assister à ça, s'excusa-t-elle. Ce n'est pas comme ça que je voyais nos vacances.

— Qu'est-ce que tu vas faire avec ça ? demanda-t-il.

— Y mettre ses restes, expliqua-t-elle d'une voix douce. Ensuite, Papyrus décidera quoi en faire. Soit les garder, soit les disperser dans des endroits ou chez des personnes à qui Sans tenaient... Undyne et Alphys s'occupent de préparer la cérémonie funéraire, pour... pour lui rendre hommage, et l'accompagner auprès de nos ancêtres."


L'enfant hocha la tête. Il resta les yeux rivés sur le vase. Toriel lui prit la main.


"Si cela peut t'aider, tu peux venir avec moi."


Il hésita. Avait-il vraiment envie de voir ça ? Il n'était pas sûr de supporter une nouvelle fois la vue de cette horrible poussière blanche. Mais pourtant, il avait l'impression que c'était nécessaire de le faire, d'accompagner sa maman dans ce moment difficile. Il hocha timidement la tête. Toriel lui caressa les cheveux avant de lui prendre la main et de le guider vers la chambre de Sans.


Elle lui parut bien silencieuse. Mis à part la tornade de déchets qui continuait de produire son bruissement habituel, plus rien n'était perceptible. Toriel s'accroupit à côté du matelas vide et leva une main. Une douce magie blanche rassembla les cendres dans une bulle. Frisk resta à distance, impressionné, et la laissa faire. Elle modela ensuite la bulle pour en faire un cylindre, et vida lentement son contenu dans le vase. L'adolescent ne put détacher son regard de la poudre blanche qui glissait à l'intérieur du vase. Sans aurait détesté ça. Il sentit son estomac se serrer. Le squelette ne méritait pas un sort pareil, contrairement à ce que Chara pouvait penser. Il avait attendu tellement longtemps cette vie sur la surface que ce départ précipité lui parut profondément injuste.


"Tu crois qu'il est encore là ? demanda Frisk d'une voix triste.

— Il est toujours là, avec nous. Il fait partie des grands ancêtres maintenant, il va veiller sur nous. Sur toi.

— Je ne le mérite pas, avoua l'enfant à voix basse."


Toriel déposa le vase à terre et s'accroupit devant lui. Elle posa ses deux mains sur ses épaules et regarda au plus profond de lui.


"Frisk, rien n'est de ta faute. Ce qui est arrivé est terrible, mais te flageller de la sorte ne te mènera nulle part.

— Mais si je l'avais écouté, si je n'avais pas été voir Flowey, il ne se serait pas levé. Il aurait pu se reposer et il ne m'aurait pas crié dessus, et...

— Sans était très malade, mon chéri. Ce qui s'est passé n'a rien à voir avec toi. Ce serait arrivé de toute façon."


Mais Frisk n'en était pas convaincu. Il savait que les adultes mentaient parfois pour couvrir les bêtises des enfants. Les yeux de sa mère trahissaient son doute. Elle voulait être rassurante, mais le doute était là. Est-ce que Papyrus pensait la même chose, lui aussi ? Ou Undyne ? Ou Alphys ? Il sentit son ventre se tordre à la simple idée qu'ils lui tournent tous le dos parce qu'ils savaient que tout était de sa faute. Terrifié, il hoqueta et se mit à pleurer. Toriel le prit dans ses bras et lui embrassa tendrement le front.


Il ne le méritait pas.


Rien de tout ça.


Il s'écarta brusquement de sa mère et courut vers la sortie de la maison. Il arracha la veste de Sans du banc, passa au dessus de la clôture et courut, droit devant lui. Plus rien ne comptait. Il avait encore réussi à tout gâcher, même en étant pacifiste, même en essayant de rendre tout le monde heureux. Son pied rata un trottoir et il s'effrondra de tout son long sur le bitume. Deux phares s'approchèrent à tout vitesse. Il ferma les yeux. Il ne pourrait jamais éviter ça.


L'impact fut violent. Le contrôle de son corps lui échappa et il roula sur plusieurs mètres. La voiture freina, mais bien trop tard. Le dos de Frisk heurta durement la route et la douleur lui coupa le souffle. Il essaya de ralentir la chute avec ses bras, mais maintenant qu'il était couché sur le dos, il pouvait sentir distinctement que son coude droit ne se trouvait pas là où il le devrait.


Très vite, de nombreux visages se dressèrent au-dessus de lui. Des monstres, des humains. Il n'en connaissait pas la moitié. Il essaya de se relever, mais il n'y parvint pas. Tout son corps lui hurlait de rester couché.


"Frisk ! hurla la voix de Toriel, au loin."


En quelques secondes, elle était à ses côtés, avec Papyrus. Le squelette pointa son bras, horrifié. Frisk voulut tourner la tête pour voir, mais Toriel l'en empêcha. Elle demanda à Papyrus de faire quelque chose, mais il ne parvint pas à saisir quoi. Le squelette agita les bras et poussa les curieux à s'éloigner. Il s'assit ensuite derrière la tête de l'enfant et lui maintint le cou. Toriel recula pour appeler les secours. Frisk croisa le regard du squelette, et il éclata en larmes.


"J'ai abîmé la veste de Sans, balbutia-t-il. Je suis désolé. Tout est de ma faute.

— Ce n'est rien, humain Frisk. Le grand Papyrus va veiller à ce que tu ailles mieux très bientôt.

— Rien n'ira mieux, Papyrus. Tout... Tout est de ma faute. Si... Je ne suis pas... Je ne suis pas une bonne personne. J'ai fait des choses horribles. Sans aurait dû me tuer. Il aurait dû me tuer ! hurla-t-il, hystérique."


Troublé un bref instant, Papyrus reprit vite ses esprits et plaqua fermement ses bras à terre pour l'empêcher de se faire mal. L'adolescent continuait à hurler des mots qui n'avaient pas de sens, et il encaissa tout jusqu'à l'arrivée des secours. Deux femmes chiens le prirent en charge rapidement et l'embarquèrent dans l'ambulance sans tarder. Dès que la morphine coula dans ses veines, Frisk se tut enfin, apaisé.


*********


"Ceci étant dit... Tu aimes vraiment balancer cette chose, pas vrai ? dit le squelette en pointant le couteau dans sa main, essoufflé. Mais écoute... Avoir de vrais amis... C'est bien aussi, non ? Et si... On arrêtait simplement de se battre ?"


Frisk hésita. Il sentait Chara au fond de lui, toujours avide de revanche, essayer de pousser sa main pour continuer à se battre. Mais après tant de défaites, après tant de morts, l'enfant ne voulait plus se battre. Il voulait abandonner, revenir en arrière et oublier toute cette comédie absurde. Il entendit sa partenaire pousser un soupir. Il la repoussa violemment et appuya de toutes ses forces sur le bouton "Epargner". Chara poussa un cri de rage et commença à lui hurler dessus. Heureusement que Sans ne pouvait pas l'entendre. Il n'aurait pas apprécié ses insultes.


Le squelette fronça un bref instant les sourcils, avant de lui offrir un grand sourire. Pendant quelques secondes, Frisk eut de l'espoir. Il avait arrêté de se battre. Il allait peut-être même le pardonner ? Il aurait dû faire ça vingt tentatives plus tôt. Quel idiot il avait été !


"Tu m'épargnes ? dit-il d'une voix exagérément joyeuse. Enfin ! Ah... Gamin, mon gars... Je sais à quel point ça doit être difficile de faire ce choix, de renoncer à tout ce que tu as mis tant de temps à construire. Je voulais que tu saches que tout ça n'aura pas servi à rien."


Il écarta ses bras.


"Allez, viens, gamin."


Frisk sentit les larmes lui monter aux yeux. Il lâcha son couteau et courut dans ses bras. Sans le serra contre lui.


Et un os transperça l'adolescent de part en part. Choqué, il haleta et tendit une main vers Sans. Il la repoussa d'un geste méprisant.


"Désolé, gamin, dit-il d'une voix sombre. Si nous étions vraiment amis, tu ne reviendrais pas."


Sous les rires de Chara, époustouflée par son imbécillité, Frisk mourut pour la trente-troisième fois de suite. Mais pas la dernière.


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